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sur 419 notes
Horloger reconnu d'origine islandaise, Jon Siversten est appelé à reconstruire une horloge prestigieuse de la Renaissance présente dans les sous-sols du palais royal danois et laissée à l'abandon durant de nombreuses années. Christian VII, roi du Danemark, à qui l'on ne laisse que peu de responsabilités, vivote dans son palais, et rencontre un beau jour l'horloger, qui au fil du temps, à la demande de roi, va lui raconter son histoire, et, par son intermédiaire, celle de l'Islande toute entière, à l'époque sous annexion danoise...

N'ayant lu qu'un seul polar d'Arnaldur Indridason, assez apprécié d'ailleurs, avant de le découvrir à travers une facette plus historique par ce roman, je n'ai pas vraiment été dépaysée par un changement de thématique ou d'époque - et c'est peut-être tant mieux, ou pas -.

Dans une rencontre impromptue entre un horloger islandais et le roi danois, alors que l'un est doublement sous le joug de l'autre, j'ai trouvé intéressant que le rapport entre les deux personnages, finalement, s'inverse, puisque c'est le roi qui attend beaucoup, et de plus en plus, de l'horloger, dans une sorte d'histoire contée par bribes, parfois directement au roi, parfois indirectement au lecteur, dans une sorte de dialogue qui n'en est pas toujours un, et qui m'a justement fait penser à la matière narrative de nombre d'auteurs des Lumières, époque à laquelle se déroule le roman.

Mais ce qui m'a encore davantage intéressée, dans ce roman qui se lit facilement et agréablement, c'est L Histoire qui nous est transmise de l'Islande, en même temps que celle du Danemark, dans une période historique qui n'est pas spécialement la plus connue - et pour cause -, Histoire dénoncée en la personne de Jon, en ce que l'annexion islandaise a donné lieu à de nombreuses exactions et aberrations législatives, ayant causé la mort ou l'emprisonnement de nombre de natifs pour des raisons bien souvent absurdes.

Une histoire en somme plutôt bien imbriquée dans L Histoire, comme je les apprécie, mais dont j'ai trouvé le style trop linéaire, au contraire de la narration plus inventive. Il m'a donc manqué un petit quelque chose pour être totalement conquise.

Je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Jon Siverstsen, artisan-horloger d'origine islandaise, est appelé au Château royal de Christiansborg pour réparer une pendule. Celui-ci connaissait l'histoire de la remarquable horloge créée par Isaac Habrecht par le biais de son maître d'apprentissage qui avait lui aussi, mais en vain, tenter de la restaurer.

Après avoir réparé la pendule, Jon demanda au régisseur s'il pouvait voir cette sublime horloge, pur chef-d'oeuvre d'horlogerie, datant de plus de 200 ans, qui croupissait au fond d'une pièce avec d'autres objets.

Le régisseur, étonné, lui en donna l'autorisation. Lorsqu'il l'eût découvert, Jon s'étonnait de pouvoir un jour la remettre en état. Il se mit, dans un premier temps à la décortiquer pièce par pièce afin de changer les pièces défectueuses, désespéré de pourvoir remonter le mécanisme.

Quel ne fut pas son étonnement de voir, un soir, alors qu'il était perdu dans ses pensées, le roi Christian VII faire son apparition dans son antre.

C'est alors que s'installe un long dialogue entre ces deux hommes que tout oppose et une certaine amitié se crée entre eux, qui ne sera pas de tout repos, loin s'en faut. Jon va être amené à raconter son enfance et l'injustice dont sa famille a été frappée, en Islande, sur décision royale.

Cela va apporter quelques ennuis à Jon qui, de par ses propos, même si c'est la vérité, va réveiller les démons qui sommeillent chez le Roi, Roi dont on dit qu'il n'a plus « toute sa raison » et son fils, le dauphin, qui tient les rênes du pouvoir.

Un livre vraiment poignant, fort. le sujet porté par Analdur Indidrason, est la vie en Islande sous la coupole du Danemark, les règles injustes qui régissent la vie des Islandais. Beaucoup paieront de leur vie les actes dit « d'adultères ». Il ne fallait pas grand-chose pour être accusé souvent à tort, par jalousie souvent.

Cette histoire nous entraîne dans les bas-fonds et les bouges de Copenhague, les us et coutumes de la cour, le pouvoir à tous les étages, la ruse, les adultères, et sur ce qu'est le Temps.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Arnaldur Indridason, qui distille l'histoire effroyable de Gudrun et de Sigurdur à petite doses, à chaque rencontre du Roi et de Jon, ponctuée par l'histoire de l'horloge d'Habrecht qui habite le livre du début à la fin. J'ai aimé l'imbrication des faits. J'ai aimé les similitudes que fait le roi entre son histoire à lui et celle de Jon. Je me suis très vite attachée aux personnages. J'ai aimé la sensibilité de l'auteur que l'on ressent à travers le récit.

Encore une fois, je salue Eric BOURY, traducteur, Ô combien émérite.

Un très bon moment de lecture.
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J'étais intriguée par la reconversion d'un écrivain de polars nordiques plébiscité (qui a lu la bande dessinée qui apprend toutes les ficelles pour écrire un bon roman policier du nord qui voué au succès ?) en romancier historique plus classique.

Et bien l'essai est réussi, je trouve. L'argument n'est pas très épais et pourtant, on a envie de connaître comment va évoluer cette relation improbable entre un monarque décadent ou, à tout le moins, déchu et un obscur horloger. Cela fonctionne.

Cet instant de lecture distrayant en vaut la peine.
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J'ai choisi de lire ce roman pour l'auteur. Arnaldur Indridason est un maître du polar, mais ce roman est différent, il s'agit d'un roman historique, qui se déroule à Copenhague au 18ème siècle.
Jon, un vieil horloger, a envie de réparer une vieille horloge, qui est à ses yeux une oeuvre d'art, et qui est en bien mauvais état dans une réserve au Palais Royal. Jon rencontre le roi Christian VII lors de ces passages au palais quand il répare l'horloge. Au fil des rencontres et des discussions, le roi demande à Jon de lui raconter son histoire familiale.
L'auteur nous offre 2 histoires : Jon va-t-il réussir à réparer cette magnifique horloge et lui restituer sa splendeur d'origine, et par la même occasion il nous raconte la vie des islandais qui a cette époque sont sous domination danoise. Les 2 histoires s'imbriquent parfaitement. Il y a une alternance entre les 2. A travers ce roman, l'auteur nous parle de l'histoire de son pays, l'Islande et de la dureté de la vie au quotidien. Cela m'a permis d'en apprendre plus sur ce pays, qui malgré mes nombreuses lectures restent assez méconnu pour moi.
Il y a une certaine lenteur. La narration met en avant le côté humain. L'auteur met tout son talent de maître du polar pour maintenir un suspense. Les chapitres sont courts. le style d'écriture est fluide. Les émotions, les sentiments des personnages sont bien retranscris de même que l'ambiance.
Mais la lenteur et le manque de surprise ne m'ont pas permis d'être totalement happée dans cette histoire.
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Ou quand un maître du polar se lance dans le roman historico-social.
Une vieille horloge à réparer, de vieilles blessures irréparables, un roi bien cabossé, tout est en place pour une intrigue passionnante. le roi et l'horloger réussiront-ils à suspendre le temps pendant notre lecture ?
L'histoire est tragique au possible, l'horloge est abominablement difficile à réparer et le roi a ses soucis.
Alors quoi ? Pourquoi, autant le dire tout de suite, ce roman ne me semble pas à la hauteur de cette horloge fabuleuse. Que lui manque-t-il ? Les engrenages de l'horloge fabuleuse, une intrigue, peut-être, un mystère ? Une enquête comme celles qu'Indridason sait aussi bien mener d'habitude ?
Passer du polar au drame social n'est pas si facile, en voici un exemple. Ca se lit bien, mais disons que ce n'est pas indispensable.
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Je fais parfois les choses à l'envers. A. Indidrason est surtout connu pour ses romans policiers mais c'est une fiction historique qui a éveillé mon intérêt.

Le roman se déroule à Copenhague sous le règne de Christian VII.

L'horloger d'origine islandaise Jon Siversten est déjà vieillissant lorsqu'il est convoqué au palais pour examiner une pendule abimée de plus de 200 ans, oeuvre d'Isak Habrecht, concepteur de la célèbre horloge de la cathédrale de Strasbourg.

Alors qu'il s'emploie à restaurer l'horloge dans la salle des collections, il reçoit la visite inattendue du Roi en personne. Un Roi en robe de chambre, dont la santé mentale est remise en question depuis quelques temps et qui cherche un peu de compagnie. Un dialogue se noue très vite entre les deux hommes et le Roi questionne l'horloger sur ses origines. C'est alors que ce dernier mentionne le fait que son père a été condamné à mort en Islande, alors colonie danoise, pour usurpation d'identité sous le règne du prédécesseur et père du Roi, Frédéric V. Une histoire qui intéresse beaucoup le Roi pour plusieurs raisons.

Au fur et à mesure des irruptions du Roi, nous remontons le temps pour connaître les circonstances de la condamnation de Sigurdur et de sa gouvernante et concubine Gudur, personnages extrêmement attachants. Une histoire qui se construit en même temps que l'horloge reprend vie.

Ce roman est une fiction basée sur de nombreux faits réels mais en dévoilant son récit, Jon mentionne le fait qu'il pimente son témoignage pour éveiller l'attention du Roi, tout en prenant des précautions. Précautions parfois insuffisantes, ce qui ne manque pas d'attirer la colère du Roi.

Au travers de cette relation improbable, c'est une réflexion sur le temps, les mensonges, … L'auteur revient en même temps sur une époque où la colonie danoise était régie par des lois sévères dont le «Jugement suprême» qui interdisait notamment les relations hors mariage.

L'Islande est aussi au coeur de ce roman avec ses paysages, son climat et ses habitants.

Une belle découverte. A. Indridason possède un réel talent pour conter un épisode injuste et dur avec délicatesse et poésie tout en réussissant à captiver.


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Un très bon roman, je ne m'attendais pas à ça.
Trois histoires en parallèle , pour en faire qu'une seule à la fin. l'histoire d'un islandais qui part étudier l'horlogerie au Danemark . Celle d'une horloge vieille de 200 ans démontées , brisées, dépouillées , que ce maitre horloger tente de remettre en route .Et celle du roi du Danemark de l'époque Christian VII qui a été écarté du pouvoir .
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Arnaldur Indriðason fait un pas de côté avec ce roman. Délaissant les polars que j'apprécie tant, il convie ses lecteurs à un roman historique.
Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle.
Un horloger est admis à la remise du palais du Danemark pour remettre en état une magnifique horloge qui a souffert des outrages du temps et du manque d'entretien.
Il va rencontrer le roi Christian VII et lui raconter sa vie en Islande, ce lointain territoire du royaume danois. Son récit s'articule autour de l'injustice faite à son père. Comme il sait si bien le faire, l'auteur nous emmène dans le quotidien des Islandais et nous fait découvrir une fois de plus un pan de l'histoire de son pays.
Cette partie est une réussite. J'ai retrouvé avec plaisir le style d'Arnaldur Indriðson. Son formidable don de conteur se déploie dans cette histoire triste mais passionnante.
En revanche, les échanges avec le roi sont d'une platitude affligeante. Était-il nécessaire de mettre en scène ce face-à-face qui tourne en rond ? Les révélations promises par la quatrième de couverture sont de piètre envergure.
C'est donc un ressenti en demi-teinte, une certaine déception même si le coeur du récit est fidèle au reste de l'oeuvre de l'auteur.
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Tout un chacun veut au moins une fois dans sa vie faire quelque chose d'extraordinaire, quelque chose qui restera et dont ses successeurs, ses enfants, les enfants de ses amis et connaissances parleront longtemps après sa mort. Pour Jon Sivertsen, horloger islandais qui vit à Copenhague dans les années 1770, cette chose extraordinaire, c'est d'entreprendre la restauration d'une horloge astronomique d'Isaac Habrecht (XVIème siècle). Cette horloge est en piètre état et est entreposée dans les greniers du chateau du roi du Danemark, Christian VII. Au fur et à mesure de cette restauration - quasi impossible - le roi et l'horloger vont échanger sur de nombreux sujets - dont la vie de la famille de Jon en Islande. Ce roman est le récit de leurs échanges.
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On va y découvrir l'Islande sous un autre jour. L'Islande du XVIIIème siècle, un pays pauvre où vivent agriculteurs et marins, avec des lois danoises particulièrement dures, en particulier en ce qui concerne l'inceste, l'adultère et de façon plus générale les relations hors mariage. Ces lois sont appliquées, sans réel jugement, par le bailli local sous l'autorité du gouverneur d'Islande, représentant du Roi du Danemark.
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L'horloger va aussi nous amener à réfléchir sur le temps, le temps qui passe, parfois trop vite, parfois trop lentement. Qu'est ce que le temps? On peut certes le mesurer, mais comment l'appréhender? Peut-on le remonter? Peut-on voir dans l'avenir? le roman se conclut sur cette phrase : « Chaque pas que nous faisons en avant en engendre un second qui nous ramène vers le passé… » Beau sujet de réflexion.
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Arnaldur Indridason est un conteur hors pair et il nous livre là un petit joyau. C'est un roman dont la lecture rend heureux, et ce bien que les malheurs de la famille de Jon engendrent plutôt révolte, empathie et tristesse. Ah! on voudrait ne lire que des romans de cette qualité!
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#LeRoietlhorloger #NetGalleyFrance
Avant tout merci à NetGalley France et aux Editions Métailié de m'avoir permis de lire ce livre. Je découvrais également le style de Arnaldur Indridason.
C'est avec Auður Ava Ólafsdóttir que j'ai découvert la littérature Islandaise, puis j'ai eu la chance d'aller en Islande, et c'est alors que j'ai compris que l'écriture était proche de leur vie, et donc que le rythme était lent, plus lent que ce que nous avons l'habitude de lire. Et même pour Arnaldur Indridason réputé dans le domaine de la littérature policière, là aussi le style est lent, posé.
C'est un style très fluide, travaillé, qui sert les mots.
Dans ce roman il ne s'agit pas d'une enquête policière, juste du récit, et de la dissection à postériori de l'histoire familiale de cet horloger Jon Sivertsen, originaire de l'ouest de l'Islande.
Jon Sivertsen a appris qu'il y avait dans les collections du palais royal une horloge en fort mauvais état, cette horloge après expertise se révèle être un chef d'oeuvre d'un grand maitre horloger Suisse, le même qui a créé l'horloge de la cathédrale de Strasbourg, Isaac Habrecht, Lorsqu'il était enfant en Islande il avait eu la chance de croiser la route d'un naturaliste et explorateur Danois, Eggert Olafsen, qui lui avait parlé de Isaac Habrecht.
Il désire redonner vie à cette horloge qui a vu se succéder et échouer tant d'autres horlogers.
Ce n'est pas l'orgueil qui le motive, juste l'envie de tenter, pour rendre grâce à Dieu, et à la vierge qui se trouve être le personnage central de cette horloge.
Un superbe parallèle entre son histoire, celle de la vierge, celle du Roi Christian VII, Roi du Danemark.
Mais c'est également l'histoire du temps, qui a entièrement sa place dans une horloge astronomique, avec les défilés des personnages, les musiques jouées et les engrenages qui font fonctionner tout cela..
L'histoire du temps qui lorsqu'on fait un pas en avant dans le présent, en fait nous fait faire un pas en arrière dans le passé.
L'histoire est celle d'une usurpation de paternité, ce qui au milieu du 18 -ème siècle, en Islande, sous le règne de Christian VII, était fortement réprimée et pouvait entrainer la peine de mort.
Jon Sivertsen raconte son histoire familiale avec une trentaine d'années de recul, il raconte cela à Christian VII, fils de Frederic V. Christian VII vient d'être en partie déposé par son fils Frederic VI, qui est devenu régent à cause des graves troubles mentaux de son père.
C'est ce roi fort mal en point que rencontre inopinément Jo Sivertsen pendant qu'il tente de réparer l'horloge. Et c'est à lui qu'il va raconter son histoire familiale, sans aucunement savoir ce qu'il va provoquer comme réaction chez le roi. L'action se passe dans les dernières années du 18 -ème siècle, et l'histoire familiale de Jon Sivertsen se situe aux environ de 1765-1770.
Une très intéressante histoire de famille, histoire de l'Islande et de son obligé passé commun avec celui du Danemark. Une parfaite histoire du temps, qui à son rythme nous entraine d'un engrenage à l'autre, à l'instar de nos propres vies liées à celles de nos proches. Un livre qui m'a donné envie de lire d'autres romans d'Arnaldur Indridason.
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