C'est grâce à
Mayumi Inaba, auteure et poétesse japonaise, tokyoïte plus précisément, décédée en 2014 à l'âge de 64 ans, que j'ai eu l'occasion de voyager au Japon, et plus particulièrement dans la péninsule de Shima, dans préfecture de Mie, lors de la presque année qu'elle passa dans sa cabane qu'elle avait fait construire un peu en hauteur, à la sortie d'un bourg, dans un paysage partagé entre forêt, falaises, montagne et océan.
Durant les 271 pages que compte l'édition de poche, nous l'accompagnons dans son quotidien fait de promenades, de désherbage du marécage, de bavardages avec ses voisins, de partage de nourriture, d'observation d'animaux, de visites maternelles… et ce tout au long des vingt-quatre saisons que comporte son calendrier. Nous nous amusons de son chat, avons envie de voir toutes ces fleurs colorées qui changent le rendu du paysage au fur et à mesure que le temps passe, rêvons de goûter le miel de Yôji, le mari de Kayoko, et profitons avec elle de cette vie qui s'écoule en pleine conscience.
Car oui, ce roman fait penser à une séance de méditation pendant laquelle nous vivons l'instant présent… et cela fait vraiment du bien ! La capacité de
Mayumi Inaba à décrire les choses simplement et de manière à faire appel à nos sens nous permet de vivre avec elle cette presque année loin de Tôkyô, ses lumières et son agitation.
Tout au long du roman, elle opère certains allers et retours entre la capitale et la péninsule, qui nous permettent de mieux faire connaissance avec elle et sa vie jusque-là, sans pour autant nous sortir de ce calme dans lequel la lecture de son livre nous plonge.
Ce n'était pas ma première rencontre avec le Japon (j'ai lu des romans de
Haruki Murakami et le magnifique
Âme brisée d'
Akira Mizubayashi), mais ici, j'ai pu profiter en pleine conscience de vingt-quatre saisons en compagnie d'une érudite soixantenaire, et j'ai apprécié chaque instant passé avec elle.