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4,15

sur 544 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La baraka ne doit pas être dans le dictionnaire de Fabio Montale: ce serait plutôt la "chourmo": en provençal, ça veut dire la chiourme, les rameurs de la galère!
Et pour galérer, ce n'est pas une galéjade, notre Fabio il s'y entend...
Sa Lole est partie pour une durée indéterminée, côté coeur, ce n'est pas la panacée.
Il a envoyé sa lettre de démission à la police: sur le plan professionnel ce serait plutôt Waterloo, morne plaine!
Heureusement, il a ses amis, la vieille Honorine, sa voisine qui veille sur lui comme si c'était la prunelle de ses yeux et qui lui mitonne des bons petits plats!
Et puis il y a l'inattendue, la cousine qui débarque après dix ans d'indifférence. Elle est gironde Gélou: le sosie de Claudia Cardinale. C'est pour elle que Fabio a ressenti les premiers émois adolescents.
Alors quand elle vient lui demander de retrouver son fils Guitou qui a fugué à Marseille, il ne sait rien lui refuser.
Guitou a semble-t-il fui pour retrouver Naïma, sa petite amie. le côté coeur d'artichaut semble sérieusement inscrit dans les gènes de la famille.
L'enquête menée par Fabio Montale le mène dans les milieux islamistes du mouvement tabligh à l'origine des attentats de Marrakech en 1994 et de Paris en 1995.
En fin limier, Montale va défaire l'écheveau bien entendu mais en y laissant une fois de plus quelques plumes.
Un bien drôle d'oiseau ce Montale, l'archétype du flic désabusé, solitaire porté sur la bouteille et les femmes!
Mais tout le talent d'Izzo est justement dans tous ces petits détails que nous apprenons au fil du récit sur le héros et qui en font un être attachant et charmant.
Bon je ne vais pas en remettre une couche après ma critique de Total Chéops, sinon certaines mauvaises langues diront que Lorraine 47 est en train d'onduler de la toiture!
Un excellent moment de lecture et dire que Solea m'attend sur ma table de chevet!
J'en connais une qui va prendre sur son temps de sommeil...
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Deuxième volet de la trilogie mettant en scène Fabio Montale à Marseille, Chourmo fait suite à Total Kheops.

On retrouve le style si particulier de Jean-Claude Izzo, qui nous promène dans Marseille, qui nous invite à goûter par l'imagination des plats, des vins, des alcools aussi… beaucoup de vin et d'alcool.
Dans Chourmo, Fabio Montale part à la recherche de deux adolescents disparus et nous tombons avec lui dans le sordide, entre extrémismes, drogue et mafia.
Petite mention aux titres de chapitres, par exemples « Où quand on parle, on en dit toujours trop », « Où il n'y a pas de mensonge innocent ».
Des descriptions de Marseille agrémentent l'histoire ; pas de grandes descriptions, mais des coups de projecteurs sur des endroits bien particuliers de Marseille, une rue, un restaurant, une vue… le tout bercé par le langage marseillais dans les dialogues.

Un livre qui se laisse lire bien vite.
Alors au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Je viens de terminer "Chourmo" et comme à la fin de "Total Khéops", je suis complètement sonnée, hébétée.
Et puis, j'ai un cafard monstre aussi, c'est samedi soir de spleen et de révolte face à laideur du monde et à son cynisme, que raconte si bien Jean-Claude Izzo, qui croyait sans doute bien plus en la beauté de la mer et du soleil qu'en celle du genre humain.

J'ai été heureuse de retrouver Fabio Montale une seconde fois, son faux air de Corto Maltese, sa rudesse, les blessures qu'il noie dans l'alcool et son désespoir: celui d'un homme qui ne croit plus en rien.
Et puis, il y a Marseille aussi qui m'attendait et je me suis jetée dans ses bras, alors même qu'elle est si noire, si violente, si bétonnée.
On est loin de la carte postale, du chant des cigales et du parc Borély avec Izzo, mais il l'aimait sa ville et savait y voir ce que personne ne remarque, cette intensité, cette richesse, cette ambigüité qui la rend attirante et qui m'a piégée pour la seconde fois.

Montale a démissionné de la police, Lole est partie et au début du roman, il vit comme un ermite, dans son cabanon. Comme un ermite, mais avec la mer à ses pieds.
Un jour, comme ressurgie du passé, Gélou débarque chez lui. Gélou, c'est sa cousine préférée, la belle cousine dont il était un peu amoureux adolescent et qui ressemble toujours autant à Claudia Cardinale. Ils ne se sont pas parlés depuis dix ans mais elle est là et elle a besoin de lui.
Son dernier fils, Guitou, a fugué à Marseille et comme il ne donne aucune nouvelle, sa mère s'inquiète. Montale accepte donc de se lancer à la recherche de l'adolescent qui aurait mis le cap sur la cité phocéenne pour retrouver Naïma dont il est fou amoureux.

Montale n'imagine pas à quel point cette enquête va le jeter en eaux troubles ni qu'elle va le conduire à assister au meurtre d'un presque ami au coeur de la cité dans laquelle il cherche Naïma ou à s'interroger sur l'assassinat d'un historien algérien menacé de mort en Algérie.
"Chourmo" le mène du deal aux ententes louches de la police et des politiques avec les réseaux mafieux, des terrains vagues aux milieux islamistes qui gangrènent les quartiers nord, abandonnés des pouvoirs publics et de la mairie.

C'est encore plus dur, encore plus violent, encore plus désespéré que "Total Khéops", ou peut-être est ce que c'est parce que ça m'a touchée davantage…
La misère et la détresse affleurent à chaque page dans ce roman beaucoup trop noir et poisseux ou faire la guerre et semer la haine semble plus facile que faire l'amour.
Au delà de l'enquête menée tambours battants et qui ne m'a pas laissée souffler une seconde, pour laquelle mon coeur a cru manquer un battement, j'ai été particulièrement touchée par les personnages de cet opus qui chacun à leurs manière m'ont poignardée: Guitou, Naïma, Mourad et leur famille, Serge ou encore Arno... Enfants, adolescents, amoureux broyés par un système plus puissant qu'eux, alimenté autant par la soif de l'argent que par des idées à vomir et qui n'hésite pas à les sacrifier: ça m'a fait mal, parce que c'est un reflet assez authentique de ce qui se passe encore. Et pas qu'à Marseille.

Ce soir, moi, je voudrais oublier "Chourmo" et les cités dont tout le monde se fiche alors qu'elles sont pleines de gamins merveilleux (je le sais moi, je travaille avec) qui méritent qu'on se batte pour eux, les politiciens et le monde.
Et danser. Danser, encore et encore.
Mais je ne peux pas, parce qu'Izzo est foutrement talentueux, que Montale est un héros qui a su se faire aimer et qu'il en faut des romans de cette force, de cette trempe et de cette beauté (oui, de cette beauté aussi) là.





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Deuxième roman de la trilogie Fabio Montale avec Marseille au premier plan, son melting -pot, ses odeurs, sa lumière, la mer qui est aussi un personnage important . Un héros fidèle en amitié, attachant, vibrant. On aimerait partager les savoureuses préparations culinaires d'Honorine.
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Appelé à la rescousse par sa cousine Gélou qui s'inquiète de ne pas voir revenir son fils d'un rendez-vous galant à Marseille, Montale, qui n'est désormais plus flic, se trouve impliqué dans une sombre histoire ou la mafia et les islamistes jouent les premiers rôles. Tout comme dans "Total Khéops", l'enquête policière est complexe et est, d'une certaine manière, secondaire. Ce qui importe avant tout, c'est l'humanité de Montale, prolongement de Jean-Claude Izzo, son amour immodéré pour Marseille, les femmes qu'il aime mais ne parvient pas à combler, le whisky, le pastis, la cuisine provençale, le jazz et le tango. Merci Jean-Claude pour cette splendide déclaration à la ville de ton coeur.
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Chourmo, ce n'est pas une chanson de IAM, comme Total Keops, ça veut dire tout simplement galère. Dans quelle galère il s'est fourré le Montale ?
J'arrivais juste de Marseille, ce soir- là, quand j'ai ouvert le livre : ça commence par « du haut des escaliers de la Gare Saint-Charles, Guitou contemplait Marseille.[…] En bas des escaliers, c'est le boulevard d'Athènes. Tu le suis jusqu'à la Canebière. Et tu arrives au vieux port » exactement ce que je venais de faire.
On dit qu'un livre est bon quand sa première phrase est bonne. Alors, quel début ! le livre m'ouvre les bras.
Et puis, Montale traîne dans les quartiers nord, et moi, j'ai été faire un petit séjour en hélicoptère à l'hôpital nord. Ce livre est fait pour moi.
J'avoue (peut-être étais-je fatiguée de mon périple) que j'ai eu plus de mal avec ce livre-là que le précédent. L'intrigue est embrouillée. Vous allez me dire que l'intrigue n'a pas d'importance. Seuls l'ambiance est nécessaire. Alors, là, comme ambiance c'est pas mal.
Izzo, décrit finement la montée de l'islamisme radical chez des jeunes paumés. Rappelons-nous que ce livre a été écrit en 1996, c'était le début (que l'on n'a pas su voir). Depuis, il y a eu Charlie, le Bataclan, Nice…) Aurions-nous du écouter Izzo à ce moment-là ?
Il y a aussi le poids de la Mafia, tout cela mêlé, ça fait pas bon d'être à côté.
A Marseille, les règlements de compte sont légion (aujourd'hui 3/10/22, deux morts à la Belle de Mai, la veille un tué à la Kalach, le jour d'avant fusillade, etc, etc)
A Marseille (mais pas que) il y a aussi des flics pourris, alors ça n'arrange pas les choses.
Mais ce soir, j'ai pas envie d'entendre tout ça. J'ai envie de voir Montale.
Montale n'est pas un flic pourri, c'est pas un flic non plus qui dégaine son arme pour un oui, pour un nom. D'ailleurs, il n'a pas d'arme.
Comme tous ces flics de papier, il boit (trop) couche (peut-être pas assez, mais il y pense tout le temps) et fume. Et ratiocine.
Mais quel mec ce Montale. Il aime les poètes et le jazz, c'est pas si fréquent dans les polars (j'avais aimé le Suèdois Äke Edwarson dont le héros commissaire était fan de Coltrane) il peut vous réciter un dictionnaire des vins du cru, il a un petit faible pour le Lagavulin, tiens j'ai envie d'y gouter, il est accro à la nostalgie, faut dire, qu'autour de lui, il y a des manques, des ratés, des échecs et des pourquoi, il porte la poisse, Montale. Mais ce soir, j'ai rendez-vous avec lui.

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Je n'ai pas commencé par le premier roman de la trilogie marseillaise !
Cependant, je l'ai trouvé extrêmement agréable à lire et, surtout, humain, même si le genre policier n'est pas ce que je préfère.
Et puis, il y a cette manière d'écrire et de vivre du sud qui m'a rappelé ma jeunesse niçoise.
Et, enfin, il y a une écriture simple, populaire, argotique quelquefois, qui met finalement bien en valeur le fond qui, lui, est profondément humaniste.
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Livre décapant, mieux que "Total Khéops" que j'avais adoré. Livre entraînant, où le Front National, les arabes et les intégristes se retrouvent dans le même "panier" de crabe à Marseille. Sous fond d'enquête policière ce livre est écoeurant de vérité. Izzio nous livre ici une écriture dynamique/dynamite.
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Un régal.
Voilà un polar tel qu'on les aime.
Une histoire de son temps, des personnages avec du caractère, des sentiments.
A découvrir absolument
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La galère, la chiourme, le "chourmo" en provençal, un vieux mot devenu synonyme de bande, où l'on partage tout, pertes et gains compris. On est bien à Marseille, en cette fin de vingtième siècle, au milieu des barres des quartiers nord, terrain propice aux activités illicites, à la "débrouille", pour s'en sortir, pour survivre en cette époque de misère qui n'en finit pas et n'a toujours pas fini vingt ans après. Terrain propice aussi à la montée de l'islamisme, endoctrinant les jeunes les plus désoeuvrés, avec comme un goût de revanche sur une société qui les rejette. On ne parle pas encore de "djihad", cette guerre sainte contre les "croisés", qui va enflammer le monde entier à l'aube du siècle qui va suivre. Et pourtant, GIA et FIS, nés en Algérie, commencent à conquérir leur part du marché, sur le terrain fertile de cette jeunesse en déshérence. Fabio Montale, qui a quitté un an auparavant la police, comme on pouvait d'en douter à l'issue du premier opus de la "trilogie marseillaise", est bien décidé à venger la mort de Serge, son ami, ex-animateur de quartier, abattu devant lui au nez et à la barbe d'une police impuissante sinon désireuse de se débarrasser à bon compte de la "racaille". Il va également se mettre à la recherche du plus jeune fils de Gilou, sa belle cousine, disparu du domicile familial. Une plongée dans l'horreur d'une époque, loin d'être révolue, où mafias et intégrismes en tout genre se donnent la main pour plonger notre société, ou ce qu'il en reste, dans le chaos le plus total, et ce pour leur plus grand profit. La vision de Jean-Claude Izzo est noire, très noire, mais fait la part belle aux valeurs humanistes qui tentent de surnager au milieu de cette vallée de larmes, au travers de personnages solaires : Fabio, bien sûr, mais aussi Honorine, Fonfon, et toutes ces femmes que notre héros a aimées et jamais oubliées.
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