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EAN : 9782866811860
140 pages
Editions Les Deux Océans (03/06/2014)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Bernard Harmand, dont déjà deux ouvrages d'entretiens ainsi qu'un CD audio ont été publiés aux éditions Les Deux Océans, est un de ces êtres, qui, comme il le dit, sont arrivés au bout du chemin. Le témoignage de cette réalisation rapporté ici par Alain jacquemart est particulièrement significatif pour les chercheurs occidentaux, car si son chemin passe par Elisabeth de la Trinité, Philippe de Lyon et une grande dévotion à la Vierge Marie, il s'inscrit également dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une biographie et un message bouleversants sur un Réalisé Vivant



A l'aune de mon existence, ce court passage sur Terre, cette éternité relative, et à l'aune de ma vie spirituelle, je puis affirmer qu'il y a un avant et un après Bernard Harmand. Lira-t-on jamais des paroles si directes ?
Mais peut-être n'ai-je pas creusé assez « son » maître, Ramana Maharshi, peut-être ma vie spirituelle ne fut-elle pas – certainement même ! – aussi intensément menée, à l'instar de celle que Bernard Harmand accomplit pendant une quinzaine d'années, jusqu'à ce qu'il Réalise sa Vraie Nature – moment sur lequel il se tait, mais cela est certainement trop intime (on en a une vision périphérique dirais-je).
J'ai dévoré ce premier livre d'Alain Jacquemart, « Tout par Amour : la quête spirituelle de Bernard Harmand – L'histoire d'un amour fervent et passionné« , édité par Les Deux Océans en 2014. Alain Jacquemart n'est pas un disciple, mais un chercheur devenu son ami et son porte-voix.

C'est certes particulièrement bien écrit – je me demande si je saurais rédigé une biographie – mais c'est surtout l'histoire de Bernard Harmand, ancien flic, qui m'a captivé.
Non pas qu'il ait vécu une existence extraordinaire – non, il a vécu une vie assumée de mari dévoué, de père de quatre enfants, de gardien de la paix gradé, bref, extérieurement, il a vécu comme tout un chacun pourrait vivre sa vie.
Cependant, c'est intérieurement que ça se corse. le terme est bien choisi je pense, car Bernard Harmand, comme Alain Jacquemart le répète plusieurs fois, ne fait rien à moitié. Oui, Bernard est « excessif » – il le dit lui-même. Mais Bernard assume tout.
Bernard Harmand veut vivre intensément sa passion amoureuse pour la recherche, et ses divers maîtres : Ramana Maharshi, Swami Ratajananda (qu'il a vraiment suivi), Nisargadatta Maharaj, mais aussi Elisabeth de la Trinité, le Père Henri le Saux, les Pères du Désert et la Vierge Marie – ainsi que le Yoga sous la forme notable du pranayama. Personnellement, ce cercle « d'initiés » n'est pas le mien, mais comme je ne suis pas fermé, je vais les lire ou les relire. J'en parlerai tôt ou tard.

Bernard Harmand, c'est donc vous et moi, dans le sens qu'il est humain. Il est né ainsi. Mais il a cherché à dépasser sa condition. Il avait un but : la Réalisation. Il l'a fait à sa manière – mais ne l'imitez pas. de grands efforts physiques, couplés à une détermination de faire éclater ce Bernard Harmand, pour qu'il ne reste plus que la Vraie Réalité, l'Essence du monde : l'Amour éternel et de toute éternité.
Je partage l'avis de Bernard et d'Alain : si vous vous dites chercheur mais que l'Eveil, ou l'Illumination, ou la Réalisation, ou la Libération restent un tabou, une chose honteuse, une chose impossible, un objet de fantasme, alors : à quoi bon ? (D'autant que Bernard c'est un peu Saint-Thomas).
Et à quoi bon donc tous ces textes, toutes ces voies, tous ces chemins tracés depuis des millénaires par des lignées innombrables de maîtres, qui chacun à leur façon, montrent la Voie que vous avez choisie d'arpenter ?

Il est clair qu'il faut être ambitieux : car nous sommes en capacité d'aller au-delà. Nous sommes capables de nous mettre à nu, d'abandonner cette existence futile, idiote, cette « vie nulle et difficile » comme le dit Bernard Harmand.
La Divinité – l'Amour – même si tout ça n'a plus de mots une fois atteint, est l'essence de notre univers profond, du macrocosme au microsme – même si ces notions finiront elles-aussi balayées.
Car on peut s'y fondre : on peut devenir cette Vie Divine, on peut devenir la Respiration de cette Vie Divine, on peut disparaître – sans pour autant cesser de vivre. Etre là, présent, plein de joie et de vie – sans être personne.
On verra donc dans cet ouvrage un Bernard Harmand avec une volonté et un amour fous. Passionné jusqu'aux orteils. Totalement plongé et épris par sa quête qui dura de 1978 à 1995.

Les racines catholiques et l'éducation familiale forment le socle de l'identité de Bernard Harmand, qui, petit à petit, en une alchimie intérieure – exercices yogiques et lectures intenses – gomme petit à petit Bernard Harmand – qui se dépouille ainsi, tel un oignon, de Bernard Harmand, jusqu'à ne plus pouvoir s'identifier à qui que ce soit. Car il n'y a plus quelqu'un qui puisse identifier personne.
La personnalité très forte du maître-d'oeuvre, de cet ouvrier spirituel, le fait accomplir des épreuves qui l'ébranlent et qui ébranlent quand on le lit – je me suis senti petit mais je l'ai admiré.
Bien que je sois courageux, parfois audacieux, rebelle, et que je n'ai pas peur des coups, Bernard Harmand impressionne de caractère, de volonté, de détermination. Comme il le dit, c'est sa voie.

Mais comme il l'ajoute, l'on ne peut pas être tiède dans la recherche du Bonheur, de l'Amour, du Soi – les mots seront toujours trop faibles.
Bernard Harmand produit d'ailleurs le déclic chez Alain Jacquemart, qui allait être intronisé « maitre zen », ce qui ne veut rien dire en France. Bernard lui répond ceci :
« le mot Maître revient souvent dans vos dires, mais un maître comme son nom l'indique est une personne qui maîtrise, alors qu'un Être Réalisé n'a plus rien à maîtriser puisqu'il a définitivement perdu le sentiment d'être quelqu'un. Qui pourrait donc bien rester pour exercer une quelconque maîtrise ? » Quel kôan !

Nous lisons donc dans la première partie du livre la vie de Bernard Harmand.
Mais ce qui est encore plus renversant, c'est son discours, qu'on lit lors des échanges retranscrits, lors des entretiens qu'il a accepté de donner pendant quelques années : je n'ai jamais lu de telles choses avant. Jamais lu des choses dites auparavant dans un langage si direct et fort (bien que Daniel Morin fasse très fort aussi). J'ai l'impression que tant de lectures depuis tant d'années semblent être à côté de la plaque !
« Quand j'ai commencé à recevoir des gens, je me suis rendu compte que la plupart ne sont pas vraiment intéressés et qu'ils veulent surtout devenir. Certains voudraient être guru au bout de deux ans de recherche. Tu sais bien comment sont les gens, ils ont besoin d'exister et pensent que plus ils seront connus et plus ils existeront. Ce n'est même pas une critique, mais disons que ce n'est pas bon pour notre cheminement. Vouloir devenir quelqu'un est le contraire de notre chemin. On veut être la base qui permet que le reste se projette, mais sans la personne« .
« Ultime émotion », la Réalisation réside aussi en « l'Amour-Bonheur-Etreté ».
« Tout par Amour » – qui indique par son titre, la conduite à tenir pour arriver à la Réalisation – vous bousculera assurément (séisme garanti !) si vous cherchez sincèrement le but final de l'existence – qui est de se débarrasser de l'existence égotique pour Vivre la Réalité en permanence.
Merci Bernard, et merci Alain.

Bonne lecture (indispensable !)

Zui Ho.
Lien : https://livresbouddhistes.wo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On est habitué dans notre société, dans le monde, chez l’être humain, à toujours faire quelque chose en vue de ; c'est normal, c'est une habitude. Alors tu demandes pourquoi le monde et quel est le but du monde ? Il n’y en a pas. Ça c’est moi qui le dis, tu en penseras ce que tu veux après. C'est mon expérience et comme je le dis souvent je ne te demande pas d'y adhérer. Je parle de mon expérience, de ce que j’ai vécu, de mon chemin par exemple. Je ne dis pas cela pour que l’on me croie. Il faut le rappeler parce que les gens sont tellement habitués à parler pour convaincre. Donc pour que le monde ait un but il faudrait qu’il ait conscience d’être, or ce n’est pas le cas. Il n’y a que toi qui peut dire « j’existe ». À aucun moment le monde ne peut dire «j’existe».
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Nous vivons une époque sensible ni bonne, ni mauvaise mais qui se caractérise par une dégénérescence et une usure des religions établies d'un côté, et de l'autre par une prolifération d'enseignements en tous genres (des plus sérieux aux plus délétères et farfelus)
Chaque jour internet regorge de « nouveaux éveillés » qui ouvrent des sites, font des « satsangs » et inondent You tube de vidéos.
Le chercheur sincère se trouve face à un dilemme auquel moi même j'ai été confronté et dont je peux parler par expérience.
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