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EAN : 9782841162062
185 pages
Cheyne (04/11/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Je sais seulement déchiffrer les images disséminées qui apparaissent sur tes bras et les ébauches de roman inscrites dans mes paumes. D. I.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quel recueil ! Pourtant pas adepte de la poésie en prose, celui-ci m'a conquise.

Il s'agit en fait d'un regroupement de deux recueils de l'auteure :
1) Il est temps que tu portes des boucles d'oreilles
2) le livre des ventres et de la solitude

Doina Ioanid sait transformer en poésie des scènes quotidiennes et banales. On peut même dire qu'elle sublime la routine.

Elle le dit d'ailleurs elle-même :
"Ce sont toujours de petits poèmes en prose, avec des histoires et des images, avec une sorte d'émerveillement. En plus, avec des poèmes-photos, des poèmes descriptifs : c'est là une expérience intéressante, faire des photos avec des mots. J'aime écouter les bribes d'histoires, les dialogues des gens dans la rue. Comme ça, je suis arrivée à des poèmes-rencontres, à des poèmes parlés. J'enregistre ces petites bribes..."
Source : https://zoomfranceroumanie.wordpress.com/2019/07/05/jaime-faire-des-photos-avec-des-mots-rencontre-avec-doina-ioanid-poete-et-glaneuse/

Ses thèmes choisis sont universels : la peur, la solitude, la critique de la société égocentrée de consommation, la condition des femmes, la trentaine, la maternité, les rêves, la sensualité...
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Naître de nouveau à l’approche de quarante-deux ans, de ce qui reste encore de toi : cartilages et os. Venir au monde en sachant que de temps à autre ce n’est qu’un lopin de neige sale. Sans qu’une membrane ni un son te protègent. Entrer dans l’air âpre, saturé et fatigué de ceux d’auparavant. Venir au monde lorsque le brouillard mord, assoiffé, l’écorce des bouleaux et les renards ivres sautillent. Venir au monde d’une larme. Et que de cette larme se coagule à nouveau le monde avec arbres, maisons et gens. Les voir tels qu’ils sont, avec leur chair, avec leurs désirs, tristesses et névroses crépis sur le cœur. Mettre la lune à sa place. Apprendre la patience des raisins et des coings. Et que ton corps t’appelle par ton nom chaque jour. Que tout soit simple, telle la recette d’un gâteau. Sans souci des nœuds de douleur qui viennent vers toi.
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Gardons l’équilibre, soyons sage. Un portrait clair en couleurs et en paroles. Et pourtant, je ressemble de moins en moins à moi-même, mais comme deux gouttes d’eau à la nièce de la dame dans le compartiment, à l’amie d’une autre dame. L’échelle des ressemblances plus ou moins grandes me poursuit dans la rue, à la maison. Le destin des femmes inconnues me séduit. Leur carcasse reluisante, sur laquelle je glisse comme Gulliver sur la poitrine de la dame gigantesque. À la place de la sagesse, j’ai reçu l’insupportable légèreté d’être. Visages gonflables-dégonflables. Rien de ce qui m’arrive n’est vrai. Une gaffe après l’autre, un café après l’autre. Je ne sais même plus de quoi j’ai l’air. Oui, je suis devenue aussi sage qu’un tonneau d’eau de pluie, un laurier ou un abricotier.
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  Même si ce monde est loin d’être parfait

et que les gens ne sont pas ce qu’ils paraissent,

   je suis quand même arrivée jusqu’à toi.

               REGARDE,

             sans aucun guide,

              je suis arrivée
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La femme à trente ans. Âge immature, quand le bien-aimé t’entoure encore comme une eau chaude. Un jour d’été derrière les rideaux poussiéreux. Il est temps que tu portes des boucles d’oreille. Mais les oreilles refusent et enflent. Pendent lourdement comme des pots de fleurs. À trente ans, le souhait de faire de jolis enfants t’écrase pour de bon. Élever des enfants afin d’oublier l’attente des interminables nuits, avec des photos encadrées aux murs, afin d’oublier ce corps fripé, l’angoisse fermentant dans tes entrailles et les illusions qui tournent autour de toi. Tu te regimbes avec douceur : il reste encore tant à faire.
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Je me réveille, déjà épuisée par les luttes
contre mes propres rêves - ces enchaînements
infinis qui me tiennent prisonnière dans leurs
rets. Je te souris et tu ignores quelles angoisses
j'ai dû affronter pour pouvoir te dire de nouveau
bonjour. Mais pour cela, je ne te demande qu'une
chose : sois à mes côtés, quand je reviens de mon
sommeil et me retourne vers toi.
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