Les vœux sont faits à Dieu, à la Vierge, aux dames et à l’oiseau. Il n’est pas risqué de supposer que la divinité ne joue pas le rôle principal : la plupart ne se vouent qu’à la dame et à l’oiseau. Dans les privations qu’on s’impose, il est peu de changements. Elles concernent surtout la nourriture ou le sommeil.
En dépit de ces airs sacrés, les cercles princiers des XVI et XVe siècles ont le sentiment que les ordres de chevalerie sont considérés par la multitude comme de vains amusements. De là, les affirmations répétées que les ordres ont un but important. […] Car la création d’ordres de chevalerie était devenue une mode depuis le milieu du XIVe siècle. Tout prince, tout membre de la haute aristocratie désirait avoir son ordre.
[…] Au XVe siècle, ce n’était ni de mode, ni de bon ton, pourrait-on dire, de louer ouvertement la vie. Il convenait de n’en mentionner que les souffrances et le désespoir. Le monde s’acheminait vers sa fin, et toute chose terrestre vers la corruption. L’optimisme, qui ira croissant, de la Renaissance au XVIIIe siècle, était encore étranger à l’esprit français. Quels sont les hommes qui, les premiers, parlèrent de leur temps avec espoir et satisfaction ? Ni les poètes, ni les penseurs religieux, ni les hommes d’Etat, mais les érudits et les humanistes.
Peu de choses nous a été conservé du côté clair et joyeux de cette époque : il semble que l’heureuse douceur et la sérénité de l’âme du XVe siècle se soit fondue dans sa peinture ou cristallisée dans la claire pureté de sa musique.
Sans doute, un élément passionnel règne aujourd’hui encore dans la politique ; mais il est tenu en respect par le mécanisme compliqué de la vie sociale. Au moyen âge, au contraire, il pénétrait librement la politique et parfois renversait les plans les plus utiles et les plus rationnels.
Qui ne connaît des moments où les choses ordinaires semblent avoir une signification autre et plus profonde que la signification commune ? Cette sensation tantôt prend la forme d'une appréhension morbide qui fait paraître toute chose pleine de menaces ou d'énigmes qu'il faut à tout prix résoudre. Tantôt, et plus souvent, elle nous remplit de tranquillité et d'assurance en nous convainquant que nous avons part à ce sens secret du monde.
Le symbolisme était comme un second miroir qu’on opposait à celui de la création elle-même. Tout concept était devenu plastique ou pictural. La représentation du monde avait atteint la sérénité d’une cathédrale au clair de lune, où la pensée pouvait s’endormir.
Qui ne connaît des moments où les choses ordinaires semblent avoir une signification autre et plus profonde que la signification commune ? Cette sensation tantôt prend la forme d’une appréhension morbide qui fait paraître toute chose pleine de menaces ou d’énigmes qu’il faut à tout prix résoudre. Tantôt, et plus souvent, elle nous remplit de tranquillité et d’assurance en nous convaincant que nous avons part à ce sens secret du monde.
La poésie érotique des âges primitifs est avant tout l’épithalame. Mariages et fêtes nuptiales ne forment d’abord qu’un seul rite sacré, dont le rapprochement des sexes est le mystère par excellence. […] C’est donc d’un point de vue ethnologique qu’il faut envisager l’amas d’obscénités, d’équivoques, de symbolisme érotique que l’on rencontre dans la civilisation du moyen âge et qui s’étalait dans le genre épithalamique. Evidemment les hommes de l’époque n’avaient pas le sentiment de manquer aux prescriptions du code courtois. C’était un autre terrain et où la courtoisie n’avait pas cours.
[…] La noblesse a la vocation d’étayer et de purifier le monde, par l’observation de l’idéal courtois. La vie et la vertu des nobles sont les remèdes aux malheurs du temps ; d’elles dépendent le bien-être et la paix de l’Eglise et du royaume, l’accomplissement de la justice.