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Alexandre Jollien se met à nu pour nous conter sous la forme d'un journal intime et philosophique son parcours chaotique vers une certaine acceptation de soi.
Il s'ouvre à nous avec une grande sincérité, analysant la jalousie qu'il ressent envers les beaux jeunes hommes, lui qui traîne sa carcasse d'homme handicapé comme une armure de plomb!
Égrenant les pensées de nombreux philosophes qui l'aident à prendre le recul nécessaire, il nous livre aussi son parcours bouddhiste.
La lecture de ce journal est plaisante et donne des pistes de réflexions qui devraient alléger notre fardeau quel qu'il soit...
Une bien belle découverte pour moi...
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Il y a des jours où l'on ferait mieux de se taire. Des jours où les idioties ont la langue bien pendue, tenant le crachoir de la bêtise au comptoir des idées. Cela déblatère à tour de bras, cela pense tenir un raisonnement cohérent mais au final il ne reste pas grand chose d'intéressant une fois le discours mis à nu. Les sophismes, l'outrance, la rhétorique ou la persuasion sont autant d'artifices qui ne prouvent absolument rien quant à la qualité d'un argument. Il y a même une théorie qui veut que plus la parole s'habille de mille et un effets, plus la faiblesse qu'elle tente de masquer est béante. Rien d'illogique à cela, nous sommes, par essence, des êtres imparfaits. Ainsi, qui ne s'est jamais laissé couler dans une phrase regrettable avant de s'autojuger : Tu as encore raté une occasion de te taire !

Tel fut mon cas lors d'une discussion à la sortie du livre le Philosophe nu d'Alexandre Jollien. À peine l'avais-je fini que je m'étais empressé de mettre l'accent sur la renommée de l'auteur sous un questionnement fumeux du genre “Est-il connu pour sa qualité intrinsèque ou parce que son image colle à ce que l'époque veut voir ?” Je tenais mordicus que la question méritait d'être posée et je passais à côté du contenu du livre. À dire vrai, je n'avais presque rien retenu de l'ouvrage.

Il continue, malgré tout, de faire partie de ma bibliothèque. Il était donc écrit quelque-part que j'allais le feuilleter à nouveau et ce fut le cas pas plus tard qu'il y a une semaine. Quelle ne fut pas ma surprise de réaliser que cet essai se laissait lire agréablement !

Le Philosophe nu est un journal intime qui traite des passions qui tiraillent Alexandre Jollien. Cet écrivain né infirme moteur cérébral est obnubilé par le corps parfait d'autres hommes et plus particulièrement par celui de son ami Z. Il entreprend une remise à plat totale de cette obsession et lorgne du côté de la philosophie afin de comprendre pourquoi il est si difficile de se défaire de ses travers.

Qu'il est bon de lire un philosophe qui nous montre la réalité de la vie et non uniquement des concepts théoriques. Certes, Alexandre Jollien prend parfois appui sur de grands auteurs ou sur la philosophie zen pour étayer son propos mais là où son journal intime devient intéressant est bien quand il confie ses expériences personnelles et ce qu'il en fait. La philosophie à hauteur d'homme prend alors tout son sens.

«... Sur le quai de la gare, la neige tombe. le TGV a eu quatre heures de retard : quatre heures de pratique. L'ego m'a fait une splendide démonstration de sa vivacité : on ne le tue pas si facilement, il est coriace. Une parfaite inconnue me tutoie, quatre voyageurs passent avant moi dans la file des taxis et voilà que je hausse le ton, gesticule, et crie à l'injustice. Je souris de ma faiblesse et me propose d'être, ici et maintenant, totalement un homme en retard, sans résistance, sans refus. »

Certes, il n'est pas question de grande littérature. le principal est ailleurs et réside dans le partage d'expériences avec lesquelles chacun peut s'identifier et en tirer. Jusqu'à preuve du contraire nous sommes tous humains avec des émotions communes. Je ne crois pas aux recettes miracles qui apporteraient la tranquillité de l'âme sur commande mais je crois à un éternel retour aux fondamentaux. Ceux qui me font penser qu'il ne sert à rien de s'agiter plus que de raison pour sortir d'une tempête quand on est au coeur de celle-ci et que le corps est notre meilleur allié en toute circonstance à condition de le considérer comme tel. Réellement.

Mea culpa à cet auteur et à ce livre que j'avais jugés avec hâte et fort peu d'intelligence. 😉
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Ce livre est une leçon de vie. Jollien effectivement se met à nu, face à son lecteur à travers ce journal. Il se pose les questions existentielles que tout le monde devrait se poser. Il se remet en question sur ses émotions, ses pensées, ses actes, son handicap, ses valeurs, ses obsessions… A travers des références philosophiques et spirituelles, notamment la découverte et la pratique du zen. Je me retrouve dans ses questionnements. C'est ici une leçon de philosophie vivante qu'il nous offre, à l'instar des Grecs du Lycée, de l'Académie, du Jardin, où l'on accordait sa vie à sa pensée. Il renoue avec cette dimension métaphysique, mais dans la vie de tous les jours, la vie actuelle, les transports, s'occuper des enfants, la vie de famille, le travail... Il s'agit parfois d'une véritable analyse, rédigée dans un style très accessible.
Il n'échappe pas toujours à la redondance et certains passages ont moins d'intérêt que d'autres. Mais il est tellement rare de lire ce genre de journal philosophique que l'on passera sur ces longueurs.
Un journal de vie qui devrait nous inspirer au quotidien.
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S'accepter, le plus difficile des défis, surtout quand on porte un handicap visible. A travers cette courte réflexion l'auteur s'appuie sur de nombreuses citations pour parvenir à nous faire sentir la difficulté de la tâche, il passe en revue tout ce qui peut nuire au détachement de soi au lacher prise, fustige un temps les passions qui auraient tendance à nous enfermer, s'ingénie à chercher la joie, non plus le bonheur, mais juste la joie pour parvenir à faire de chaque jour un moment léger dans lequel il oubliera ses névroses, ses fascinations...Un seul reproche, on parvient vite à tourner en rond malgré l'érudition de l'auteur...Le philosophe nu, c'est avant tout l'homme nu, l'âme nue. S'accepter, ce n'est que se connaitre, et c'est déjà un exploit!
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Alexandre Jollien, né handicapé, vit en se battant avec ses démons : le regard de l'autre qui le renvoit à sa malformation et le désir obsessionnel d'être un bel homme "normal".

Malgré sa passion pour la philosophie dont il a fait son métier, une vie de famille épanouie entre une femme aimante et deux charmants bambins, la blessure demeure, celle d'être différent.

Ce livre, qui est un peu le journal de ce combat qu'il mène contre lui-même, nous raconte l'histoire d'un homme, et à travers elle, celle de tous les hommes confrontés à des passions destructrices, à la jalousie, à l'insatisfaction.

Et trouvant dans la sagesse des philosophes, la méditation zazen, les sources d'une acceptation de soi permettant une empathie réelle envers autrui, il s'affranchit au cours des pages de ses obscessions négatives pour trouver détachement, sérénité et joie.

Une belle leçon de vie, une mise à nu, qui, même si elle demeure une aventure personnelle, nous touche par sa profonde humanité.
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Ce livre d'un philosophe que j'aime beaucoup démontre la grandeur et les limites de ce genre particulier qu'est le journal intime, calqué sur la vie quotidienne de celui qui l'écrit : de très belles choses, des réflexions pertinentes, un style simple qui nous parle et nous atteint dans notre propre vie en quête de bonheur et de joie, mais aussi beaucoup de redites et de longueurs, et une familiarité un peu factice avec le lecteur. Bref, arrivée aux deux tiers du livre je renonce à le finir, mais je lirai avec plaisir d'autres livres de Jollien, notamment son éloge de la faiblesse. Un grand merci à lui pour sa démonstration de courage et de volonté de vivre face à cette adversité qu'est le handicap.
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Voilà, je suis enfin venue à bout de ce livre...
Livre offert par mon frère, je me devais de le lire, jusqu'au bout.
J'avoue que cela a été laborieux... J'ai failli abandonné plusieurs fois. Je me suis perdue dans les références philosophiques et je n'ai toujours pas compris la passion de l'auteur pour Z (qui est Z ?) !!!
Quelques pensées me sont restées (voir mes citations !).
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Entre envie et colère, deux des péchés capitaux, Alexandre Jollien essaie de trouver la bonne pratique pour s'accepter tel qu'il est. Au jour le jour il nous fait part de ses réflexions, de ses frustrations, de ses efforts et de ses capitulations face au chemin semé d'embûches qui s'ouvre devant lui.
Sa prose l'aide sans doute à relativiser les ennuis et à se concentrer sur ses exercices de "zazen" (posture de méditation assise de la pratique du bouddhisme zen) qui lui sont bénéfiques.
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Un jour, un médecin propose à Alexandre Jollien: « Ecrivez-nous un traité des passions ». Il décide alors de suivre la suggestion en écrivant un journal où, dans cet esprit, il consigne ses réflexions et ses expériences vécues. Au fait, c'est quoi, une passion ? « C'est le fait d'être attiré par un objet qui, ô surprise, va nous faire souffrir » (p. 90). Mais l'auteur se centre d'abord sur sa passion principale: lui qui est lourdement handicapé a une jalousie maladive vis-à-vis de hommes valides. Ayant beaucoup lu, il cherche dans les livres de philosophie une voie pour s'affranchir de cette obsession. Hélas ! ce puzzle intellectuel intéressant, certes, ne lui apporte évidemment pas une solution miracle. Cependant, Alexandre Jollien est aussi versé dans diverses techniques provenant de l'Orient, notamment le zazen; pourtant, il doit reconnaitre que « dix minutes d'assise méditative bâclée auront suffi à révéler le tourbillon qui traverse mon esprit, le flot des désirs artificiels » (p. 98). Comme on s'en doutait, toute vraie évolution personnelle est laborieuse.
Ce livre ne m'a pas semblé facile à lire. Ce qui m'a frappé, c'est l'honnêteté de l'auteur, qui s'observe avec lucidité et sans complaisance. Ce qui finalement compte pour lui, c'est le chemin et (peut-être) pas le but de sa douloureuse quête – qui ne sera pas vraiment atteint. Les lecteurs tentent de l'accompagner, mais attention: leur propre chemin diffère nécessairement de celui qu'a suivi Alexandre Jollien...
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Suite à un étranglement par le cordon ombilical à la naissance, Alexandre Jollien est né lourdement handicapé. Pour lui, les gestes simples du quotidien accomplis sont, à chaque fois, des prouesses renouvelées. Il ne se pose pourtant pas en victime, mais ne peut s'empêcher d'éprouver une cruelle fascination pour le corps des autres hommes, investis à ses yeux, de la perfection dont il se sent privé.
Afin de parvenir à se libérer de son insatisfaction, voire de sa jalousie et de laisser plus libre cours à sa joie de vivre, il a commencé, il y a trois ans déjà, la rédaction d'un journal intime sur le thème des passions. Il ausculte et dissèque avec une honnêteté désarmante, ce qui est plus fort que lui, plus fort que nous, ce qui résiste au mental, comme la colère, la convoitise, la tristesse ou même l'amour, en un mot, les passions. Malgré sa connaissance des textes de maîtres à penser, tel que Sénèque, Montaigne, Spinoza ou Nietzsche, il reconnait sa difficulté à insérer la philosophie au sein de l'affectivité qui le dévore. Dans ce livre, le long de cent courts paragraphes, il part à la recherche du détachement et tente de trouver comment assumer ses débordements psychiques. Il s'observe, décrit tout ce qu'il ressent, même ce qu'il y a de moins valorisant en lui. Il raconte, au jour le jour, les exercices spirituels qu'il s'enjoint, pour tenter de se libérer du ravage causer par ses passions. Les réponses qu'il apporte alternent avec des remarques extérieures recueillies par le biais d'un micro-trottoir et de réponses que lui envoient des amis par SMS. Il confronte sa différence à la normalité tant désirée pour l'apprivoiser progressivement afin qu'elle cesse de l'obnubiler et de le faire souffrir.
A partir d'une expérience individuelle douloureuse, Alexandre Jollien, dans un style simple et plein d'une remarquable finesse, arrive à rendre compréhensible à tous, que chacun en soi, nous portons la capacité réelle à ne pas se laisser dévorer par les doutes et les passions C'est peut être parce que tous ces mots à écrire lui coûte un effort considérable de la conception à la transcription, qu'il parvient à les charger, chacun à leur façon d'un message positif et subliminal… Ce qui est fascinant dans ces quelque deux cent pages, c'est qu'un ouvrage aussi personnel puisse, pourtant, tenir de l'universel. Merci, Monsieur Jollien, d'avoir réussi à nous livrer ce maillage de pensées où se répondent, tout à la fois, celles de nos contemporains, les vôtres et celles issues de notre héritage philosophique collectif. Incontestablement, c'est du grand art que ne renieraient ni un Socrate et encore moins un Montaigne !
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