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Hermann Landolt (Éditeur scientifique)
EAN : 9782864320456
195 pages
Verdier (28/02/1986)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Ce texte de Nûruddîn Abdurrahmân-e Isfarâyinî (1242-1317) est très représentatif du soufisme iranien et d’une époque encore trop mal connue. Le lecteur européen identifie souvent « soufisme » et vague ascèse mystique, ou encore connaît-il quelques noms célèbres (Ibn ÔArabî, Hallâj). Mais dans l’époque intermédiaire entre l’âge d’or de la civilisation arabe et le XVIIe siècle de la Renaissance safavide en Iran se constitua vraiment toute une pédagogie spirituelle et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Outre l'intérêt de ce qui est un traité de spiritualité islamique (tassawûf), avec ses discours poétiques sur les thèmes immémoriaux de la discipline - l'Amour, le voyage initiatique (sûlûk), les procédés de l'extinction ou impermanence dans l'Essence divine (fanâ' et baqâ), ... - ce court texte (moins d'une centaine de pages enfoui dans un appareil introductif et critique poussé) nous renseigne sur le tassawûf dit "post-classique" (ou post-ghazalîen) : "formalisé" et "institutionnalisé", celui-ci revêt alors d'une "orthodoxie" et s'inscrit dans un rapport strident à la politique.

Hermann Landolt, en plus de la personnalité et de l'oeuvre d'Isfarâyinî, aborde son "environnement" en détail, ce qui est donc une bonne introduction au tassawûf post-ghazalien en général, qui devait modifier - et moduler - son discours et sa pratique en rapport autant à ladite institutionnalisation de la doctrine que les rapports avec de nouvelles sphères spirituelles, comme le bouddhisme des nouveaux conquérants mongols.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il ne peut être mis en doute que l'être du serviteur est autre que l'être de Dieu ; et puisqu'il est autre que Dieu, il y a nécessairement de la dualité. Or, la dualité n'a pas d'accès à Son Unitude. C'est ainsi que l'a dit Najmuddîn-i Râzî :

La Puissance divine, terme de l'Union, me dit : ô Najm,
Je n'entrerai pas tant que tu ne sortiras pas !

Mais cet humble le dit à l'envers, en accord avec la parole de Dieu, et de la façon suivante : Tant que les Lumières de l'Être-Majesté, terme de l'Union, n'entrent pas, tel un hôte, à l'intérieur du serviteur en y jetant leurs rayons, ce dernier ne pourra sortir de l'écorce de son propre être. « Dis : La Vérité est apparue, le Mensonge s'est évanoui. Certes, le Mensonge est voué à la disparition ! » (Qur'ân 17:83) (p. 173)
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Plus le chercheur Amant avance dans la Quête de l’Aimé, plus le reflet du Soleil de Sa Beauté ravissante fait accroître l’irradiation dans l’intime du cœur de l’Amant, et par là, le chercheur Amant contemple de plus près l’ineffable Beauté réconfortante de la Face de l’Aimé ; et plus l’Amour pour cette Présence croît en lui, jusqu’à ce que par cet Amour, l’être de l’Amant disparaisse dans l’Aimé, et plus l’Amant sort de son ipséité, plus l’Aimé se trouve proche de lui, car : « Qui s’approche de Moi d’un empan, Je M’approche de lui d’une coudée, et qui s’approche de Moi d’une coudée, Je m’approche de lui d’une brasse, et qui s’approche de Moi d’une brasse, Je cours vers lui. » (p. 187)
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En somme, ô chercheur, ô fidèle d'Amour - que Dieu te nourrisse de la Connaissance parfaite ! - conçois l'être humain comme étant un ensemble dans lequel il y a une typification du Monde du Mystère ainsi que du Monde de la Visibilité. C'est pourquoi on appelle ce monde « microcosme ».

Que par les grâces de la sollicitude du Seigneur les traces des âmes humaines dans les univers deviennent vite évidentes et claires au chercheur de la Voie ! « Nous leurs ferons voir Nos Signes dans les univers et dans leurs âmes, jusqu'à ce qu'il leur soit évident que c'est le Vrai [Être] » (Qur'ân 41:53).

O toi qui est la copie du Livre divin,
Toi qui est le miroir de la Beauté divine,
Tout ce qui existe dans le monde, n'est pas en dehors de toi ;
Tout ce que tu désires cherche le donc en toi-même, car tu l'es ! (p. 140)
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Un jour le Shaykh Sa'duddîn se serait rendu à Gûrpân pour voir le Shaykh Ahmad, en faisant savoir qu'ayant été averti par voie d'inspiration du fait que le Shaykh 'Alî-i Lâlâ avait écrit un ijâzat-nâma pour Ahmad, il était prêt lui aussi à écrire pour lui un tel diplôme. Or, le Shaykh Ahmad ne serait même pas sortir de sa retraite pour accueillir le Shaykh Sa'duddîn; il se serait contenté de faire remarquer qu'il ne pourrait point adorer Dieu au moyen d'un diplôme !

Ce caractère assez peu conciliant de Gûrpanî, voire une certaine rudesse, est également mis en lumière par Isfarâyanî qui nous décrit ses premiers contacts avec ce maître "analphabète et qui balbutiait" : il fallait justement l'intervention de Pûr-i Hasan pour qu'il comprit sa dignité de maître initié, caché derrière "l'apparence extérieure". C'est également ce qui ressort d'une autre anecdote rapporté par Simnanî : Ayant remarqué que certain disciple s'engageait dans une forme de contemplation, Gûrpanî ôta son soulier pour lui donner plusieurs coups solides sur la nuque – car, d'expliquer le maître, la contemplation n'est permise qu'à celui qui ne songe pas à l'homme lui apportant le repas quand il entend des pas après un jeûne de sept jour !"
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