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Cécile Sérésia (Traducteur)
EAN : 9782070712793
350 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Si le nom d'homo sapiens ne convient pas très bien à notre espèce parce que nous ne sommes pas tellement raisonnables, si celui d'homo faber nous définit encore moins bien, car faber peut qualifier maint animal, ne pourrait-on pas ajouter à ces termes celui d'homo ludens, "homme qui joue ?" c'est ce que propose Johan Huizinga dans cet essai, où il montre que le jeu est un facteur fondamental de tout ce qui se produit au monde.

Après avoir défini le je... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'être humain est l'un des rares animaux à jouer encore régulièrement à l'âge adulte. le jeu a pourtant longtemps été considéré comme une activité d'enfants, tout juste bonne à les aider à acquérir une dextérité physique et des réflexes sociaux qui leur seront utiles plus tard dans la « vraie » vie. Huizinga vient bousculer cette conception des choses et met au contraire le jeu au coeur même de notre identité, allant jusqu'à qualifier notre espèce d' « homme qui joue ».

L'auteur commence par définir le jeu : il est limité dans l'espace et le temps, ses règles sont absolues (une fois le jeu commencé, aucune modification des règles n'est toléré), et chaque joueur doit s'immerger totalement dans son rôle : qu'on joue aux échecs ou au Monopoly, il faut devenir l'espace d'un instant un chef d'armée décidé à écraser l'ennemi, ou un investisseur immobilier ambitieux ; il suffit qu'un seul des participants refuse de « faire comme si » pour que l'activité cesse d'être un jeu pour tout le monde.

Partant de cette définition, Huizinga passe en revue notre société et souligne les similitudes entre plusieurs institutions et les jeux : le sport bien sûr, mais aussi la guerre, la justice, la philosophie et la religion. Ces rapprochements me semblaient à première vue assez hâtifs, mais l'auteur fournit assez de pistes pour prendre ces hypothèses au sérieux. Notre vocabulaire est déjà assez éloquent (on « joue » en bourse, on met sa réputation « en jeu », on « fait le jeu » de quelqu'un, on « joue le jeu », on « entre dans son jeu », etc.). Dans beaucoup de domaines, on trouve également des traditions qui se rapprochent des jeux : les chevaliers avaient leur code d'honneur à respecter, les chefs d'armée se font assaut de politesses avant d'entamer les combats (« Messieurs les anglais, tirez les premiers »), dans certaines cérémonies l'assistance, mi-crédule mi-lucide, accepte les tours de passe-passe de l'officiant, les ordalies permettaient de sauver sa tête sur un coup de dé (événements toujours appréciés par le grand public), …

L'essai est assez déstabilisant, à la fois assez complet, mais trop court pour pouvoir nous imprégner réellement de l'idée. Notre vie, un gigantesque jeu ? Ma foi, ça pourrait nous aider à beaucoup relativiser les choses !
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Ce grand médiéviste nous a livré un essai magistral sur toutes les implications possibles de la notion de jeu. La vastité du contenu et l'enchevêtrement avec tant d'activités humaines arrive à nous convaincre que c'est vraiment le ludique ce qui caractérise l'être humain et la civilisation. Cette lecture m'a affecté définitivement.
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Le jeu, le ludique, le non-sérieux comme sujet anthropologique.

C'était fascinant, merci Huizinga.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le duel est par essence une forme rituelle de jeu, une réglementation du coup mortel donné à l'improviste dans un accès de colère sans frein. L'endroit où il se livre est un espace ludique ; les armes doivent être strictement pareilles ; le début et la fin sont imposés par un signal ; le nombre de coups de feu ou de passes d'armes est prescrit. L'effusion de sang suffit en soi à satisfaire la condition requise de laver l'honneur.

Le jeu et la guerre, p. 137-138
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Il est curieux que précisément l'opération purement physiologique du rire soit la propriété exclusive de l'homme, tandis que la fonction ingénieuse du jeu est commune à l'homme et à l'animal.

Nature et signification, p. 21
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Le vrai poète, suivant la définition qu'en prête Platon à Socrate, doit être tout ensemble tragique et comique, toute la vie humaine doit être considérée à la fois comme une tragédie et une comédie.

La fonction de l'imagination, p. 205
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On n'imaginera guère de figures plus sérieuses que Léonard et Michel-Ange. Et cependant, toute l'attitude spirituelle de la Renaissance est celle d'un jeu.

Civilisations et époques sous l'angle du jeu, p. 250
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Depuis la lutte entre Apollon et Marsyas jusqu'à nos jours, aucun art humain n'a mis le facteur de compétition plus en évidence que la musique.

Formes ludiques de l'art, p. 229
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