Décidément les islandais développent un intérêt particulier pour le roman policier et plus spécifiquement le polar bien noir avec des enquêteurs torturés et une fin tragique. A tel point que même les femmes premières ministres s'en mêlent et je veux citer Katrin Jacobsdottir qui a co-écrit avec
Ragnar Jonasson le roman "
Reykjavik". On ne peut que sourire à l'idée que notre Elisabeth Borne nationale puisse elle aussi occuper ses loisirs à nous concocter une petite histoire en compagnie de
Franck Thilliez ou de
Bernard Minier !
Cet engouement islandais pour le polar a gagné toute l'Europe et on peut légitiment se demander ce qui le justifie : une intrigue hors norme ? Un style particulier ? des personnages emblématiques ?
Pas vraiment mais le succès est néanmoins au rendez-vous peut-être en raison du profond dépaysement que ce type de roman nous procure.
Dans ce volume, l'enquêtrice Hulda qui est à la veille de la retraite, rouvre un dossier en sommeil depuis un an, celui du décès par noyade d'une réfugiée russe en attente de son titre de séjour dans un centre d'hébergement temporaire.
Hulda n'accepte par son éviction de la police et reprend l'enquête menée par un collègue incompétent. Luttant contre ses propres démons, elle suit la piste d'un criminel passé entre les mailles du filet.
Les chapitres sont courts et alternent le récit de l'enquête, le passé de l'enquêtrice mais aussi l'histoire de la victime.
Le roman se lit rapidement et j'ai regretté que tant les personnages que le déroulement de l'intrigue ne soient pas davantage développés.
La profonde solitude d'Hulda ne la rend pas spécialement sympathique surtout quand les raisons de celle-ci apparaissent in fine.
Peut-être trop habituée aux polars "psychologiques" à la trame particulièrement fouillée (eh oui, je pene à Elisabeth George !), je suis restée sur ma faim car j'ai eu l'impression de lire plutôt un scénario de ces passionnantes séries scandinaves qui accrochent le spectateur. Or il y a une différence de taille entre ce qui passe admirablement bien à l'écran et ce qui est donné à lire...
Il est certain que mon niveau d'exigence est certainement trop élevé mais pour rester dans le domaine islandais, ma préférence va nettement à
Arnaldur Indridasson et à son héros récurrent Erlendur tout au moins pour les premiers romans de ce cycle comme "
la cité des jarres" ou "
la femme en vert".