Sous le ciel d'Eagle Bay

Abby revient sur l'île où elle a grandit pour retrouver sa mère, à qui elle n'a pas parlé depuis des années.
Emma est de celles qui n'ont jamais été faites pour être mère mais qui ont eu malgré tout un enfant.
Comment pourraient-elles s'entendre alors qu'elles n'ont rien en commun ?

J'ai trouvé ce livre incroyable. Je ne sais même pas si je vais trouver les mots, des phrases assez fortes pour vous expliquer ce que j'ai lu...
J'ai adoré qu'on déconstruise toute l'image belle et lisse de la maternité.
Sophie Jomain va démontrer qu'être mère, ce n'est pas pour tout le monde, pour plusieurs raisons. Qu'on peut quand même avoir un enfant et ne pas ressentir les sentiments qui sont attendus.
C'est bien plus large que cela mais je n'ai vraiment pas envie de gâcher votre lecture.
J'ai adoré Abby et Emma.
Mais aussi William.
Et les habitants de l'île.
J'ai trouvé que chacun avait sa place, son importance, et les caractères différents nous permettent d'avoir un panel plutôt large de l'humain.
J'ai aussi beaucoup apprécié que même si d'autres persos s'accrochent au duo de base (mère et fille) rien ne vient prendre le dessus. On suit de la 1ere à la dernière page leur relation, qu'elle soit tumultueuse, taiseuse, belle, émouvante... Rien ne prend le pas sur le sujet central et ça change. Parce que bien souvent une romance ou tout autre chose fait de l'ombre. Et ici c'est traité a son maximum.
J'ai aimé ressentir plein de choses différentes.
J'ai adoré faire le parallèle avec mon histoire personnelle, bien que différente sur certains points, et oui j'ai adoré, parce que je me suis sentie moins seule. Dans une société où il faudrait être bien avec tout le monde, où couper les ponts avec ses parents est mal vu, juger et fait de nous un mauvais enfant...
J'ai voyagé grâce aux décors également, qui me donne envie de nature, d'évasion, de solitude, couper un peu de tout, pour se ressourcer.
Abby et Emma ont su me convaincre avec peu de choses.
Chacune a une vie à défendre, des points de vues divergents, des lacunes, mais surtout de l'amour à donner, quoi qu'on puisse croire. Car elles sont humaines et même si la relation entre elles peut paraître bien bancale d'un point de vue extérieur, qu'elles ne s'aiment pas de cette façon dont on a l'habitude, ça n'empêche qu'elles ressentent quelque chose.
C'est tout ce qui fait ce livre.
Et tellement plus encore.
Je l'ai dis, je le savais, je n'aurai pas les mots adéquats pour parler de ce que j'ai ressenti, et retranscrire cette légèreté à la fin de la lecture, qui allége mes épaules d'un poids que je pensais parti depuis longtemps.
Je ne peux que vous le conseiller.
Je sais qu'il n'a pas eu le succès qu'il mérite en grand format.
Je sais que ça fait peur de voir une relation mère/fille imparfaite, peu commune, où l'amour manque.
Mais c'est aussi la réalité de beaucoup de gens aujourd'hui. Il faut accepter que chacun appréhende une relation à sa façon, quand bien même c'est avec son propre enfant.
Et je crois, non j'en suis persuadée, qu'il faut déconstruire cette image parfaite pour montrer qu'on reste humain avant tout.
Imaginer si vous étiez dans cette situation, comment prendriez-vous le fait d'être jugé ? de ne pas pouvoir en parler ouvertement ?
Il faut au contraire mettre en avant tous les sujets qui sont trop mis de côté, cacher sous des couches superficielles.
Aimons nous, soutenons nous. Acceptons nous.
Simplement.
Bref, si vous tentez la lecture, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez ressenti, même si c'est tout le contraire de ce que j'ai écrit, je suis toujours curieuse.
Lien : https://tchusspeacekissloval..

BOULEVERSANT
Abigail retourne sur ses terres, après de trop nombreuses années.

Partie à Paris chez sa grand-mère, elle a fui la mésentente maternelle au détriment de l'amour qu'elle portait à son père.
Et pourtant, elle rejoint celle qui lui a donné la vie, peu de temps après que son père ait perdu la sienne.

Elle redécouvre l'immensité des étendues sauvages de l'Alaska, la rudesse de la vie au coeur de l'hiver, la chaleur de ses habitants.
Elle rencontre William un médecin bienveillant, au chevet de sa mère souffrante qui malgré leurs désaccords passés, souhaitent ramener avec elle à Paris.

Comment convaincre sa mère de quitter cette terre qui est tout pour elle...?
De quels maux souffrent sa mère ?
Vont-elles parvenir à se pardonner les années perdues?

Un roman d'une rare intensité, sur la beauté de paysages sauvages et époustouflants, sur les confidences inavouables d'une mère.

J'ai beaucoup aimé les descriptions immersives de ce paysage contemplatif, battu par le vent et la pluie, où chaque homme ressent sa vulnérabilité de chaque instant.

Un ÉNORME coup de coeur !


@doresixtine

Qu'elle bonne surprise ! C'est le premier livre que je lis de @sophiejomain et probablement pas le dernier. J'ai passé un très bon moment de lecture, accompagnée de ces personnages.
D'ailleurs c'est plutôt moi qui les ai accompagné. Et plus précisément Abigail et Emma. Elles sont mère et fille et ont une relation plus que compliqué. le retour d'Abby ne va pas se faire dans le calme, et j'ai ou être la témoin privilégiée de l'évolution de cette relation.
J'ai été très touchée par la façon dont l'autrice traité du sujet de la maternité. Parce qu'Emma ne s'est jamais sentie mère, parce qu'elle a fait des erreurs, parce qu'elle a due faire des choix.
On y parle de maladie, de deuil, de la façon dont nos relations avec les autres façonnent notre existence et la façon dont on évolue.
Mais il y est aussi, et surtout, question d'amour, de solidarité, de vie en communauté, d'espoir.
J'ai adoré découvrir les paysages de l'Alaska, bien que la ville "d'Eagle Bay" soir fictive, elle est librement inspirée d'autres villes alaskiennes, ce qui témoigne d'un beau travail de recherche de la part de l'autrice.

Version poche du roman broché « le dernier sommeil de l'ourse », j'ai été transporté en Alaska, plus précisément à Eagles Bay, une petite île isolée où la nature est à la fois belle et sauvage, mais aussi rude.

J'y ai rencontré toute une petite communauté solidaire, vivant en toute simplicité et en communion avec la nature. C'est là qu'Abby revient des années après être partie chez sa grand-mère pour retrouver sa mère. Leur relation est disons complexe, néanmoins, Abby veut tout faire pour repartir avec sa mère qui est maintenant veuve.

Difficile de nouer un dialogue après tant d'années de séparation, d'absence et de silence. Abby retrouve sa mère qui semble être toujours aussi agressive et imprévisible.

J'ai beaucoup aimé découvrir ces deux femmes au tempérament différents qui malgré les épreuves, difficultés, et non-dits se rapprochent tout doucement. Malgré les griefs, Abby force l'admiration en les dépassant et en créant conjointement d'autres souvenirs chaleureux avec sa mère.

J'ai apprécié la manière dont est abordé l'absence de désir de maternité, sujet que je n'ai que très peu vu dans mes lectures.

Quelque part, je me suis retrouvée dans ces deux personnages et fait du lien avec ma propre histoire. Ce récit m'a émue et fait ressentir les déchirements du coeur, la culpabilité, la douleur, la peine mais aussi éprouver de la compassion, compréhension et de l'amour.

Un joli récit qui nous invite à profiter de l'instant présent, à saisir toute l'importance de la communication, même si on pense parfois qu'elle peut être rompue et à pardonner.

Un beau roman de Sophie Jomain où la description détaillée des paysages s'accorde avec l'intensité des sentiments.
Abigail n'est pas retournée dans son Alaska natale depuis 17 ans. Elle vient de perdre son père et, sa mère, Emma, malade ne peut pas vivre seule. Mère et fille vont devoir réapprendre à vivre ensemble et à apprivoiser leur passé afin de profiter du présent.
Et en prime, une magnifique couverture 🤩