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sur 407 notes
Arnaldur Indridason surprend en s'éloignant totalement de l'univers polar dans lequel il excelle pour proposer un surprenant roman noir historique qui se déroule fin XVIIIème siècle entre le palais de Christianborg à Copenhague et la campagne isolée du fjord Breidafjördur au Nord-Ouest de l'Islande.

Cela commence comme un conte. Jon Sivertsen, simple horloger, en train de restaurer une précieuse horloge dans les sous-sol du palais royal danois, rencontre inopinément le roi Christian VII en personne. Une conversation quasi surréaliste s'engage. Jon lui raconte la tragique histoire de son père islandais et de sa gouvernante tous deux exécutés sur ordre du roi Frédéric V ( père de l'actuel ). Il doit convaincre son roi que la peine était injuste sinon il risque la prison ou pire.

On retrouve dans ce roman les qualités de conteur de l'auteur dont la narration enveloppe le lecteur avec une fluidité remarquable pour passer du passé islandais du père au présent danois de l'horloger. Comme dans ses polars, aucune fioriture, aucun rebondissement superficiel, aucune recherche de spectaculaire. J'ai été surprise d'être aussi prise et intéressée par les passages liés à la restauration de l'horloge, Jon essayant de comprendre son fonctionnement mécanique et partant à la recherche des pièces ( automates ou carillons ) qui ont été dispersés dans Copenhague. D'ailleurs, cette horloge, chef d'oeuvre réalisé par l'horloger suisse Isaac Habrecht en 1572 existe vraiment, visible au palais de Rosenborg.

On retrouve également toutes les obsessions d'Arnaldur Indridason : le questionnement du passé de l'Islande, la volonté de rendre justice aux victimes et la perte d'êtres chers. C'est tout le drame d'une Islande colonisée par le Danemark que raconte Jon comme pour ouvrir les yeux à son roi. Une Islande de misère où les enfant meurent de malnutrition, une Islande rurale broyée par le Stóridómur ( un corpus de lois adoptées en 1564 pour interdire les relations sexuelles hors mariage et lutter contre la prétendue légèreté de moeurs des Islandais ) appliqué iniquement et brutalement par des baillis royaux avides de récupérer les biens des condamnés.

De façon très subtile, l'auteur amène ses deux personnages si dissemblables au départ à se rapprocher et on y croit à cette improbable relation. L'histoire racontée par Jon sème la confusion chez Christian VII, roi fantoche écarté du pouvoir par son propre fils car souffrant de démence. Ce dernier, ridicule au départ, devient de plus en plus humain à mesure que ses failles se révèlent, et au final c'est toute la clique de sa cour qui semble fort risible. Sur la fin, le récit se teinte de mélancolie sur le temps qui passe, devenant méditatif sur la solitude lorsque ceux qu'on aime ne sont que des fantômes qui vous hantent.

Ce roman parle aussi de la liberté d'expression. Jon, le narrateur sorte de Shéhérazade polaire, semble être une métaphore de l'écrivain. Il crée une histoire pour retenir l'attention du roi, sans dire de mensonges mais en inventant ce qu'il n'a pas vu de ses yeux :
« Il avait à coeur de relater l'ensemble des faits dans un souci de justesse et de vérité, sans omettre aucun détail d'importance, même s'il devait en pâtir. Que devait-il laisser de côté ? Qu'est-ce qui comptait le plus ? Quels personnages liés à cette histoire méritaient d'être mentionnés ? Quels éléments allait-il choisir de taire ? Lesquels comptait-il utiliser ? Comment maintenir l'attention du souverain ? Comment éviter de déclencher ses foudres ? Devait-il se borner à dire ce que, selon lui, Sa Majesté avait envie d'entendre ? N'était-ce pas un meilleur choix d'être honnête et de lui faire part du fond de sa pensée ? Ne devait-il pas juste laisser libre cours au récit, quelles que soient les conséquences de ses paroles ? Mais si ses propos le mettaient en mauvaise posture, n'était-il pas préférable de s'abstenir ? L'occasion lui était offerte de façonner les opinions de Sa Majesté le roi Christian VII ? Ne devait-il pas en profiter ? »
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Connu pour le succès planétaire de ses romans policiers, Arnaldur Indridason, historien de formation, nous revient avec un roman historique plus que jamais marqué par son thème de prédilection : le passage du temps.


A la fin du XVIIIe siècle, dans les réserves du palais royal de Christiansborg à Copenhague, le vieil horloger Jon Sivertsen travaille à la délicate réparation d'un chef d'oeuvre oublié d'Isaac Habrecht : une réplique, désormais en piteux état, de l'horloge de la cathédrale de Strasbourg. Un soir, guère plus vaillant que les vieux objets abandonnés aux bons soins des souris et de la poussière dans ce coin reculé du château, surgit tel un spectre, échevelé et aviné dans sa robe de chambre, le roi Christian VII que ce que tout le monde nomme sa folie tient enfermé dans ses appartements, loin du pouvoir désormais exercé par sa belle-mère et son beau-frère. Très seul, le monarque « remisé » cherche de la compagnie et prend bientôt l'habitude de ces visites impromptues à l'artisan.


Interrogé par le roi sur ses origines islandaises et sur la vie dans la colonie danoise perdue dans l'océan, si loin au nord, là où entre volcans, tremblements de terre et famines, il paraît que les gens – pauvres diables à l'odeur inhumaine – vivent dans des chaumières enfoncées dans la terre – un calvaire auquel le Danemark, par charité, a même un jour songé à mettre fin en transférant tous les habitants de l'île en métropole –, le vieux Jon surmonte peu à peu sa timidité pour lui confier, au fil de leurs entrevues, l'histoire de ses parents en Islande. Son récit est effectivement terrible, mais pour bien d'autres raisons que l'âpreté de cette terre inhospitalière, l'injuste et tragique sort de ces pauvres gens s'étant en vérité retrouvé scellé par l'application à l'emporte-pièce de lois coloniales en complet décalage avec les moeurs locales.


En évoquant la cruauté de l'administration danoise en Islande, jamais Jon n'aurait imaginé provoquer une telle confusion dans l'esprit déjà perturbé du souverain. Il faut dire que lui aussi ostracisé dans sa famille et dans son royaume pour sa folie supposément à l'origine de ses comportements immoraux et déviants - n'a-t-il pas endossé la paternité des deux enfants nés de l'infidélité de son épouse et, jusqu'à ce que son rival et proche conseiller, le médecin Johann Friedrich Struensee soit exécuté, conservé pour lui son estime et son amitié ? -, Christian VII a toutes les raisons de percevoir de fortes résonances entre son propre destin et celui des Sivertsen...


C'est ainsi que, les souvenirs de l'un libérant la mémoire de l'autre, aux automates cabossés réanimés par la délicate restauration de la complexe horloge, semblent se mêler deux sujets supplémentaires : deux hommes meurtris, parvenus à ce stade de l'existence où la boucle du temps se referme, ne laissant guère à l'avenir que la saveur douce-amère du passé. Une lecture mélancolique et poétique, au charme certain, qu'intrigué par ce roi dont on ignore toujours s'il fut réellement fou ou si ses adversaires usèrent de cet argument pour circonvenir ses réformes éclairées par les Lumières, l'on pourra agréablement prolonger avec l'excellent le médecin personnel du roi d'Enquist Per Olov.

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Comment rendre un roman palpitant rien qu'avec l'histoire de la réparation d'une vieille horloge ?
Il suffit que l'auteur soit Arnaldur Indridason pour que tout de suite vous soyez emporté dans cette histoire qui mêle les souvenirs d'un vieil horloger islandais à un certain suspens concernant la possible remise en état d' une horloge astronomique âgée de 200 ans.
L'intrigue se déroule à Copenhague à la fin du 18 ème siècle et met en présence deux hommes, le roi Christian VII, un homme fatigué et malade et un horloger islandais qui va lui raconter sa vie et les souvenirs terribles de sa jeunesse passée en Islande.
Et le drame qui a touché l'horloger va avoir un très fort impact sur le Roi, au point de faire vaciller sa raison.
J'ai été complètement happée par cette histoire, j'ai aimé suivre pas à pas la remise en état de cette horloge fabuleuse, et j'ai aussi beaucoup apprécié le récit que fait le vieil horloger de la vie en Islande à une époque très difficile.
Ce roman est un petit bijou qui se déguste lentement, au rythme des aiguilles de l'horloge qui égrènent les temps, et rendent nos souvenirs douloureux un peu plus supportables à chaque minute qui passent.
Je remercie NetGalley et les éditions Métailié pour cet envoi.
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Arnaldur Indridason a un talent exceptionnel pour nous parler du genre humain, que ce soit avec son fidèle commissaire Erlendur dans le genre policier ou dans cet opus historique avec le roi du Danemark et un simple horloger.
Il sait nous toucher, nous convaincre que l'homme est bon même si des noirceurs terribles résident dans certains hommes.
Le roi et l'horloger nous entraînent au Danemark au XVIII ième siècle, du temps où l'Islande n'était qu'une colonie danoise.
Indridason nous conte l'amitié improbable qui se noue entre le roi du Danemark, homme tourmenté et broyé et celle d'un petit horloger islandais exilé au Danemark.
L'horloger est passionné par le temps, persuadé que réparer une horloge d'art remédie à adoucir le temps des blessures et cicatriser le mal.
Le roi, tout comme l'horloger partagent un même secret, une même blessure qui ont meurtri leurs enfances et on fait d'eux des hommes différents.
On ne peut dévoiler cette histoire car Indridason le fait merveilleusement bien, chaque futur lecteur savourera ce bonheur.
J'ai pratiquement tout lu de cet auteur et ce roman m'a vraiment beaucoup touchée et émue.

" Chaque pas que nous faisons en avant en engendre un second qui nous ramène vers le passé"
Oui, une magnifique conclusion !
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On fait la connaissance de Jon Siversten, horloger de son métier, au talent reconnu, qui a décidé de réparer, à ses heures perdues, une horloge très ancienne et qui est abandonnée sous la poussière dans le palais. Un soir, il voit arriver un homme en bonnet de nuit, une bouteille de madère à la main, déjà bien entamée et la « conversation » s'engage.

On assiste à une rencontre surprenante entre cet horloger qui a fui l'Islande, alors colonie danoise, pour se réfugier dans la capitale, fuyant ainsi un drame familial, et un souverain que l'on dit fou, car il a des crises d'agitation alternant avec des périodes de prostration qui ont permis à sa famille de le tenir à distance du pouvoir.

A la demande de Christian VII, Jon raconte son histoire, tout en démontant les pièces de l'horloge, pour les restaurer, retrouver celles qui ont été vendues, restaurer celles qui ont été abimées. Mais, il n'est pas toujours facile de raconter le passé, répondre aux questions d'un monarque qui veut savoir mais n'admet pas vraiment la contestation et ce d'autant plus que la famille royale ne voit pas cela d'un bon oeil.

Cette rencontre permet une réflexion sur le temps, sa nature, ce qu'il signifie, ce qu'il dit de nous, ou encore la vérité, ce qu'on en fait, comment on l'interprète mais aussi sir la vie en général, le roi est-il plus heureux, plus épargné que notre horloger ?

Une nouvelle fois, Arnaldur Indridason nous propose un roman, totalement différent des polars dans lesquels il excelle avec un style bien à lui, lenteur oblige, pour nous parler d'Histoire, de politique, du sort terrible que l'on réservait aux couples adultères, autrefois, avec des sanctions prises par un bailli lui-même débauché, soumis au Roi du Danemark avare en « absolution » …

Ce roman est très intéressant, riche, bien écrit et les talents de conteur de l'auteur m'ont entraînée avec lui dans cette aventure et captivée car j'aime particulièrement ce genre de réflexion existentielle, mêlée d'Histoire… j'ai retrouvé ce qui m'avait plu dans « le livre du roi »

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur qui me plaît toujours autant.

Sortie le 03/02/2023

#LeRoietlhorloger #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Arnaldur Indriðason passe avec brio des romans noirs à un roman historique se déroulant à Copenhague et en Islande sous domination danoise, au XVIIIème siècle.

Jon, vieil horloger islandais émigré à Copenhague travaille au palais royal pour réparer une horloge magnifique.
Il raconte au roi Christian VII l'histoire de son père et de sa gouvernante, victimes d'une loi inique instaurée par les Danois pour usurpation d'identité.
Ce récit va engendrer un contrecoup délétère pour le souverain…

Deux histoires s'entrelacent dans ce récit : la rude vie des Islandais soumis aux lois du roi du Danemark et la réparation de l'extraordinaire horloge royale vieille de 200 ans.

C'est un dépaysement historique et géographique très agréable, un voyage dans le temps et l'espace témoignant de la maîtrise du découpage et du rythme de ces deux histoires captivantes.

Le roman distribue astucieusement les deux narrations de manière métronomique, j'aurais juste préféré que l'auteur ne divulgache pas la fin à la page 21.
Il a pris le parti pris de ne pas jouer de l'ingrédient suspens qu'il utilisait dans ses thrillers.

Ces histoires sont enchantées comme un conte qui serait destiné aux adultes, avec son lot de cruautés bien humaines.
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Un vieil artisan horloger, Jon Sivertsen, est appelé à réparer une pendule au palais. Une fois sa tâche accomplie, il demande à regarder une fabuleuse horloge construite par Isaac Habrecht. Fasciné, il sollicite l'autorisation de la restaurer, ce qui lui est accordé. Il se lance avec passion dans l'oeuvre de sa vie, mais un visiteur inattendu, le roi Christian VII le dérange, fâché de ne pas être au courant. Il permet néanmoins à l'artisan de continuer son travail. Lorsque les deux hommes se reverront, et parce que le roi lui pose des questions, Jon l'informe que son père a été décapité, et sa gouvernante noyée, sur ordre du père du monarque. Christian VII, furieux de l'insolence de son sujet, n'a de cesse de connaître toute l'histoire. Elle va résonner, bien plus que l'artisan ne pouvait l'imaginer.

Le fait de savoir, très vite, le sort de Sigurdur (le père de Jon) et de Gudrun rend le récit poignant ; chaque tentative des accusés de se sortir d'affaires est forcément un échec. La seule possibilité pour eux aurait été de s'enfuir. Bizarrement, je n'y avais pas pensé, prise par l'intrigue et aussi parce que l'Islande était un pays isolé, ce qui ne devait pas faciliter une fuite. Mais les arguments d'Arnaldur Indridason m'ont convaincue du contraire. Pourquoi ne sont-ils pas partis ?

Le roi et l'horloger d'Arnaldur Indridason décrit les relations complexes entre un humble artisan, qui prend soin de garder la tête baissée, et un roi à moitié fou ; sur fond de richesses danoises et de misère islandaise.

Lien : https://dequoilire.com/le-ro..
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J'ai déjà lu cet auteur dans la catégorie polars avec La femme en vert lu en 2010, une lecture qui me reste en mémoire et que j'avais énormément appréciée ma première lecture d'Indridason (waou 12 ans ...) et également "La voix" en 2016, Didicacé au QDP à Lyon la même année.Je voulais le lire plus souvent et bien voilà presque 7 ans pour un nouvel opus de cet auteur.Si le livre de l'auteur n'est pas un polar cette fois et si le célèbre Erlendur ne se trouve pas entre les pages, on sent néanmoins la touche Indridason dans le sens ou encore là l'histoire navigue entre le passé et le présent, et où deux histoires sont enchâssées l'une dans l'autre.J'ai été happée par le récit. Il faut dire que nous avons une histoire dans l'histoire en quelque sorte.C'est Jon Sivertsen l'horloger islandais qui va nous embarquer dans le récit de son histoire et particulièrement celle de ses parents.Jon s'est lancé dans la restauration d'une très ancienne horloge très endommagée, trouvée dans les réserves du palais royal de Christiansborg. C'est ainsi que dans la salle où il oeuvre à restaurer cette magnifique horloge qu'il va croiser le Roi.Le Roi curieux de cette restauration va très vite interroger Jon sur plus que cette restauration mais sur sa vie. On sent le Roi très isolé et Jon va occuper son ennui et se confier en racontant son histoire.Jon va alors nous raconter ce qui l'a poussé à devenir horloger puis va dérouler l'histoire de sa vie et plus particulièrement le destin tragique de ses parents. On va partir sur ces terres islandaises et découvrir la vie rude des ses habitants et également de la domination danoise qui ne fait pas dans la dentelle dans l'application de loi pour le moins extrêmes.Ainsi le Roi va-t-il être fort bousculé par cette histoire qui résonne terriblement en lui, car il se rend compte de la cruauté des lois que son père faisait appliquées sur les terres d'Islande. Si je me suis attachée à la restauration de cette horloge, j'ai particulièrement apprécié le récit de toute l'histoire des parents de Jon : Gudrun et Sigurdur. de leur rencontre à leur fin de vie terrible.J'ai lu ce livre en tournant les pages à la vitesse d'une trotteuse, voulant connaitre le déroulé de ces destins tragiques, même si nous savons dès le départ que ses deux parents sont morts…C'est d'ailleurs extrêmement bien fait dans ce sens. Je me suis aussi intéressée à la restauration de l'horloge qui entraine Jon dans bien des rencontres et découvertes.J'ai un peu moins accroché aux répercussions dans la vie du Roi qui m'a un peu agacé dans ses réactions toutes royales … A un moment, j'ai eu un peu de mal avec les différentes filiations mais ça n'a pas entaché ma lecture.Une lecture qui m'a beaucoup plu, qui m'a beaucoup touchée et émue, bousculée aussi... Une lecture que je vous conseille vivement ! Merci à NetGalley et aux Editons Métailié pour cette lecture qui encore une fois place Arnaldur Indradison
dans les auteurs que j'apprécie beaucoup.J'espère le relire prochainement, quand, ça c'est une autre histoire ...
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Traduit de l'islandais par Eric Boury

Il était une fois un roi et un horloger.

Une amitié improbable va naître entre un homme du peuple, l'horloger Jon Sivertsen, et le plus haut dignitaire du royaume de Danemark, le roi Christian VII.
Pourquoi le roi, considéré comme fou et donc éloigné des affaires, s'intéresse-t-il à la vie du père de Jon, Sigurdur ?
C'est avec beaucoup de talent que Arnaldur Indridason nous conte cette histoire.
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Changeant du registre de roman policier contemporain dans ce que j'ai déjà pu lire de cet auteur, Arnaldur Indridason situe ce nouveau roman au XVIII eme siècle dans le palais royal de Copenhague.

Jon Siversten, d'origine islandaise est un horloger reconnu pour son travail minutieux. Il est convoqué au chevet d'une horloge d'un célèbre horloger suisse , vieille de deux siècles et qui est en piteux état.
L'homme âgé commence par le démontage de l'objet , il passe ses journées dans les réserves dans un coin retiré du palais et a l'énorme surprise d'avoir la visite nocturne du roi Christian VII, un homme fatigué et à l'esprit dérangé . Commence alors une conversation entre ces deux hommes où le roi demande à l'horloger de lui raconter ses jeunes années en Islande, une province du Danemark, mal connue , en particulier du souverain.
Pendant de nombreuses soirées Jon va lui narre l'histoire de sa famille centrée sur la condamnation à mort de son père et de sa gouvernante .

Le roi et le lecteur assistent à la réparation fastidieuse mais passionnante de l'horloge tout en même temps que la vie , les coutumes et les lois sévères en vigueur en Islande pendant la jeunesse de Jon et le règne du père du roi Christian.
Le roi étant un homme à la santé mentale défaillante avec des accès de colère et des périodes d'accablement, la tâche de Jon ne va pas être facile, entre la narration de la vérité qui égratigne le pouvoir du souverain et le mauvais état des pièces de l'horloge.

L'auteur alternant les époques donne au récit un rythme qui ne s'essouffle pas et même si on connait d'emblée le sort du père de Jon et de Gundrun, sa gouvernante , on se plait à imaginer une autre issue, ainsi qu'à y ajouter un secret royal ...
Une bonne lecture dépaysante .
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