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sur 1453 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes en 2027, quelques mois avant l'élection présidentielle. Paul Raison, inspecteur du Trésor de 47 ans, travaille au Cabinet du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Juge (clone de Bruno le Maire), dont il est très proche. le père de Paul, Edouard, un ancien de la DGSI, a eu un très grave AVC dont l'issue sera probablement fatale. Avec la femme de Paul, Prudence, il ne se passe plus rien : ce sont deux étrangers qui cohabitent dans un splendide duplex sur le parc de Bercy. Paul a une soeur bigote mais au fond très humaine, Anne-Cécile, qui est mariée à un notaire au chômage, tous deux habitant Arras et votant RN, et un frère, Aurélien, qui travaille comme restaurateur d'oeuvres d'art au Ministère de la Culture et est marié à un dragon, la perfide Indy , personnage le plus négatif du roman (et qui m'a beaucoup fait rire). La campagne présidentielle se déroule sur fond d'attentats terroristes très bizarres, qui, du moins au début, ne font pas de mort ; on ne voit pas très bien qui en est à l'origine ni ce qu'ils revendiquent. ● Je trouve ce roman extrêmement réussi, à tel point que je me demande si le battage médiatique qui est fait autour ne le dessert pas, si l'éditeur n'aurait pas mieux fait de compter davantage sur ses qualités intrinsèques pour obtenir le succès. ● C'est un roman d'une grande richesse, qui entremêle à la fois plusieurs genres et plusieurs thématiques. En effet, on y retrouve, entre autres, le genre de la chronique familiale avec la famille Raison, dont tous les membres ont droit à de superbes portraits, la plupart du temps en action. Houellebecq est un maître dans l'art de caractériser les personnages : une fois croisés dans le roman, on ne risque pas de les oublier. Mais il y a aussi une composante thriller d'espionnage avec les attentats et leur décryptage. Et bien entendu Houellebecq demeure un analyste de la société. Son roman d'anticipation lui permet de porter un jugement sur notre société actuelle, d'autant que ce livre paraît, comme l'histoire qu'il raconte, au début d'une campagne présidentielle. La dimension philosophique est également loin d'être absente de ce roman protéiforme et l'on retrouve le regard désenchanté, mais pas désespéré, sur la vie (et sur la mort) de l'auteur. ● S'agissant des thématiques abordées, on ne peut pas toutes les citer, tant elles foisonnent : la vie politique française, la fin de vie, le déclin (de la personne, de la société), la médecine, le couple, les enfants, l'amour, le sexe, la magie blanche… Par exemple, n'a-t-on pas ici une belle définition de l'amour : « Est il vrai qu'on ne change pas, même physiquement, pour des yeux aimants, que des yeux aimants sont capables d'annihiler les conditions normales de la perception ? Est il vrai que la première image qu'on a laissée dans les yeux de l'aimée se superpose toujours, éternellement, à ce qu'on est devenu ? » Et là, dans le rapprochement des deux citations suivantes, une belle approche de la condition humaine : « [T]oute vie, songeait il, est plus ou moins une fin de vie. » – « Ce qu'il ne supportait pas, il s'en était rendu compte avec inquiétude, c'était l'impermanence en elle-même ; c'était l'idée qu'une chose, quelle qu'elle soit, se termine ; ce qu'il ne supportait pas, ce n'était rien d'autre qu'une des conditions essentielles de la vie. » ● J'ai aussi trouvé que le style de Houellebecq était meilleur que dans les autres livres que j'ai lus de lui ; d'habitude je le trouve un peu plat. Ici il a gagné à la fois en musicalité et en précision. ● J'ai lu et entendu que dans ce livre on trouvait un Houellebecq apaisé, et je suis assez d'accord avec cette affirmation, même si certains passages, par exemple sur la Révolution française, sur Rousseau ou sur Joseph de Maistre, sont concoctés pour faire réagir (ou encore le délicieux passage sur l'émission « C Politique » ! (voir mes citations)). Il n'en reste pas moins que le sentiment que donne l'ensemble du roman est celui d'un désenchantement apaisé, avec lequel une vie est somme toute possible. ● Deux bémols cependant : d'une part les nombreux rêves dont l'auteur parsème son récit. Je n'aime pas du tout lire les rêves des personnages, ils me paraissent toujours ennuyeux car ils nous font sortir de l'histoire ; je n'ai pas trouvé ce qu'en l'occurrence ils apportaient au roman, je n'ai pas non plus cherché à approfondir le lien qu'ils pouvaient avoir avec l'histoire. ● D'autre part, Houellebecq termine son livre en remerciant notamment les médecins qui lui sont venus en aide. Or je trouve que c'est dans ce domaine que la vraisemblance est la plus fragile. En bref (je n'en dis pas plus pour ne pas divulgâcher l'histoire), ça ne se passe pas comme Houellebecq le raconte. ● Il n'en reste pas moins qu'on a affaire ici à un grand roman, qui associe – chose rare – la qualité littéraire au plaisir de lecture qu'on y prend : c'est à la fois une oeuvre magnifique et un page-turner qu'on dévore. Une très grande réussite.
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Alors que Sérotonine, le précédent Michel Houellebecq, était particulièrement décevant – absence de vision, incapacité à comprendre l'époque, et complaintes fatigantes du mâle blanc occidental – Anéantir s'avère dense, ambitieux et complexe, même si le propos reste parfois difficile à saisir.

Le roman se déroule en 2027, à la veille des élections présidentielles, et débute comme un cyber thriller, particulièrement excitant, avec plein de bonnes idées – des images et des photos insérées dans le texte, une maîtrise des enjeux technologiques actuels –, avant de nous plonger dans le quotidien de Paul Raison – conseillé spécial de Bruno Juge, le ministre de l'Économie – et de sa famille.

L'anticipation permet moins de prédire le futur que de créer une réalité alternative où l'on peut étudier la société sous un autre angle, libéré des contingences de l'actualité – le Covid, Zemmour – et de la réalité du monde – la crise écologique, MeToo... Houellebecq ne cherche pas dans ce nouveau roman à être « un fin observateur de la société française » et encore moins de comprendre notre époque. On pourrait même dire qu'il évite volontairement la confrontation avec cette dernière pour suivre sereinement des personnages confrontés au vide de l'existence et à la mort.

La charge contre le capitalisme trouve ici son aboutissement. Après la défaite vient la résignation. Face à l'absurdité du monde moderne, il ne reste aux personnages qu'à se refermer sur eux-mêmes, en faisant du couple, de la famille et de la lecture, les seuls fondements, le seul refuge. En synthèse, il s'agit de remplacer l'individualisme économique par un individualisme social. Un individualisme intime même.

Comme souvent chez Houellebecq, les personnages, médiocres et lâches, tentent de trouver leur voie dans une époque cynique et une France gangrénée par le capitalisme. Ils sont successivement touchants et odieux, se livrent à des compromis gênants. Veule, Paul apprécie son beau-frère raciste, ne reproche pas à sa femme son absence d'engagement citoyen. Il se laisse porter. Au point de donner l'impression d'une complaisance avec la bêtise, celle de ses compatriotes et la sienne. Alors qu'il se revendique comme progressiste, Paul ponctue ses réflexions de « en particulier chez les femmes » et défend la supériorité du couple homosexuel. Sur la question des femmes, le roman réalise néanmoins un revirement stimulant en érigeant Prudence, la femme de Paul, âgée de cinquante ans, comme un modèle d'attractivité sexuelle – un pied de nez à Yann Moix et son incapacité « à aimer une femme de 50 ans ». Malheureusement, les femmes restent, volontairement ou involontairement, cantonnées à un rôle : celle qui nourrit, celle qui apaise, celle qui fait jouir, celle qui dicte dans l'ombre la conduite de l'homme.

Une fois de plus, il est difficile de savoir où Houellebecq veut en venir, s'il endosse les réflexions de ses personnages, s'il se moque d'eux ou s'il les observe froidement. On ne sait jamais où s'arrête la description froide et où commence la provocation volontaire. La vision passéiste et nihiliste de Houellebecq, poignante au moment de la lecture, par sa description du désabusement, continue d'agacer par sa défense du monde d'avant, celui d'avant les ravages du capitalisme, qui est aussi celui du règne du bon père de famille à qui tout était dû. Quelle est la part du penser et de l'instinctif ? Les scènes de rêves sont à l'image du livre. On ne peut pas déterminer si elles sont dénuées de sens, strictement guidées par l'instant de l'écriture, ou si elles sont méthodiquement élaborées recelant d'indices cachés.

Rien n'est univoque. Les seuls positionnements que l'on peut acter restent l'anticapitalisme et la lutte contre l'euthanasie – il est intéressant de noter que Houellebecq, qui fait preuve d'un pessimisme total, mise pourtant sur l'idée que les personnes en état végétatif vivent de manière apaisée, dans un quasi-rêve permanent.

Houellebecq défend l'idée que le « grand public » détient la raison politique et la vérité culturelle – idée qui se concrétise moins dans un éloge du populisme que dans une valorisation de la littérature de genre, polar et SF en tête. le livre lui-même revendique ce souhait de toucher le plus grand nombre. Sa construction, son style et son propos en font probablement son roman le plus facile d'accès. Une approche cohérente avec sa croyance dans la nécessité de généraliser pour pouvoir théoriser. Anéantir est un livre à la fois consensuel – tout le monde se retrouvera dans certains passages – et détestable – chacun trouvera des phrases qui lui donneront envie de fermer le livre, à commencer par un discours dégueulasse sur les migrants d'un décideur politique.

Néanmoins, Anéantir est aussi le livre de l'apaisement. Les protagonistes ont peu d'occasions de faire le mal ou le bien, mais, et c'est nouveau, quand ils le peuvent ils sont plutôt enclins à faire le bien. La misanthropie originelle de l'auteur fait place à une bienveillance molle. Il y a comme une réconciliation avec l'existence. D'ailleurs, pour la première fois, un personnage religieux – Cécile, la soeur de Paul – n'est pas moqué, mais admiré pour son engagement.

C'est aussi et surtout un roman bourré de pistes de réflexions et de digressions passionnantes, sur la manière dont l'occident a rendu la mort et la maladie obscènes, sur la place de la fiction dans l'acceptation du quotidien, ou encore sur ce qu'il appelle « la vie sur le côté ».

Michel Houellebecq reste le grand écrivain de l'attraction / répulsion.
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Je n'ai pas essayé de le trouver autrement qu'en librairie car je voulais le posséder ; le livre c'est entendu. Pour moi c'est un bon cru. Ça tombe bien on est en Beaujolais. Saint-Amour, Juliénas, Moulin-à-vent. Des rouges que je n'aime pas, vieux et que je consomme rapidement de préférence, car ils sont fleuris. Houellebecq n'a pas d'âge en ce sens qu'il vieillit bien, d'ailleurs il a toujours cinq à dix ans de maturation tellement sa perspective est juste. On le voit bien ici, avec Bruno ministre du budget et Paul Raison aux finances. Prudence, la femme de Paul. Paul, le fils d'Edouard de la DGSI et Madeleine, sa compagne. Martin-Renaud, commissaire chef de la DGSI, ami d'Edouard. Nous sommes en 2027, période électorale. le président (le nôtre, est très vieux et n'a de jeune que l'aspect) ne peut pas se représenter. Il a fait son temps. Paul a une soeur, Cécile, mariée à Hervé, et un frère Aurélien, restaurateur d'oeuvres d'art, tapisseries du moyen-âge, Indi sa femme, leur fils, Godefroy… un brouillon ! Il y a deux passionnés d'informatique, Bastien Doutremont qui roule en Aston Martin DB11 et aime déchiffrer les graffitis du métro et Fred le geck, pour lui, les jeux vidéo. Puis, Delano Durand, Hacker, du genre qu'il vaut mieux recruter à son actif. Brian, un activiste. Sitbon-Nozières, normalien agrégé d'histoire, qui aime le paraître, addict aux costumes très, très, chics. Recruté par Martin-Renaud pour surveiller les publications extrémistes et appels à l'insurrection sur le net, en cette période d'attentats à répétition... Des Chefs de médecine, Martial le chirurgien, Lesage et Lebon. Bon, sage, et, tranchant. Ça démarre au quart de tour et ça ne s'arrête plus. C'est un conteur du réel qui me passionne et qui me donne à lire un roman contemporain qui fait l'actualité sans jamais me rebuter, au contraire. Si toutefois, je m'attriste, je ne puis que constater que mon sentiment naît d'une authentique représentation de la vie telle qu'elle m'est offerte. Soit, que le bonheur m'est donné en dépit de toute possession matérialiste et qu'il m'a été enlevé de même sans que je puisse intercéder de quelque façon. Je constate alors que tout ce qui m'entoure, de nature et naturel, participe d'une grandeur souvent ignorée.
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Au fond, avant de commencer Anéantir, il faudrait ne rien avoir lu de Houellebecq auparavant et partir à l'abordage sans préjugés, vierge de tout sentiment sur l'auteur. Mais en même temps, ce livre plutôt "soft" n'existerait pas sans ses antécédents littéraires et, plus largement, l'image qu'il renvoie, plutôt "hard." Anéantir a beau être un roman plus apaisé et moins radical que ses prédécesseurs, il n'en restera pas moins familier, par certaines obsessions très personnelles, à ses lecteurs fidèles. Ce que l'on retient au fil de la lecture, c'est l'incroyable richesse narrative du roman, qui commence comme un thriller et se termine sur des notes philosophiques. Certes, il y est question d'attentats mystérieux et d'une campagne électorale se déroulant en 2027, et les deux sujets sont passionnants pendant une grosse moitié du livre, mais ensuite, Houellebecq les laisse carrément tomber et finit par recentrer son propos autour de son personnage principal, Paul, et accessoirement sur les membres de sa famille. le héros, un peu mou et passif, conseiller spécial du Ministre de l'Économie, a pour principale qualité la lucidité mais c'est un peu normal puisque c'est Houellebecq qui s'exprime à travers lui. Les portraits de chacun des protagonistes, y compris ceux qui n'ont qu'une importance relative, sont un pur délice, croqués en quelques phrases, souvent assassines et drôles mais pas si méchantes que cela, en définitive, comme si l'auteur distillait son venin en le mélangeant à une certaine bienveillance voire tendresse (sic). Attention tout de même, sur certains sujets -le capitalisme, la religion, le sort réservé par la société aux personnes âgées- l'écrivain furieux reprend le dessus mais cela ne dure qu'un temps. Quant au désir de choquer, il est encore là mais ne se manifeste qu'incidemment, même si les scènes crues ne sont pas absentes, loin de là. Il y a à boire et à manger dans le roman, du beau et du bizarre (les rêves récurrents) mais surtout des pages entières à déguster (les conversations dans la famille de Paul) et des moments d'une infinie cocasserie mais aussi de douceur mélancolique vers la fin de l'ouvrage. Ce qui ressort du livre, en fin de compte, c'est que ce monde est absurde et que la vie humaine ne l'est pas moins mais que ce n'est pas une raison pour galvauder cette dernière, dans la mesure des moyens de chacun. Ce n'est peut-être pas très révolutionnaire ni profond comme conclusion, c'est entendu, mais le livre de Houellebecq, que l'on aime ou pas le personnage, a dans sa densité quelque chose de balzacien, ni plus, ni moins. Houellebecq est un expert du marketing comme le montre le lancement du roman mais pour une fois que le produit est à la hauteur des espérances ...
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Je ne suis pas une familière de l'oeuvre de Houellebecq. J'ai lu Les particules élémentaires il y a plus de dix ans. Je me souviens avoir été impressionnée par le ton irrévérencieux de l'auteur et par sa capacité à insérer l'histoire intime des personnages au sein d'une histoire plus vaste, sociétale, scientifique, questionnant les grands enjeux contemporains. J'avais été également séduite par sa vision désenchantée, voire franchement désespérée du monde. Mais, pour une raison que je ne m'explique pas très bien moi-même, je n'ai pas poursuivi plus avant l'exploration de son oeuvre. Peut-être aussi que le personnage m'énervait, ainsi que le battage médiatique auquel il semblait se prêter volontiers. Et puis, j'avais été un peu rebutée par son style, que je jugeais assez plat.
Je viens d'achever la lecture d'Anéantir, et je suis subjuguée. Et si je continue à penser que Houellebecq n'est pas un grand styliste de la langue, je suis tentée de dire : « ce n'est pas bien grave. » Son immense talent réside ailleurs. Dans son aptitude véritablement inouïe à entremêler les fils d'une histoire complexe et profuse sur plus de sept cent pages (quel souffle!) sans jamais égarer son lecteur. Car, et c'est là une chose qui m'a frappée tout le long de cette fascinante lecture, l'auteur a profondément à coeur de se faire comprendre et ne perd jamais de vue son lecteur. Un auteur ayant sa vision du monde, un auteur capable d'élaborer une pensée autonome, souvent originale, parfois iconoclaste, très argumentée et minutieusement documentée, ce n'est pas fréquent. C'est même assez rare. Houellebecq est incontestablement un tel auteur, et de surcroît, il parvient à nous transmettre sa vision via un roman qui jamais ne s'égare dans de pesantes explications, via un roman qui ouvre de passionnantes pistes de réflexions tout en nous emportant dans une intrigue digne d'un excellent thriller et en nous emmenant à la rencontre de personnages incroyablement vivants et humains. du grand art.

Dès l'incipit, le ton est posé :
« Certains lundis de la toute fin novembre, ou du début de décembre, surtout lorsqu'on est célibataire, on a la sensation d'être dans le couloir de la mort ».
Et dès les premières pages, une intrigue forte se noue autour d'événements récents aussi mystérieux que terrifiants : des messages incompréhensibles accompagnant des vidéos dont l'une simule avec un réalisme saisissant la décapitation de l'actuel ministre de l'économie et des finances, Bruno Juge, inondent la Toile. La mise en place de l'intrigue, après quelques détours, nous mène au personnage principal et double de l'auteur, Paul Raison, ainsi qu'aux deux personnages qui jouent un rôle majeur dans son existence : sa femme Prudence, et Bruno Juge. Bruno est l'unique ami de Paul et son supérieur hiérarchique direct. Loyal et fidèle, il répond toujours présent quand Paul a besoin de lui. Il est, pour quelques mois encore, ministre de l'économie et des finances au sein du gouvernement d'un Président qui achève son deuxième mandat. Nous sommes dans les toutes dernières semaines de l'année 2026, la bataille pour les présidentielles de 2027 va bientôt commencer…
Nous quittons provisoirement Bercy et l'Histoire en marche pour le Beaujolais. L'histoire intime et familiale fait brutalement irruption dans la vie de Paul, requis au chevet de son père. Celui-ci vient d'être victime d'un AVC, et c'est l'occasion pour l'auteur d'introduire l'une des thématiques majeures du livre, la trilogie : vieillesse, fin de vie, mort.
Si la vieillesse correspond indubitablement à une lente et inexorable déchéance ponctuée d'ennuis médicaux, elle peut, parfois, dans le cas assez rare où l'amour perdure au sein du couple « ne pas être tout à fait malheureuse. » La fin de vie est traitée du point de vue de diverses situations et de divers personnages et elle est tout sauf monolithique : certains, comme Edouard Raison, le père de Paul, même terriblement diminués, sont animés d'une volonté de vivre indestructible, tandis que d'autres, pourtant bien plus jeunes mais gravement malades, refusent des interventions lourdes et invalidantes, diminuant ainsi leur chance de survie. Dans les deux cas, le devoir de la société et des proches est de savoir entendre leur désir et d'y répondre le mieux possible. Quant à la mort, si elle s'apparente presque à coup sûr au néant, il reste que sa perspective toute proche peut rendre à l'homme moderne ce qu'il a perdu : la connexion au monde qui l'entoure, la capacité à jouir de l'instant présent.
« L'immense forêt qui s'étendait devant eux n'était pas immobile, une brise légère faisait onduler les feuilles, et ce très léger mouvement était encore plus apaisant que ne l'aurait été une immobilité parfaite, la forêt semblait animée d'une respiration calme, (…) elle était la vie dans son essence, la vie paisible, ignorante des combats et des douleurs. Elle n'évoquait pas l'éternité, ce n'était pas la question, mais lorsqu'on se perdait dans sa contemplation la mort paraissait beaucoup moins importante. »

le bref premier séjour de Paul dans le Beaujolais où son père est hospitalisé fournit également à l'auteur l'occasion de nous présenter deux personnages magnifiques : sa soeur Cécile et Madeleine, la compagne d'Edouard Raison. Cécile et Madeleine incarnent chacune à leur manière un sentiment, la compassion, considérée par Houellebcq comme « source de toute morale ». Elle est, dans le roman, presque exclusivement endossée par les femmes. Certes, Paul Raison est lui-même traversé à au moins deux reprises par un sentiment analogue : « En pensant à la vie brisée de Madeleine, il fut envahi par un flot de compassion si violent qu'il dut se détourner pour s'empêcher de pleurer », ou encore : « Paul fut envahi par une vague de compassion affreuse, crucifiante, mêlée de culpabilité parce que lui non plus n'avait rien fait pour l'aider, il faillit s'effondrer mais il se reprit ». Seulement, contrairement à Cécile et à Madeleine, Paul ne sait que faire de la compassion, elle manque le submerger et il la chasse aussitôt. Cécile et Madeleine ne sont pas submergées, elles ne subissent pas la violence de leurs émotions, elles ont la capacité de transformer en actes leur compassion. Et si elles y parviennent si aisément, c'est parce que leur dévouement a un solide soubassement : l'amour. La foi et l'amour de Dieu pour Cécile, l'amour d'Edouard pour Madeleine, auquel elle voue une reconnaissance infinie.
L'amour est l'autre grand thème qui irrigue tout le roman. Il est essentiellement porté par les femmes, et il est la seule chose qui permet aux hommes d'échapper à l'absurdité de l'existence. Il est même, dans certains cas, la dernière chose qui les relie à la vie. À cet égard, alors que j'ai lu nombre de romans s'attachant à la description décourageante du délitement du couple, je ne me souviens pas en avoir lu qui, à l'instar de celui-ci, nous narrent la recomposition lente et délicate d'un couple défait. L'amour patiemment retissé entre deux personnages qui n'ont plus aucun rapport sexuel depuis dix ans, qui vivent au sein de leur appartement une forme de cohabitation vaguement belliqueuse est l'une des grandes surprises de ce livre. Ce miracle tient à un fil ténu, c'est ce qui le rend si émouvant et si beau, on pressent qu'il aurait tout aussi bien pu ne jamais avoir lieu, laissant à jamais les deux personnages à leur solitude écrasante. Mais il a lieu.
« Des moments ont lieu ou n'ont pas lieu, la vie des personnes s'en trouve modifiée et parfois détruite, et que peut‑on en dire ? Que peut‑on y faire ? de toute évidence, rien. »
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Aucune majuscule sur la première de couverture, histoire de contrebalancer le chic de cette édition de choc. M. Houellebecq s'offre sa petite édition personnelle de la Pléiade, ses anciens titres prendront bientôt le même chemin, le sens du marketing peut rimer avec talent ceci dit!
Ce roman foisonnant touche à tout notre univers actuel, la vie, l'amour, le travail, le terrorisme,la politique ,l'écologie et j'en passe, le tout pimenté des obsessions houellebecquiennes et je dirais "heureusement".
Cette histoire" touche à tout"est racontée par Paul, le proche d'un ministre qui s'appelle Bruno, ça ne s'invente pas et nous sommes en 2027, le Président a fait 2 mandats, espère louer l'Elysée à un pitre de télévision pour mieux s'y réinstaller 5 ans plus tard, en se méfiant quand même des aspirations de Bruno.
L'auteur
a ses têtes comme on dit, et c'est toujours amusant surtout si on pense la même chose.
La maladie, la médecine, la haute technologie ont une grande part de réflexion dans ce roman, son attention pour les personnes âgées, seules ou malades est touchante.
Bien sûr, les couples qui vont mal, le sexe, sont toujours présents, et tant d'autres sujets qui démontrent ,fatalistes, que ce monde est au bord du chaos.
Je relève une phrase qui résume l'idéologie qui commence à s'imposer aussi en France :
"Beaucoup de gens aujourd'hui étaient devenus très cons:c'était un phénomène contemporain frappant, indiscutable ." du pur Houellebecq.
Ce qui a changé peut-être un peu sa vision du monde c'est que seul en Irlande avec son chien et un ciel tourmenté , était plus rude que maintenant, marié et peut-être heureux.
Quant aux rêves racontés plusieurs fois, peut-être a t-il consulté un oniromancien et que ces pages sont précieuses pour le roman , je ne sais.
Pas une once d'ennui pendant la lecture de ces 700p.
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Le tout dernier Houellebecq est arrivé et il est excellent, je l'ai dévoré en une journée complète. On comment l'ouvrage par un mystérieux croquis que Bastien Doutremont voit dans le métro parisien, son passe-temps pour les graffitis le caractérise bien, Bastien est aussi un contractuel de la DGSI, personnage atypique et original, je reconnais bien là l'auteur. L'intrigue est excellente, je me suis laissé porté par le récit, l'écriture à bien évoluée depuis Extension du domaine de la lutte, mais toujours avec cette mélancolie qui prédomine chez cet auteur. Il digresse moins et ça me plaît, je ne me perds pas en le lisant.
Dans ce pavé de 735 pages quand même, je ne lui trouve rien à jeter, tout le texte et le sous-texte est à garder. Michel (vous permettez que je vous appel Michel ?) sait parfaitement où il va est ça se ressent dès les premières lignes. Il faut que je vous parle de Fred aussi, le génie de l'informatique, très au courant de ce qui se fait et loin des clichés de l'hacker à capuche que l'on croise trop souvent dans les romans. Au final on a deux types banals, comme souvent chez Michel Houellebecq, qui se retrouve dans une aventure pas banale, là aussi comme toujours, et on les suit avec plaisir.
Ce que j'aime chez cet auteur c'est son authenticité, qui se retrouve dans ses personnages, il ne cherche pas à nous convaincre de quoi que ce soit, il n'est pas là pour nous offrir une morale, c'est à nous de nous débrouiller avec ce qu'il nous donne et j'aime ça.
Côté rythme les chapitres courts aident pas mal à enchaîner les pages, c'est d'ailleurs à cause de ça que je l'ai déjà terminé, mais le rythme du récit, lui, il prend son temps, il développe ses personnages, l'ambiance, nous fait nous poser des tonnes de questions auxquelles on n'aura pas forcément toutes les réponses mais encore une fois, il faut être débrouillard avec Michel.

Avec tout ça j'en oublierais presque de parler de l'intrigue, l'auteur fait dans l'original dans sa façon de traiter les nouvelles technologies, les trois vidéos qu'étudient nos deux comparses sont bluffantes par leur réalisme, on progresse à bonne vitesse dans l'intrigue mais ne soyez pas trop pressé, il y a anguille sous roche et il vaut mieux être bien armé pour la suite. Franchement je suis fan de ce genre d'histoire, du grand Houellebecq.

Je pourrais en parler pendant des heures mais je trouve ma critique déjà trop longue alors pour résumer, on a des personnages excellents, une intrigue qui avance à bon rythme, une vision originale de la technologie et de ses travers, les détails très précis me font toujours autant sourire, c'est très bien documenté aussi. Michel Houellebecq nous offre son meilleur cru pour l'année 2022.
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Petit préambule: je suis un fan absolu de Houellebecq, un fan de première heure, dès Extinction du domaine de la lutte, une sorte d'hooligan littéraire en somme.
Je le classe parmi les auteurs contemporains, fort peu nombreux au demeurant, définitivement hors concours. Pour utiliser le champs lexical du Maitre, je dirai qu'il s'agit non seulement d'un écrivain prodigieux mais aussi d'une sorte de prophète , une déité probablement, une déité païenne plus sûrement .
Tout cela était important à préciser et, même si j'en vois certains blêmir , je ne veux blesser personne.
Dernière précision: je vous rassure, je ne suis pas devenu Wiccan. Enfin pas encore, je dois y réfléchir .....
anéantir(sans majuscule) est un roman absolument génial .
Je sais, vous avez lu et entendu toutes ces critiques. Quelle bronca!!
Les plus drôles sont celles de l'Obs et de Philosophie Magasine, la plus sérieuse, celle de Télérama, il fallait s'y attendre. Mettons les Inrocks à part, eux aussi suivent le Maitre depuis le début.
Alors anéantir : 3 fils narratifs parfaitement fluides tissent un récit polymorphe où il sera question,ni plus ni moins ,......de l'avenir de l'humanité.
Pour le dire vite s' entremêlent un fil familial, un fil politique ( on est à la fin du 2e mandat de M.) et un fil d'espionnage.
Si,si vous avez bien lu, il sera question, de façon extrêmement détaillée, de sombres évènements qui vont mettre aux prises la DGSE( avec quelques personnages hilarants: un hacker, un historien etc...) et ....... une organisation terrifiante .
anéantir est un livre incroyablement riche, profond et intelligent.
Houellebecq est toujours aussi drôle, on rit beaucoup. Moins cynique que d'habitude ,il conserve une acuité quasi-médiumnique, une ultra-lucidité éblouissante, reflet de notre inconscient sociétal.
Ce qui est nouveau, mais vous le savez déjà , c'est ce néo-romantisme formidable: de fait, dans anéantir, on aime beaucoup, enfin on s'aime beaucoup, vous m'avez compris.
Là aussi ,pour le dire simplement (vous le découvrirez dans le livre), seul l'amour sauve. C'est à peu prés la seule issue : la possibilité de l'amour.
Alors évidemment ,michel flingue à tout va et rate rarement sa cible.
Mais brillantes d'érudition (philosophique, théologique, historique, politique, informatique...) ,ces saillies ne sont jamais vaines.
Ces fulgurances sur l'état de notre société sont hallucinantes de vérités tragiques et, n'ayons pas peur des mots, de révélations.
L'Auteur questionne aussi la relation au père : ça aussi,c'est nouveau et carrément émouvant.
J'ai beaucoup aimé Paul et sa quête de sens , maladroite mais cohérente.
Il y a beaucoup de beaux, très beaux personnages dans cette histoire ( Maryse,Prudence, Cécile ), des femmes surtout.
Bon, vous l'avez compris , j'ai adoré. Tout. Les rêves, les digressions, les théories , les constats implacables ( michel n'aime pas les EHPAD )...J'ai tout adoré et les 720 pages ont filé à toute allure, j'ai du faire durer un peu le plaisir.
Une large partie de l'action se déroule tout près de chez moi, dans un coin que je connais très bien, prés de Villié-Morgon et du Mont Brouilly,ça aide aussi un peu.
Alors n'écoutez pas les critiques, faites vous tranquillou votre idée....
Et dites moi ce que vous en pensez.
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J'ai attendu ce livre comme mon promis, un amant invisible mais bien présent.
C'est que je l'aime, Michel.
Je veux rentrer dès le début dans la polémique, comme ça je serai débarrassée et pourrai me consacrer sereinement à ma critique du livre en lui-même.
Visiblement, avec certains, nous n'avons pas lu le même livre.
J'ai lu que si l'auteur avait été beau, il n'aurait pas écrit (quelle bêtise crasse). j'ai lu qu'un lecteur regrettait que ce thriller (!) ne révèle pas à la fin la solution et les responsabilités des attentats dont il est fait mention dans le livre. Mais cher Monsieur, Michel Houellebecq n'est pas un auteur de thriller. On a parlé aussi de scènes de sexe torrides. Et bien d'autres bêtises.
À ceux-là, je répondrai qu'il vaut mieux pour eux de lire quelques SAS qui combleront leurs attentes avec des séances de tortures à la clé, et de vraies scènes de sexe débridé, avec pour partenaires des nymphomanes avides et gloutonnes.
(Avant de commencer et de rentrer dans le bois dur, j'ai très envie de parler de "tirer la chasse" à toutes ses assertions bas de gamme mais j'entends d'ici les cris d'orfrai de certains, trop contents d'hurler avec les loups).
Il est question d'élections présidentielles en 2027, et nous suivons Paul, un conseiller du Ministère des Finances. Ceux qui me connaissent savent bien que je me refuse à faire un résumé d'un livre, je trouve cela scolaire et rasoir. Paul est entouré de beaucoup de personnages, tous hauts en couleurs, d'une réalité profonde, et si bien décrits.
Non, nous n'avons pas dû lire le même livre avec certains.
Ce livre que j'ai lu....
m'a emporté dans des fulgurances littéraires rarement éprouvées.
J'ai lu un livre qui m'a rendu heureuse, qui m'a remplie de bonnes choses, et pas de mauvaises.
J'ai lu un livre finalement optimiste, j'ai trouvé l'auteur davantage dans la vie et moins dans la mort.
J'ai lu un livre poignant, touchant, notamment avec les portraits de Cécile la soeur de Paul, et de la mort d'un protagoniste important mais trop fragile. Ce fut un moment très triste, car les fragiles payent si souvent pour les fautes des autres...
J'ai lu un livre sur l'amour d'un couple, Paul et sa femme Prudence, qui, après dix ans d'abstinence, reprennent peu à peu, avec une certaine timidité, leurs relations de couple, même sexuellement, mais avec tendresse et lenteur. Nous sommes bien loin des livres antérieurs de Michel, avec des scènes de sexe bestiales et limite pornographiques.
J'ai lu un livre écrit par un homme qui a un talent littéraire de folie, qui nous emporte pendant plus de 700 pages à travers une intrigue passionnante et délicieuse, triste et pessimiste, mais moins qu'avant.
J'ai lu un livre excellemment documenté, je tire mon chapeau d'ailleurs à Michel car il a dû en faire des recherches détaillées, c'est un précis Houellebecq, un tacheron du détail, de la formule, de l'exactitude.
J ai lu un livre bourré de digressions, toutes plus intéressantes les une que les autres, digressions sur l'art, la littérature, la politique, les animaux, Pascal, la philosophie et j'en oublie.
J'ai lu un livre dont la forme m'a ravie ; cet ouvrage est un bel objet, belle reliure, couverture cartonnée, sous blister à l'arrivée. C'est bête mais ça m'a touché qu'il nous offre un livre d'une telle beauté, avoir pris du temps pour soigner la mise en page. Comme son bébé.
J'ai lu un livre que j'ai essayé de faire durer le plus longtemps, en tournant doucement les pages, mais la fin m'a rattrapé trop vite. J'en aurai bien lu deux cents de plus....
C'est un beau voyage sur les terres Houellebecqiennes que je me suis offert, ou plutôt que Michel nous a offert. Un voyage addictif, dépaysant et merveilleux.
J'ai lu un livre qui nous parle de la fin de vie, de l'euthanasie, de la maladie. Sans filtre puisque dans ses remerciements, il dit qu'il s'est beaucoup documenté.
Oui, ses remerciements, je ne m'y attendais pas du tout, ça aussi ça m'a bouleversée.
J'ai lu un livre qui a certains moments m'a fait rire aux éclats.
Alors non, Michel n'est pas devenu optimiste, quoique j'ai subodoré un regain d'espoir en lui, même s'il écrit à la fin de ses remerciements "Je viens par chance d'aboutir à une conclusion positive ; il est temps que je m'arrête."
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre, j'ai trouvé l'auteur rempli d'humanité, de génie, d'un talent monstre. Il a mûri Michel, il vieillit bien comme on dit.
J'ai lu, pour moi, le plus réussi, le plus brillant et le plus abouti de ses livres.
Merci Michel pour ces minutes suspendues aux lèvres de l'ouvrage.




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Dans ce roman intitulé Anéantir, nous sommes en 2027, quelques mois avant l'élection présidentielle.
Paul Raison est un haut fonctionnaire, attaché à Bruno Juge, ministre de l'Économie, pressenti à de plus hautes fonctions. le personnage principal est solitaire, pétri de certitudes, enfermé dans sa routine. Déprimé, attaché à sa charge plus qu'à sa femme avec laquelle il ne partage plus rien, seule sa relation avec son ministre justifie à ses yeux son existence. Autour de lui, le monde s'écroule. Les attentats se multiplient et Paul est en pleine crise existentielle. L'existence humaine vaut-elle d'être vécue ? Où sont les havres de joie, de plaisir, et de beauté où peuvent se reposer nos âmes égarées ?
Je l'avoue, j'aime bien Houellebecq.
J'apprécie le style de ce romancier misanthrope où l'être humain est en perpétuelle évolution, inachevé. Ce roman ne déroge pas à la règle, nous suivons tout au long de ces quelque 700 pages l'évolution, jusqu'à l'élévation, du personnage de Paul : Ecce agnus Houellebecqei.
Ce roman est aussi une sorte de chronique familiale sur fond de critique sociétale, permise par le genre de l'Anticipation. C'est une réussite. le ton est juste, l'intrigue prenante et le propos toujours intelligent. Comme souvent chez cet auteur, les thèmes les plus divers sont abordés : l'enfance, les ephad, la politique… On en prend plein les mirettes et plein le cortex pour notre plus grand plaisir.
À lire absolument !
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