Il est comment le
Craig Johnson de cette année ?
Bien. Très bien. Très, très bien même !
Attaquant tranquillement avant Noël mon dixième opus de la série Walt Longmire, j'allais comme d'hab' en confiance retrouver mon rendez-vous de lecture doudou de fin d'année. Sauf qu'au bout de 30 pages, j'étais déjà happé et les 350 suivantes ont été avalées quasi d'une traite en 24h.
Rendant un hommage discret mais appuyé à
Agatha Christie et à son crime ferroviaire légendaire,
Craig Johnson – toujours traduit par
Sophie Aslanides - t'embarque dans son
Western Star pour une intrigue entre deux époques.
La première, en 1972, lorsque le jeune Walt tout juste débarqué du Vietnam n'est encore qu'un simple adjoint du shérif dans le comté d'Absaroka et se retrouve invité par Lucian Connally au voyage annuel en train des shérifs du Wyoming. L'un d'entre eux va y être sauvagement assassiné. Un coupable ? Tous coupables ? Ça vous rappelle quelque chose ?
La seconde, contemporaine, qui ramène Walt et sa clique – Lucian, Henry, Vic …– à Cheyenne où vivent sa fille Cady et sa petite-fille, pour suivre les suites judiciaires d'une vieille affaire dont le protagoniste autrefois arrêté par Walt et condamné à perpétuité risque la libération anticipée. Insupportable pour Walt.
Vous l'aurez compris, déroulées au fil des chapitres, les deux affaires sont liées ,mais là où beaucoup se vautrent dans ces constructions parallèles, Johnson s'en tire superbement, sans temps mort et avec une efficacité redoutable. Il y ajoute quelques réflexions sur la justice, le pardon, la rédemption qui donnent du corps à une intrigue déjà addictive.
Enfin, n'oubliant pas de continuer à creuser et à dévoiler encore un peu plus le passé de Walt – sur sa relation avec Martha – ni de préparer dans un twist final le prochain opus – mais chut… - il nous livre avec
Western Star, un des meilleurs livres de la série, y ajoutant même un clin d'oeil à ses lecteurs français avec une allusion aux Misérables, « l'un des plus grands romans de la littérature ».
Vous me pardonnerez cette chronique un brin « entre-soi », où les Longmire's addicts comprendront qu'il faut se précipiter sans attendre. Pour les autres, sachez que l'on peut sans souci lire
Western Star sans avoir lu les précédents. Mais attention, les effets secondaires sont connus : lecture directe et consécutive des précédents dans la foulée !