Je ne chroniquerai pas ce livre, c'est un exercice bien trop difficile, et d'autres l'ont déjà fait admirablement. Je voudrais simplement vous dire que ce plaidoyer est pour moi une lecture indispensable. Ce n'est pas un livre qu'il est possible d'entrecouper, non, il doit se lire d'une traite, pour rester en cohésion totale avec le narrateur, un condamné à mort dont nous suivons la dernière journée.
« Inondé d'air et de soleil, il me fut impossible de penser à autre chose qu'à la liberté ; l'espérance vint rayonner en moi comme le jour autour de moi ; et, confiant, j'attendis ma sentence comme on attend la délivrance et la vie. »
Autant vous dire que vous ne saurez jamais pourquoi il est emprisonné, prêt à être guillotiné. Non, ce n'est pas le sujet ! le sujet, c'est la peine de mort. Les pensées, les sentiments d'un homme qui vit ses derniers instants en toute connaissance de cause. C'est la peur qui l'étreint, les questionnements qui l'assaillent, l'espoir qui se refuse à mourir, l'amour pour son enfant qui va continuer sans lui dans ce vaste monde. C'est les souvenirs brûlants de la liberté, du soleil sur la peau, du chant des oiseaux.
« Quoi ! le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s'éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n'est plus à moi ? »
Ce roman, très court, est bouleversant de justesse, dévastateur, et tellement d'actualité sur certains points que cela en est troublant. La plume de
Victor Hugo, vibrante, m'a subjuguée par son étonnante "modernité". À lire et à partager !