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3,71

sur 3889 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Point n'est besoin de résumer ce livre à succès, cela a déjà été fait de nombreuses fois. En revanche comme je l'avais déjà lu il y a une dizaine d'années je m'y suis remis, un peu tenu par un groupe de lecture qui l'avait sélectionné et avec la molle réticence qui m'a fait ressembler à la plupart des protagonistes du roman, à l'exception d'un seul.
Au fur et à mesure de ma lecture j'ai de nouveau été passionné par la transposition presqu'ininterrompue, page après page, du « territoire » qu'est la France de l'époque dans la « carte », fournie, des détails. S'enchevêtrent à foison nos médiocres passions consuméristes (chauffe-eau et Mercedes Classe A y trouvent une place honorable, mais une foule d'autres objets de la vie moderne abonde), un monde artistique accommodé à la sauce marketing, et les aventures affligeantes que nous réservent les services publics ou les prestataires de plomberie à la ponctualité hasardeuse.
Avec son écriture souple, sans effet de manches, et pourtant parfaitement dense, dans laquelle chaque scène est une petite merveille de théâtre, Michel Houellebecq vous donne la carte du territoire. Son écriture parle du territoire en fourmillant des détails de la carte. Ecriture parfaitement ajustée.
Quant au contenu j'ai vu avec nostalgie cette France molle où le héros avance dans un brouillard de décisions prises sans être prises, sans enthousiasme et sans passion aucune. le pétrolier avance sur son erre. Les évènements oscillent doucement, les plus graves percutant sans relief les plus saugrenus. Et cela permet de goûter sans réconfort l'ironie souvent grinçante. Par exemple quand ce père refuse d'évoquer le pourquoi du suicide de la mère du héros ce dernier se dit enfin … qu'il va en tout cas changer le chauffe-eau. Et pan !
Le coup de poing de l'affaire criminelle est brillant. Non seulement en soi mais parce que Houellebecq s'en sert comme plate-forme pour, dans le même drame, dérouler un scenario pointu et s'en servir pour mettre en scène des tranches de vie de protagonistes terriblement crédibles, attachantes et pourtant dont le relief est justement d'être sans relief.
« Jasselin … (pense en lui-même) … il n'était qu'un policier ordinaire, âgé, passionnément attaché à sa femme vieillissante et à son petit chien impuissant »
p. 360 « le village demeurait figé dans sa perfection rurale à destination touristique, il demeurerait ainsi dans les siècles des siècles, avec l'adjonction discrète de quelques éléments de confort de vie tels que les bornes Internet et les parkings ».
Un roman de grande qualité littéraire mais dont ne sort vraiment pas réconforté quant à sa vision de notre France.

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C'est plutôt frustrant de ne pas pouvoir pleinement apprécier un livre par manque de références culturelles. En effet, pour le québécois que je suis, Jean-Pierre Pernaut n'évoque rien, pas plus d'ailleurs que Fourier, William Morris ou même Beigdeber. Comment alors goûter aux remarques de Houellebecq à leurs égards? J'ai quand même bien aimé ce récit, moins caustique que “Soumission”, moins défaitiste que “Anéantir”, mais éblouissant par d'autres aspects, notamment la vision de l'art qu'il propose.

J'admire cet auteur pour son écriture, son inventivité, la profondeur des regards qu'il pose, son audace. Rien de décevant là-dessus dans ce roman. Pour une fois oserais-je dire, pas de misogynie ici, le personnage d'Olga est traité avec respect, sa relation avec Jed est saine et même touchante. L'auteur se met en scène lui-même, et pas qu'un peu, règle certains comptes au passage, c'est bien lui ! L'évolution de la carrière de Jed m'a déculotté; les boulons ou les cartes Michelin comme objets d'art, faut le faire. Intéressant aussi le fonctionnement de ce marché niché. Bien sûr, l'idée qu'il reflète de la France n'est peut-être pas au goût de tous, mais ce n'est pas un enjeu dans mon cas. Par contre, les désolantes solitudes des deux protagonistes m'ont touché, ainsi que les relations troubles de Jed avec son père. Tout ici m'incite à lire les autres romans de cet auteur.
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Lire ou relire ce roman de Michel Houellebecq, c'est se trouver face à une écriture mais aussi et surtout un style à part avec cette association unique des mots. Un réel plaisir !
Ce regard qui se pose sur tout ce qui l'entoure (y compris des personnalités réelles) est impertinent mais sans méchanceté véritable, et il n'épargne pas davantage son propre personnage qu'il semble égratigner avec jubilation :
"L'auteur des Particules élémentaires était vêtu d'un pyjama rayé gris qui le faisait vaguement ressembler à un bagnard de feuilleton télévisé; ses cheveux étaient ébouriffés et sales, son visage rouge, presque couperosé, et il puait un peu".
Le personnage principal, Jed, est très attachant, ceci d'autant plus qu'il est délicieusement décalé, possède un talent fou et reste un anti héros absolu :
"Pour Jed le seul privilège de l'âge, le seul triste privilège de l'âge, était d'avoir gagné le droit qu'on vous foute la paix".
Anticonformiste assumé, Jed navigue effectivement au gré de ses envies en ignorant la mode, les coutumes et les envies des autres.
Aller au bout de ses rêves, ne serait-ce pas l'idéal absolu ?
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J'aime Houellebecq.
Ici, pour moi, c'est une sorte de chef d'oeuvre.
Captivant, inimitable avec son style socio-humoristique, ayant l'air de se fiche des activités des humains dans leur ensemble... Et puis il y a les retournements de situation...
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Dès les premières phrases, on prend Jeff Koons et Damien Hirst au sérieux ; "Hirst buvait une Budweiser Light".
En fait, le "héros" n'est pas une de ces deux personnes, mais Jed Martin, photographe et peintre. Il peint, au début du livre, dans sa troisième "période". Il y eut d'abord La "Série Quincaillerie", ou il est obnubilé par la précision de l'usinage, puis l'exposition sur "Les cartes routières" où, fasciné par les nombreux détails évoqués par les cartes Michelin, il a affiché côte à côte des photos satellites et des représentations-photos agrandies Michelin des mêmes espaces : "La carte est plus intéressante que le territoire", d'où le nom du bouquin. En plus de la magnifique Olga, qui travaille chez Michelin, et qui le choisit comme sex-friend, il récolte un succès, car l'exposition est originale. Jed empoche du fric.
Mais ce n'est pas tout ; ensuite, au bout de 10 ans, vient la série des "Métiers Simples" qu'il réalise en peinture, ce coup-ci.
Franz, son galeriste lui propose de prendre contact avec Michel Houellebecq, un écrivain connu : peut être fera-t-il un texte de présentation pour cette nouvelle exposition.
Cela me fait penser au Belge Constantin Meunier et ses gravures, sculptures de travailleurs de la mine, un pendant en images de l'oeuvre de Zola, une évocation de ce sculpteur par un Zweig récemment lu.
Dans cette série se place le tableau " Jeff Koons et Damien Hirst se partageant le marché de l'art", décrit en introduction.
Nouveau coup de poker gagnant, les tableaux de Jed sont vendus pas loin d'un million !
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J'aime le côté sociologique de Michel Houellebecq, baba cool comme moi, mais sans doute beaucoup plus riche, LOL : il donne, par l'intermédaire de ses personnages, des avis aussi divers que :
les retards des plombiers, l'absurdité des prix des Picasso ( et des Jed Martin), la laideur des ensembles de le Corbusier, l'incompréhension de la messe, les théories économiques vaseuses, le capitalisme menacé de mourir mais qui renaît à chaque fois de ses cendres, la Parisien qui s'installe à la campagne, la nouvelle ruralité, les touristes russes et chinois, etc...
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Sur le plan de l'humour, tout au long du livre, son chauffe-eau fait des siennes. Mais il arrive à nous faire sourire sur l'euthanasie, la vieillesse, l'auto-dérision qui peint un Houellebecq sans doute pire qu'il n'est, la Suisse, l'inutilité des experts à la télévision, etc...
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Puis le livre se transforme en thriller avec un meurtrier atroce qui découpe sa victime au laser.
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Enfin, la fin de vie de Jed Martin, 90 ans dans les années 2050, nous montre un artiste un peu gaga, riche à millions travaillant des séquences vidéo à effets spéciaux, avec un message subliminal assez philosophique : la nature triomphe toujours de l'humain : et comme l'écrit Etienne de Montety, "Houllebecq peut être tenu pour l'héritier des naturalistes". C'est pour moi, quelque part, un successeur de Rousseau. :)
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Quel roman ! Les protagonistes principaux en sont un artiste, peintre, photographe, un chauffe eau, le père de ce héros Jed Martin - quel drôle de nom!, et puis des people dont notoirement Beigbeder, JP Pernaut, et Houellebecq himself pour ne citer que les principaux. En toile de fond Paris, le Raincy, l'Irlande, la Creuse et les galeries d'art contemporain.
Trois parties bien distinctes dans ce roman de construction et de destruction, d'amours nihilistes et de violence incroyable. Il y a de purs moments de jouissance littéraire dans ce roman où l'auteur traite avec un style où l'humour le plus décapant se mêle à la plus sincère dérision vis-à-vis de nos contemporains, y compris l'auteur lui même, les milieux artistiques, littéraires, la police et même les avocats.
L'argument de ce roman est une itinérance, celle du héros, finalement sans grand intérêt sinon qu'elle sert de colonne vertébrale à ce panorama jubilatoire de notre monde, de ses contradictions, de ses excès.
Sur un plan psy, on notera que comme chez beaucoup d'auteurs contemporains, le père est à la mode, le père du héros est un personnage majeur, incompris, échanges difficiles avec le fils, malgré une affection qui ne sait s'exprimer.
Le sort que Houellebecq se réserve (un portrait de Dorian Gray???) intrigue. Et puis tous ces couplets techniques sur les voitures, les appareils divers, bref encore une satire virulente de nos addictions à nos besoins virtuels et la perte de sens des valeurs dans notre monde individualiste. Merci pour ce très beau roman.
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LA CARTE ET LE TERRITOIRE /MICHEL HOUELLEBCQ…
J'ai beaucoup aimé ce roman de Michel Houellebecq : il m'a littéralement captivé, et ceux qui ne l'ont pas lu jusqu'au bout ont bien eu tort.
Je ne vais surtout pas raconter l'histoire ni même la résumer, car c'est contraire à l'éthique d'un commentaire qui a juste pour but de porter un jugement.
Côté forme, l'entrée en matière est originale et de suite le style d'une grande qualité vous transporte allégrement ! Quel talent, quel humour délicat, quelle belle écriture : ça coule comme une petite musique …Quelle maîtrise également, car Houellebecq est un maître en écriture.
Un souci du détail qui va jusqu'à nous instruire des moeurs de « musca domestica ». Sourire.
Évidemment on pourrait lui reprocher un certain nombre d'anglicismes ainsi que des termes très branchés connus des seuls initiés à l'informatique notamment. Mais Houellebecq vit et écrit avec son temps.
Côté fond, une bonne entrée en scène des différents protagonistes et les conversations très culturelles de Jed, sont particulièrement intéressantes qui abordent entre autres les différences entre l'art pictural et sa pérennité et l'art photographique et son caractère relativement éphémère.
le personnage de Jed, avatar de Houellebecq, est attachant en dépit de cette sorte de morosité et d'indifférence existentielles sartriennes qui l'habite. Un personnage complexe aux multiples facettes, original sans être passionné, qui ne s'engage que difficilement et avec un certain désenchantement et peu d'illusions et que le monde dans lequel il vit étonne constamment.
Chaque personne, en programmation neuro-linguistique possède sa propre carte du monde, laquelle n'est pas le territoire : d'où un certain décalage permanent entre ce qui est et ce qui est ressenti : Jed est victime de cette incoïncidence, ce qui le rend en quelque sorte souvent étranger à ce qui l'entoure.
Et puis l'auteur qui se met en scène : autoportrait sans doute un peu fantaisiste, autodérision ironique, voilà une bonne idée et là on ne s'ennuie pas car le pittoresque du romancier Houellebecq m'a fait sourire plus d'une fois surtout quand il se lâche contre la meute. Page 147 : « Ce sont les journalistes qui m'ont fait la réputation d'un ivrogne ; ce qui est curieux, c'est qu'aucun d'entre eux n'ait jamais réalisé que si je buvais beaucoup en leur présence, c'était uniquement pour parvenir à les supporter. » Et toute la page est du même tonneau… !
Ce qu'il faut remarquer, c'est que Houellebecq n'accorde aucune concession à son personnage relooké: « Il puait un peu, mais moins qu'un cadavre ! »
La critique amusée, acerbe et résignée de la société de consommation à laquelle se livre Houellebecq est on ne peut plus lucide. Sa réflexion sur l'obsolescence inéluctable régulière et irrémédiable des objets quels qu'ils soient est particulièrement savoureuse. Les thèmes de la décrépitude et du vieillissement reviennent dans ce roman comme un leitmotiv et le caractère périssable de toute entreprise humaine jette une note morose sur quasiment l'ensemble du récit. Sa misanthropie est évidente et il semble s'y complaire.
Au cours de l'épilogue Houellebecq nous offre un rayon de soleil avec une évocation optimiste, dans un premier temps, du futur dans les dix ou vingt années à venir : retour à la campagne avec le développement d'un tourisme original France-terroir que peuvent seuls s'offrir les habitants des pays qui ont émergé (Chine, Inde, Brésil…) tandis que les zones industrielles de la Ruhr et d'ailleurs sont devenus des sortes de musées que la nature va reprendre à l'homme. Magnifique conclusion.


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J'ai lu tout Houellebecq. C'est toujours excellent avec une légère déception pour le dernier ("Anéantir") qui présente quelques faiblesses dans le style.
"La carte et le territoire" est pour moi le meilleur, s'il fallait en désigner un.
Cet auteur a une culture incroyable (certes, il s'est aidé de Wikipedia, mais Why Not ?), il déroule des phrases éblouissantes avec une apparente facilité qui me sidère, son intelligence ne semble pas avoir de limites et cela s'est largement vérifié dans toutes les déclarations qu'il a faites à la presse, son humour est renversant.
Bref, c'est proche du génie. Dommage que ses livres soient trop ancrées dans notre époque. Qui connaîtra dans cinquante ans Jean-Pierre Pernault ou Frédéric Begbeider, personnages essentiels de cet ouvrage ?
Pourtant, je pense que Houellebecq sera étudié dans 50 ans dans les lycées (pas toute sa prose, bien sûr, il y énormément de scènes qui ne conviendraient pas aux jeunes lecteurs).
Mais, quel écrivain !
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Décidément je suis dans une période de relecture. Ici c'est la carte et le territoire de Michel Houellebecq, premier roman de cet auteur que je lisais. Là encore c'est une redécouverte, en 2010 je m'étais focalisée sur l'idée géniale de Jed Martin, un artiste encore peu reconnu, de faire des photos artistiques de détails de cartes routières Michelin du territoire français. J'avais dévoré ce roman sans connaître du tout la renommée sulfureuse de son auteur et j'avais pris plaisir à sa lecture sans remarquer particulièrement qu'un des principaux personnages était l'auteur lui-même tel que perçu par l'univers littéraire parisien et les médias de tout poil.
Je l'ai fini ce matin, lessivée. Aujourd'hui je le vois différemment ce roman, et j'ai l'impression que Jed Martin, le principal personnage, est le reflet de Michel Houellebecq tel qu'il se voit ? Un artiste cultivé, solitaire, excentrique, ayant du mal à nouer des relations avec le genre humain. C'est un roman dénonçant le marché de l'art et ses pratiques.
Jed Martin se terre durant des années pour créer son oeuvre. Les deux artistes se rencontrent à la faveur d'une préface destinée au catalogue de sa prochaine exposition consacrée aux portraits des représentants du capitalisme conquérant. Pour Jed Martin qui n'a jamais rien lu de Houellebecq c'est une espèce de coup de foudre. Il rencontre pour la première fois un humain avec lequel il est sur la même longueur d'onde et en lequel il a confiance malgré la façon désordonnée que l'écrivain a de mener sa vie.
Les personnages sont masculins, fondamentalement tristes, capables de donner le change quand ils sont contraints de côtoyer des gens, chacun est concentré sur son activité, y compris le commissaire qui sera désigné pour diriger l'enquête sur l'assassinat hors-norme de l'écrivain.

Il est question aussi de la marchandisation de la fin de vie désirée, propre, sans bavure, organisée par des employés déshumanisés.
Pour avoir vécu de longues années en Suisse et l'avoir quittée dans les années de la sortie du roman, les tarifs de ce genre d'organismes privés en Suisse allemande étaient trois fois plus coûteux que ce qui est indiqué. Il faut quand même dire qu'il existe des associations ne faisant aucun profit qui agissent sur le territoire suisse, uniquement pour des résidents permanents à ma connaissance. Mon ex-mari a choisi de quitter ce monde avec leur assistance. Il est vrai que pour la famille, même en comprenant la décision de l'intéressé, c'est extrêmement traumatisant car cela ajoute à la perte d'un être aimé, le terrible sentiment d'abandon sciemment choisi.
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Je nourrissais depuis quelques temps le projet de relire ce livre
Voilà qui est fait et j'en suis enchanté
Quand on aime un livre, il faut le relire et le relire encore, et d'ailleurs on ne lit jamais deux fois le même livre. C'est vrai bien sûr pour La Recherche, qu'on est en réalité toujours en train de lire ou de relire quand on y est vraiment entré une fois
Mais c'est vrai aussi pour des ouvrages plus mineurs comme celui-ci.
Et de fait, je me suis rendu compte cette fois-ci que ce livre, que j'ai toujours tenu pour le meilleur de Houellebecq (opinion que j'ai nuancée depuis la sortie d'Aneantir) était formidablement drôle. C'est une magnifique mise en boîte des milieux intellectuels parisiens et de ce qu'il est convenu d'appeler l'élite. Et le plus extraordinaire est qu'ils n'ont pas semblé s'en être rendu compte, soit qu'ils ne l'aient pas lu (ce qui est tout à fait possible ; cela n'empêche pas de critiquer un livre ; et c'est pour cela que les meilleurs critiques littéraires se trouvent sur Babelio, car eux les lisent...) soit qu'ils n'en aient pas vu l'insolence pour ne pouvoir l'imaginer. Et la preuve en est que, malgré tout, le livre a obtenu le Goncourt, dont il faut bien reconnaître qu'il ne couronne pas que des nullités. Mais après tout, peut-être était-ce le tour de Flammarion d'être couronné.
Et je disgresse, je disgresse..
Peut-être faudrait-il entrer dans le vif du sujet ? Mais en fait non! Tout le monde a le droit d'être paresseux de tant en tant.
Alors je dirai simplement : lisez-le. Et si c'est déjà fait, faîtes comme moi :relisez-le, il en vaut la peine
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Houellebecq est un auteur érudit, un fin observateur du monde actuel et de ses dérives, mais aussi un homme de convictions. Ces particularités sont manifestes dans cette édition de 'la carte et le territoire', qui prend ainsi du relief grâce aux annotations et explications d'une grande pertinence apportées par A. Novak-Lechevalier.
Ainsi, ce roman ne m'est pas apparu comme insipide, ou ennuyeux...A contraire, à la fois cynique, puissant par l'irruption de personnages publics réels et variés dans les paves, simple et fluide en style, c'est un plaisir de le lire. On y trouve une intrigue simple, des thèmes complexes 'la représentation du monde, la disparition du beau au profit du fonctionnel, la perte de la volonté des individus qui se mue en besoin simple et immédiat - presque reptilien'...chers à M.Houellebecq, abordés d'une façon personnelle à la fois sincère et profonde. Les positions subtiles de l'auteur sont étayées par des références littéraires, architecturales ou picturales, encore annotées par A. Novak-Lechevalier.
Je pense que ce livre est excellent, il faut simplement se placer en observateur dénué de conviction sur le bien ou le mal du monde actuel, à l'image de ce que propose Schopenhauer : être un observateur froid. Alors, on accompagne l'auteur, qui se met également en scène dans ce livre, et goûte à son humour, son intelligence, et accepte ce constat. Libre à chacun ensuite d'accepter ou refuser dans sa vie le chemin que ce monde nous impose dans son quotidien.
Pour info, j'avais lu du même auteur les particules élémentaires, soumission, interventions 2020 et en présence de Schoppenhauer..Si je peux me permettre un conseil, commencer par ce livre (de cette édition) pour connaître Houellebecq et une très bonne idée...
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