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EAN : 9782221086278
334 pages
Robert Laffont (24/03/1998)
3.93/5   21 notes
Résumé :
Alexandrine Jourdan s'est juré de posséder un jour sa propre filature. Passionnée par les vers à soie, fille de muletier dans les Cévennes du XIXe siècle, elle rejoint à quatorze ans la plus grosse fabrique du pays, celle des Favière. La vie y est dure et le contremaître, Charles Rabanel, y fait régner un climat de violence insupportable. Distinguée par les " messieurs " pour sa parfaite connaissance des textes protestants, la jeune huguenote se voit confier l'éduca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A la fin de sa vie, à l'aube du XXe siècle, Alexandrine Jourdan éprouve le besoin d'écrire son histoire, laissant la liberté à sa descendance de découvrir ou pas les secrets d'une existence bien remplie. Née en 1826, dans une famille de muletiers cévenols, elle a toujours été passionnée par l'élevage des vers à soie, activité très fréquente dans la région. A 14 ans, elle entre à la filature exploitée par les Favière, grande famille d'industriels locale. le travail y est dur mais le contremaître, Charles Rabanel, fils bâtard d'Adrienne Favière, tombe sous le charme de son esprit rebelle. Ce sera peut-être pour la jeune fille l'occasion d'accéder à son rêve : avoir un jour sa propre exploitation.

Avec la lecture de livre qui traînait dans ma PAL, je prends conscience que l'époque où j'étais une grande amatrice de romans du terroir est bel et bien révolue. Même Michel Jeury, dont j'ai pu apprécié autrefois de nombreux écrits n'y fait pas exception. Certes, le talent de l'auteur n'est pas à remettre en cause mais mes goûts ont considérablement changé. Et puis, je dois reconnaître que ma phobie pour les insectes en tout genre ne m'a pas aidée à apprécier tout le processus et les différents cycles de l'exploitation des vers à soie, car pour en arriver à l'aspect chatoyant de cette fibre luxueuse, il faut en passer par bien des étapes peu ragoutantes. L'auteur décrit avec un soin tout particulier les conditions de travail déplorables des ouvrières, et notamment les odeurs dégagées (par la matière première mais aussi par les corps des ouvrières, à cette époque où l'hygiène n'était pas la préoccupation principale). D'autre part, sur ces terres marquées par le protestantisme, les querelles avec les catholiques sont encore très présentes et j'ai déploré que les nombreuses références religieuses ne finissent par alourdir le récit. J'en retiendrai cependant un bel hommage au courage des femmes et à leur entraide indispensable pour exister dans un univers industriel géré par les hommes.

Globalement l'ennui chez moi a prédominé au cours du récit et la relation ambigüe (attrait physique ou financier ?) qu'entretient Alexandrine avec Charles n'a pas contribué à rendre cette lecture, à laquelle j'accorde un 8/20, vraiment captivante. J'attends tout de même de lire la suite "La soie et la montagne" et de découvrir l'étape suivante, la soierie lyonnaise.
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1er tome sur 2. Ce roman, qui est un roman d'amour, amour de la soie, le fil d'or, s'écrit de Charles X jusqu'en 1847, dans la montagne des Cévennes « à la fabrique ».
Ce premier tome est consacré à l'éducation des vers, le nourrissage, et la fabrication du fil de soie, et à l'ascension sociale de l'héroïne qui, grâce à sa volonté et à son énergie religieuse, de fille de muletier cévenol acquière protection et élévation dans un monde social qui lui est inconnu. La religion, protestante et catholique, est partout présente, voire même oppressante et indigeste.
Livre très bien écrit où l'auteur nous fait entrer dans le monde heureusement révolu des fabriques « paternalistes » d'autrefois, installées dans l'arrière pays, où les ouvriers et les ouvrières étaient logés et nourris sur place, à la merci des contremaitres et des patrons, sans vie personnelle en dehors de la bonne santé des vers à soie, un monde qui nous parait invraisemblable, à notre époque, d'une vie usinière en vase clos, sans hygiène, sans culture, régentée par la religion.
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J'aime ces livres qui savent vous plonger dans une époque, vous apprendre des choses sur un domaine que vous ignorez totalement et également vous divertir par une histoire bien écrite. L'écriture coule de source, les personnages sont attachants, l'histoire est pleine de rebondissements, la fin pas attendue. le destin de l'héroïne peut parfois sembler trop idyllique malgré les embûches, mais cela ne gâche pas le plaisir de la lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au moment où ce siècle de triomphante industrie et de folie humaine va plier bagage, une hâte presque superstitieuse me prend soudain.
Je n'aurai sans doute pas le temps de finir le récit de ma vie avant que sonne l'an 1900. Tant pis, le XXe siècle ne s'ouvre qu'en 1901, m'a-t-on dit, ce qui me donne une pleine année.
Je me lance donc dans cette grande affaire, avec une plume d'acier qu'on n'a pas besoin d’aiguiser. J'ai toujours pensé qu'un travail commencé était à moitié fini : c'est ainsi que j'ai accompli, en bonne partie au moins, et à travers les pires vicissitudes, les espérances de ma jeunesse.
Me voilà prête pour étaler tous mes secrets, le cœur tranquille, d'autant que personne ne me lira de mon vivant. Après ma mort, mes petits-enfants choisiront : brûler mes cahiers ou tenter de déchiffrer l'âme de leur grand-mère !
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Au mot "soie", mes lèvres frémissaient. Je sentais la poésie de cette aventure, commencée dans la nuit des temps, à l'autre bout du monde, dans la Chine lointaine : l'aventure qui allait d'un vilain papillon aux atours des reines.
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L'odeur douceâtre des chrysalides étouffées au cœur des cocons emplissait l'atelier. C'était une odeur de mort, de pourriture, et en même temps une odeur de vie, un parfum de plaisir. Elle était mon haleine.
Elle était mon sang et le fluide de mes poumons.
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On s'habitue vite aux mauvaises odeurs des bêtes ou des choses, mais plus difficilement à l'infection qui vient des personnes près desquelles on doit vivre. Oh, ce premier soir... J'aurais voulu être à courir dans un sentier de la montagne, sous la pluie glaciale ! (p.100)
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