Je découvre avec plaisir le shérif Walt Longmire, son ami Henry Standing Bear, alias l'Ours alias la Nation Cheyenne, sa piquante adjointe Vic, son chien de quatre-vingt kilos et ses amis policiers qui vont l'aider à maîtriser une enquête plus complexe qu'elle n'en a l'air. Nous sommes dans le Wyoming, cher à l'auteur
Craig Johnson. Plus précisément dans un patelin des Black Hills, pendant la semaine d'un genre de rallye pour motards qui attire chaque année non loin de là près d'un million de bikers dans une débauche de country, de bière, de frites et de bagarres.
À la différence du Bosch de Connelly, Longmire ne traîne pas derrière lui des décennies d'avanies, d'humiliations, de plaies et de bosses. Ou si c'est le cas, il ne les porte pas en bandoulière. D'ailleurs on ne connaît pas grand-chose de son passé et de son éventuel passif. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il est père d'une jeune Cady – récemment veuve - et grand-père d'une petite Lola. Il a un bon relationnel et ne cherche pas la confrontation mais la trouve fréquemment. Lui et son acolyte Cheyenne ont de puissantes carrures. Ils sont également dotés d'un humour solide, qu'ils pratiquent avec leur copine Vic dans des dialogues décalés et hilarants. Ces atouts leur permettent de gérer les situations conflictuelles les plus compliquées, même environnés de l'hostilité d'innombrables Hell's Angels et apparentés. Johnson intègre son intrigue dans des bourgades grouillantes de motos, de costauds ivres et menaçants et de filles vulgaires et aguichantes. Il excelle à décrire cette atmosphère à la fois festive et glauque, sans trop se prendre au sérieux. On en redemande.