AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Thierry Chavant (Illustrateur)
EAN : 9791037505835
222 pages
Les Arènes (22/09/2022)
4.46/5   26 notes
Résumé :
La vraie vie des travailleuses essentielles.
Valérie est technicienne d'intervention sociale et familiale ; Marie-Basile, aide à domicile ; Angélique, assistante maternelle ; Marie-Claude, aide-soignante ; Rachel, accompagnante éducative et sociale ; Julie, éducatrice spécialisée ; Séverine, auxiliaire de vie sociale ; Marie-Ève, assistante familiale. Huit femmes parmi les trois millions de travailleuses " essentielles " que la crise sanitaire a mises en lumi... >Voir plus
Que lire après Les femmes du lienVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
4,46

sur 26 notes
5
7 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Je me suis intéressé à la mission parlementaire
que les députés François Ruffin, et Bruno Bonnell ont menée sur les métiers du liens . J'ai retenu, au vol, quelques chiffres et quelques faits : les conseils départementaux allouent un tarif de 19.67 € de l'heure dans le cadre de l'allocation personnalisée d'autonomie, les employeurs dont nombre d'entreprises d'insertion doivent donc sur cette somme régler les salaires, les charges, la TVA, les cotisations … Rien d'étonnant que les auxiliaires de vie qui, en réalité travaillent à plein temps, soient rémunérées à temps partiel.
Les assistantes maternelles, que chacun imagine travailler à domicile peuvent faire jusqu'à 50 km par jour ( pour rendre un service complet aux parents) et pendant le confinement de mars à mai 2020 le gouvernement leur a demandé de continuer à travailler notamment pour s'occuper des bébés des soignants. Et pourtant, elles n'ont pas eu accès à la prime Ségur ; il faut aussi savoir que la gestion des agréments leur fait perdre des possibilités d'accueil lorsqu'elles ont un bébé, avec l'impact sur le budget familial et renforçant précarité de leur statut.

Dans son ouvrage, les femmes du lien, sous titre : la vraie vie des travailleuses essentielles, dont je viens de lire la version illustrée, Vincent Jarrouseau, photographe-documentaliste nous livre un documentaire magnifique, mêlant récit de vie, reportage daté, précis, du quotidien. Sous la forme de BD, de roman photo, et avec de très beaux portraits grand format, il nous raconte et nous rend compte scrupuleusement la vie de huit travailleuses du lien, exerçant en banlieue parisienne ou dans les Hauts-de France, là où les besoins sont plus criants que sur d'autres territoires et où la relégation des bénéficiaires et les conditions d'exercice de ces métiers sont particulièrement durs et se cumulent avec les difficultés de transport, de logement, de coût de la vie, restent très impactantes pour l'équilibre de vie professionnelles.
L'album est magnifiquement réalisé, et cette forme nous permet de découvrir de l'intérieur le monde des métiers du lien, de comprendre les motivations, le contenu des concrets des actes de soin à réaliser, et surtout le contexte d'exercice des tâches et missions.
Ces femmes sont tes attachantes parce qu'elles sont attachées aux personnes, dévouées jusqu'au « sans limite », il est bien mis en évidence ce que tout le monde sait, mais ne veut pas voir, la cécité maximale étant atteinte par les politiques qui ne se sont pas attaqué à la question, voire s'enfoncent dans une sorte de déni concernant l'impact du vieillissement , lequel n'a même pas fait l'objet d'un projet de Loi Grand Âge annoncée à plusieurs reprises et qui a été mise sous le boisseau lors de la campagne électorale de 2022.
Il était donc particulièrement urgent de porter un éclairage honnête, précis, documenté sur ces travailleurs « essentiels », invisibles qui forment la nouvelle classe ouvrière. J'ai appris beaucoup de choses et était très ému par la manifestation de l'amour envers autrui qui continue à nourrir la motivation de ses intervenantes sans que leur isolement, leur solitude, les atteintes à leurs corps qui vieillit très vite soient reconnus dans leur rémunération et dans les systèmes de valorisation qui restent pingres et frôlent l'indigence. J'ai beaucoup appris sur les métiers de technicienne d'intervention sociale et familiale, d'aide à domicile, d'assistante maternelle, d'aide-soignante, d'assistante familiale, d'auxiliaire de vie sociale, d'éducatrice spécialisée, d'accompagnante éducative et sociale. C'est faire oeuvre utile que de mettre ainsi en scène ces femmes du lien, alors que nous les avons tous côtoyées pour nous mêmes, nos enfants, nos aînés et des proches ou des « voisins » socialement défavorisés, sans vraiment les voir .. Et sans trop approfondir les contraintes et la limitation drastique de temps disponible qu'elles souhaiteraient pouvoir consacrer pour accompagner avec plus d'humanité les plus âgés en perte irréversible d'autonomie ou les malades . Une forme de déni qui les enferme dans un statut figé, leur interdisant toute perpective de carrière.
Commenter  J’apprécie          40
Drôle d'objet que ce livre : entre la BD, le roman photo et le reportage, Les femmes du lien partent sur les pas de 8 femmes. 8 femmes ayant un rôle essentiel dans notre société car elles s'occupent des autres : familles, enfants, personnes âgées et dépendantes... La sortie de ce livre, à l'heure où l'austérité dans notre société en France ne fait que croître, vient planter un clou supplémentaire dans un tableau déjà bien gris. Quoi que... Pas complètement.

Dès l'introduction, l'auteur Vincent Jarousseau met les choses au clair : pas de misérabilisme dans ce livre. Et en vérité, c'est un sentiment d'espoir qui m'a pris en le parcourant. Oui, il existe des personnes avec une "intelligence humaine" pour reprendre une expression du livre. Des personnes dont le travail est d'être tournées vers les autres, de s'oublier au profit du bien des plus fragiles. Touchant et bouleversant. Chacun des 8 portraits fait transparaître l'engagement de ses femmes, malgré leur précarité sociale et économique, malgré la fatigue...

Sur la forme, j'ai trouvé le livre bien construit. Chaque portrait se scinde en 4 temps : un superbe portrait accompagné d'un bref résumé de la personne, une introduction succincte de l'auteur sur sa rencontre avec la personne, une bande dessinée qui raconte le passé puis le roman photo qui relate le présent. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en recevant ce livre car je trouve que le roman photo à un côté très kitsch. Mais après lecture, il donne en fait toute sa dimension réelle au livre : la transition BD (passé) au roman photo (présent) nous rappelle que ces portraits de femmes sont tout ce qu'il y a de plus vrai. Pour nous rappeller que ces parcours, ces vies partagées ne sont pas fictives. Il s'agit bel et bien du quotidien des femmes dont l'auteur dresse le portrait, aussi bien que des personnes qui croisent leur chemin.

Le travail de photo est également à saluer. le livre se ponctue de très beaux portraits pleine page à la fin de chaque récit.

Merci à Babelio et aux éditions Les arènes pour la découverte de ce très beau livre.
Commenter  J’apprécie          30
Dans nos sociétés mondialisées où l'impression domine que tout explose et tout implose, l'existence discrète et souterraine du lien existe bel et bien. Ce lien médical, social, familial et solidaire, se crée, se tisse, se noue et ne vit entre autre que par le professionnalisme de travailleuses au statut précaire, et qui pourtant prennent quotidiennement soin de nos corps et de nos coeurs.
Vincent Jarousseau, journaliste « embarqué », photographie, observe, enquête, accompagne, questionne et restitue admirablement les parcours de vie et le travail de terrain de huit femmes puissantes d'abnégation des métiers du « care ». Les dessins de Thierry Chavant, l'utilisation du roman photo, que je pensais naïvement rattaché exclusivement à l'humour et à la comédie en bande-dessinée, portraiture avec soin le travail « h24 » de Marie-Basile, aide à domicile ; d'Angélique, assistante maternelle ; de Marie-Claude, aide-soignante ; de Rachel, accompagnante éducative et sociale ; de Julie, éducatrice spécialisée ; de Séverine, auxiliaire de vie sociale et de Marie-Ève, assistante familiale.
Style, ton, enquête minutieusement mené, tout est y est et avec quelle justesse ! La conclusion de l'auteur, criante de vérité résonne en nous comme un point d'orgue : «Face aux défis des prochaines décennie (vieillissement de la population, vulnérabilité du vivant du aux conséquences du dérèglement climatique…), nous savons que nous aurons besoin de lien et d'entraide, et non de chacun pour soi. […] Nous n'avons eu de cesse d'ébranler l'humain ces derniers temps. La relégation sociale de ces métiers en est l'illustration. Ils sont, pourtant, d'une certaine manière, l'avenir du travail des hommes . » Vous l'aurez compris ce livre est un essentiel que je n'aurais de cesse de recommander.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis bouleversée par ce livre qui décrit tellement bien la réalité. Je travaille dans l'insertion professionnelle en Hauts de France, alors forcément les portraits ne me touchent que davantage.
On y partage le parcours de femmes, ayant choisi de travailler dans le secteur du soin, de la personne et du social. Ces métiers dont on parle peu, qui sont pourtant essentiels et qui demandent tellement d'investissement et de coeur. Je suis contente que ce livre pointe du doigts le fait, que ces métiers sont des métiers de dévouement et de passion et non pas des "voie de garage".
D'abord vous trouverez une sublime photo portrait en couleur de ces femmes. Puis leur passé raconté sous forme de BD aux couleurs pastels; puis vous entrez dans leur quotidien sous forme de reportage photo. Et parfois vous tombez sur une photo double page.
C'est prenant. C'est touchant. C'est bouleversant.
Merci à celles et ceux qui travaillent dans le social, et qui s'oublient parfois pour rendre notre quotidien plus facile.
Commenter  J’apprécie          30
La lecture de ce livre a été un choc et je pèse mes mots. Ces huit récits de femmes qui travaillent dans les métiers du soin et du service à la personne est un magnifique hommage à leur dévouement. Surtout, on y découvre des mondes que l'on ne connait pas. Vincent Jarousseau a su capter l'intimité au travail comme dans l'univers domestique, sans voyeurisme, sans misérabilisme et sans angélisme. L'entrecroisement du photographe-reportage dialogué et de la bd fonctionnent à merveille. Un grand livre à remettre entre toutes les mains, y compris de nos ados.
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (1)
MadmoizellePresse
30 septembre 2022
Les femmes du lien est un livre uppercut, nécessaire et bouleversant, qui résonne comme un hommage à ses huit héroïnes. Mais aussi à toutes celles, invisibles et invisibilisées, qui tiennent finalement à bout de bras une bonne part du tissu social de la France. C’est aussi un plaidoyer en faveur d’une meilleure valorisation de ces métiers, aux accents féministes. Car comment ne pas s’interroger sur la corrélation entre l’importante féminisation de ces professions et leur manque de reconnaissance… À s’acheter ou à offrir donc, de toute urgence !
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je ne sais pas si on va être entendues mais peut-être que notre lutte va porter ses fruits.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Vincent Jarousseau (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Jarousseau
Dès 19 heures ce lundi 13 mars, retrouvez notre émission spéciale sur le mouvement contre la réforme des retraites, face à l'intransigeance du pouvoir. Plus d'une trentaine de personnalités s'exprimeront sur les causes et les risques de cette attitude, à l'orée d'une semaine décisive.
Des mobilisations historiques contre la réforme des retraites se succèdent depuis maintenant plusieurs semaines, et il ne se passe rien. Ou plutôt : Emmanuel Macron et son gouvernement ne consentent ni dialogue, ni compromis à la hauteur de cette contestation massive, qui traverse les sensibilités politiques, les générations et les catégories sociales. Illustration 1
Comment comprendre ce déni démocratique ? Comment le vivent celles et ceux qui partagent le refus de cette réforme, l'expriment dans la rue, et le portent en tant que responsables politiques et syndicaux ? Quelle issue à cette impasse qui heurte et interroge ?
Voilà les questions que la rédaction de Mediapart posera aux travailleuses et travailleurs, et aux nombreuses personnalités du monde syndical, politique, intellectuel et artistique qui interviendront lors d'une soirée spéciale en direct et au coeur de notre rédaction, ce lundi 13 mars, à partir de 19 heures.
Cette émission aura lieu au seuil d'une semaine décisive, avec une nouvelle journée de mobilisations et le vote final de la loi par l'Assemblée nationale et le Sénat... à moins que le pouvoir n'aille encore plus loin dans sa stratégie du passage en force, en usant du 49-3.
Se succèderont sur notre plateau près de quarante invité·es : Philippe Martinez, François Hommeril, Yvan Ricordeau, Annick Coupé, Caroline de Haas, Michèle Riot-Sarcey, Jérôme Guedj, Aurélie Trouvé, Michaël Zemmour, Valérie Damidot, Sylvie Kimissa, Mouloud Sahraoui, Yann le Lann, Vincent Jarousseau, Arno Bertina, Lucie Pinson, Yanis Khames, Geneviève Fraisse, Manès Nadel, Rachel Keke, Youlie Yamamoto, Anne-Cécile Mailfert, Isabelle Pettier, Yanis Khames, Adrien Cornet, Simon Duteil, Pascale Coton, Karel Yon, Éléonore Schmitt, Sylvain Chevalier, Benoît Teste, Sophie Binet, Cyrielle Chatelain, Aurore Lalucq, Jean-Michel Remande, Mimosa Effe, Agnès Aoudai, Djamel Benotmane.
#Retraites #réformedesretraites #grève
https://www.mediapart.fr/journal/international/210223/un-de-guerre-en-ukraine-l-emission-speciale-de-mediapart#at_medium=custom7&at_campaign=1047
Mediapart n'a qu'une seule ressource financière: l'argent issu de ses abonnements. Pas d'actionnaire milliardaire, pas de publicités, pas de subventions de l'État, pas d'argent versé par Google, Amazon, Facebook… L'indépendance, totale, incontestable, est à ce prix. Pour nous aider à enrichir notre production vidéo, soutenez-nous en vous abonnant à partir de 1 euro (https://abo.mediapart.fr/abonnement/decouverte#at_medium=custom7&at_campaign=1050). Si vous êtes déjà abonné·e ou que vous souhaitez nous soutenir autrement, vous avez un autre moyen d'agir: le don https://donorbox.org/mediapart?default_interval=o#at_medium=custom7&at_campaign=1050
+ Lire la suite
autres livres classés : roman photoVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (58) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5227 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..