Franchement très intéressant ! Ce livre parle de l'histoire d'un petit quartier de Sophia en Bulgarie, après le coup d'état communiste de septembre 1944.
Cela parle surtout des rancoeurs, des jalousies, et comment s'approprier les biens de ceux qui avaient soutenu le régime hitlérien.
Également, les écrivains, les poètes, journalistes, sont-ils autant coupables que les dirigeants de n'avoir rien dit, rien écrit, pour dénoncer le fascisme ?
On suit un jeune homme pauvre, recueilli par un ami de son père après la disparition de sa famille, victime de tuberculose...Il devient accusateur public, et ne sait comment faire face à l'ampleur de la tâche qui lui est confiée.
C'est très bien écrit, j'ai appris plein de choses sur la société bulgare, un seul bémol, heureusement que la traductrice a émaillé le récit de notes, sinon, on serait un peu perdu...
J'ai beaucoup aimé.
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[...] : où Liliana était-elle durant les mois de clandestinité. Là, les témoignages étaient pour le moins contradictoires. Certains disaient qu'elle avait rejoint les partisans, elle aussi ; d'autres affirmaient qu'elle avait réussi à se cacher ici, à Sofia, et qu'elle avait buté un agent de police qui aurait été sur ses traces, ils allaient même jusqu'à laisser entendre qu'elle était avec ceux qui avaient tiré sur le général Loukov, sur le seuil de sa porte. Enfin, il y avait une version selon laquelle elle avait passé tous ces mois dans la prison pour femmes de Sliven où elle avait été violée d'abord par les policiers qui l'avaient attrapée, et ensuite, comme c'était l'habitude, par les gardiennes de la prison ; sauf que ça, nous ne le croyions pas, car l'aura de sa virginité continuait à flotter triomphalement autour d'elle et, sous ses pas, les couloirs du ministère brillaient, comme astiqués à l'eau-de-javel.
Est-ce une bonne chose de prononcer des peines pour bêtise ? Je n'en suis pas certain. Et mesurer la bêtise en années de prison, non seulement, à mon avis, ce n'est pas une bonne chose, mais, surtout, ça n'a pas de sens.
Et la mort tomba sur la ville comme de la neige.
Les juges prononcèrent plus de peines de mort que ne le demandèrent les accusateurs. Et augmentèrent toutes les autres.