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Quoique le titre Souviens-toi de moi comme ça traduise parfaitement celui en version originale, je ne comprends pas vraiment son rapport avec l'histoire racontée ici. Autant en faire abstraction.

La lecture du résumé pourrait faire penser à une intrigue policière suite à une disparition d'enfant, en l'occurrence Justin Campbell, douze ans. Or, l'intrigue ne suit pas du tout cette direction, même si l'on a quelques passages obligés sur recherches et enquêtes du jeune disparu. Avec toutes les questions en suspens : fugue? Enlèvement? Accident? Meurtre? Etc.

Bret Anthony Johnston choisit de narrer la vie des quatre autres membres de la famille - le père, la mère, le fils cadet Griffin et le grand-père paternel - quatre années après la date où tout a basculé.
Dans la touffue écrasante de ce mois de juin survient un appel du commissariat enjoignant les parents à venir de toute urgence. Pour quoi cette fois-ci? Identifier un autre cadavre de jeune garçon? le sien? Rencontrer un énième fugueur qui pourrait être Justin?

Choc à l'arrivée, c'est bien Justin qui a enfin été retrouvé. Et son kidnappeur mis sous les verrous. On pourrait alors se dire que le plus dur est passé et que la vie va pouvoir reprendre, dans la joie. Bien sûr, il y en a de la joie à se retrouver enfin.
Mais là où réside tout l'intérêt du roman, c'est dans la démonstration de la difficulté à renouer avec une existence mise sous cloche quasiment depuis quatre années. Avec brio, l'auteur dépeint les divers émotions et sentiments qui parcourent les membres de la famille : culpabilité, peur, timidité, colère (contre le sale type cause de tout ce mal, contre soi, contre les parents...), chagrin, perte de repère pour ces naufragés de la vie de famille.

Bret Anthony Johnston signe ici un roman bien construit et mené. Les personnages, principaux comme secondaires, sont très convaincants. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour les Campbell, reconnaissants et pourtant si perdus après ces retrouvailles. Ça pose la question de l'après, du travail long et difficile de résilience à développer pour surmonter le traumatisme. Avec la perspective d'un procès à venir.

Si quelques longueurs inutiles alourdissent le texte, cette lecture offre un temps fort dans la chaleur de l'été texan et les esprits surchauffés de cette cellule familiale mise à mal. A découvrir sans hésiter.
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Suite à la disparition inexpliquée de Justin, 11 ans, les membres de la famille Campbell, en proie à leurs angoisses, tentent de vivre chacun à sa manière. Quatre ans plus tard, l'adolescent est retrouvé par la police, séquestré près de chez lui par un pédophile. Les tensions familiales sont ravivées.
Un premier roman ? J'ai du mal à y croire !
C'est tellement bien écrit et tellement c'est bien construit. J'ai lu quelques par que ce titre ressemble à un livre de Lehane, alors un de ses meilleurs livres, pas un de ses derniers. de ceux qui décortiquent l'âme humaine.
J'ai lu aussi que cela aurait pu être écrit par Jonathan Franzen. Et c'est vrai que la plume de l'auteur est subtile, cristalline même. Et que tel un scalpel, elle sculpte un portrait sans concession de la déliquescence d'une famille. Une famille dévastée par a disparition du fils ainé. Une famille où chacun de ses membres essaient de se reconstruire. Cherchant le réconfort là où ils le peuvent. Une famille qui cherche la redemption sans arriver à la trouver. Trop de non dit, trop de questions sans réponse, trop de fausse pudeur. Trop parfois aussi de bons sentiments, chacun veut réparer, rattraper le temps perdu. L'adolescent retrouvé n'y changera rien. Il est peut-être le seul à vouloir reprendre le cours de sa vie normalement.
Un magnifique roman psychologique qui laisse la part belle à l'entourage de la victime. Leur donnant tour à tour la parole. Une intrigue tout en finesse. Ça sonne juste et ça sonne fort.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Alors qu'il a disparu depuis 4 ans, laissant ses parents, son frère et son grand-père dans le plus grand désarroi, Justin réapparaît soudainement.
Son kidnappeur est arrêté et la vie de cette famille pourrait reprendre normalement donc, mais tout n'est pas si simple, cette parenthèse de 4 ans ayant laissé des traces indélébiles sur chacun d'entre eux.
Bret Anthony Johnston nous offre de magnifiques portraits à la psychologie très fine... mais que c'est long!
C'est dommage car toutes ces longueurs cassent le rythme de l'histoire qui aurait pu être passionnante, avec ses personnages si attachants dans leurs qualités comme leurs faiblesses.
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Justin a disparu depuis quatre ans. Jamais sa famille n'a cessé de le chercher, d'espérer le revoir un jour. Chacun a sa façon survit à ce manque.
Et puis Justin est retrouvé. Et tous doivent se reconstruisent, faire face à cette nouvelle vie qui s'offrent à eux.

Ce premier roman de Bret Anthony Johnston est prodigieux . L'auteur à un sens du détail incroyable, que ce soit pour décrire un lieu ou des sentiments. le lecteur est complètement immergé dans ce récit quasi envoûtant, qui le plonge au coeur d'une famille malmenée par leur peur, leur doute, leur envie de vengeance. Il amène ces personnages au bord de la rupture, déboussolés par l'horreur qu'ils devinent, rongés par ce désir de châtiment envers celui qui leur avait enlevé leur fils.

L'auteur manie les mots de façon subtile, il suggère, sous-entends, et pour le lecteur c'est bien pire que de lire des descriptions glauques et crues. Car rien n'est vraiment expliqué sur ce qu'à vécu Justin pendant ces quatres années, ou si peu. Et c'est inutile, notre imagination tourne à plein régime, et nos doigts se crispent sur les pages du livres, notre respiration se raccourcie, notre ventre se noue. Nous entrons dans la tête de chacun des membres de cette famille, nous sommes eux, et c'est éprouvant, et finalement magnifique.

Une lecture qui m'a beaucoup touchée, une écriture puissante, ciselée, prégnante, un auteur que je vais suivre avec attention et que je vous conseille de lire sans réserve.
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Quelle lecture difficile. Je voudrais ici alerter les lecteurs : Ce livre est tellement dur et tellement fort qu'il faut tout d'abord être en état de le lire, tant l'on sent que l'on nous raconte est vrai et profond et peut, c'est mon cas, si ce n'est vous bouleverser, vous perturber voire vous déprimer. Voilà c'est dit.

Donc, déjà le titre et la couverture : non mais franchement, rien à voir avec le contenu le titre est on ne peut plus cucul et l'on s'attend plus à un Mary Higgins clark alors que rien à voir de chez rien à voir. (reste à savoir si le titre est mal traduit ou interprété)

La photo de couverture est dans le même genre, on s'attend à un thriller à lire sur la plage, que nenni, vous allez vite vous en rendre compte.

Je ne pitcherai pas plus, les précédents lecteurs l'ont fait avant moi et très bien. C'est un livre qui m'a causé un profond malaise parce qu'il est vraiment très fort en traitant non pas le traumatisme de la famille dans laquelle le fils ainé a disparu, mais le traumatisme du retour. C'est là qu'est la prouesse de l'auteur. Non ce n'est pas la joie et la liesse dans ce foyer -innocemment c'est ce que l'on a tendance à penser-, pas du tout. Des parents jusqu'au grand-père, en passant par Griff, le petit frère, ce n'est que crainte, non-dits, angoisse d'avoir mal fait, mal dit, mal compris, mal cherché, peur de trop en dire, pas assez, de vouloir savoir ce qu'à subi Justin mais sans oser le lui demander de peur de le traumatiser. Incompréhension devant le fait qu'il ne parle pas, sous entend des choses, laisse percevoir qu'il a eu une vie "là-bas" et même des amis.

Stupeur ! ce bouquin va à l'encontre de tout ce que nous pensons, et c'est ce qui fait sa force et le fait qu'il m'a profondément dérangée.

Je suis cependant d'accord avec Seraphita qui dit qu'en prenant le parti de l'introspection profonde, l'auteur risque de perdre ou de lasser ses lecteurs. Autant d'épargnés.

Je ne mets que 4 étoiles, parce que ce livre a été pour moi une souffrance et que je suis pas maso.

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Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :

Waouh, quel livre, que d'émotions…

C'est l'histoire d'une famille de Southport petite ville près de Corpus Christi au Texas, anéantie par l'enlèvement de l'un des fils : Justin. C'est aussi l'histoire de la façon dont chacun dans cette famille a trouvé le moyen de survivre à cette tragédie. Et puis comment chacun doit, après le retour de Justin, se reconstruire. L'immense bonheur vite remplacé par tant de culpabilité, de questions, de difficiles combats, parce que rien, plus rien ne sera comme avant. Et puis le coupable de cet enlèvement est retrouvé et devient pour eux tous un poison latent. Comment gérer ? Parce qu'au-delà du bonheur du retour inespéré de l'enfant succèdent les doutes, le changement inexorable de leur vie à tous et les impossibles retours en arrière.

Dans cette famille, il y a bien sur :
Justin, l'enfant disparu et qui revient quatre ans après, adolescent grandi et silencieux accompagné d'un serpent.
Éric, le père qui se perd dans une relation adultère pour oublier la souffrance de la disparition et qui gère comme tous dans la famille tant bien que mal le retour du fils prodigue avec cette ambiguïté du bonheur incommensurable des retrouvailles et la gestion du quotidien et des non-dits.
Laura, la mère qui se réfugie dans le sauvetage d'Alice, une jeune femelle dauphin pour échapper à la folie mais qui « craque » parfois en public parce que c'est tout simplement insupportable et qui voudrait tant au retour de Justin que tout soit parfait et qui sait pourtant que rien n'est aussi simple.
Griff le fils cadet, amoureux de Fiona et qui essaye au retour de son frère de se mettre en retrait et de gommer les années d'absence pour faciliter le retour de son ainé.
On rencontre aussi Cécil le grand-père ayant une personnalité forte et qui se sent vieux et très impuissant à aider sa famille.

L'écriture est juste, on se promène dans les rues de Corpus Christi, on respire l'air marin et on transpire sous la chaleur torride de cet été. Bret Anthony Johnston est si impliqué, que le lecteur, moi en l'occurrence ressent toutes les tensions, les souffrances. Il y a une telle empathie avec les personnages, une telle évidence dans la manière précise et simple de nous décrire leurs sentiments que l'on est « embarqué » .Il est très difficile de lâcher ce roman. Ce n'est absolument pas un thriller pourtant on ressent une vraie urgence à vouloir connaitre la suite de l'histoire, le devenir de chacun de ces protagonistes. L'auteur touche du doigt avec finesse et délicatesse chaque infime détail des pensées de chacun.


Ce livre est brillant par son empathie et fascinant dans son rythme. Un roman envoutant…
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Cela fait quatre ans que Justin a disparu, une éternité pour ses parents, Laura et Éric, dont les vies sont devenues, progressivement, insidieusement, parallèles. Griff, le fils cadet, qui parfois s'imagine fils unique, essaie tant bien que mal de tenir le coup. Quand Justin revient, la famille connaît un répit, « une permission de s'absenter de la souffrance ». Mais le lent déchirement familial se poursuit, chacun essayant de retrouver une place qui ne peut être celle d'avant le drame.

« Souviens-toi de moi comme ça » est le premier roman de Bret Anthony Johnston, jeune écrivain américain. C'est un roman poignant qui s'efforce de dépeindre, avec une grande justesse, une névrose familiale organisée autour de l'un de ses membres : Justin. L'auteur décrit par le menu les remords, doutes, angoisses qui assaillent chaque membre de la famille, la culpabilité figurant au premier plan des tourments.
Il émerge de l'intrigue le sentiment d'une grande violence, non pas tant dans les descriptions des faits que dans les ellipses qui les entourent. Les traumatismes affleurent, en creux des silences, des évitements de chaque protagoniste.
En prenant le parti de l'introspection et en la déployant sur plus de 400 pages, l'auteur prend aussi le risque d'essouffler son lecteur. Et il est vrai qu'il faut parfois s'accrocher pour persévérer. En ce sens, le style sobre, dépouillé, incisif peut aider. de très belles phrases surgissent çà et là, au détour de ce qui pourrait paraître anecdotique. Ainsi, quand, à la fin du voyage, ou bien à son commencement, la constellation du dauphin marbre d'étincelles le ciel nocturne, un sentiment de libération surgit chez les quatre protagonistes, « comme s'ils étaient sur le point de prendre la route, de s'engager sur un chemin à la lumière d'étoiles qui ne disparaîtraient jamais » (p. 438).
C'est une oeuvre rude, exigeante, mais qui laisse la lumière jaillir, filtrer, en creux des ombres du chemin.
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J'ai eu du mal à noter ce roman (3 ou 4 étoiles ???) sans doute parce que durant une grande partie du récit j'ai eu du mal à comprendre où voulait nous emmener l'auteur.
Les personnages et les sentiments et tourments qui les habitent sont très bien et très (trop ?) longuement décrits. L'auteur réussi à nous faire ressentir la souffrance d'une situation miraculeuse (le retour d'un enfant disparut) tout en restant très éloigné du sordide lié à la séquestration d'un enfant par un pédophile.
Pourtant, il me semble que le récit s'essouffle dans la 3ème partie, c'est là que je me suis demandée s'il allait véritablement se passer quelque chose où si j'étais uniquement la spectatrice d'une tranche de vie, certes dramatique et douloureuse, mais à mon sens insuffisante pour le qualifier de "super bouquin qu'on a envie de faire découvrir". Heureusement, la fin est plutôt brillante et pallie en partie à certaines longueurs. Un bon livre donc, mais je reste à 3 étoiles, il m'a manqué un petit quelque chose pour le faire rentrer dans la catégorie "excellent".
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L'histoire se déroule à travers le regard de chacun des personnages.
L'idée était bonne d'étudier ce que le retour de l'enfant disparu bousculait encore chez les uns et les autres, et quelle suite était donnée à cette longue disparition.
Mais J'ai eu bien du mal à aller au bout de ce roman, tant le rythme est lent, et l'écriture manque de pep's. Dommage car les personnages sont attachants et leur psychologie bien étudiée.
Alors je vous laisse vous faire votre opinion.
Lien : https://la-clef-des-mots.e-m..
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Les Campbell ont vécu l'un des pires événements qui puissent toucher des parents : l'enlèvement de l'un de leurs enfants, Justin, âgé de onze ans au moment des faits.

Suite à cette disparition, ils ont vécu dans l'hébétude, devenus étrangers au monde et à eux-mêmes, enfermés dans la détresse et la culpabilité. Pendant que Griff, le cadet de Justin, sa jeunesse aidant, empruntait le chemin de sa vie, ses parents, bien que présents pour lui, sont restés figés sur l'horreur de la disparition, comme si elle avait arrêté le temps et le cours de leur existence. Eric, le père, a entretenu une liaison sans passion, pendant que son épouse Laura s'investissait avec une démesure désespérée dans une association de sauvetage d'animaux marins.

Il sont pourtant toujours gardé espoir... A raison, puisque Justin, quatre ans après son kidnapping, est retrouvé.

Fin du cauchemar ? Pas vraiment, car avec ce miraculeux retour, c'est un autre enfer qui commence, insidieux, et pourtant terriblement envahissant.

Le tabou qui entoure ce qu'a vécu Justin pendant ces quatre ans auprès de son ravisseur, à quelques kilomètres de chez lui, acquiert une présence monstrueuse au sein du foyer des Campbell, et plombe le bonheur des retrouvailles. Laura est en adoration devant son fils, Eric se tait et fait comme si tout allait bien, à l'instar de Griff, mais derrière cette apparente normalité, se terrent la crainte, l'horreur, la honte, et une culpabilité qui convainc que la souffrance est méritée... Chacun des membres de la famille marche sur des oeufs, déployant des efforts maladroits pour faire comme s'il ne s'était rien passé, attentif à ne pas prononcer la mauvaise parole, à ne pas réveiller le probable traumatisme d'un Justin qui semble étrangement égal à lui-même, et montre une sérénité suspecte.

Bret Anthony Johnston dépeint avec une grande précision la réaction de ses personnages face à cette terrible situation, détaillant leurs doutes et leurs angoisses, les étirant sur la durée, presque jour après jour, de telle manière que le lecteur lui-même est pris dans ce marasme émotionnel qui enferme les protagonistes dans une solitude douloureuse. Et en taisant, à l'inverse, les sentiments de Justin, l'auteur nous place dans la position de ses proches, ignorants du gouffre qui habite l'adolescent, et dont ils préfèrent de toutes façons ne rien savoir, pour éviter de s'effondrer...

"Souviens-toi de moi comme ça" est ainsi un roman à la fois sensible et oppressant, sur lequel plane une menace imprécise mais constante. A lire ...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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