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EAN : 978B092R5H7FR
Stanké (06/05/2021)
3.78/5   25 notes
Résumé :
Wapke – « demain » en langue atikamekw – est le premier recueil de nouvelles d’anticipation autochtone publié au Québec. Quatorze auteurs de nations et d’horizons multiples se projettent dans l’avenir par le biais de la fiction, abordant des thèmes sociaux, politiques et environnementaux d’actualité. Sous la direction de Michel Jean, Wapke offre un commentaire social souvent saisissant où se dessine l’espoir d’un changement.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le livre se présente comme un recueil de nouvelles d'anticipation autochtone. Je crois par contre que si vous êtes fan de littérature d'anticipation, cette lecture n'est pas pour vous. Parce qu'au final, beaucoup des nouvelles du recueil sont des variations sur la même trame : le système actuel est tombé, que ce soit par une crise climatique ou économique. Et le protagoniste s'adapte à un mode de vie où manquent certains luxes, mais y retrouve un sens de la communauté qui manquait à la vie d'avant.

Beaucoup de ces nouvelles sont excellentes, mais gagneraient à ne pas se trouver coincées entre deux autres trop semblables.Par contre, si vous êtes plutôt fan de littérature générale/réaliste, cela peut certainement vous plaire. Parce qu'en dehors du worldbuilding, la forme, le style, l'exécution et la voix de chaque nouvelle est unique. Les palettes de personnages sont riches et originales.
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Une série de nouvelles d'anticipation écrites par des auteurs autochtones talentueux.

Wapke signifie « demain » en langue atikamekw et le livre est un peu une commande de récits de science-fiction faite auprès d'auteurs qui ne touchent habituellement pas ce genre de littérature. On a donc ici surtout des récits post-apocalyptiques un peu convenus, avec les problèmes des changements climatiques et la destruction de l'environnement causée par l'industrie d'une part et d'autre part un groupe autochtone résilient qui survit grâce aux savoirs traditionnels.

Je caricature un peu, mais pour des nouvelles « d'anticipation », je n'ai pas été éblouie par un foisonnement d'imaginaire. Il faut dire que le quatrième de couverture est explicite lorsqu'il qualifie le recueil « abordant des thèmes sociaux, politiques et environnementaux d'actualité ».

Au final, un recueil inégal, mais une première tentative du genre qui a le mérite de rassembler des auteurs de qualité dont on a intérêt à découvrir les autres oeuvres.
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Wapke est un recueil de nouvelles d'anticipation autochtone, publié aux Éditions Stanké, sous la direction de Michel Jean. Ce recueil est le premier dans le genre à être publié au Québec. Comme je trouve qu'il faut lire la littérature autochtone, je n'ai pas hésité à dire oui.

Tout d'abord, il importe de mentionner que Wapke signifie futur en langue atikamekw comme il est stipulé sur la quatrième de couverture. Pour un recueil de nouvelles d'anticipation, le titre ne pouvait être mieux choisi. Ainsi, Joséphine Bacon (Innue), Natasha Kanapé Fontaine (Innue) ou encore Cyndy Wilde (Anicinipape et Atikamekw), pour ne mentionner que ces dernières, offrent un portrait post-apocalyptique à leur lectorat. Ils sont 14 à proposer des nouvelles sur ce que sera l'avenir et ce qui m'apparaît vraiment intéressant c'est que les autrices et les auteurs sont nommés et la communauté autochtone à laquelle ils appartiennent est identifiée. Aussi, les thèmes relevés dans ce recueil sont divers. Je peux citer l'impact du réchauffement climatique, le gouvernement autoritaire, la technologie, la fécondité, l'identité, le racisme, la discrimination, le fantastique, etc. J'ai trouvé ces nouvelles fascinantes, voire perturbantes en ces temps de pandémie. À cet égard, j'ai été profondément perturbée par «Pakan» (Autrement) de Cyndy Wilde. Ainsi, j'ai pu relever des éléments qui me semblaient tributaires de la réalité. Par exemple :

«Cette pandémie aura quintuplé la superficie du fossé qui sépare les Autochtones des Québécois» (p. 95)

Ou encore :

«La disparition d'une femme autochtone avait laissé la plupart des gens dans l'indifférence la plus totale». (p. 98)

On peut se référer aux nombreux cas de disparition de femmes autochtones qui sont demeurés des mystères. Ça donne froid dans le dos.

Mais encore, je me suis retrouvée en ce qui concerne la nature. Les nouvelles démontrent souvent à quel point les Autochtones ont besoin de la nature et qu'ils en sont près, qu'ils veulent préserver la Terre-Mère. Je ressens de plus en plus ce besoin d'être dans la nature, près des oiseaux et des arbres, des cours d'eau et ce, depuis le début de la pandémie. Il y a des passages magnifiques illustrant ce constat. Ainsi, dans la nouvelle «2091» d'Elisapie Isaac, Inuk de Salluit, il est mentionné qu'il faut accueillir le silence et qu'il importe de ne pas chercher à le meubler. Ce dernier invite au recueillement, à l'observation, à l'essentiel. Mais encore, il décrit le paysage du Labrador qui doit être splendide (je n'y suis jamais allée) :

«Sur le pont, Tayara admire la vue avec quelques voyageurs. Les vallées, les montagnes, l'infinie beauté du Nord. Ils voguent vers leur première destination, les monts Torngat, vers le Labrador. Un site spectaculaire, un de ses endroits préférés. À chaque visite, la même émotion le submerge. Il ne se lasse jamais depuis huit ans, à raison de quatre voyages chaque été. » (p. 113-114)

Si vous avez envie de découvrir des autrices et des auteurs de choix, n'hésitez pas à lire Wapke. Ce dernier est aussi empreint de poésie :

Une nuit d'étoiles et moi.
Il me semble entendre des pas.
Un vieil homme, panaches de caribou autour
de la taille, veste blanche brodée de rouge, perce
l'horizon.
Grand-père, je n'entends plus ton coeur.
Je sais. (Joséphine Bacon, «Uatan, Un coeur qui bat», p. 201.
Lien : https://madamelit.ca/2021/05..
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Voici une anthologie de 14 nouvelles d'anticipation/science-fiction d'auteurs autochtones francophones du Québec. C'est une initiative très intéressante qui donne une perspective assez différente : c'est globalement assez pessimiste, nostalgique du temps de la vie traditionnel et très préoccupé par les problèmes sociaux et environnementaux liés à la modernité.
La qualité des textes varie beaucoup et certains auteurs ne sont pas habitués au format de la nouvelle ou à faire de la science-fiction. Les expositions des contextes sont souvent amenées maladroitement et ne sont pas toujours très originaux pour des lecteurs familiers du genre. Les narrations ne sont aussi pas toujours très immersives et les constructions des histoires manquent souvent de propos articulé pour privilégier le côté « tranche de vie » et nostalgique.
Deux nouvelles sortent toutefois vraiment du lot et ce dans des registres très différents : « 2091 » d'Elisapie Isaac (oui, oui la chanteuse) et « Les saucisse » de J.D. Kurtness.
Le texte d'Elisapie nous montre le Nunavik (Nord du Québec) en 2091 par les yeux de guides touristiques inuit. Les personnages sont très réussis et touchant, la vision du futur est aussi pleine d'optimisme et de progrès – c'est très immersif et rafraichissant.
L'histoire de Kurtness n'est pas originale en soi, c'est une histoire d'un futur où la plus grande partie de la population vit dans la réalité virtuelle le corps dans des cuves, un peu à la Matrix. Mais, c'est bien écrit, de façon dynamique, c'est cynique et percutant car on suit les journées d'un croque-mort ! C'est pessimiste mais vraiment bien enlevé.
Bref, un recueil très intéressant par l'originalité des points de ses auteurs ; une excellente initiative. Il faut maintenant espérer qu'il y aura d'autres volumes.
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Demain.
C'est ce que signifie Wapke, en attikamekw, langue d'une des nombreuses Premières Nations du Québec.
Ô combien j'ai trouvé original ce thème choisi par Michel Jean, qui a dirigé ce recueil de nouvelles d'anticipation rassemblant 14 auteur.e.s autochtones, dont certaines nouvelles plumes.
Quelle vie auront les communautés autochtones dans le monde de demain, un demain parfois pas si lointain ?
Si l'ensemble des contributeurs partage la vision d'un Grand Changement à venir, les voix sont plurielles, et même dans la dystopie, certaines portent la flamme de l'espoir et d'autres broient du noir.
Parmi mes préférées, je citerai Les enfants de lumière, de Virginia Pésémapéo Bordeleau : elle y narre un monde post-apocalyptique où les traditions ancestrales des premières nations permettent à l'humanité entière de survivre, et où l'amour reste la meilleure foi en l'avenir et la plus grande force de reconstruction. À la manière d'une légende, ce récit inclusif me transporte.
Dans certaines de ces nouvelles, les blessures de la dépossession des territoires et de la déculturation sont encore vives et se dressent telles un spectre vivant prêt à engloutir de nouveau les Nations ... Elles se veulent un cri d'appel politique. J'espère qu'il sera entendu.

Je recommande vivement cette lecture, pour une immersion dans la richesse et la diversité des âmes autochtones, à qui nous devons un profond respect, pour le passé, pour l'avenir, dès aujourd'hui.

Lien : https://www.nathydeurveilher..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Sur le pont, Tayara admire la vue avec quelques voyageurs. Les vallées, les montagnes, l’infinie beauté du Nord. Ils voguent vers leur première destination, les monts Torngat, vers le Labrador. Un site spectaculaire, un de ses endroits préférés. À chaque visite, la même émotion le submerge. Il ne se lasse jamais depuis huit ans, à raison de quatre voyages chaque été.
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Mais gardez à l’esprit que ce territoire ne nous appartient pas. C’est nous qui appartenons au territoire. Laissez-vous accueillir par cette immensité et séduire par toutes les surprises qu’elle a pour vous.

(2091, Stanké, p.113)
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À ce moment, Anahite pensa recevoir la seule chose qu’elle méritait: du mépris pour avoir passé toute sa vie à croire aux mensonges de son gouvernement. La douleur qu’elle ressentait était celle d’une déchirure entre son corps et son âme. Elle ferma les yeux.
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Maîtriser sa respiration. Ne faire qu’un avec la nature. Avoir l’humilité de reconnaître que c’est l’animal qui s’offre pour permettre à l’homme de vivre, et non celui-ci qui, par son habileté, va le tuer. « On n’est pas plus importants que les autres. Chacun a sa place, et celle de l’homme est à côté des bêtes, pas au-dessus. »
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Vous êtes les protecteurs de la tortue, vous appartenez à la terre et non le contraire. Dorénavant, il ne faut plus laisser le mal prendre autant de place sur son dos. Protégez la Terre mère, je vous en confie l’entière responsabilité.
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