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EAN : 9782374280073
80 pages
Atelier de l'Agneau (28/08/2017)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Comme dans La demoiselle de massepain, publié à nos éditions en 2013, Doina Ioanid poursuit une autobiographie poétique où s'approfondit le poids de la nostalgie : ces fragments d'un journal intérieur se peignent de lyrisme et d'angoisse et la révolte n'est pas loin.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci Babelio et les éditions Atelier de l'Agneau pour cette nouvelle découverte poétique!
J'ai commencé ce recueil hésitante face à ces fragments de vie en prose, écrits par une femme roumaine dans la trentaine. Finalement, la deuxième partie intitulée Lettre pour Papy Dumitru m'a beaucoup touchée et j'aurais voulu que cette lecture continue plus longtemps.
Le Collier de Cailloux est dans la continuité des autres oeuvres autobiographiques de Doina Ioanid et le tout, selon la préface, pourrait se lire comme un roman. L'auteure s'interroge sur le monde contemporain qui l'entoure et sur elle-même, ce sont comme des pensées et des rêveries posées sur le papier au fil des ans. Mais dans la deuxième partie, celle que j'ai particulièrement aimée, elle écrit à son grand-père mort quelques années plus tôt et qui a sans doute pris une part importante dans son éducation et son enfance, en tout cas dans ce qu'elle est devenue. Ce sont des textes sur un deuil douloureux et le vide physique et psychique qui s'est installée autour d'elle et en elle. le retour en enfance semble la seule échappatoire à la souffrance, elle l'évoque avec respect.

J'ai noté ses autres titres en espérant pouvoir me les procurer, notamment Coupures, transcription de notes écrites sur le vif pendant plusieurs années sur des bandes de papiers rangées ensuite dans un bol, jusqu'à ce qu'elle les ressorte et les utilise.

Doina Ioanid fait partie des personnalités artistiques de Roumanie et je suis heureuse de l'avoir découverte grâce à la Masse Critique, encore une fois.
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En lisant le collier de cailloux. Poèmes de passage, je me suis souvenue de quelques vérités par toujours bonnes à entendre : le temps passe, la vie passe avec lui, la fin arrive inéluctablement.

Plus que "le collier de cailloux", c'est le sous-titre "poèmes de passage" qui rend le mieux l'atmosphère de cet assemblage poétique. A travers des fragments choisis _ou pas ! de sa vie, Doina Ioanid nous prouve par A + B que l'existence est une route sur laquelle on n'a d'autre choix que de marcher sans s'arrêter. On avance sans pouvoir ni se retourner, ni stopper sa progression le temps de reprendre des forces, de guérir ou tout simplement de savoir ce qu'on veut, ni s'attarder à voir ce qui rend les autres heureux ou malheureux.

Pourtant, tout serait tellement plus simple et vivable si on pouvait appuyer sur pause, ou déposer ce fameux "collier de cailloux" que forment toutes les expériences de notre vie et qui finit par peser trop lourd. Au point de nous entraver. On remarquera que, sauf erreur de ma part, le "collier" qui donne son titre à l'ouvrage n'est évoqué qu'une seule fois, quelque part au milieu du flot de poèmes.

Dans la deuxième partie du recueil, celle de la "lettre à Papy Dumitru", c'est le passage d'un monde à l'autre qui est évoqué. Six ans avant l'écriture du recueil, Doina Ioanid _on peut affirmer sans trop se mouiller qu'elle parle d'elle, mais dites-moi si je me trompe ! a perdu son grand-père. le travail de deuil est difficile. L'homme est passé de "l'autre côté", comme on dit, mais la petite-fille vivante s'efforce à bout de bras de maintenir ouverte la porte coupe-feu. Entre souvenirs d'enfance, idéalisation du grand-père à la vie rustique, et colère d'avoir été lâchement abandonnée par lui, l'auteure ne s'en sort pas. Elle "n'avance" plus, elle ne "passe" plus, elle fait une "glissade ininterrompue" depuis la mort. Ce second chapitre est particulièrement émouvant.

La poésie a ceci d'agaçant qu'on ne réussit jamais à percer ses mystères ; c'est l'art du message crypté dans sa forme la plus littéraire. le collier de cailloux est un recueil très personnel _pourrait-il en être autrement ? et, si bien des passages nous touchent et font écho à nos propres expériences, on a le sentiment de ne pas tout comprendre, de ne pas saisir pleinement l'importance et la valeur de ce qui est dit. On sort troublé de cette lecture, et quelque peu frustré. L'impression d'avoir loupé un chapitre. Alors on relit. On voit autre chose, on comprend le texte différemment, mais... comment être sûr d'avoir compris et/ou ressenti ce qu'il fallait ? Eh bien c'est aussi ça, la poésie !

A vous de piocher dans la mine d'or, il y a encore tant à trouver, à voir, à dire !
Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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D'habitude hermétique aux poèmes, cette lecture reçue grâce à la masse critique de septembre (Merci à Babelio et à l'éditeur) m'a émue. En effet la manière à la fois lucide et infantile qu'à l'auteure de s'exprimer ne permet que de rendre ses écrits plus sincères et touchants. En particulier sur les thèmes comme le deuil, la société et l'amour.

Je pense que la poésie en prose, les poèmes rassemblés par thème dans le recueil, est en fait une sorte d'histoire suivie sur les ressentis de l'auteure lors des différentes étapes de sa vie, une espèce de roman autobiographique émotionnel qu'il m'a été plus facile de comprendre que la poésie lyrique.

Une bonne surprise, je ne m'attendais pas à apprécier de la poésie, ou du moins à en être émue. Cela me donne envie au moins de jeter un œil dans ses autres recueils.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les uns ont la fumée de cigarette et la fumée les habite comme on habite une maison. Les autres boivent ou cultivent des aspidistras. D'autres encore inventent toutes sortes d'associations, d'autres s'en vont en Amérique ou en Afghanistan. Dans le seul but de ne plus sentir les petits points dont ils sont faits et les coutures qui craquent.
Moi, j'ai décidé de collectionner mes cils. Je les garderai dans une boîte en bois blanc, que j'ouvrirai dans les moments difficiles. Et si cela reste sans effet, je finirai bien par trouver autre chose.
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Les animaux vont tous au paradis, me disais-tu, tandis que la fumée des branches de vignes montait au ciel printanier. Les vaches comme les chevaux, les fourmis comme les lions. Ils sont honnêtes avec l'air qui remplit leurs poumons et avec le soleil qui les réchauffe. Et nous, qu'adviendra-t il de nous? Ne sommes-nous pas aussi les vaches de Dieu? Tu as haussé les épaules et j'en ai terriblement voulu aux animaux. Comment ça, ils seraient plus importants aux yeux de Dieu? Plus que toi, plus que Mamie?!
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J'ai gardé la chaleur de ton corps et maintenant encore, après l'étreinte, lorsque tu t'es retiré comme une vague, au fond de moi, un soleil pulse au rythme doux d'un blues. Songs of birds me bourdonne dans les oreilles. Ni haine, ni peur, ni pitié, ni désir. Juste une plage baignée de lumière.
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J’ai un collier de petits cailloux. Je les ai ramassés dans les gares, sur les routes asphaltées au ballast, dans les carrières abandonnées, dans mes chaussures, dans les fontaines de nouvelles terrasses, dans les cabas des copains. Tard dans la nuit, je mets le collier autour de mon cou et je me faufile dans les rues. Pliée sous son poids, presque cassée en deux, je tinte tout le temps, leurrant les renards dans les vitrines des magasins.
(p. 19)
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Extrait 1


Je ne veux pas être un bâtisseur obèse. Je ne veux pas m’adapter
au rythme des grandes villes, ni escalader des gratte-ciels, et sur-
tout pas être la femme du jour en polaroïds. Peut-être que je ne
sais pas encore très bien ce que je veux. Mais parfois, lorsque je
retiens mon souffle pour entendre le tien, il me semble que tout
devient limpide et aussi frais que le linge qui sèche sur la corde,
dehors, dans le froid.
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