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EAN : 9782246857457
224 pages
Grasset (10/04/2019)
3.98/5   60 notes
Résumé :
C’est un bâtiment austère, à l’arrière du Jardin des Plantes de Paris, qui recèle secrets et merveilles : huit millions de plantes séchées, trois cent cinquante ans de cueillette et pressage, fruits d’une course folle nourrie par l’appétit des explorateurs et conquérants lancés à corps perdus, dans le défrichage d’une nature vaste, alors riche et méconnue. Bienvenue dans le plus grand herbier du monde – où tout bruisse, vit, témoigne...
Où l’on apprendra que ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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La remarquable critique de Fanfanouche m'a incité à acquérir l'ouvrage de Charlotte Fauve et Marc Jeanson, directeur de l'Herbier national du Jardin des plantes. Fruit méconnu de trois siècles et demi d'explorations, l'Herbier national recense près de 8 millions de spécimens, témoins muets d'événements aussi fondateurs pour l'histoire que l'arrivée des jésuites en Chine ou la ruée vers le far-west américain. Il fut sauvé par la fondation Rockfeller au lendemain de la Grande Guerre et entre aujourd'hui dans l'ère digitale.

Marc Jeanson nous emmène à la suite de Buffon, de Joseph de Tournefort (1656/1708), des Pères Pierre d'Incarville ((1706/1757) et Pierre Poivre (1719/1786), Carl Linné (1707/1778), Philibert Commerson (1727/1771), Michel Adanson (1727/1806), André Michaux (1746/1802), Auguste de Saint Hillaire (1779/1853), et Gérard-Guy Aymonin (1934/2014) sur les itinéraires des explorateurs, dont beaucoup sont morts pour la science (émouvantes nécrologies en pages 204/208), qui nous ont légué des cartographies spatiales et temporelles sur lesquelles les botanistes peuvent espérer reconstruire les espèces et les paysages disparus.

Ces courts chapitres nous présentent aussi Léon Mercurin, inspecteur des PTT inventeur d'un procédé de préservation des couleurs des fleurs séchés … qu'il emporta dans sa tombe.

Passionnés par la science et la nature, nos deux auteurs font revivre l'épopée qui met aujourd'hui à notre disposition cette irremplaçable base de données, veilleuse de biodiversité, sorte de conservatoire de l'avenir.

L'écriture élégante employée par les deux écrivains rend la lecture de cet ouvrage simple et accessible au lecteur même si, comme moi, il ne connait rien à la botanique. le palmier ne cache pas la nature et dévoile des pistes d'avenir pour notre environnement.

En conclusion, cet ouvrage fait partie de ceux qui font grandir le lecteur, et a sa place naturelle dans toute bonne bibliothèque. A mon avis un des plus beaux livres de cette année 2019 … à lire sans modération.
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"Je suis "inventeur" de plantes, du moins c'est ainsi qu'on aurait qualifié
mon métier au XVIIIe siècle. Il y a une pointe d'orgueil dans cette expression qui me déplaît, puisque nous autres botanistes ne concevons rien, ni machine extraordinaire, ni procédé nouveau, nous nous contentons de reconnaître l'originalité dans l'inépuisable catalogue d'êtres vivants que la nature fait défiler devant nos yeux. Cependant, j'aime que ce terme fasse appel à la force de l'imaginaire" (p. 10)

Un récit que je n'aurai sans doute pas choisi, en priorité... mais cette
acquisition s'est faite dans des circonstances croisées, plus attractives:
ayant rendez-vous entre Jussieu et le Jardin des Plantes (où j'ai été
travailler des années durant à la Bibliothèque Buffon, à proximité de
ce dernier...et du Museum !)
Après ce RDV, je n'ai pas pu m'empêcher de rentrer dans une librairie,
rue Linné... et suis tombée sur cet ouvrage du Responsable actuel de l'Herbier, au Museum d'Histoire Naturelle, depuis 2013. Ce récit m'a intriguée, et voilà... un choix inhabituel dont je suis étonnée et joyeuse !.

"(...) il y a l'Herbier, cet -Herbarium parisiensis- qui loge dans un bâtiment austère, à l'arrière du Jardin des Plantes. Les Parisiens ignorent son nom et son existence, et ne se doutent pas que la majeure partie de ce qui pousse sur la surface de la planète y est documenté, vaste amas de connaissances, huit millions d'échantillons sur lesquels mes collègues et moi-même veillons précieusement. "(p. 14)

Ce récit est très vivant... Marc Jeanson nous raconte en alternance la naissance de sa vocation de "Botaniste", son entrée à l'Herbier du Museum...les savants qui l'ont précédé et ont constitué ces collections
naturelles gigantesques dont Michel Adanson, personnalité exceptionnelle,
qui en plus de son rôle de "Botaniste"...en longue expédition africaine
était d'un tempérament engagé,humaniste, fulminant contre les
méfaits choquants du colonialisme...!

Mais que de bagarres, rivalités,jalousies dans ce petit monde de savants...qui se battent pour avoir les faveurs et la reconnaissance des rois !! Lamarck, Buffon, Michel Adanson, Cuvier, Fusée d'Aublet, Pierre
Poivre, Commerson, Jussieu, Linné, et tant d'autres, etc.


"A secouer les feuilles de l'Herbier, il m'arrivait de réveiller les souvenirs endormis de ces grands hommes, qui me semblaient plus délicats à préserver et ordonner que les plantes auxquels ils étaient associés. Peut-être parce que les herbiers témoignent aussi du quotidien des personnalités de la science des végétaux ; leurs spécimens, datés du jour de la cueillette, n'en finissent pas de dessiner la vie d'un homme. Malgré nous, c'est à cela que nous étions tous accrochés, à cette familiarité de papier, à ces existences qui se racontaient au gré du passage des saisons et des fleurs rencontrées. Peut-être, d'ailleurs, est-ce pour cela que ce livre me fut si difficile à écrire, j'ignorais par quel bout le prendre. A l'ombre de chaque plante, je trouve un botaniste, et je ne sais par lequel commencer, l'humain ou le végétal." (p. 76)


Une lecture des plus instructives ,loin de mes domaines habituels....où notre auteur-botaniste allie avec bonheur et simplicité dans la forme, un esprit scientifique rigoureux, et une vraie poésie pour parler de sa passion pour le végétal, jamais loin de l'humain !. Très joyeuse de cette découverte complètement imprévue...

Je regarderai différemment le Jardin des Plantes, que j'affectionne toutefois depuis longtemps...ainsi que le Museum (dont je reçois d'ailleurs les actualités et les expositions...régulièrement. )J'aurai des pensées supplémentaires pour les chercheurs obstinés, pugnaces...dans les coulisses de ces prestigieux bâtiments !!.

Vraiment une lecture à ne pas manquer...qui apporte énormément tant en nouvelles connaissances, Historique le la Botanique, ses précurseurs, allant avec les expéditions lointaines, dont la Chine... qui a apporté au reste du monde ses richesses végétales...ses savants, ses missionnaires et les savants extérieurs qui s'y sont rendus (dont présentement notre auteur, allant étudié durant plus de quatre années certains palmiers , pour son doctorat); botanistes pionniers ayant oeuvré pour un "conservatoire" mondial des espèces végétales !! - Savants à qui on doit tant , dont le travail,le talent, les recherches, la patience et la passion ne peuvent que nous laisser "béats " d'admiration... en tous cas, c'est mon état d'esprit, après cette lecture incroyable !!!
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Au-delà d'un livre qui ferait l'éloge des merveilles évidentes qu'abrite l'Herbier de Paris et des scientifiques qui le peuplent et l'ont enrichi, Botaniste est un livre passionnant écrit par un passionné à destination de passionnés. Si les expéditions historiques des grands botanistes au fil des siècles vous inspirent, si les noms latins ne vous effraient pas, si vous avez envie de comprendre pourquoi l'utilité de l'herbier est si grande à notre époque, et comment ces tonnes de plantes, de graines et de feuilles ont pu être conservées et peuvent nous permettre de voir évoluer le paysage végétal pour mieux appréhender les dérèglements écologiques actuels, alors ce livre est fait pour vous.

Les chapitres se dévorent, on voyage aux côtés d'Adanson, Commerson, Linné ou Poivre aux confins du monde - au gré des océans et des grandes forêts tropicales du monde. On parcourt les mers avant d'atteindre des rivages inconnus d'où repartiront, pour la science, mais parfois aussi pour le commerce, de nouvelles espèces encore inconnues en Europe. Marc Jeanson raconte les aléas des expéditions au fil des siècles, les obstacles, les guerres politiques, les comptoirs étrangers, l'excitation des découvertes exotiques, les premiers regards posés sur des paysages inconnus. Parfois aussi, la disparition de grands hommes dans l'indifférence générale en dépit de leurs exploits et de leurs dangereux périples. Et il raconte tout cela avec une poésie irrésistible. On a l'impression de connaître tous ces botanistes qu'il évoque avec tendresse.

Mais en parallèle de cette histoire de la botanique, se mêlent des souvenirs d'enfance, ses propres voyages initiatiques à la recherche de palmiers gigantesques, la naissance de sa vocation et ses rencontres déterminantes au détour d'une allée du musée.

L'auteur passe d'une époque à une autre selon un cheminement assez logique, partant de la création de l'Herbier et de ses différents modes de fonctionnement aux multiples avancées technologiques qui ont mené à d'autres formes de classement des espèces censées faciliter l'étude et les recherches. Il nous fait ainsi sauter plusieurs siècles au détour d'une page, comparant d'une époque à une autre les voyages, les distances, les méthodes d'identification, les paysages en constante évolution... Il évoque l'aspect merveilleux des vieux herbiers sans âge, fragiles et parfumés, conservés depuis des siècles, avec lesquels il a eu la chance de faire ses premiers pas. Puis repasse au présent, aux méthodes actuelles, à l'avènement de l'ADN qui a bousculé les systèmes de classification et modifié la perception de son métier.

Et toujours, en filigrane, ce rapport extraordinaire au végétal qu'on ne peut concevoir que lorsqu'on y a cédé. J'adore lire les descriptions de son appartement noyé sous des plantations par centaines...

Rarement un livre m'aura happée à ce point, jusqu'à l'emporter avec moi un peu partout. C'est une de mes plus jolies découvertes de cette année qui m'a fait renouer avec toutes ces lectures botaniques de mon adolescence.

Je partage un extrait particulièrement parlant qui montre jusqu'à quel degré de compréhension peut mener la passion du végétal :

"Patrick (Patrick Blanc) a inventé les murs végétaux, mais avant cela, il a pensé l'ethologie végétale. Chez lui, aux portes de Paris, sa maison disparaît sous une avalanche de flore. À vivre ainsi au milieu des feuilles, il a fini par les appréhender dans ce qu'elles ont de plus intime, de plus civilisé, de plus personnel. Car cette lumière diffractée qui me fascinait tant étant gosse, qui me faisait asseoir sous les feuilles comme face à un poste de télévision, est au coeur de l'énergie végétale : sans le savoir, je regardais pendant des heures les stomates s'ouvrir et se fermer. Ces mouvements lents qui nous échappent, Patrick les avait décryptés, il les prenait en compte à l'échelle de l'organe, de la tige, de la racine. Il pouvait prédire qu'en trente jours, le philodendron tendrait deux nouvelles feuilles, et comment les plus âgées s'écarteraient afin de permettre à leurs jeunes voisines d'accéder à la lumière."
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Le nom du monde est forêt.
La constitution d'un herbier, soit, plus prosaïquement, un livre empli de fleurs séchées, trouve peut-être son essence dans la compilation et la connaissance des plantes médicinales, panacée espérée des maux humains. Celui du Muséum national d'histoire naturelle de Paris est le plus grand du monde avec plus de huit millions de spécimens collectés. Constamment enrichi depuis plus de trois cents ans, il représente presque la moitié de la flore mondiale identifiée et constitue un outil irremplaçable pour les botanistes d'aujourd'hui. Marc Jeanson, ingénieur agronome, spécialiste des palmiers asiatiques est, depuis 2013, responsable des collections de l'herbier national. A ces titres, il raconte la naissance de sa vocation de botaniste et déroule le tapis vert en esquissant l'odyssée de ses illustres prédécesseurs ainsi que la vie au sein de l'Herbier, dénomination du bâtiment et des collections qu'il abrite. Epaulé dans son travail d'écriture et de documentation par l'ingénieure paysagiste Charlotte Fauve, il peut offrir de multiples historiettes enlevées qui dessinent par petites touches la grande fresque du vivant, sa complexité et sa fragilité. Quand l'observation scientifique se mâtine de finesse et de sensibilité, la pensée se délie subtilement : « Arriver au coeur d'une forêt ancienne, c'est comme retrouver le chemin que l'on avait perdu. Evidemment, il n'y a pas de sentier à proprement parler mais le ressenti physique est le même : la sensation d'espace revient, la température baisse, cela sent l'humus. Même le rapport au son change, les chants d'oiseaux et d'insectes montent, ils remplissent l'espace. La forêt « vierge » a quelque chose de moelleux, stable ». La description du monde est un art nimbé de nostalgie surtout quand les plantes ont déjà disparues avant même d'être nommées et décrites.
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Marc Jeanson est responsable de l'Herbier au Museum d'Histoire naturelle de Paris et Charlotte Fauve paysagiste et journaliste. Cet ouvrage écrit à quatre mains nous raconte l'histoire du plus grand herbier au monde. Nous entrons dans les querelles et les découvertes des botanistes. C'est remarquablement écrit mais un peu confus parfois. La poésie, l'onirisme enchantent certes mais nuisent à la clarté des propos. Cependant ma curiosité a bien été éveillée et je recommande cet ouvrage.
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critiques presse (2)
LeDevoir
12 août 2019
Dans ce récit écrit avec la collaboration de Charlotte Fauve, ce spécialiste des palmiers « venu aux plantes sur le tard » zigzague entre la naissance de sa propre passion botanique, ses voyages en Chine, en Polynésie, au Brésil ou en Afrique et des anecdotes concernant certains des plus importants naturalistes de l’époque moderne.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Liberation
25 avril 2019
Évoquant dans Botaniste son propre parcours, Marc Jeanson, actuel directeur de l’Herbier national du Jardin des plantes, retrace l’histoire de cette collection, la plus grande au monde, et revient sur les relations parfois tendues entre les naturalistes qui ont contribué à sa création.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
En attendant, j’imagine que la Seine en crue atteigne les tiroirs de nos Compactus et humidifie leur contenu. Alors l'Herbier se mettrait à germer. Au commencement serait la plantule, laquelle bourgeonnerait sagement dans l'intimité d'un rayonnage, préparant sa grande évasion vers le ciel et la lumière. L'une d'elles passerait sa tige dans l'entrebâillement d'un casier et bientôt, toutes tenteraient une sortie, dans l'ordre fixé par le bel ordonnancement des familles, les myrtes au côté des choux, les bruyères en compagnie des poivrons, tournesols et marguerites ensemble. Une fois dehors, il n'y aurait plus de classification qui tienne : le fragile édifice conceptuel si patiemment édifié par les botanistes s'effondrerait face à l'inexorable poussée des lianes. Les Schizophragma, ces hortensias grimpants aux larges fleurs crème, prendraient appui sur les tuyaux de la climatisation, hissant leurs floraisons jusque dans l'encadrement des fenêtres, leurs feuillages chatouillant les verrières. À l'abri d'une travée, un Moabi d'Afrique centrale commencerait son escalade patiente, musclant sa ramure, se préparant à soulever le toit pour qu’entrent le vent et les rayons du soleil : une fois la toiture repoussée, la végétation s'en donnerait à cœur joie, jaillissant au-dessus des toits de Paris. À soixante-dix mètres de haut, le Moabi concurrencerait Notre-Dame. Ce serait la genèse d'une forêt : la spontanéité du vivant ferait la ruine de l'Herbier, une flore mondialisée, unifiée, sauvage se ferait la malle dans les rues de Paris. Pour le moment, la Seine monte sans danger pour le Jardin des Plantes. Mais prêtez-y attention, l'air de rien, les plantes complotent au bas des trottoirs.
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À l'Herbier, je me suis souvent demandé ce qui avait donné à ces figures de marbre érigées au bas des escaliers la détermination de braver les conventions et de partir courir le vaste monde. Où Adanson avait-il trouvé la force pour envoyer valdinguer sa destinée de chanoine, laisser derrière lui le canonicat de Champeaux-en-Brie ? Les limites de son existence auraient dû, en toute logique, s'arrêter à celles de la collégiale : peut-être par défi, ou pour dépasser une fois pour toutes les fossés du bourg, avait-il demandé à quitter Paris et à être envoyé dans le comptoir le plus malsain, le plus dangereux qui soit — Saint-Louis, au Sénégal -, devenant le premier naturaliste à s'aventurer en Afrique de l’Ouest, au cœur de la Zone torride. Dans ses carnets, il orthographie botanique avec un k, botanike, comme un rappeur, comme un rebelle.

Tournefort aussi faisait le mur, lui qui petit n'aimait pas ie latin et séchait la classe pour courir les collines d'Aix, Jusqu'à ce qu'un jésuite le rattrape et le ramène en le tirant par l'oreille.

Les deux garçonnets ne se rencontreront jamais. Plus de vingt ans séparent la mort de Tournefort de la naissance d'Adanson, mais j'aime à penser que tous deux voyaient dans les ecclésiastiques, avec leur barrette à houppette sombre, des scarabées inquiets, captifs du trait noir qui sépare le tronc de ses des arbres : la liberté les dérange.
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J'ai peu voyagé étant môme : les vacances s'étiraient, avec une lenteur de voie romaine, dans le vert gras de l’été champenois. Je rêvassais sous les treilles de vigne, dans les bras des hêtres tortillards, dans la fraîcheur de leurs feuilles duveteuses. Je lézardais au bord de la rivière, sur le calcaire chaud des prairies sèches, allongé jusqu'au cou dans les herbes et le sautillement des insectes. Je guettais le bleu chicorée, le rose salicaire, le duvet des typhas.
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À l'instant du dégel, Monsieur Aymonin s'est endormi dans un lit d'hôpital. La petite chambre blanche à l'odeur d'antiseptique était pleine de bouquets, d'un arc en-ciel de roses. L'Herbier est resté son obsession jusqu'à la fin : faute de pouvoir sortir, Monsieur Aymonin avait cueilli les fleurs sur sa table de nuit. Les infirmières les ont retrouvées sous son matelas, soigneusement pressées dans du papier journal.
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À la rentrée, alors que je n'étais plus qu'un ventre tordu de douleur sur les bancs de l'infîrmerie, le médecin du collège me demanda d'un air perplexe si j’avais récemment voyagé dans un pays tropical. Sans le savoir, à onze ans, j'étais devenu un explorateur.
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Avis aux frénétiques de la bouture et aux défenseurs de la permaculture, aux patients collectionneurs d'herbiers comme aux promeneurs du dimanche, vous ne parlerez plus jamais aux plantes de la même façon ! 
Dans ce cinquième épisode, nous avons tenté d'interroger notre rapport au vivant, à travers l'exemple de la vie végétale. Pour ce faire, nous sommes remontés à la racine d'une discipline ancienne, la botanique, où siègent l'infatigable Aristote et son disciple Théophraste. Tous deux ont établi une première hiérarchie du vivant, séparant le monde animal du monde végétal, et proposant des distinctions entre les plantes selon des critères qui ont certes considérablement évolué au gré des époques et des découvertes scientifiques mais dont le postulat ou plutôt le regard porté sur le vivant est resté le même. En quoi l'exemple de la botanique, tout en noms latins, en étagères bien rangées et en observations millimétrées, nous renseigne-t-il sur notre manière de nous rapporter au vivant ? Pourquoi l'humain, ce drôle d'animal, a-t-il choisi de nommer et hiérarchiser les plantes d'abord, puis, à partir du siècle des Lumières, les avoir si étroitement classifiées ? Cette tentative n'apparaît-elle pas d'autant plus vaine et démesurée aujourd'hui que nous connaissons une extinction massive des espèces ? Et si les plantes, en échappant à nos projections anthropomorphiques, nous montraient le chemin vers une meilleure compréhension de l'altérité du vivant ?  Voici une brassée de questions à partir desquelles nos deux invités, Anne Merker, philosophe spécialiste d'Aristote et Marc Jeanson, botaniste et ancien directeur de l'Herbier du Muséum d'Histoire naturelle, s'attachent à sauver le vivant, pour ce qu'il est en lui-même, et non pas pour nous-même.
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