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EAN : 9782070145447
272 pages
Gallimard (28/08/2014)
2.91/5   43 notes
Résumé :
«Et si on allait à Blanès? C'était mon idée. Je l'avais lancée le samedi 10 mars vers onze heures du matin, après mes deux cafés, consciente de ce que je disais et aussi du fait que je le disais pou lui faire plaisir, sans soupçonner une seconde que cette phrase innocente serait celle qui me ferait chuter tout au fond du gouffre où je suis. Pourtant des phrases, j'en ai dit. J'ai trop dit je t'aime alors que je savais que cela le fatiguait, j'ai dit des choses intel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Livre abandonné juste à la moitié, je n'en pouvais plus. Je me suis ennuyée, ennuyée !

Eva , la narratrice et son amoureux Samuel sont partis en excursion à Blanès, à quelques kilomètres de Barcelone où ils habitent. Ils vont dans un restaurant où, pendant l'attente interminable des plats, Samuel lit tout haut quelques lignes écrites par Roberto Bolaño, écrivain chilien s'étant établi à Blanès. Puis après quelques tours dans les rues, ils retournent chez eux. Samuel dépose son livre sur la table « et meurt », dit la narratrice.
Nous comprenons en fait qu'il n'est pas mort, mais parti sans laisser d'adresse, ce qui plonge Eva dans un désespoir puis un désarroi sans nom. Elle décide donc de repartir à Blanès pour essayer de comprendre ce qu'il pourrait s'être passé. Et c'est là que j'ai totalement décroché. Elle ne cesse de décrire ses journées sans but, à regarder les gens. C'est tout. du moins jusqu'à la moitié, puisque je ne suis pas allée au-delà.

Marre de côtoyer le mal-être, de regarder tous ces gens inintéressants. Marre de faire une critique sur un livre que je n'ai pas fini de lire.

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Il y a quelque chose de Bunuel dans ce premier roman de la Belge Hedwige Jeanmart, qui mérite un prix. Quelque chose de surréaliste dans ce couple dont l'homme meurt et disparaît, ou bien se contente-t-il de disparaître en quittant sa compagne ? le mystère rode, la narratrice retourne à Blanès, petite cité balnéaire catalane pour découvrir que de curieux adeptes d'un auteur chilien contestataire vénèrent un gourou, des écrits, un lieu, une politique. Absurde ? Kafka en Catalogne ? Non, on est bien dans l'audace et la nouveauté qui sont de plus en plus les caractéristiques du roman belge. Un premier roman innovant, mystérieux qui est un voyage à l'intérieur de la narratrice. Un grand bravo!
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Blanès est une petite station balnéaire de la Costa Brava où l'écrivain chilien Roberto Bolaño a passé les 20 dernières années de vie, exerçant notamment la profession de gardien de camping. Anecdotique ? Pas pour les bolañistes, une communauté de fervents de l'auteur, qui vient régulièrement en pèlerinage dans ce coin de Catalogne. Blanès, le premier livre de Hedwige Jeanmart, imbrique ce "phénomène" dans un récit étonnant auquel on pardonnera aisément ses redondances pour ne retenir que l'habileté avec laquelle la romancière belge installe un climat à la fois anxiogène, enjoué et absurde. Tout commence après un dimanche passé à Blanès, justement. Eva vient de rentrer avec Samuel, l'amour de sa vie, quand celui-ci disparait sans crier gare. Un cataclysme dans l'existence d'Eva. Il est mort déclare celle-ci à ses proches. Comment ça, mort ? C'est une figure de style (quoique nous n'en savons rien) mais à partir de là, sa "veuve" sans cadavre va s'enfoncer dans une dépression noire avant d'essayer de remonter la pente en retournant à Blanès où elle va rencontrer quelques individus étranges mais stimulants. C'est tout du moins ce que l'on peut comprendre étant donné que le roman se passe entièrement dans la tête d'Eva dont la perception de la réalité est largement entamée par la fragilité de son état mental. C'est un drôle de livre et un livre drôle qui ressemble à certains tableaux de surréalistes belges. La quasi monomanie de son héroïne mais aussi sa fantaisie et sa vision décalée des autres troublent et captivent le lecteur si celui-ci oublie un peu de sa raison. Sinon, on a tout fait le le droit d'être irrité par cette histoire qui ne tourne pas très rond. Mais ce serait dommage car Hedwige Jeanmart possède déjà un style bien singulier hautement maîtrisé.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Ce qui m'a troublée dans ce roman, c'est à quel point l'histoire est terrible et légère à la fois. Terrible, parce qu'Eva doit faire face à une des épreuves les plus difficiles de sa vie : son compagnon Samuel est parti sans laisser de trace alors qu'ils rentraient tout juste d'une journée passée à Blanès. Il n'est jamais revenu, mais pour Eva c'est plus que ça, il n'est pas seulement parti : il est mort. « C'est une figure de style […] Je justifiai donc cette image par le fait une j'étais incapable d'en trouver d'autre qui reflète mieux le choc que m'avait fait sa disparition ». (p. 20) Et selon elle, cette disparition a forcément quelque chose à voir avec la ville de Blanès, quelque chose a du se passer là bas qui a poussé Samuel à partir.

Eva est donc seule, et elle l'est d'autant plus que son entourage ne la comprend pas et ne la prend pas au sérieux. Sur un coup de tête, elle décide alors de retourner à Blanès pour revivre cette journée, espérant comprendre ce qui a bien pu se passer.
En repassant par les endroits où elle est déjà venue avec Samuel, ce n'est pourtant pas « le petit détail » qu'elle cherche ; au contraire, on a plutôt l'impression que c'est une atmosphère et un état d'esprit en général qu'elle essaie de saisir.
Pour mener son enquête, elle se lancera ainsi sur les traces de Roberto Bolaño, un auteur qui fascine les foules et qui attire les pèlerins à Blanès ; elle écumera également les restaurants, les kébabs, les campings et les hôtels de la ville. Eva erre dans cette station balnéaire, et malgré les nombreux touristes qui la peuplent pendant cette saison touristique, l'héroïne nous donne plutôt l'impression d'évoluer dans un espace vide et vaste.

A travers la recherche d'un autre, on comprend que c'est dans une quête d'elle-même qu'Eva s'est lancée. Avec la perte de celui qu'elle aimait, c'est comme si elle prenait conscience de sa propre identité et qu'elle devait elle-même se réinventer. On sent bien d'ailleurs qu'Eva est dans une sorte d'entre deux : elle agit sans prendre de décision, comme si la force des choses la forçait à bouger alors qu'elle-même est dépourvue d'énergie. Elle apparaît également comme quelqu'un d'assez indécise : elle souffre de l'absence de Samuel sans s'en inquiéter vraiment, elle évolue dans la ville sans vraie raison, elle a des comportements qu'elle ne peut pas expliquer…
De même, on sait ce qu'elle fait, ce qu'elle pense des gens et des événements qui l'entourent, mais on ne sait pas vraiment ce qu'elle ressent et quels sentiments elle éprouve. Eva a beau être le personnage principal du roman, c'est comme si elle était extérieure au roman et qu'elle était aux côtés du lecteur. Comme nous, elle est spectatrice de sa propre vie.

L'atmosphère du roman est de ce fait assez nonchalante, mais elle n'est cependant pas fataliste du tout. Au terme de son errance dans Blanès, on sent finalement qu'Eva parvient à se reconstruire. Même s'il ne se passe rien et qu'elle n'enquête pas vraiment, j'ai apprécié le fait qu'elle ne se laisse pas aller à des émotions extrêmes et dévastatrices et qu'elle ne se morfonde pas sur elle-même. Hedwige Jeanmart nous montre ainsi que la vie continue, sans qu'on ait besoin de le décider, et sans que l'on sache vraiment comment.

Une chose m'a toutefois peut-être un peu chagrinée : j'ai trouvé que l'histoire manquait parfois de relief et d'émotion. Et pourtant, j'en suis la première surprise, je ressors de cette lecture un peu troublée et plutôt convaincue. J'ai le sentiment d'avoir lu un livre vraiment intéressant et qui a vraiment quelque chose à dire. C'est un roman dont je me souviendrai longtemps –non pas parce qu'il est rocambolesque ou parce que les péripéties s'enchaînent à la vitesse de l'éclair– mais parce qu'il me laisse justement une impression trouble. D'ailleurs, je crois que si je devais définir ce roman en un mot, ce serait le mot « impression » : j'ai souvent eu « l'impression que… » pendant ma lecture, sans pouvoir affirmer quoi que ce soit avec certitude, et c'est cette indécision qui fait tout le charme du roman. On cherche tellement souvent à comprendre pourquoi et comment dans nos vies actuelles que j'ai été assez sensible à la part d'inconnu et de mystère qu'Hedwige Jeanmart s'efforce de préserver dans cette histoire ; cette sorte d' « absence d'obligation du résultat » et ce renoncement à tout analyser m'ont beaucoup touchée. On ne peut pas tout comprendre, et surtout : on ne peut pas toujours comprendre ceux qui nous entourent. C'est quelque chose qui me touche beaucoup dans la vie de tous les jours, et j'ai trouvé qu'Hedwige Jeanmart portait un regard très juste sur cela.

Il s'agit donc d'un beau roman que je vous conseille si vous avez envie de vous laisser surprendre, si vous êtes lassés des livres aux trop-plein de rebondissements et si vous n'attendez pas d'un livre qu'il vous fasse vivre des montagnes russes émotionnelles : Hedwige Jeanmart touche le lecteur avec simplicité et humilité.
En ce qui me concerne, Blanès fait incontestablement partie de ces romans qui vont me rester en tête pendant longtemps. Hedwige Jeanmart est une auteure que je vais essayer de suivre, car ce livre m'a donné très envie d'en savoir plus sur son univers !
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Blanès. le titre était évocateur. Des souvenirs de vacances remontent en surface, le soleil, la mer... Waw, allez, je le lis.

Bof, bof,bof, j'abandonne ! Je n'adhère pas, l'écriture ne me plaît pas. Peut-être une autre fois...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
...et j'ai fondu en larmes encore une fois. Je n'aimais pas particulièrement ça, pleurer, mais je n'y pouvais rien. Personne n'aime les filles qui pleurent, les hommes qui pleurent non plus d'ailleurs, ni les oiseaux qui tombent par terre ou les poissons qui remontent à la surface de l'au bouche ouverte.
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Je m'installais à Blanès où tout m'était désagréable et je m'y complaisais. C'était comme si j'acceptais de souffrir d'une maladie et que cette maladie devenait tout pour moi, que je ne pouvais plus m'en passer. Mon état empirait de jour en jour et rien dans doute ne viendrait freiner ma détérioration.
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Rien de ce qui est mangé dans un livre n'est innocent, me dit-il. Je voulais bien le croire, je ressentais toujours de l'angoisse, une sorte de vide existentiel dans un livre où personne ne mangeait jamais rien, de même qu'avec les films sans table et sans dîner.
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Disons qu'il était comme mort et j'étais comme veuve et je voulais comprendre pourquoi c'était arrivé. Ne pas retrouver le corps est la pire des choses, ne pas comprendre ce qui s'est passé est insupportable, on ne vit plus.
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Personne n'aime les filles qui pleurent, les hommes qui pleurent non plus, d'ailleurs, ni les oiseaux qui tombent par terre ou les poissons qui remontent à la surface de l'eau la bouche ouverte. (p.35)
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«Le prix Rossel, c’est un encouragement énorme, un tremplin»
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