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EAN : 9782070442560
224 pages
Gallimard (06/06/2011)
4.11/5   66 notes
Résumé :
Dans le village isolé où il est élevé par la vieille Onui, la maîtresse de son arrière-grand-père, le jeune Kôsaku grandit. Sous forme de courtes scènes, enchâssées dans le récit comme autant de joyaux, voici tout le Japon traditionnel du début du siècle qui revit devant nous : ses fêtes paysannes, ses coutumes méconnues, telles que les voit et les vit un enfant au seuil de l'adolescence.


A travers l'histoire de Kôsaku, la sienne en fait, si ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Emprunté à ma bibliothèque Buffon - Paris ( longeant le Jardin des Plantes)- juin 2022


Un écrivain que j'apprécie infiniment depuis longtemps ; je me suis replongée récemment dans son oeuvre abondante en lisant " Les Dimanches de Monsieur Ushioda", qui m'a enthousiasmée.
Tant ,que j'ai été chercher ce que le fonds de la bibliothèque où je travaille régulièrement, possédait de cet auteur...Et j'ai été gâtée !

J'ai donc, entre autres, emprunté les deux récits plus autobiographiques d'Inoué: "Shirobamba" et " Kôsaku "..
Mon étourderie m'a fait débuter à l'envers, en lisant " Kôsaku "; toutefois , rien de grave, les deux se complétant et s'emboîtant parfaitement...

Rappelons quelques éléments biographiques de la vie de ce talentueux romancier japonais , éléments que l'on retrouve dans la vie de ce petit garçon, Kôsaku, dans une composition familiale franchement singulière et atypique :

"Fils d'un chirurgien militaire souvent muté, Inoué est pendant un temps élevé par la maîtresse de son arrière grand-père, une ancienne geisha qu'il appelle grand-mère - alors qu'elle est étrangère à la famille Inoué. Il racontera plus tard cette enfance dans son roman autobiographique "Shirobamba" et " Kôsaku "

Un récit des plus touchants et poétiques...on s'attache spontanément à ce petit garçon, élevé par une " grand-mère adoptive", Ouino, petite dame vieillissante et modeste, qui se plie en quatre pour gâter et protéger son petit fils. Leur lien d'affection très fort émeut
d'emblée. ..

On réalise à quel point sa situation faussement légitime dans la famille l'a fait souffrir et développer quelques rancunes...Par bonheur, Kôsaku est son rayon de soleil...la récompense de tous les chagrins...Ce qui explique d'autant son amour débordant et exclusif...

Parallèlement à cette grand-mère très attentionnée, le petit garçon va à l'école, apprend bien, a des petits camarades, dont une préférence tumultueuse pour la petite fille du nouveau Directeur des Eaux et Forêts, Akiko, qui vient de la ville...

On voit grandir ce petit garçon qui apprend le monde des adultes, doit rendre visite à d'autres membres de sa famille, tente de saisir les liens de parenté des uns et des autres...et les changements du quotidien du village, avec l'arrivée du progrès par l'installation d' un car , remplaçant la carriole à cheval... la préparation des fêtes, le respect des traditions...

La rencontre avec un grand-père inconnu, sorte de savant, spécialiste et inventeur de méthode de culture et de conservation de champignons, va fortement le marquer; Personnage qui intrigue bien fort notre Kôsaku , car il a choisi de vivre seul dans la montagne avec un apprenti...

Une autre rencontre marquante et bouleversante: celle d'un jeune instituteur qui va le faire travailler le soir pour préparer un concours , afin de le faire accepter dans une autre école, à la ville; jeune instituteur surmené par son propre travail assidu pour continuer des études supérieures...surmenage qui le mènera au bord du suicide...Kôsaku sera furieux des propos malveillants des villageois et fera tout pour minimiser son état psychologique pour le protéger...etc.

Rencontres, amitiés, apprentissages de la vie, des adultes, des vieilles personnes, de la solitude, de la nature,etc...Tout cela nous est narré par le regard d'un enfant qui découvre le monde...

On est vite ému et interpellé par la grande sensibilité , par l'immédiate empathie de ce très jeune garçon, envers les pauvres, ceux qui peinent et sa préférence pour ceux qui échouent !

Ce deuxième volet verra l'affaiblissement et la mort de la grand-mère tant aimée, le retour de sa mère pour l'emmener à la ville pour intégrer le collège , la fin de son enfance et le départ de ce village où il a grandi...

Une merveilleuse lecture, pleine de couleurs et
d'émotions !
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Le jeune Kósaku vit dans un Japon tout droit sorti d'un film de Kurosawa.

Il est élevé à la campagne, à Quel que distance de la grande maison familiale, par la vieille Onui, la maîtresse de son arrière-grand-père. Arrangement qui certes peut paraître singulier à nos yeux occidentaux du XXIème siècle.
Yasushi Inoue évoque avec beaucoup d'émotions et de nostalgie le lien très fort entre Onui et le petit garçon qu'il était alors. Kosaku est en effet un récit autobiographique et, plus encore, un vibrant hommage au dévouement de cette femme.

Il raconte également la vie rurale, la nature omniprésente, ses instituteurs, ses camarades, ... C'est bon comme un Pagnol nippon et son écriture décline tout en douceur les souvenirs de cet âge transitoire entre l'enfance et les prémices de l'adolescence.

Le pinceau de Yasushi Inoue possède une grâce enchanteresse qui m'emporte à chaque lecture.
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Un superbe livre sur l'enfance d'un garçon, dans un village perdu du Japon, au début du vingtième siècle.
Quelle subtilité pour décrire la relation entre ce petit Kôsaku et la très vieille grand-mère qui l'élève.
J'ai suivi l'évolution de l'enfant dans sa perception de ses camarades de classe et de ses maîtres et comment il se resitue peu à peu face à chacun des membres de sa famille. Son intérêt croissant pour les filles m'a amusée. Sa prise de conscience de l'immense faiblesse de son aïeule mourante m'a bouleversée. Sa fusion avec la nature et les saisons m'a paru comme une évidence.
Marcher dans la montagne avec ce garçonnet, depuis le cocon de son village jusqu'aux hameaux voisins et plus tard jusqu'à la mer m'a régalée. Grâce à lui, j'en ai rencontré des Japonais d'un autre âge, j'en ai vu des paysages . Merci Kôsaku, je ne t'oublierai pas.
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après Shirobamba qui m'avait beaucoup impressionné dans ma jeunesse, je n'étais pas allé plus loin dans les récits de jeunesse d'Inoué. Ce n'est qu'aujourd'hui, après avoir relu Shirobamaba que je me suis lancé dans Kosaku.
Une fois encore, Inoué fait preuve d'un grand talent de plume. il démontre des capacités à travailler sur els sentiments et la nostalgie qui sont assez rares chez un auteur japonais. Il y a chez lui un côté Pagnol japonais au travers de ses récits d'enfance et ce dernier roman se rapproche du temps des amours avec la découverte des sentiments que suscite jeune le jeune Kosaku l'arrivée d'une petite fille dans le village.
La vie à la campagne auprès de celle qui joue auprès de lui le rôle de grand mère costitue cependant le centre de cette fresque que l'on prend grand plaisir à lire. au fur et à mesure, Kosaku grandit, le temps passe et le temps des deuils se rapproche, imprimant encore plus une dimension nostalgique au récit.
Un grand roman sur l'enfance.
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C'est pile ce que j'attendais et en prime au bon moment. C'est simple mais absolument bien écrit. Sans prise de tête, comme la mer : calme, envoutant mais parfois ça se gâte : J'ai du mal à concevoir qu'on pourrait ne pas aimer ce livre, c'est pour dire !



Je me suis totalement laissée emportée par ses tranches de vie que l'on découvre au fur et à mesure. C'est simple. Les personnages sont attachants, crédibles. Kôsaku en devient presque autobiographie. C'est terriblement simple, mais bien fait. Tellement simple que j'aurais du mal à résumer en une phrase ce qui se passe : "c'est l'histoire d'une vie". Il ne se passe pas grand chose d'exceptionnel dans Kôsaku, ni de particulier : c'est complétement crédible d'un bout à l'autre du livre. Et je crois que c'est pour ça que l'histoire marche si bien : on ne peut pas ne pas voir la beauté des mots.



Kôsaku est vraiment un livre très poétique. Je n'ose imaginer le temps que Yasushi Inoué à mit pour l'écrire. Simple, sans chichi, épuré... C'est presque magique !
J'aime bien ce côté là, le "zen" qu'on associe souvent a l'Asie. C'est cliché pour le coup, mais magnifique.



Yasushi Inoué nous permet de découvrir une facette du japon traditionnel et d'antan et je trouve ça très agréable. On voyage vraiment avec cette histoire, c'est impressionnant !
Je crois qu'on peut dire que Kôsaku est un petit coup de coeur (et ça, vu à quel point c'est rare chez moi, ça veut bien tout dire !) !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il passa deux soirées à rédiger sa composition. Il nota sans rien y changer tout ce qui s'était passé lors de sa visite à Tanaba. Il décrivit l'impression profonde que lui avait faite le vieil homme, et la sympathie qu'il avait éprouvée pour lui en le voyant plongé dans ses études sur les champignons, au milieu d'une profonde solitude. Il couvrit ainsi une dizaine de feuilles de copie. Alors qu'il allait emporter sa rédaction à l'école, le troisième matin, sa grand-mère lui demanda de la lui montrer. Après l'avoir lue près de la fenêtre, elle remarqua :
" Le grand-père Ishimori peut mourir, maintenant que tu as écrit un aussi beau texte sur lui.Il en a de la chance ! "
( p.69)
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Kôsaku se sentit étrangement mélancolique d'un seul coup.Ce n'était pas vraiment de la tristesse ni du chagrin qu'il éprouvait, mais une sorte d'apathie devant la grande banalité de la vie. C'était la première fois qu'il ressentait quelque chose de ce genre.Laissant Akiko avec les enfants, il s'éloigna tout seul vers sa maison.Il aurait voulu rester le plus longtemps possible auprès de la petite fille, mais en même temps cela lui était insupportable, et cette dernière impression était la plus forte.Il connut pour la première fois, ce soir- là, les émotions diverses de l'adolescence.Mais il regrettait surtout d'avoir abandonné Akiko devant le coucher de soleil, sans avoir été capable de lui dire quelque chose d'intelligent.
(p.34/ Folio, 2011)
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A partir de là, Kôsaku cessa de tendre des pièges aux oiseaux. Il lui suffisait d'y penser pour entendre les pleurs d'Akiko. Il lui fallut encore plusieurs jours pour comprendre que les filles, à la différence des garçons, étaient très sensibles, et qu'elles avaient un petit cœur d'une fragilité inimaginable, aussi facile à blesser que le duvet d'un oiseau.
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Un groupe de musiciens qui faisait de la publicité pour le cinéma s'approcha. Il y avait trois instruments : un gros tambour, un petit tambour et une clarinette, et trois musiciens. Devant eux s'avançaient deux hommes âgés portant une grande banderole. Kôsaku s'arrêta pour les regarder passer. Cette parade n'avait rien de prestigieux. Il en émanait une certaine mélancolie...Cette journée où il quittait le pays de son enfance le rendait probablement sentimental, bien sûr, mais il avait sans doute aussi atteint l'âge où l'on est capable, tout simplement, d'apprécier la tristesse d'une mélodie.
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Alors qu'il rêvassait ainsi, il vit soudain sa grand-mère passer le portail de l'école. Au début, pourtant, il ne comprit pas que c'était elle. En voyant approcher cette vieille si petite qu' on avait l'impression de pouvoir la tenir dans la main, et le dos si voûté qu'elle semblait raser le sol, il lui sembla, pardonnez-moi l'image, que le vent faisait rouler vers lui un chiffon en boule. Mais lorsque, peu après, il dut reconnaître que cette silhouette n'était autre que celle de sa grand-mère, il en fut fort troublé, et resta incapable de détacher son regard de cette très vieille femme, vraiment décrépite.
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Videos de Yasushi Inoué (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasushi Inoué
Extrait du livre audio "Le Fusil de chasse" de Yasushi Inoué lu par André Dussollier. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 19 mai 2021.
https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-fusil-de-chasse-9791035405090
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