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3,66

sur 2816 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Premier roman de Houellebecq, on n'y retrouve pas ce qui fera plus tard sa singularité de style souvent appréciée, parfois détestée ; ce roman n'ayant vraiment aucun style, il devient vite ennuyeux. Le personnage principal, qui est également le narrateur, est un pauvre type sans vie sociale, sans ambition, frustré sexuellement et qui déprime totalement dans la solitude et la médiocrité. Il tombe dans une profonde dépression qui serait due au désert affectif qu'il traverse depuis deux ans et accepte tout avec résignation.

Houellebecq est un écrivain qui provoque, dérange, et qui se distingue par ses personnages insipides qui sont impuissants à être heureux et à vivre en harmonie avec leurs semblables. Celui qui ne connaît pas l'univers du Droopy neurasthénique de la littérature ne doit surtout pas commencer par ce roman car la probabilité est grande qu'il ne souhaite pas aller plus loin avec cet auteur. Ce serait se priver d'ouvrages beaucoup plus intéressants.
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J'ai été finalement positivement surprise par ce court roman de Houellebecq. certes l'outrance des mots et des situations est bien telle qu'on me l'a décrite, mais il décrit surtout la société avec un cynisme empreint d'une certaine vérité. Même si elle ne fait pas forcément plaisir.

L'informaticien est le type même du gars qui ne s'insère pas dans la société présente alors qu'il en est pourtant le pivot. En faire le chantre de la contre-modernité est intéressant.

Mais en étant si critique envers tout conformisme, n'est-ce pas déjà un conformisme ?
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Mon premier Houellebecq. le personnage me déplaît tellement que je n'avais nulle envie de lire sa prose, mais il est au programme du Challenge solidaire 2023 et j'ai donc donc «  séparé l'homme de l'artiste » en m'attaquant à son premier roman.

Peinture cynique de notre société libérale où tout est compétition, apparence et performance, avec un héros neurasthénique qui ne voit autour de lui que la médiocrité humaine et la misère affective et sexuelle, (avec une petite dose de misogynie en prime).

Une écriture assez plate qui colle parfaitement au sujet, avec quelques bonnes formules : « Tisserand me l'a dit l'autre jour (il avait bu) : "J'ai l'impression d'être une cuisse de poulet sous cellophane dans un rayon de supermarché."

Je n'ai pas trouvé ça très original (ça l'était peut-être plus en 1994 ?) et me suis pas mal ennuyée à cette lecture . Vite lu, vite oublié.
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Ajoutons une 178è critique à ce livre qui n'en a certainement pas besoin... Lire le premier roman de Houellebecq en 2023, c'est surimposer une série d'images lors de la lecture, et qui viennent -justement (ou injustement)- perturber le ressenti du lecteur. Une de ces images est de considérer que le personnage principal est Michel Houellebecq. On peut se le dire au terme de 30 ans de bouquins de la même veine. Mais quand Extension du domaine de la lutte paraît, on a encore des doutes sur le fait que Houellebecq se met en scène via son roman.

30 ans, ce roman a 30 ans ou quasi. En 1994, il fait l'effet d'une mini-bombe. En 2023, il ne fait plus d'effet du tout. Je me suis d'ailleurs assez vite lassé des émois du personnage principal. Cela m'a paru factice et forcé. OK, il y a de chouettes passages (jusqu'aux 4/5 du livre, je reviendrai sur la fin dans un moment). On parle toujours de Houellebecq comme d'un technicien de la langue française. Il manie effectivement plutôt bien la langue. A l'écrit... car à l'oral... on a toujours l'impression qu'il s'ennuie ou est pris de boisson (les deux sans doute).

Il est des écrivains qui parlent avec passion de leurs livres ou des romans en général. Houellebecq, c'est l'inverse. Je le vois, et j'ai envie de jouer aux jeu vidéo.

Le sujet du roman... le spleen d'une génération de trentenaires... n'exagérons pas. C'est donner plus d'aura au livre qu'il n'en avait dans l'esprit de son auteur. le mal de vivre d'un asocial... sans doute. J'aime bien que la littérature m'élève (c'est sans doute prétentieux de ma part), j'ai envie de sortir d'une lecture grandi, grandi par le sujet, par la forme, grandi grâce à l'auteur. Ici, je n'ai pas l'impression de cela. Je me suis un peu senti souillé, sali par la pensée d'un auteur qui semble vouloir ramener tout le monde à sa propre petite personne mesquine et revancharde.

L'entame du roman est cynique, caustique. Je pourrais adhérer à la violence du propos à l'encontre des femmes UNIQUEMENT dans la mesure où on se trouve dans une fiction, l'auteur faisant parler un homme que l'on va tout de suite prendre en grippe... le hic, c'est que l'on va douter de la distance entre l'auteur et son personnage principal, entre le propos de l'auteur et la critique de la société, ou la critique du comportement, de la pensée, du personnage principal. Et la pensée du personnage principal semble finalement se confondre avec celle de l'auteur. 30 ans plus tard, le lecteur est fixé à mon avis.

Les 20 premières pages passées, un roman légèrement antérieur à celui de Houellebecq s'est imposé à moi. American Psycho. Surtout quand on est dans le passage où le personnage principal veut pousser son collègue au meurtre. Puis on passe à autre chose. le parallèle avec American Psycho me semble pouvoir être poursuivi: je n'adhère pas au propos violent et à la vision du personnage principal du roman américain, mais Brett Easton Ellis met de la distance entre ce personnage et lui, assez clairement.

Misère sexuelle, sociale, psychologique... la folie du personnage principal s'impose. Folie particulièrement floue et chaotique dans l'écriture des 20 dernières pages, fort pénibles en ce qui me concerne. Et si cette folie était celle du système capitaliste qui force ses particules (les "citoyens") à s'entrechoquer pour leur survie. On sait que pas mal d'auteurs essaient de faire une lecture économique des romans de Houellebecq. le sujet serait une critique du capitalisme... Marx doit déjà avoir dit tout cela fin du XIXè siècle.

Non, plus j'essaie d'analyser mon ressenti et ma lecture, moins je suis convaincu de ce que j'ai lu. Une chose est sûre, je me suis copieusement ennuyé pendant une bonne moitié d'un livre (dont la lecture m'a pris finalement fort longtemps, par rapport au nombre de pages), au moins autant que le personnage central du roman, pour lequel je n'éprouve aucune empathie ni compassion. le pire, finalement, au terme d'une lecture assez morose, c'est que je suis assez d'accord avec Houellebecq sur la misère sexuelle et sociale de la fin du siècle, dans une atmosphère à la fois débridée et pudibonde, des années post-SIDA.

Allez, Michel, j'ai le titre de ton prochain film X... Extention du domaine de la bi...
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Un humour distant au début, un peu comme chez Oster mais en beaucoup moins léger et qui devient sarcastique au fil du roman. On perd le plaisir promis initialement d'un regard décalé et légèrement désabusé sur le monde pour s'enfoncer avec le personnage principal dans la dépression ; le récit devient reportage et on se demande bien ce que l'on a fait pour mériter cette absence de distance noire et brutale qui élime la matière romanesque. Au final, l'impression que la dépression peut être décrite de manière moins traumatisante et plus pragmatique sur la base des promesses initiales, ou alors plus abrasives et sordides dans la lignée d'un Knut Hamsun. Ici, entre humour distant du début et noirceur de la fin on se perd dans le parcours du personnage qui semble glisser sur la même pente de laisser-aller que son auteur. Mieux vaut sans doute retenir quelques traits incisifs humoristiques comme témoignages de la capacité littéraire de l'auteur à révéler la laideur du monde, où que l'on se trouve, plutôt qu'une unité romanesque dont la finalité se laisse difficilement appréhender.
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J'ai un avis mitigé sur ce livre. Je l'ai lu d'une seule traite sans m'ennuyer ; même si la fin m'a laissé perplexe. Par moments, je me suis reconnu dans certaines réflexions du personnage/auteur (jusqu'à un certain point, je vous rassure !). Je reconnais une certaine originalité à ce roman, à défaut de parler de qualité littéraire. Sur ce point, je trouve qu'il n'est pas très bien écrit. Vite lu et vite oublié, c'est un livre, à mon avis, largement surestimé.
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Je pense que ce roman aurait pu me plaire dans d'autres circonstances.

Mais aujourd'hui, le cynisme qui s'en dégage m'a tenue éloignée pendant les trois quarts du livre. J'ai souri à certains passages, acquiescé à d'autres, mais l'impression générale reste assez négative. C'est un univers noir, fermé à toute ébauche d'espoir, tout est à jeter d'après Houellebecq, d'ailleurs on ne souhaite qu'une chose, après une telle lecture, quitter ce monde abject…

Tous ces lieux communs qu'il livre au lecteur sur la société, le libéralisme, le système de valeurs basé sur l'apparence et la performance… m'ont ennuyée, fatiguée… On sait tout ça. Pas besoin de Houellebecq pour en remettre une couche bien grasse et bien épaisse.

Et puis le style ! Enfin, plutôt l'absence de style ! Moi qui aime tant la belle littérature, je me suis sentie agressée à chaque paragraphe. C'est peut-être un peu excessif, mais je n'arrive pas à le dire autrement.

Mais, la troisième et dernière partie du livre m'a davantage touchée. Allez savoir pourquoi. Il y avait plus de narration, le style était meilleur (ou je m'y étais faite) et la fin est bonne (si, si !), même si elle n'offre aucun espoir, là encore…



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J'ai lu du 20/01/2021 au 24/01/2021.

J'ai lu ce livre dans le cadre de mes études. Je dois dire que cela faisait longtemps que je n'avais pas autant détesté un livre. Pourquoi donc ?
Il y a de multiples raisons qui font que je n'ai pas apprécié et que je considère ce livre comme un livre juste commercial.
Evoquons tout d'abord la plume de l'auteur, je n'avais jamais lu Houellebecq juste je le connais de nom pour ses polémiques dans ses livres. Je dois dire que si je me focalise sur le style, je ne trouve rien d'exceptionnel car la plume semble fouillis, on ne sait pas si le narrateur est Houellebecq ou non, il y a un vrai brouillage dans l'identité du personnage, ce même brouillage se retrouve d'ailleurs dans le cadre spatio-temporel du livre. Tout semble continu avant d'avoir des ruptures rythmes importantes, cela rend la tâche difficile de s'y replonger.
Pour la partie intrigue, il ne se passe pas grand chose mais cela ne me gêne pas. En revanche, c'est là que j'ai pris le plus d'horreur sur le traitement des thèmes abordés. Je l'ai lu pour une matière qui est : la littérature du XXème siècle sur le thème du travail. Je m'attendais donc à lire un livre sur le travail, cela était intéressant mais le thème du travail est sommaire par rapport au thème de la sexualité. Pour le sexe, il est au rendez-vous entre ses érections multiples, la comparaison sexe et le travail et la dégradation de la femme. Oui, ce livre est d'un sexisme, c'est extrêmement misogyne, il ne cesse de rabaisser, d'humilier la femme soit ce sont des "putes", soit ce sont des "boudins". En gros, les femmes sont perçues comme de la chair à viande sans une once d'intelligence juste bonnes au lit ou à être regardées. Cela m'a fortement dérangé dans cette lecture puisque l'auteur ne cesse de revenir dessus. Ainsi, cela décrédibilise tous ses discours, son analyse sur la société et le travail, c'est au fond vide et sans intérêt. Cette impression est renforcée par l'idée que tout est de la faute de la société. A l'instar de Mersault dans L'Etranger de Camus, le narrateur va aussi se faire passer pour une victime de la société. Or, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, Camus a fait cela pour montrer sa philosophie et une critique de la société ; quant à Houellebecq, j'ai eu l'impression d'avoir un homme qui joue plus son Calimero qu'autre chose. Cette idée de Calimero est exacerbée à la fin du livre avec la dépression du narrateur, j'ai apprécié que le psychologie lui demande les raisons de son état malheureux puisque si on y réfléchit bien, il a presque tout pour être heureux par rapport à d'autres personnes.

Pour conclure, un livre qui est plus médiatique car Houellebecq a tenté de donner une critique de la société moderne mais il n'a pas réussi son pari avec sa misogynie, ses problèmes d'érection à gogo, sa posture de Calimero au lieu de construire un texte mieux ficelé et mettre plus en avant le thème du travail. Je n'ai pas pris du plaisir et j'ai voulu en finir au plus vite. Je ne suis pas prête à réitérer l'expérience pour l'instant.

Ma note : 3/10
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C'est très difficile pour moi de parler de ce livre. C'est mon premier Houellebecq et malgré qu'il s'agisse d'un très court roman il aborde énormément de thèmes et a suscité en moi énormément de questions.
Houellebecq exprime t-il ses propres opinions dans ce livre ou son personnage est-il totalement inventé ? Que cherchait-il en écrivant ce livre ? a choquer ? a éveillé les consciences ( sur quoi ?) ?
L'histoire est aussi glauque que son personnage. Un pauvre type noyé dans une vie qui ne lui convient pas mais qui ne fait rien pour s'en défaire. Il regarde la société dans laquelle il évolue avec dédain, sarcasme et finit par se détester lui même. C'est triste, à la limite du pathétique. C'est parfois drôle, d'un humour grinçant, noir, très noir. Certains passages sont d'un sexisme hallucinant. Selon son protagoniste par exemple, la psychanalyse rendrait les femmes totalement inapte à l'amour. Quel con ! A moins que cela ne soit juste pour provoquer, montrer à quel point le personnage est complètement à côté de ses pompes ?
Lorsque celui-ci fini (enfin !!!) par aller consulter un psy puis se fait interner je me suis sentie soulagée. Parce que bon..sous cette pseudo analyse des relations sociales hommes-femmes sous l'aspect du libéralisme il y a surtout le portait d'un pauvre type qui a vraiment besoin d'une bonne psychothérapie !
Un livre qui suscite tant de questions et d'émotions, ne serait-ce pas le gage de qualité ? A vous d'en juger.
Lien : http://alittlepieceof.fr/lu-..
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Michel Houellebecq - «Extension du domaine de la lutte», 1994, éd. Maurice Nadeau.

du Houellebecq pur sucre : le personnage central est neurasthénique à souhait, dépressif exemplaire, nauséeux en diable. C'est un cadre moyen, analyste-programmeur dans une firme informatique qui l'envoie former des gens dans les entreprises ou administrations ayant acquis son logiciel. La scène de formation au ministère de l'agriculture est d'ailleurs fort bien relatée, on perçoit l'expérience que fit l'auteur de ce monde-là.

Passons sur le propos quasi raciste dès qu'il s'agit de la province profonde qui ne peut – c'est une évidence aux yeux du parisien standard – qu'être habitée par une sous-humanité abrutie restée au stade animal : on est là carrément dans un des pires lieux communs de la littérature franchouillarde.

La seule originalité de ce roman réside dans sa thèse centrale : dans les sociétés occidentales actuelles, la vie sexuelle serait fort semblable à la compétition de type libéral régissant la vie économique. Cette thèse est énoncée en toutes lettres par l'auteur :
«Le libéralisme économique, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. de même, le libéralisme sexuel, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. Sur le plan économique, Raphaël Tisserand appartient au camp des vainqueurs ; sur le plan sexuel, à celui des vaincus. Certains gagnent sur les deux tableaux ; d'autres perdent sur les deux.»

Pour ma part, à supposer que cette thèse soit vérifiable ou crédible, je trouve que ce roman ne l'illustre pas de façon convaincante, c'est le moins que l'on puisse dire.

Ceci étant, le lecteur touche dans ce roman à une autre originalité, propre cette fois à l'ensemble des romans écrits par Houellebecq : l'auteur s'arrange pour qu'il soit rigoureusement impossible d'établir si les attitudes, les agissements et les opinions de son anti-héros sont ou non les siennes. Cela fait enrager les journaleux de tout bord qui tentent obstinément de lui faire cracher le morceau (et dont la plupart seraient prêts pour ce faire à recourir à des moyens musclés, ça se voit) sans y parvenir : pour ma part, c'est probablement le trait de caractère de Houellebecq que j'apprécie le plus, tout simplement parce qu'il est amusant.
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