Si vous ne connaissez pas Walt Longmire, le personnage récurrent de
Craig Johnson, je vous déconseille de commencer par
Western Star.
Non seulement, l'auteur suppose qu'on se souvienne ou qu'on connaisse ses héros et ne fait pas dans les présentations ( vous ne saisirez pas tous les liens qui unissent cette bande-là, unie comme les cinq doigts de la main ) , mais il nous perd dans deux temporalités qui font des débuts de cette histoire , un magma confus dans lequel j'ai "patouillé" durant quelques pages . Par exemple, on passe des années 70 sur la page de gauche, à la page de droite (de nos jours) sans sauter une ligne, sans tiret, sans petites dates entre parenthèses.... C'est troublant, mais les lecteurs Gallmeister sont sensés être intelligents, et quelques pages plus loin, on a tout pigé, mais cela restera agaçant tout du long...
Et donc deux histoires se répondent et alternent pour faire monter le suspens.
Celle de Walt Longmire tout juste rentré du Vietnam, en proie à sa vie privée compliquée, venant juste d'acheter un
Agatha Christie, fraichement devenu adjoint d'un shérif , qui va participer à une excursion entre collégues ( il est le moins gradé...), à bord du
Western Star. Train mythique puisqu'il a contribué à la Conquête de l'Ouest, un train, donc, remplis de shérifs et pourtant il sera le théâtre d'un meurtre ,au moins... Malgré l'expérience des hommes de lois , c'est Walt , tel Hercule Poirot dans
le Crime de L'Orient Express, qui trouvera le coupable.
Le deuxième histoire, qui se supperpose à la première, met en scène, Walt Longmire, devenu shérif expérimenté, devenu aussi grand-père, qui va rendre visite à sa fille,et sa petite-fille. Dans cette ville , la justice s'apprête à libérer " le méchant" de la première histoire, qui souffre d'un cancer et n'en a plus pour longtemps. Walt Longmire n' est pas favorable à cette décision politique (les autres n'y étaient pas sur les lieux du crime, ils ne se rendent pas compte de la monstruosité "du tueur" . Et puis , , Walt est un homme de parole et la "perpette ", pour lui ça veut dire "perpette").
Deux perceptions de la justice s'affrontent, mais si peu. le débat tourne vite court au profit de l'action.
Et si au départ , cet hommage déclaré à la reine du crime est amusant et aurait pu être "exotique" avec le
Western Star, ce n'est pas le sentiment que cela m'a donné. Ce qui a dominé, c'est l'extrême confusion , le manque de suspens, et d'intérêt qu' ont provoqué en moi ces deux histoires. je me suis ennuyée à cent sous de l'heure, je n'ai jamais craint pour la vie de Walt , j'ai totalement manqué d'empathie pour tous les personnages. Je n'ai pas retrouvé le côté "western"que j'étais venue chercher en ces pages, l'humour qui caractérise cet auteur, les grands espaces.
Craig Johnson s'est amusé à pasticher
le Crime de l' Orient Express, peut-être que si l'histoire s'était centrée sur ce train, s'il n'y avait pas eu ces deux temporalités, le roman y aurait gagné en intensité ?
Un
Western Star qui m'aura laissé sur le quai...