Dégénérescence

Une bonne dystopie en un seul tome.
J'ai apprécié Addy, Julian, Victor, Lucas et Sophie. Les autres personnages (la famille royale, Madeline ...) ont des caractères plus tranchés, moins subtils, mais l'ensemble fonctionne.
Ecriture fluide, on survole un peu vite les gros problèmes, les mauvaises conditions de vie des habitants de la Cave (le secteur des usines) et du Grenier (le secteur des cultures vivrières, des jardins, des champs, des fermes) et on évolue souvent dans le Coeur, peuplé uniquement de familles nobles ...
J'ai apprécié qu'on ait différentes causes, dont des causes climatiques, qui aboutissent à un monde aussi inégalitaire, aussi dur. Ca me semble plus crédible que d'avoir comme unique cause, la soif d'argent et de pouvoir de certaines familles (même si c'est réel et même si cela a toujours existé).
Une dystopie un peu rapide donc, mais qui se lit très bien et a le mérite de stimuler notre réflexion sur le monde que nous souhaitons dès aujourd'hui, pour demain, pour les générations futures

C'est l'histoire d'une rencontre, c'est l'histoire de deux mondes.

Émue aux larmes, j'ai fini ce roman sans savoir quelle note lui attribuer : 5 étoiles et demi ou 5 étoiles pleines ? J'avais le sentiment d'être passée à ras du coup de coeur, de l'avoir effleuré du bout des doigts… pour finalement reconnaître que si un livre arrive à me faire monter les larmes aux yeux, c'est qu'il mérite largement un 5 étoiles.

J'ai autant aimé les personnages que l'intrigue, son rythme et son style. J'ai apprécié cet espace de déduction où Léna Jomahé ne confirme ou n'infirme les petits indices, les moitiés d'informations et les coïncidences qu'elle sème ici et là. Cela tombe bien : notre cerveau déteste les trous (et je m'y suis donnée à coeur joie !).

Les sujets abordés sont forts, dérangeants, actuels. Ils questionnement notre légitimité, notre position sur les injustices et les sacrifices d'une société qui veut se donner bonne conscience mais qui ne conçoit pas le changement comme une évolution vers l'équité, mais comme un sacrifice, bien trop coûteux face aux répercussions estimées sur notre confort… parce que c'est bien connu : notre richesse matérielle est proportionnelle à notre jauge du bonheur (j'espère que vous avez perçu mon ton ironique). Parmi ces sujets, le don d'organe en est le principal (et l'un des plus sensibles pour l'avoir expérimenté dans mon entourage).

Mais Léna Jomahé ne moralise pas. Ce désir d'un monde meilleur transpire entre ses lignes mais il n'est pas question de culpabiliser ou de condamner, seulement d'inviter à la réflexion, de s'interroger sur notre version de la réalité à travers d'autres regards, à travers une fiction dystopique comme ce genre est si propice à le faire.

Certaines révélations nous prennent au dépourvu. La conclusion est particulièrement osée, je trouve. On est rarement confronté à un protagoniste face à ce genre de situation, face à un tel dilemme moral (qui pourrait même faire le sujet d'une suite).

Je ne suis pas totalement d'accord avec la conclusion qu'elle nous propose. Je reconnais que c'est un début de solution mais l'Histoire déborde d'occasions manquées de revisiter le problème non pas depuis sa surface mais à la source. La démocratie est un début, mais pas la solution.
Parce qu'elle est un leurre.

Le constat, en tout cas, est sans détour : Les «gentils» ne changent pas le monde. Les gentils suivent les règles et ont une vision nette et carrée de ce qui doit être fait ou non. Est-ce vraiment aussi simple ? Peut-on faire entendre raison à celui qui engendre le mal et la corruption alors qu'il en tire des bénéfices ? Peut-on battre l'ennemi en suivant les règles qu'il a lui-même érigé pour servir ses intérêts ? Léna Jomahé soulève une autre question qu'il m'est hélas impossible de relever sans compromettre son intrigue.

Certains dialogues (du roi et de la reine notamment) étaient parfois si difficiles à lire, si révoltants et écoeurants que j'en avais des nausées. Je crois que c'était indispensable de dépeindre des parents à ce point odieux, à ce point froids, calculateurs même envers leurs propre fille pour comprendre et pleurer l'innocence perdue de Addy ainsi que le sort de Julian.

Ce roman relate la force d'une rencontre.
Le pouvoir qui peut naître de deux individus, qui poursuivent le même rêve.

Un young adult qui m'a émue aux larmes. J'ai espéré, tant espéré. J'ai hurlé, pleuré, ragé, grogné… Bref, ce page-turner est une véritable petite pépite !

On entre dans une dystopie comme on en connaît déjà mais je dois avouer que le petit plus ici, c'est de se retrouver avec deux personnages principaux essentiels, attachants, que l'on comprend et que l'on aime tout de suite, et de savoir que la vie de l'un dépend de celle de l'autre.
Dès le départ, on angoisse de savoir COMMENT l'histoire va bien pouvoir finir.
Quels vont être les choix de l'auteure, ou plutôt, des personnages !

Addy, une princesse qui vit dans le coeur du royaume. Une princesse que l'on découvre rapidement comme assez rebelle, intéressée par le « vrai monde » et la « vraie » valeur des choses.

Julian, un jeune homme qui vit à « la cave », l'un des quartiers producteur du royaume.

Nous sommes plongés dans une dystopie où le système mis en place, ne privilégie qu'une partie de la population et où au contraire, l'autre partie trime et meurt prématurément, de faim, de maladie à cause de l'effort …

La plume de l'auteure est fluide et entraînante. le rythme est soutenu et on ne s'ennuie pas une seule seconde.

J'apprécie le fait que ce soit un one-shot, ça change par rapport au fait de devoir attendre des années pour avoir le fin mot de l'histoire, même si, de ce fait, tout va beaucoup plus vite comparé à ce qu'on a l'habitude de voir.

En effet, l'auteure ne s'attarde pas sur les conditions qui fait que nous en sommes arrivés là, ni sur l'intérieur à proprement parlé de la cave, du coeur et encore moins du grenier.

Ce serait peut-être le point faible de l'histoire. On ne voit que très peu de choses sur les conditions de vie des habitants (surtout le grenier, on ne sait vraiment rien, et la cave, vraiment peu).

Mais encore une fois, c‘est un mal pour un bien, parce que personnellement, avoir une dystopie Young Adult en un seul livre, je trouve ça génial !

Les personnages sont supers attachants et c'est d'ailleurs l'essence même de notre angoisse face à cette lecture, car dès les premières lignes on s'attache à Addy et Julian, et pourtant leurs destins, on le comprend vite s'entremêlent et sont dépendants l'un de l'autre.

Jusqu'au bout, Lena Jomahé nous offre du suspense et, plus on avance dans l'histoire, plus l'angoisse monte.

Je suis passée par toutes les émotions durant ma lecture mais j'ai vraiment adoré. C'est un beau coup de coeur !
Lien : http://plusieursvies.eklablo..

Je m'attendais un peu à avoir un coup de coeur pour ce roman mais ça n'a pas été le cas. J'ai aimé cette lecture, j'ai passé un bon moment, mais il m'a manqué des petites choses pour aimer encore plus.

On retrouve ici un monde divisé en plusieurs royaumes après que des catastrophes naturelles aient réduits la population de l'humanité. Dans le royaume d'Amérique, on va suivre Julian, un travailleur de la Cave qui n'aspire qu'à faire changer les choses, et Addy, princesse héritière qui ne supporte pas que les nobles et les riches vivent en détriment des autres et qu'il n'existe aucune forme d'égalité.
Mais voilà, Addy est malade, ses organes se meurent... et pour la sauver il lui faut les organes sains d'un donneur compatible.
Julian et Addy ne devaient pas se rencontrer, et pourtant...

La plume est jolie et fluide, on rentre assez facilement dans l'histoire et les décors sont bien plantés. Les personnages sont plutôt bien travaillés et j'ai aimé le découpage de la société et ses différentes strates (la Cave, le Grenier et le Coeur).

Il y a des problématiques intéressantes qui sont abordés et qui nous touchent également, comme l'égalité, la pauvreté, la politique.

Cependant j'ai globalement trouvé que les choses allaient trop vite, notamment à la fin. Il aurait pu être intéressant que le roman soit un peu plus long pour ajouter quelques actions et réflexions. Pour moi ça m'a semblé aller trop vite.
De même pour l'épilogue, je n'ai pas trop compris pourquoi on se prend quatre ans dans la vue comme ça (et le savoir dans les dernières lignes était perturbant). Faire plusieurs ellipses à quelques mois d'intervalle pourquoi pas, pour montrer comment les choses changent et se mettent en place, les difficultés rencontrées,... j'aurais beaucoup aimé. Là j'ai l'impression qu'en quelques pages on nous résume assez peu habilement 4 ans de changement et ça m'a laissé perplexe.

Bref, vois l'aurez compris, je n'ai pas apprécié l'épilogue.
Mais le reste du roman est tout de même bon et intéressant, j'aime assez comment les choses nous sont montré et de suivre Julian et Addy en parallèle qui, avant de se rencontrer, évoluent dans deux univers diamétralement opposés.

Une dystopie sympa à lire, qui aurait méritée d'être un peu plus poussée, mais que reste tout de même une bonne lecture.

Ceci est mon extra Plume Blanche de l'année. Sorti en exclusivité chez France Loisirs fin 2019, il ne faisait donc pas partie du pack. Ceci n'est par contre mon premier Lena Johamé donc je savais déjà apprécier sa plume ^^ La couverture de Dégénérescence et son super résumé m'ont hautement convaincue, et après avoir tourné la dernière page, je peux vous confirmer que le contenu également !
Nous plongeons dans une dystopie au coeur de laquelle le dérèglement climatique a conduit a une réorganisation du monde tel que nous le connaissons. Différents royaumes ont vu le jour, tous, à priori construit sur le même schéma ; le peuple est divisé en trois catégories : le Coeur où évoluent la royauté, les nobles et les privilégiés ; le Grenier, vaste espace de culture qui pourvoit à l'alimentation du royaume et la Cave, espace sombre et décrépit des travailleurs manuels. Les disparités et inégalités entre les différents secteurs sont nombreuses et il est quasiment impossible de quitter son secteur de naissance. le roi fait régner un climat de terreur et les contestataires emmergent.
Une maladie mortelle sévit : la D.O.V. (dégénérescence des organes vitaux), si elle ne touche que les privilégiés du Coeur, c'est parmi le petit peuple que ces derniers vont piocher leurs donneurs, ceux qui vont servir à remplacer les organes touchés.
Le résumé parle d'une rencontre. Mais celle-ci ne survient sur tardivement dans le récit. le début du roman est plutôt lent, alternant les quotidiens de Julian, jeune délinquant de la Cave, et d'Addy, princesse et future reine du Royaume.
Les descriptions de Léna Jomahé sont parlantes, on ressent la rage ou encore l'impuissance des personnages ; l'injustice latente et la détresse du peuple. Sa plume touche, émeut. Les "méchants" personnages sont d'une inhumanité criante, endoctriné dans un système qu'ils servent aveuglément. Certains par soif de pouvoir, d'autres pour conserver leurs avantages, d'autres encore par ignorance peut être ?
Addy est une jeune femme altruiste, qui sait ce qu'elle veut et impose sa vision des choses à son entourage. Elle reste pourtant impuissante, contrainte de suivre les décisions de son père, même si elle est une excellente négociatrice il faut le reconnaître. Proche de la nature, elle s'interroge sur la justesse du système et s'intéresse aux anciens temps, dont on ne parle plus, pour éviter les remises en question.
Julian souhaite un monde meilleur pour sa famille. Pour ça il est prêt à frapper fort. Même si cela signifie décevoir son petit frère et sa mère. Il conserve une grande rage en lui et ne comprend pas qu'aucune action ne soit menée pour dénoncer les conditions de vie de la Cave et du Grenier.
Au moment de la rencontre, nous en avons déjà appris beaucoup. Pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Tout s'accélère, devient extrêmement prenant. Dans une course contre la montre, Addy et Julian se découvrent, les préjugés qu'ils pouvaient avoir l'un à propos de l'autre tombent. Et cette révélation qui éclate… Et là on se dit : mais non !! (franchement je n'ai absolument rien vu venir alors que ça semble tellement évident). le coup de massue.
Cette fin absolument parfaite. Dure mais parfaite.

Bref. Je crois que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de dystopie et ça me donne vraiment envie d'en relire !
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