Premier tome d'une trilogie consacrée à Alexandre Jobin, ancien major de l'armée recyclé en antiquaire, ce polar met en scène motards, néo-nazis, espions, héros de guerre...et la belle fille de service. Tout ce beau monde se démène et de déchire pour la possession de deux statuettes à grande valeur symbolique pour un obscur pays des Balkans à l'équilibre politique fragile. le tout est bien narré, assez linéaire avec une bonne dose d'action, des développements corrects quoique prévisibles et un dénouement adéquat quoique sans grandes surprises. Pour moi cela a été une lecture agréable, mais qui m'incite pas à poursuivre la trilogie. À mon sens c'est un bon roman policier qui peine cependant à se démarquer des très nombreux bons romans policiers.
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Une intrigue bien construite et bien ficelée qui nous tient en haleine du début à la fin. André Jacques écrit d'une main de maître.
Bien sagement, il nous fournit des références historiques, littéraires et iconographiques.
Ce héros qu'est Alexandre Jobin est en fait un anti-héros très attachant et très crédible
Nous avons donc un bon divertissement, avec un personnage principal fort sympathique.
J'ai adoré.
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Attention : sexiste (« Vous pouvez la décrire? (…) Un beau petit cul bien rond »), raciste (« C'est pas (…) un petit tabassage de nègre, là! »), machiste (« Elle se retourna, les yeux un peu liquides et la lippe d'une petite fille a qui on a volé sa poupée »). Ça pollue la lecture.
Je vais mettre ces horreurs sur le compte d'un premier livre. Si le deuxième tome est de la même trempe, je comprendrai que c'est l'auteur qui est horrible.
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Alexandre ralentit le véhicule et se rangea sur l’accotement. En contrebas, la baie s’étalait, obscure. Les lampadaires du village s’éteignaient par sections. Les premiers mouvements du jour. Mais le ciel, à l’est, flamboyait et découpait la silhouette bleu sombre des caps où brillaient les dernières taches de neige. Ici, l’hiver durait quelques semaines de plus qu’à Montréal. Un filet de brume enveloppait encore la masse ardoise de l’île aux Coudres.
Vous êtes habitués à des frontières fixes, correspondant assez bien aux différents peuples. Là, ce sont les Français et c’est la France. Là, ce sont les Britanniques et c’est la Grande-Bretagne. Mais chez nous, c’est… c’était différent, c’était mélangé. Plusieurs groupes ethniques, des langues qui s’entrecroisent, des religions qui se côtoient. Vos villes modernes ressemblent de plus en plus à ça. Pendant des décennies, tout ce beau monde s’entend. Puis, un jour, à la suite d’un incident souvent insignifiant, les haines ancestrales resurgissent et on assiste à une flambée de violence, à un pogrom. Ça meuble les conversations d’hiver et les haines se transmettent de génération en génération. C’est comme sur un poêle à gaz:parfois le feu doux, parfois l’ébullition. Et les choix qu’ont faits les ancêtres marquent les générations suivantes. Quelque chose qui se situe entre le péché originel et la vendetta corse.
Le soleil se couchait maintenant plus loin que les caps, vers Québec, vers Montréal, vers ses rues chaudes et encombrées, ses ruelles, ses terrasses bondées de monde à cette heure-ci, ses enfants qui jouaient au hockey sur l’asphalte des cours d’usines désaffectées… Et la boutique qui sommeillait là-bas, remplie d’objets hétéroclites venus des quatre coins du monde. Du côté opposé, à l’est, le cargo traçant un long sillage disparaissait sur le fleuve qui prenait maintenant des teintes de lavande.