Il court, il court,
Après la sphère,
Il court, il court, le mâle
Après la vessie de caoutchouc,
Et pendant ce temps,
Effacés, remisés, les problèmes de la planète, des hommes et des femmes, les problèmes humanitaires, environnementaux et autres,
Tout est oublié au nom du sacro-saint ballon,
Tout est sacrifié au nom du sacro-saint Papier Euro ou Papier Vert…
D'ailleurs, en cas de conflit, comme c'est le cas actuellement, ce sont les personnes qui ne sont pas contentes qui sont mis au ban de la société, traitées de terroristes, alors qu'elles se battent pour leurs idées. Et tout cela au nom du sacro-saint fric… D'ailleurs, il n'y a plus que cela qui compte, fric, fric et encore fric. Même les inondations, c'est la faute des météorologues et des villes qui n'ont pas prévus ces événements et qui sont donc responsables de ce que cela va coûter. Négligé, le ressenti des personnes ayant subi les inondations.
D'accord, on ne parle pas ballon dans le livre de Nancy Huston, ni d'inondation, mais je trouve qu'il y une très forte connotation entre ce que nous vivons actuellement et son roman.
Là, ce n'est pas le ballon, mais le sacro-saint pétrole et les gaz de schiste avec tout ce que cela entraîne. Les vies ravagées, les laissés-pour-compte, les miséreux. La Pangée souffre et les hommes continuent à la sacrifier, à la scarifier, à l'étrangler, à l'asphyxier, à la torturer, à l'empoisonner, à tuer, à tuer les gens, leur humanité et les animaux. (Attention, je ne suis pas contre manger un bon steak), mais je ne supporte pas que l'on fasse souffrir les animaux.
Certains profitent de cet état, très peu, la majorité en crève.
Nous ne savons pas à quelle époque se situe l'action du roman, les villes citées sont imaginaires, mais Nancy Huston, à travers cette histoire, fait un tour d'horizon de ce qu'il y a de pire dans notre société, par petites touches, à travers Varian, enfant différent des autres, qui ne trouve pas sa place, entravée par l'amour de sa mère et par sa différence et ses idées noires.
Elle parle également de la différence, du mal-être, de ce que doit subir la majorité décidé par une minorité, même si c'est à leur détriment. Elle nous décrit le monde que nous sommes en train de bâtir pour les futures générations. Elle nous met en garde.
J'ai dévoré ce roman. Il m'a bouleversé. Je l'ai lu jusqu'au bout de la nuit. Une fois plongé dedans, je vous défie de relever la tête avant de l'avoir terminé.
A vous de voir.
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On entre directement dans l'esprit de Varian, le personnage principal de ce très beau texte, ce qui donne un début de lecture un peu difficile et qui en découragera plus d'un. Dommage, parce que le texte s'éclaire progressivement et qu'on entre dans une histoire complètement bouleversante qui nous raconte un monde, non pas de science fiction, mais tellement proche du nôtre qu'on sort de ce livre (que j'ai lu d'une traite), complètement bouleversé.
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