Jean Brugman, prêcheur populaire néerlandais, compare avec force détails Jésus prenant forme humaine à l’ivrogne qui s’oublie, qui ne voit pas le danger, qui donne tout ce qu’il a. « Oh ! n’était-il pas vraiment ivre, lorsque l’amour le poussa à descendre du haut des cieux dans cette vallée très basse de la terre ? » Il le voit au ciel versant à boire à la ronde aux prophètes, à pleins verres, « et ils burent à en crever et David avec sa harpe sautait devant la table tout comme s’il était le fou du Seigneur ».
[A propos du cimetière des Innocents à Paris]
Ce lieu était d’ailleurs, pour les Parisiens du XVe siècle, une sorte de lugubre préfiguration du Palais royal de 1789. C’était, en dépit des inhumations et exhumations incessantes, une promenade publique et un lieu de rendez-vous. On y trouvait des petites boutiques près des charniers et des femmes publiques sous les arcades.
[…] La relation entre la nouvelle religion rationalisée et une religion populaire devenue folle, condamnée à la folie, s’exprime à travers la sorcellerie et la répression de la sorcellerie, puisque la sorcellerie n’existe qu’à travers la répression.