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Alain van Crugten (Traducteur)
EAN : 9782729119249
393 pages
Editions de La Différence (06/01/2011)
3.86/5   52 notes
Résumé :
Frappée par une attaque cérébrale sur ses vieux jours, la mère de l’auteur ne peut plus désormais s’exprimer qu’en un baragouin furieux et inintelligible, traduisant sa colère et son désespoir d’être incomprise. Personnage haut en couleur, elle fut actrice dans une compagnie de théâtre d’amateurs et maniait la langue en virtuose aussi bien dans la vie que sur la scène.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Allons-y donc. Prenons congé. Faisons une croix bien grosse et bien épaisse là-dessus, même si nous la traçons avec tendresse. Une croix sur elle, sur lui. Leur quartier, leur époque, leur existence. Les grands tableaux d'un coin de petite ville et d'une famille nombreuse, dans une maison d'angle sans jardin, un magasin dont la porte ne cessait de sonner (...) Je passe au hachoir toute la zoologie humaine de ma jeunesse. C'est à ce prix seulement qu'elle, la Josée, deviendra ce qu'elle a toujours voulu être. Plus grande qu'elle-même. (...)
Ca suffit, maintenant. Hache et tranche, dénude chaque petit os, commence. N'importe où. Mais commence ».


Et quand il commence, il s'emballe, Tom Lanoye.
« C'est ainsi, c'est comme ça qu'on raconte et qu'on se rappelle les choses dans ma famille et dans ma région, ainsi est notre parole, ainsi est notre chair : abondante ».
C'est avec une langue somptueuse, pleine de verve, d'emballements, de détours et de retours que Tom Lanoye nous raconte son enfance, sa famille, ses voisins, la boucherie de son père, et surtout, sa mère. Sa Mère, l'autoritaire, la maitresse-femme, la rebelle, l'éclatante, l'opulente. Une femme qui manie le verbe avec aisance, qui aide à la boucherie, certes, mais qui fait du théâtre en amateur, qui adore se montrer, s'exposer. Rien ne se fait simplement, avec elle. Rien, même pas son attaque cérébrale qui la laisse démunie et, ironie du sort, sans langage. Une espèce de charabia informe remplace pour toujours ses discours toujours construits avec emphase, et puis le charabia lui-même cédera la place au silence et à la désagrégation de tout ce qui avait construit cette femme hors du commun.


Aujourd'hui, je referme ce gros livre et j'ai un peu le cafard. Je me plaisais bien, moi, là-bas, à Saint-Nicolas, au nord de la Belgique. Et puis Tom Lanoye a l'air d'un bon gars, vraiment. Bon fils, attentionné. Bon écrivain, excellent écrivain, je peux vous l'affirmer ! Son écriture baroque, son vocabulaire exaltant, ses phrases à l'emporte-pièce, ses digressions, ses mélanges, sa volubilité, sa franchise, tout ceci me fait dire que c'est un écrivain de premier ordre. Encore un écrivain belge que j'ai le devoir, le privilège, l'immense plaisir de vous faire connaitre.
J'avais lu et adoré « Troisièmes noces », j'ai lu et adoré « La langue de ma mère ».
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J'ai beaucoup hésité avant de lire ce livre. Parce que l'auteur y parle de sa mère qui, après une attaque cérébrale, ne s'exprime plus que dans un baragouin incompréhensible et qui, au fil du temps et d'autres attaques en série, est lâchée par son cerveau et par son corps, et tout ce que cela suppose d'humiliation. Parce que ma propre mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis plusieurs années et qu'elle ne s'exprime plus désormais que dans un baragouin dans lequel on parvient de temps en temps à reconnaître un mot ou un bout de phrase, et que son cerveau l'a lâchée sans espoir de retour, avec ce que cela implique en perte d'autonomie et donc de dignité (mais « heureusement », elle ne s'en rend plus compte), et sans compter, pour l'entourage, le déni d'abord, la révolte ensuite, puis la tristesse, mais pas l'acceptation. Bref, je me demandais si ce bouquin allait remuer le couteau dans la plaie. Pourtant je l'ai ouvert, lu, et je ne le regrette pas.

Tom Lanoye y raconte à la fois l'histoire de sa mère et l'histoire du livre lui-même et des difficultés qu'il a eues pour seulement arriver à en commencer l'écriture.

Josée, sa mère, est bouchère et comédienne de théâtre amateur à Saint-Nicolas (Sint-Niklaas), petite ville de la province d'Anvers. Commerçante et actrice, elle est une femme et une mère théâtrale, psycho-rigide, écrasante, qui n'hésite pas à jouer du chantage affectif sur ses enfants, feignant angoisse et désespoir dès que l'un d'eux dépasse de cinq minutes la permission de minuit. Autoritaire, fière, à la fois généreuse et « près de ses sous », obsédée par le qu'en-dira-t-on, elle-même n'a pas sa langue en poche et possède un art consommé de la répartie. Un sacré personnage, jusqu'au jour où elle est victime d'un AVC, perd ce qui la caractérisait, l'art de la parole, et décline peu à peu, malgré quelques périodes de rémission.

L'histoire du livre, c'est celle de la pression ressentie par l'auteur, de la part de sa mère d'abord : « tout de même, à quoi ça me sert d'avoir un fils écrivain célèbre si je ne suis même pas le personnage d'un de ses livres? Quelle ingratitude, de quoi j'aurais l'air ? » Déception pour elle puisqu'il n'écrira pas de son vivant. Pression de son père, après la mort de Josée, qui aurait tellement aimé voir son adorée ressusciter dans les pages d'un « beau gros livre ». Déception bis, Tom Lanoye ne commencera à écrire qu'après le décès de son père, deux ans après. Parce que « La vie de ma mère ne pouvait se décrire sans la sienne et inversement. C'est ainsi que ça se passe avec ces foutues amours éternelles, ces vies inséparables d'un temps révolu.[...] Avant que naisse le livre qu'il attendait si passionnément, il fallait qu'il la suive. Sa fin était l'un des chaînons de ce qu'il aurait lui-même aimé lire et partager, avec des baisers et des apéros en échange. « A ta santé, ma petite femme ! » ». Parce que « Ecrire, c'est détruire, faute de mieux. C'est seulement après cela et à cause de cela que ce que vous écrivez devient du passé. La littérature consiste à lâcher prise. Ecrire, c'est chasser de son souvenir ».

Je ne regrette pas cette lecture, malgré quelques scènes poignantes, qui réveillent de pénibles échos. Mais Tom Lanoye ne fait ni dans le pathos, ni dans l'angélisme, il raconte la vie comme elle est, avec ses montagnes russes, et les gens comme ils sont, qualités et défauts, doutes et certitudes inclus, il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ? Et puis (ça ne parlera sans doute qu'aux Belges), mention spéciale à ce parler de chez nous (et au traducteur qui l'a si bien rendu en français): en lisant j'entendais dans ma tête ma grand-mère et ma marraine et leur patois flamand, bien loin du beau néerlandais du dictionnaire. Réaliste, truculent, pudique, tendre, nostalgique, plein de belgitude et écrit avec une grande justesse de ton, ce livre est un hommage très touchant de l'auteur à ses parents. Et pour moi, une belle découverte.
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Tom Lanoye avait plus ou moins promis à sa mère d'écrire un livre sur elle , c'était son désir à elle , elle trouvait que quand on est un écrivain de talent , on doit écrire sur ses parents , c'est à la fois , un hommage et un dû , n'est ce pas tout de même un peu grâce à elle qu'il est ' arrivé ' .
Ce livre l'auteur finira par l'écrire mais après la mort de sa mère , après la mort de son père même qui lui survivra deux années après la mort de sa femme . Entre le fils et le père , il y a également un petit jeu , le père espère pouvoir lire enfin ce livre tant attendu , hommage à sa femme qu'il ne cessera d'aimer toute sa vie , maintenant qu'elle est morte , il espère que le livre sera écrit avant sa mort .
Mais le livre ne sera pas écrit à ce moment , comme l'auteur nous le confie , écrire c'est aussi détruire , mettre à nu , ce n'est pas son genre d'embellir les souvenirs et c'est pour cette raison que le livre ne pourra être écrit qu'après la mort du père .
Puis commence le récit en lui - même où l'auteur nous promet de tout dire , travail tellement difficile qu'il le remet sans cesse , lorsqu'en enfin le livre se
met doucement en place , l'auteur comme il le dit lui - même tourne autour du pot , du pot belge rajoute - t - il , en nous expliquant que c'est tout à fait belge de faire des digressions, en lisant ça , j'ai pensé que j'étais une bonne représentante de notre belgitude .
Le titre la langue de ma mère fait référence à la langue maternelle , celle qui nous marque et évidement puisque c'est le vif du sujet , à la langue perdue , la mère de l'auteur étant atteinte d'aphasie dans ces vieux jours , victime d'une première attaque cérébrale , annonciatrice de nombreuse crises jusqu'à celle ultime qui va entraîner ( enfin ) sa mort .
Que dire de ce roman ? Je dois dire qu'ayant lu Les boîtes en carton que j'avais adoré , j'ai été déroutée par moment par l'écriture , il y a des passages où je me suis dit ' oh comme je suis déçue , on m'en avait dit tant de bien....' , et puis quelques jours à peine après ma lecture , je sens que le roman est en moi et qu'il va y rester un bon moment , et ça c'est très bon signe , va veut dire que le roman m'a touchée profondément malgré ses défauts .
Et puis oui j'en attendais beaucoup , peut - être un peu trop , l'auteur c'est le moins qu'on puisse dire ne fait pas dans la facilité , il n'essaye pas de nous émouvoir à tout prix , à nous arracher des larmes , ceci étant dit , avec le recul , je me rends compte que c'est ce que j'aime , l'absence de mièvrerie , je m'en passe très bien de là mièvrerie .
A certains moments l'écriture paraît sèche , froide mais justement ça met le récit en valeur .
Cette mère , hyperactive , femme de boucher dans un petit village flamand , maman de cinq enfants , qui adore parler , a le sens de la repartie avec n'importe qui en face d'elle , va jouer les rôles principaux dans la troupe de theatre local , cette mère va subir la pire des punitions pendant sa vieillesse , perdre la parole , pire , parler un charabia incompréhensible , ce genre de punition qui tombe de façon aléatoire sur nous pauvre mortel , qui nous atteint dans ce à quoi on tient le plus au monde , dans ce cas , pour la mère , la parole .
L'auteur nous explique très justement que dans la vie , on ne peut pas toujours tenir nos promesses , dans ce cas précis , la promesse de ' faire quelque chose ' si la mère était atteinte d'une maladie qui lui ferait perdre sa dignité , oui dans ces cas nous sommes souvent lâches , mais peut - il en être autrement , n'y a - t - il pas encore l'espoir qui nous permet de ne pas tenir de promesse ?
Non seulement la mère devient aphasique mais lors du symptôme inaugural de l'atteinte cérébrale, elle va s'en prendre de façon violente à son mari , lui le seul homme de sa vie , lui l'amoureux transi de toute une vie , ce couple qui n'a jamais embrassé d'autres lèvres , et voilà que la maladie vient chambouler tout ça de façon dramatique .Et la mère doit être placée , nouveau choc pour ce couple uni .
Tableau de famille heureuse non exemptée de malheur , le couple ne perdra - t - il pas le fils qu'on appelle son plus difficile , fils trop pareil à sa mère pour s'entendre avec elle , qui décèdera d'un accident de voiture à l'âge de 32 ans.
Tableau réaliste de la mère , qui travaille sans relâche , qui aime le travail bien fait , les efforts pour se surpasser , qui est aussi comédienne à la ville que sur les planches de son théâtre , qui acceptera plus facilement que son fils ne l'imagine l'homosexualité de son fils , ah comme le dialogue est savoureux à ce moment du roman, quelle analyse pertinente sur l'acceptation de l'homosexualité et le contexte de la jeunesse des parents , on est toujours conditionné par notre enfance dit l'auteur .
Oui il y a bien des défauts dans ce livre mais il y a surtout une analyse pertinente de ce qui s'appelle la vie , cette vie sur laquelle nous n'avons pas toujours prise , qui nous blesse où ça fait mal .
Encore un dernier mot avant de terminer cette longue critique , comme dans Les boîtes en carton , l'auteur décrit avec minutie les personnes qu'il a côtoyé enfant , oh quel talent ces descriptions , ça m'a marqué , l'époque , les personnes , tout est retracé avec talent , moi j'avais oublié les pièces de vingt cinq centimes , voilà c'est le mot de la fin .


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La langue de ma mère est le récit personnel que commence Tom Lanoye, un écrivain et dramaturge flamand, quand sa mère, après une première attaque cérébrale, est atteinte d'aphasie, c'est à dire de privation de la parole.
Incapable de s'exprimer correctement, utilisant les mots dans le désordre et sans en utiliser le sens correct, c'est une lente descente dans l'absurde et l'isolement. C'est l'occasion pour l'auteur d'évoquer sa propre vie auprès de cette mère, une femme forte et haute en couleurs.

La langue de ma mère est un récit truculent d'un fils à sa mère, que j'ai commencé avec curiosité et enthousiasme. J'avais le sentiment de lire la promesse de l'aube, version flamande, une mère omniprésente qui se voit grande actrice dont le destin est brisé par la cruauté de la vie. Mais là s'arrête la comparaison, autant Romain Gary transcende les travers de sa mère pour en faire un récit universel, autant Tom Lanoye les évoque mais ils demeurent anecdotiques, à tel point que j'ai mis de côté cette lecture à plusieurs reprises, afin de reprendre en quelque sorte mon souffle, tant j'étais lasse de lire ses aventures débridées.
Une lecture en demi-teinte.
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Voilà le genre de bouquin qui m'a fait m'interroger sur mes motivations à accumuler les heures de lecture …

Bon, ce roman, c'est avant tout un catalogue de belgitudes assez exhaustif. Même les plus aguerris et les plus chauvins de mes compatriotes (un Belge chauvin, ce n'est pas un oxymore, ça ?) en éprouverait de la nausée, à en être dégouté des galettes de Strooper, des tasses de chicorée Pacha et du genièvre au citron de Wortegem. Trop is te veel.

Tom nous narre la vie de sa petite maman chérie, après moultes hésitations sur ce droit ou ce devoir, lui-même ne sait pas trop, qui semble lui incomber, à lui l'artiste de la famille. Ça grouille de détails inutiles, de descriptions étoffées et de réflexions nombrilistes dont je me serai bien passé.

C'est aussi plat que notre pays commun, à Tom et à moi. le seul mérite de ce bouquin, outre le fait bien sûr de m'interpeller sur ma soif irrépressible de lire, ce sera d'être resté honnête (ou en tout cas d'avoir tenté de le rester) avec les faits. Tom Lanoye raconte les choses comme elles sont sans les enjoliver. Il ne fait pas de sa mère une héroïne, mais le portrait d'une femme ordinaire, avec ses charmes et ses travers, qui a mené une vie somme toute très ordinaire. Une vie qui aurait pu être la mienne, voire qui lui ressemble peut-être un peu. Beaucoup même …
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Avec la sonde dans l'estomac, elle aurait pu encore tenir des semaines, sinon des mois. C'est ce qu'on nous assurait. Je n'ai rien à faire de ces sortes d'assurances. On peut dire ce qu'on veut du Moyen-Age, avec sa Mort Noire et son hygiène défaillante, ses furies et ses bûchers, avec l'espérance de vie en rapport, mais quand il était temps de partir, on pouvait partir. La mort était une vieille connaissance, pas une raison de tomber dans l'hystérie. Le peu de science ne s'était pas encore transformé en un mal grotesque capable de maintenir en l'état tous les maux et de les augmenter au lieu de les combattre. Et en arrière-pensée n'existait pas encore cette méfiance lancinante: quand donc notre formidable sécurité sociale, consolatrice des faibles, s'est-elle convertie en un jackpot pour l'industrie pharmaceutique et ses filiales? Les patients qu'on prolonge rapportent plus qu'une vache laitière. Chaque jour supplémentaire est un jour de bénéfices. Cela rend les recommandations de résignation et de patience plus rentables que la vente de souffrance courte.
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[Lorsque l’auteur décide de refuser qu’on s’acharne à nourrir par sonde sa mère agonisante:]
Je ne lui ai jamais témoigné plus d’attachement et de respect qu’au moment où nous lui avons enfin permis de partir. Un homme n’a de véritable dette qu’envers une personne au monde. Je crois l’avoir apurée là. Peut-être l’amour ne peut-il accomplir véritablement qu’une seule chose. Tuer par amour.
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Mon frère n’était pas le seul à aimer contempler la fin de journée de travail dans le quartier. Beaucoup de ménagères plaçaient à côté de leur porte ouverte une chaise sur le trottoir, le dossier appuyé contre le mur, et regardaient la rue les bras croisés ou en tricotant paisiblement, certaines sirotant aussi un verre de trappiste, toutes bavardant sans discontinuer, s’interpellant d’un côté à l’autre, la main en porte-voix quand passait un bus ou un camion. Chez nous les commérages n’étaient pas chuchotés.
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De son vivant, on pouvait sans exagérer dire de Liza que c'était un être déplaisant et grincheux. Elle était grasse comme une motte de beurre et elle était solitaire, même si elle ne vivait pas seule. Sa solitude était dans sa tête.
Son corps était tout aussi avenant. Il semblait vouloir combler tous les vides, ceux de son esprit et ceux de son entourage. Quand Liza prenait place sur une chaise, son séant informe débordait et pendait tout autour du siège. Le corps humain en tant qu'illustration de l'horreur du vide. Son visage aussi souffrait des lois de la pesanteur et de la propension à combler le vide. Les lèvres, les coins de la bouche, les joues, les sourcils, les paupières, les cernes sous les yeux, les lobes des oreilles, les mentons, tout en Liza était démesuré et tout pendouillait avec conviction. Sa poitrine ne faisait pas exception, naturellement.
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Tant chez les connaisseurs que chez les non - initiés persiste opiniâtrement le malentendu selon lequel écrire signifierait ´ conserver ´ . Fixer ce qui a existé , tel que ça a existé . Il est évident que c'est exactement le contraire . Écrire , c'est détruire , faute de mieux . C'est seulement après cela et à cause de cela que ce que vous écrivez devient du passé . La litterature consiste à lâcher prise . Écrire , c'est chasser son souvenir .
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