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3,43

sur 611 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Echangerais récits de guerre contre cours de peinture, pour en tirer une fresque de la France du XXème siècle. L'auteur n'a pas passé cette annonce, car c'est par hasard que le protagoniste va rencontrer un vieux militaire, qui a 'fait' les trois guerres (39-45), Indo, Algérie. Une peinture de deux facettes de la France, celle de la noblesse d'armes, et celle de la vie quotidienne aujourd'hui, qui se croisent et se décroisent. Il y a du Tolstoï dans ce roman magistral.
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Premier roman très réussi, au croisement Lartéguy et Jonquet, la réflexion et la poésie en plus.

Ce premier roman paru en septembre 2011 pourrait n'être que le mélange, opéré par un habile praticien (pourtant débutant), des "Centurions" (1960) et "Prétoriens" (1964) de Jean Lartéguy avec le "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" (2006) de Thierry Jonquet. Il l'est, indéniablement, mais il est aussi bien davantage.

Le narrateur, lui-même cadre de gauche humaniste en rupture de ban et de société, qui après la rencontre accidentelle avec Victorien Salagnon, décide de se consacrer à l'apprentissage de la peinture en sa compagnie, tout en recueillant son récit, apporte une touche essentielle : les mémoires du résistant de 17 ans devenu lieutenant et capitaine parachutiste en Indochine et en Algérie, si elles témoignent d'une énorme empathie avec le sujet, seront donc entremêlées des réflexions propres, des doutes, des indignations parfois naïves du narrateur.

"On pourrait discuter la pratique : nous connaissons bien la colonne blindée ; cela explique que personne ne la remarque. Les guerres menées là-bas nous les menions ainsi, et nous les avons perdues par la pratique de la colonne blindée. Par le blindage nous nous sentions protégés. Nous avons brutalisé tout le monde ; nous en avons tué beaucoup ; et nous avons perdu toutes les guerres. Toutes. Nous. Les policiers sont jeunes, très jeunes. On envoie des jeunes en colonnes blindées reprendre le contrôle de zones interdites. Ils font des dégâts et repartent. Comme là-bas. L'art de la guerre ne change pas."

La présence en arrière-plan de l'ami de Salagnon, Mariani et de ses "GAFFES (Groupes d'Autodéfense des Français Fiers d'Être de Souche", crée bien le pont entre l'échec d'hier (dans toute sa complexité sur le terrain militaire) et la méthode de résolution choisie pour aujourd'hui, à savoir poursuivre au fond "l'art français de la guerre" coloniale... appliqué à nos banlieues.

Quelques lourdeurs incidentes, quelques bavardages occasionnels n'affaiblissent que très peu un roman qui, au-delà de son propos "direct" captivant, est irrigué par une réflexion pas du tout anodine quoique plus discrète sur l'art et le mentir-vrai, du général-romancier De Gaulle qui invente une France au capitaine-peintre Salagnon qui recrée des êtres humains au sein des boucheries guerrières, livrant au passage d'étonnantes pages sur l'art chinois du pinceau et de l'encre.... et des titres de chapitres d'un baroque qui fait rêver ("L'arrivée juste à temps du convoi de zouaves portés").
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Un livre sur la guerre de 20 ans que la France a mené, est-ce que ça peut intéressé une fille ? une question qui m'a troté pdt tt ce mois de lecture .
Autrement, très bien, même si j'aurai fait plus court (:O)
Je m'explique très bien qu'il ait reçu le prix Goncourt, dès le 2ème chapitre, tellement la construction du livre est intéressante (même si je n'ai pas lu les autres prétendants au titre)
Très bien écrit donc, et aborde, entre autre, la question de ce que sont devenus ces guerriers français vaincus par les 2 dernières guerres coloniales
>Tiens, je vais l'offrir à SEB pour son anniv (1er avril)
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Bien qu'il me fut impossible de dépasser la 100ème page de ce livre, j'y ai lu beaucoup de belles choses, mais je pense qu'un tri aurait dû être fait de la part de l'auteur.

Je pense que j'essaierai de le finir dans quelques temps, car j'ai vraiment beaucoup aimé ce que j'ai entrevu dans les idées et le style de l'auteur.
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Ce livre très dense de 630 pages a retenu toute mon attention.

Comme je l'ai emprunté à la bibliothèque j'ai dû me dépêcher un peu et je le regrette car c'est un livre qu'on ne peut pas avaler d'une traite.
Il s'est passé un phénomène bizarre avec ce roman si je m'obligeais à le lire vite il me lassait mais dès que je le reprenais je le trouvais passionnant.

Deux destins d'homme se croisent , l'un jeune qui vit une grave dépression et un vieil homme peintre et ancien parachutiste ayant fait trois guerres : la libération , l'Indochine et l'Algérie .
Les récits et les réflexions sur les guerres sont passionnants et bouleversants.

Le monde contemporain en particulier la banlieue lyonnaise est aussi pour l'auteur en état de guerre je trouve cela plus discutable mais je ne vis pas en banlieue. J'ai trouvé sa peinture du monde d'aujourd'hui beaucoup moins bien réussi que les passages sur les conflits du passé.


Les personnalités des anciens parachutistes sont minutieusement disséquée, on a l'impression de mieux comprendre ce qui amène les hommes à savoir se battre.

Les guerres coloniales sont une pure horreur et la défaite semblait inscrite dans la nature même du conflit. Mais c'est plus facile d ele dire aujurd'hui qu'à l'époque.

Jamais un livre n'aura aussi bien fait ressortir l'horreur de la guerre et je me demande ce que pense les militaires français de ce livre.


Pour le style j'ai été un peu déçue , les répétitions sont insupportables et les relâchements vers la langue orale sans aucune justification un peu étrange.

Je pense que ce roman aurait supporté quelques coupures qui aurait allégé la lecture.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Ce livre très dense de 630 pages a retenu toute mon attention.

Comme je l'ai emprunté à la bibliothèque j'ai dû me dépêcher un peu et je le regrette car c'est un livre qu'on ne peut pas avaler d'une traite.
Il s'est passé un phénomène bizarre avec ce roman si je m'obligeais à le lire vite il me lassait mais dès que je le reprenais je le trouvais passionnant.

Deux destins d'homme se croisent , l'un jeune qui vit une grave dépression et un vieil homme peintre et ancien parachutiste ayant fait trois guerres : la libération , l'Indochine et l'Algérie .
Les récits et les réflexions sur les guerres sont passionnants et bouleversants.

Le monde contemporain en particulier la banlieue lyonnaise est aussi pour l'auteur en état de guerre je trouve cela plus discutable mais je ne vis pas en banlieue. J'ai trouvé sa peinture du monde d'aujourd'hui beaucoup moins bien réussi que les passages sur les conflits du passé.


Les personnalités des anciens parachutistes sont minutieusement disséquée, on a l'impression de mieux comprendre ce qui amène les hommes à savoir se battre.

Les guerres coloniales sont une pure horreur et la défaite semblait inscrite dans la nature même du conflit. Mais c'est plus facile d ele dire aujurd'hui qu'à l'époque.

Jamais un livre n'aura aussi bien fait ressortir l'horreur de la guerre et je me demande ce que pense les militaires français de ce livre.


Pour le style j'ai été un peu déçue , les répétitions sont insupportables et les relâchements vers la langue orale sans aucune justification un peu étrange.

Je pense que ce roman aurait supporté quelques coupures qui aurait allégé la lecture.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Excellent premier roman dans lequel le narrateur raconte les guerres coloniales en Indochine et Algérie du vieux peintre Victor Salaignon et en échange ce dernier va lui apprendre le dessein.
C 'est parfois assez dur de lire combien les Français ont été de " sales militaires" pratiquant la torture , les interrogatoires musclés notamment en Algérie.
Cette attitude se prolonge encore aujourd' hui sous une autre forme entre police et population immigrée des banlieues.
Très bon style , belles descriptions et aussi des envolées sentimentales entre le narrateur et sa femme et le vieux militaire et sa belle infirmière Eurydice.
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Aurais-je lu ce livre s'il n'avait été le Goncourt de cette année. Sans doute pas et j'aurais eu tord car malgré la difficulté le roman livre quelques éclairages intelligents sur l'incapacité française à vivre ensemble, et l'hypothèse de la guerre de 20 ans me semble être de ceux là. Cependant, les traits de Jenni (facile !) sont enfouis dans une histoire qui nous embrouille, des tas de choses y sont racontées qui n'ont pas toujours de lien évident. le romancier un jeune lyonnais un peu paumé va rencontrer Victor Salagnon dans un café, de leur amitié naîtra une sorte de contrat, Victor va lui apprendre à peindre à l'encre et lui en échange devra écrire l'histoire de sa vie. Celle d'un jeune résistant pendant la guerre de 40, d'un militaire pendant les guerres coloniales mais aussi d'un dessinateur de talent qui va conserver son esprit critique malgré ou grâce à son fusil sur l'épaule.
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Je suis à mi-parcours et j'apprécie le style, riche, les nuances et les points de vue qui évitent le simplisme. Je comprends les critiques qui reprochent au livre son manque d'unicité, mais je constate que lorsque on apprécie sa lecture, comme c'est mon cas, on la percoit ou on l'invente, mais elle ne manque pas.
J'aime bien me trouver confronté à l'intelligence à la subtilité, au risque de ne pas comprendre d'ailleurs. L'auteur n'en manque pas.
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Une très belle écriture qui se prête très bien à la lecture à haute voix.

Ce roman mêle culture, réflexions (dérangeantes pour certains thèmes comme la colonisation, l'intégration, l'extrême droite) et humour .

Loin du roman de pur divertissement, "L'art fançais de la guerre" est tout de même un roman d'aventure avec des personnages attachants dont les péripéties viennent animer et illustrer les réflexions du narrateur.

Pas accessible à tous mais un livre vraiment marquant. Je lirai le prochain Alexis Jenni.
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