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sur 881 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un rapprochement fait récemment entre un fusil de chasse et l'isolement d'un être humain l'a décidé. Lui qui ne porte pas d'intérêt à la chasse, il a accepté d'écrire un poème pour la revue cynégétique d'un ami.

Après deux mois sans aucune réaction de la part des lecteurs, il reçoit, d'un homme qui s'est reconnu dans le chasseur de son poème, une missive contenant trois lettres que lui ont adressé son épouse, sa maîtresse et la fille de cette dernière. Chacune raconte, pathétiquement, ce qu'il n'a pu voir ou comprendre.

Avec pudeur et poésie, Yasuki Inoué explore les tourments de l'amour et leurs conséquences. Après l'adultère et un bonheur éphémère, solitude ou mort sont peut-être, pour l'épouse et la maîtresse, le prix à payer pour savoir s'il vaut mieux aimer ou être aimé.
Magnifique.
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Les histoires de famille font partie des secrets les mieux gardés et les plus pesants, elles sont souvent inavouables.

Peu de temps après avoir croisé un chasseur mélancolique, le narrateur envoie un poème à une revue de chasse dirigée par un ami. Loin d'être élogieux pour la gente chasseresse, le voilà pourtant publié.
Deux mois plus tard, le narrateur reçoit une lettre étrange d'un l'homme qui s'est reconnu dans le poème. Ce solitaire contemplatif, qui marchait lentement le fusil de chasse sur l'épaule, souhaite partager avec lui le secret qui le ronge.
Ce correspondant anonyme, dont le pseudonyme est Josuke, lui demande simplement de lire, avant de les détruire, trois longues lettres qu'il a reçues dernièrement de son épouse, d'une cousine par alliance et de la fille de cette dernière.
Il propose au narrateur de lui faire parvenir ces lettres dans un prochain courrier.

Ces trois lettres furent comme des uppercuts à la figure de Josuke, son univers intime se disloquant sur-le-champ. Des écrits qui le marqueront à jamais…

Ce court roman de Yasushi Inoué est un petit bijou de concision épistolaire se rapportant à une liaison adultérine de longue durée au sein de la cellule familiale.
Le recoupement de ces lettres, parvenues dans un second temps au narrateur, permet de cerner la personnalité des amants et d'approcher leur entourage.
La grande qualité d'écriture et les détails de l'histoire, subtilement introduits par petites touches, rendent opportune et plaisante une seconde lecture de chaque lettre.

Les blessures par balles sont heureusement absentes dans « le fusil de chasse ». Mais touché en plein coeur par ces trois missives simultanées, les blessures de Josuke n'en sont pas moins douloureuses et durables.

« le fusil de chasse » : deux heures à tuer tout au plus !
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Le fusil de chasse, un poème publié dans la revue "Compagnon du chasseur" ... Son auteur, considérant ce genre de poème inapproprié pour ce magazine, s'apprête à recevoir quelques lettres de mécontentement ou de protestation. Mais il n'en fut rien. Deux, trois mois plus tard, il fut surpris de trouver dans sa boîte aux lettres non pas ce genre de missive mais un courrier dans lequel un homme, Josuke Misugi, lui avoue s'être reconnu en la personne qu'il décrit. Il lui fait joindre trois autres lettres, de trois femmes différentes et lui demande de les bruler après lecture. Etonné par ce geste, l'auteur s'y plonge, l'une après l'autre, certain de partager avec cet homme un lourd secret... Trois lettres de sa femme, Midori, sa cousine par alliance et maîtresse, Shaïko et la fille de celle-ci, Shoko... Trois lettres comme autant de confessions...

Dans ce court roman épistolaire, à la construction originale, Yasushi Inoué nous plonge au coeur des sentiments amoureux, de la passion, de la jalousie, des secrets et des révélations. Ces trois femmes brisées par le même homme se révèlent au grand jour, dévoilant leurs sentiments, leurs rancoeurs ou leurs amours. Elles prennent la plume pour rompre le silence, sans qu'aucune forme de réponse ne soit attendue de la part de Josuke Misugi. Au fil des ces lettres, Yasushi Inoué tisse les liens entre ces trois femmes de manière subtile. L'écriture est douce, poétique et tout en retenue, à l'image de ces femmes.

Le fusil de chasse vous touchera en plein coeur...
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Une véritable chasse à l'homme…

N'ayant jamais encore lu de roman d'Inoué, je me lance la fleur au fusil dans la découverte de ce court roman japonais, histoire de changer de mes lectures habituelles.

Ne croyez pas non plus que je suis devenu un Kamikaze, qui à bord de son avion de chasse aurait visé sur une cible au hasard. Non, non, je vous rassure, j'ai juste emprunté... un fusil de chasse.

Enfin… je veux dire…pas un fusil, juste le livre épistolaire… d' Yasushi Inoué.

Houlà là ! Non, non, je ne suis pas... chasseur. Me réveiller à quatre heures du matin le dimanche, ce n'est pas pour moi.

Non, moi je préfère rester dormir tranquillement dans mon lit, en chien de fusil ; alors évidemment, je ne saurai jamais si le chasseur sachant chasser chasse sans son chien… mais à coup sûr, je sais qu'il chasse avec son fusil !

Bref, tout ça pour dire que le sujet principal du livre n'est pas à proprement parler du fusil de chasse mais … de la solitude du chasseur qui fut jadis un homme en chasse…de femmes.

En effet, suite à l'écriture d'un poème pour une revue de chasse, le narrateur du roman reçoit à sa grande surprise un courrier d'un homme Josuke Misugi qui croit se reconnaître dans le portrait du chasseur (dressé dans le poème).

Plus intrigant encore, Misugi transmet au narrateur trois lettres, touchant à sa propre intimité qui devrait être chasse gardée théoriquement.

Trois courriers provenant de trois femmes, de la fille de sa maîtresse Shoko, de sa femme Midori et enfin de sa maîtresse Saiko juste avant avant de mourir. Trois véritables coups de fusils… en plein coeur !

Avec très peu de mots, l'auteur réussit à dresser le portrait de cet homme dont les mensonges et les trahisons le mèneront à sa perte.

Après avoir terminé la lecture de la dernière lettre, je me suis surpris à relire entièrement le poème du début et les deux précédentes lettres pour savourer pleinement la puissance de ce roman.

Ayant pris un grand plaisir à goûter à l'écriture nippone d'Inoué, je vous invite grandement à découvrir le magnifique fusil de chasse.

Pour ma part, je retourne à ma littérature de prédilection, le roman noir avec « Triple Crossing » à la frontière mexicaine. Vous ne croyez tout de même pas que cet intermède épistolaire me ferait changer mon fusil d'épaule !
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Après avoir envoyé, après avoir beaucoup hésité, son coeur ne penchant pas du côté des chasseurs, un poème à une revue de chasse, le narrateur a la surprise de recevoir la lettre de Josuké, qui s'est reconnu le portrait du chasseur évoqué dans le poème. Il va lui envoyer également trois lettres émanant de femmes qui ont compté dans sa vie dans des registres différents.

Yasushi Inoué nous raconte une histoire de secrets: l'amour secret qu'il éprouve pour Saïko qui vient de mourir et leur liaison dissimulée, du moins le croyaient-ils tous les deux. Hélas, la femme légitime les avait surpris, au début de leur mariage et a accumulé les rancoeurs pour ne pas dire la haine, et les non-dits au fil des années.

On ne dira jamais assez à quel point les secrets pèsent sur les vies, avec la culpabilité de la maîtresse qui la ronge et l'empêche de vivre cet amour au jour le jour et les jalousies qui consument les deux femmes car, malgré ce contexte, les deux femmes et Josuké sont des amis proches!

L'auteur nous décrit très bien aussi la capacité de l'homme à s'aveugler, et ne pas voir ce qui se passe dans son couple ou dans sa liaison amoureuse: je vais bien, tout va bien, et on assiste à son désarroi…

« En vérité, toutes sortes de chagrins se précipitent sur moi de toutes parts, telles les vagues blanches d'écume, à Ashiya, les jours de grand vent, et ces chagrins me plongent dans la confusion. Il n'empêche, je veux continuer ». P 22

La lettre de Shoko, fille de Saïko, est très touchante car elle découvre le secret enlisant le journal intime de sa mère (il faut bien confier sa peine à quelqu'un pour vivre dans le mensonge!) donc les illusions s'envolent car elle aimait bien Josuké, qui a si bien su gérer les formalités lors de la mort de sa mère.

Cette mort sert de catalyseur, faisant exploser cette relation triangulaire toxique libérant Midori de ses scrupules à quitter son époux. Chacun sort transformé de cet évènement.

Au passage, Yasushi Inoué nous livre une très belle réflexion sur le thème: vaut-il mieux aimer ou être aimé?

J'ai adoré ce texte, très court, plein de poésie et tout en retenue; il n'y a pas de disputes, pas de clash, les ruptures se font en douceur, presque trop d'ailleurs et cela nous rappelle au passage la différence entre les cultures asiatiques et occidentales.

Un auteur dont je vais continuer à explorer l'oeuvre. Je ne dirai jamais assez à quel point le Japon et sa culture me fascinent!
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Comme ne l'indique pas son titre, ce livre est un petit bijou de délicatesse, une délicatesse qui constitue, à mes yeux novices tout au moins, l'essence même de la littérature japonaise.

Il y a de la délicatesse dans la pudeur et la retenue des personnages, dans le style très poétique et raffiné, dans le procédé narratif à mi-chemin du récit classique et du roman épistolaire...

Si l'histoire est somme toute banale, elle nous est racontée par des biais étonnants : un poète publie un texte sur la chasse dans une revue spécialisée. S'y reconnaissant totalement, un lecteur décide de se confier à lui et lui envoie les 3 lettres bouleversantes qu'il a reçues des femmes de sa vie.

Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue ou les héros, car il ne faut probablement pas trop en savoir pour apprécier à plein ce roman si court et si délicat sur les thèmes universels : la vie, la mort, l'amour, la trahison, les secrets, la solitude, la douleur.

Challenge PAL et challenge Petits plaisirs 28/xx
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« Heureusement ou malheureusement, il [le poème] avait été traité avec un silencieux mépris par les chasseurs du Japon. Ou plus exactement, nul ne l'avait jamais lu. Deux ou trois mois environ passèrent, et j'avais oublié cette affaire, quand je reçus une lettre d'un certain Josuke Misugi, qui m'était totalement inconnu. »

La construction de ce court roman est d'une rare maîtrise. le narrateur, double de l'auteur, se voit proposer par un ancien camarade d'écrire un poème dans une revue de chasse pour laquelle il travaille. le poème ne valorise guère la chasse car le narrateur n'y voit que cruauté. Il ne se rend compte qu'après l'avoir relu dans la revue qu'il a pu causer des problèmes à son camarade. Mais comme aucune réaction ne lui parvient, il pense en avoir fini avec le sujet.

Il reçoit pourtant une lettre, expédiée par un chasseur qu'il a peut être croisé lors d'une balade en montagne. Josuke Misugi chasse en effet avec un setter anglais et son fusil est bien un Churchill, comme dans le poème. Et ce poème, lui, l'a lu attentivement et n'a pas été rebuté par l'impression de froide cruauté et d'acier qu'il suggère. Il veut se confier à l'auteur : jeune marié il a trompé sa femme, Midori , avec une de ses cousines, Saïko. Et cette liaison a duré plus de dix ans, jusqu'au suicide de Saïko. La fille de cette dernière, Shoko, a découvert cette facette de sa mère qu'elle ignorait, ce qui la désespère.

Les trois femmes ont chacune écrit une lettre à Misugi, qu'il fait parvenir au narrateur. Et c'est là que ce roman m'a impressionné : tout le monde se méprend sur les intentions profondes des uns et des autres. Ces lettres, que nous lisons à tour de rôle, changent complètement l'éclairage de cette histoire, à la fois banale et profondément triste. de la froideur, de la cruauté il y en a aussi en amour.

Je n'avais encore jamais essayé de « lire » un audiolivre. C'est chose faite avec ce roman, lu par André Dussollier, qui est irréprochable. Pour être honnête, et indépendamment de la grande qualité de ce texte, je ne pense pas renouveler l'expérience. J'avais l'impression d'être dessaisi de ma lecture, de la possibilité de relire notamment. Il faut croire qu'en effet les paroles s'envolent !

Mais je remercie les éditions audiolib et NetGalley pour m'avoir donné l'occasion de tenter l'expérience...
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Une histoire d'amour qui paraît banale au premier abord, et trois lettres pour en témoigner, toutes adressées au même homme : une de sa femme, trahie et blessée, une de sa maîtresse, rongée par la culpabilité de ses péchés, et une de la fille de celle-ci, qui découvre la double vie de sa mère avec stupeur.

Peu de mots (le livre fait moins de 100 pages) mais qui n'en restent pas moins chargés d'émotions. Chaque phrase pourrait être décortiquée et contient beaucoup de non-dits. Malgré la brièveté du texte, j'ai du faire plusieurs pauses pour absorber ce que je venais de lire. Un petit bijou à découvrir !
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Un court roman épistolaire que j'ai lu d'une traite. le titre est surprenant mais pas autant que le sujet qui est l'histoire d'un homme, u chasseur, qui reçoit trois lettres de trois femmes différentes.
J'ai découvert la plume de cet auteur, une plume magnifique d'une rare poésie, j'ai été totalement conquise et par l'histoire et par les qualités d'écritures de l'auteur. Chaque phrase, chaque mot est choisi avec précision et recherche.
J'ai hâte de découvrir ses autres romans avec j'espère un beau moment de lecture.
En effet, l'écriture japonaise est tellement différente de la nôtre qu'elle m'apporte énormément, c'est à chaque fois une vraie bouffée d'air et de plaisir de lecture quel soit le sujet.
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Le genre épistolaire n'est habituellement pas ma tasse de thé, mais j'ai néanmoins beaucoup apprécié le Fusil de Chasse, faisant confiance à juste titre à la qualité d'écriture de Yasushi Inoue qui, avec retenue, en peu de mots et peu de pages, nous suggère néanmoins une intrique -on a presque le sentiment d'un huis clos- complexe, autour d'un homme énigmatique qui ne se livre pas, mais produit les lettres de trois femmes blessées.
Amour, secret, honte, amertume... l'âme humaine y est disséquée avec la minutie De Balzac ou Flaubert, mais dans un style résolument japonais : simple épure des sentiments, ces lettres, pleines de poésie, restent pudiques et tout en suggestion... comme un un Haïku.
Des sentiments dont le lecteur doit reconstituer l'intensité -rappel de son vécu personnel ?-, au fil d'indices distillés par des narrations croisées avec finesse, tressées d'images symboliques.
Comme dans un lavis oriental, le fusil de chasse, phallique et violent, perd -faussement ?- de sa consistance : point de repentir possible ; une fois le trait lancé, le vide et la forme ne font plus qu'un.... et, à la fin du roman, le voyageur repart "avec son fusil sur l'épaule", tandis que le narrateur, ressentant l'agréable fraîcheur nocturne sur son visage, évoquant "Misugi sur son lit asséché de torrent blême", se contente de plonger son regard "dans l'obscurité qui baignait l'étroit jardin et ses épais buissons"...
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