AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 952 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il y a douze ans, Clara assiste presque impuissante à l'effondrement de son père.
Douze ans plus tard, ce matin-là, c'est Clara qui s'effondre.
Gaëlle Josse dédicace ce livre « À tous ceux qui tombent ».

Je suis tombée.
Il y a trois ans.
Effondrée dans ma cage d'escalier. le corps en miettes. L'esprit vidé et aspiré par du trop plein.
Le corps en lambeaux.

Ce matin-là est un roman qui mériterait d'être souligné de long en large tant il n'est que prose et verve.
Mais, effondrés à lécher le sol, avez-vous accès à ces montagnes de prose ?
Je vous réponds en mon âme et conscience : non. Vous n'avez plus accès qu'à un monde en noir et blanc.
Alors pourquoi toutes ces couleurs dans ce livre ? Ces couleurs m'ont sauté aux yeux très vite. Gaëlle Josse décrit tout comme si elle écrivait avec des pinceaux de couleur. du jaune ici, du vert par là, du bleu.
Éblouissant.
Étourdissant.
Évanescent.
Et puis quoi encore ?

Un petit tour à la mer parce que l'envie de voir l'océan vous prend soudainement ?
Ou un détour chez le fleuriste pour acheter un bouquet de tulipes ?
Vous croyez vraiment qu'effondrés par terre, on ait l'envie d'une escapade à la mer ou de bouger chez le fleuriste ?
Non. C'est comme l'été. Il fait peur quand il arrive. Il fait honte et horreur. Car effondrés par terre, on pleure de ne pouvoir toucher ces gens heureux, de ne pouvoir marcher jusqu'au fleuriste du coin, de ne pas suivre le bonheur léger des vagues au loin berçant l'océan.

J'ai lu ce livre par envie et intérêt personnel. Je n'y ai vu que du talent stylistique et très peu d'humanité.
L'effondrement pour Gaëlle Josse est introspectif, impalpable, silencieux. Et très lyrique, presque chantant, très arc en ciel aussi.

J'ai lu ce livre et je n'ai qu'une envie, crier, hurler. Tout mais pas ça. Pas ces couleurs partout. Pas ces phrases imagées métaphoriques à souhait qui enrobent la souffrance. de la simplicité pour que tous ceux qui tombent s'y retrouvent. Parce que la nuit pour beaucoup est parfois très longue. On n'a pas besoin de tulipes, de mer, de chemises jaunes fleuries. Quelqu'un qui pleure et qui a mal peut être très simple. Elle parle avec son coeur, ses tripes et son corps. le cerveau est verrouillé. Ce matin-là fut trop cérébral et lyrique pour me convaincre.
Commenter  J’apprécie          13636
Ce matin-là, la voiture de Clara ne démarre pas. Rien de grave a priori. Un coup de fil au travail pour prévenir de son retard, un autre au garage pour le dépannage et tout sera réglé. Mais ce matin-là, de retour dans son appartement, Clara s'effondre dans l'entrée. Elle n'est pas capable de régler cette situation anodine, elle ne veut pas se relever, elle ne veut pas se rendre dans l'agence bancaire où elle gère les demandes de crédits. Elle n'en peut plus des heures supplémentaires, des chiffres qui s'alignent, de la pression de sa supérieure. Elle veut juste restée là, ne plus bouger, ne plus parler, ne plus s'occuper de rien. Ce matin-là, Clara est victime d'un burn-out…

‘'Une véritable caresse sur l'épaule du lecteur''…
Une caresse, c'est doux, bienveillant, réconfortant, amical ou sensuel. Alors, où François Busnel est-il allé chercher cette idée de caresse pour qualifier ce livre qui est plutôt une chappe de plomb sur l'épaule du lecteur.
Clara s'est épanouie dans un métier qu'elle n'a pas choisi mais au fil du temps, l'amertume et les scrupules se sont immiscés dans sa vie de battante. A partir de là, c'est l'immobilité qui va régir ses heures. Sa famille, ses amis, son compagnon sont impuissants à l'aider, tout comme la compassion ou les sermons.
C'est d'elle-même que viendra la guérison. En déroulant le fil des ses souvenirs, en explorant les non-dits familiaux, en trouvant le point précis où son chemin a dévié pour la mener vers la raison plutôt que la passion. Il lui faudra un temps bien court pour se relever et nous assistons à cette résurrection avec plus ou moins d'intérêt. Un petit séjour à la campagne chez une amie d'enfance où elle se confronte aux problèmes des gens de la terre et là voilà prête à changer de vie…Ok mais c'est un peu expéditif et peut-être même irrespectueux envers les personnes qui souffrent de dépression ou d'un burn-out…
Un sujet grave tout juste survolé, un thème traité sans la noirceur, la souffrance qu'on pouvait y attendre. Passable.
Commenter  J’apprécie          570
Cela faisait un moment que ce roman me titillait. J'avais envie de découvrir cette auteure.

Alors je m'y suis plongée, motivée par cette lecture.
Mon engouement est retombé comme un soufflet à fromage. Certes le thème n'est pas rose et ne prête pas à sourire et pourtant je le connaissais.

Quand la mécanique cérébrale lâche, quand le corps ne suit plus, c'est une véritable séisme qui s'abat sur vous et tout semble plus qu'insurmontable. Il n'y a plus de vie, plus d'énergie, plus d'envie de faire, on est au bout de soi et rien ne va plus.

J'ai mis du temps à écrire ces quelques mots car mon impression générale sur cette lecture par rapport au thème abordé, m'a laissé perplexe. le réflexe est le retour à soi-même si mon but premier n'était pas celui-là.

J'ai trouvé que la protagoniste Clara s'en sortait honorablement bien de son burn out ! Il est important de garder à l'esprit qu'il s'agit d'un roman et non d'une histoire vécue. Voilà comment j'explique tout simplement mon impression de malaise à l'issue de cette lecture.

Lorsque j'ai lu la critique de Ladybirdy je me suis sentie moins seule, en adéquation avec ma pensée…et pas complètement à côté de mon ressenti personnel.

Un autre titre m'aurait mieux convenu, je pense.
Commenter  J’apprécie          4513
J'aime beaucoup ce qu'écrit Gaëlle Josse en général mais ici, je n'ai pas accroché. le burn-out en ce moment est général, nous sommes toutes et tous dans un état psychologique particulier, une vie contrariée par un virus autant que par les contraintes imposées par les autorités. le sort de Clara, prise au piège d'un travail commercial oppressant nous est un peu familier. Les exemples abondent, dans notre entourage, dans les pages de magazines, exemple d'une course effrénée à la productivité, qui broie les individus, rejetés comme des corps étrangers dès qu'ils ne sont plus opérationnels. Nous sommes, je suis en totale empathie avec elle au début du roman puis les pages se tournent et, je n'aime pas dire ça, je me désintéresse de son sort. Sa souffrance, réelle, ne prend pas forme romanesque, trop banale, trop courante, trop proche peut-être. Les petits riens du quotidien, la paresse du matin, l'"aquoibonisme", néologisme courant, nous parlent, nous les avons connu, justement, comment évoquer cet abandon progressif du désir de se battre sans tomber, non dans le pathos, mais dans une banalisation de l'état dépressif qui n'est pas, surtout pas, un état normal. Les réactions et mises en situation avec les proches sont un peu "téléphonées", prévisibles, le compagnon qui part, la meilleure copine, retour à la terre un peu tendance, difficile, vrais soucis en regard de la dépressive, culpabilisée, je vois ces stéréotypes s'enchaîner avec comme ultime sursaut et espoir, le départ vers d'autres ailleurs, solution tant de fois décrite à nos existences banalisées.
En écrivant cet avis, je m'aperçois que le vrai souci n'est pas dans l'écriture ou le thème traité, mais la date de sortie en pleine déprime collective ou alors, c'est moi qui n'aurait pas dû le lire.
Lisez le pour vous faire une idée, Gaëlle Josse est une écrivaine nécessaire.
Commenter  J’apprécie          100
Je m'excuse auprès de tous les lecteurs qui ont aimé ce livre, je pense être passée complètement à côté de cette histoire. Les critiques enthousiastes que j'avais lus m'ont guidés vers cette lecture, qui je dois l'avouer, m'a profondément ennuyée.
j'ai trouvé qu'il n'y avait pas vraiment d'histoire, on tourne vite en rond avec Clara, personnage pour qui je n'ai pas vraiment réussi à avoir de l''empathie, et le style de l'auteur qui multiplie les descriptifs de ses états d'âmes en usant à tort et à travers une multitude de figures de style, m'a quelques fois fortement agacée. 200 pages et quelques pages seulement et j'ai trouvé cette lecture interminable.
Commenter  J’apprécie          90
Parcourant quelques lignes de ce livre à la bibliothèque, j'ai été éblouie par le style, je me suis dit, ça, c'est pour moi !
Phrases courtes et bien tournées, cinglantes parfois, poétiques souvent, un style qui rappelle parfois Benameur, De Vigan, Bertholon... mais un style auquel il manque l'essentiel : le travail du personnage. Clara, sa vie, sa souffrance, son burn out... tout cela est bien dit, le personnage est tout à fait crédible, englué dans sa vie, avec cette incapacité à se relever, à sortir de son canapé, cet abandon de soi... Ses rapports avec ses parents, ses collègues de travail, ses (rares) amis... Oui, le cadre est bien monté. Mais il manque cette profondeur, ce petit truc qui fait qu'on n'y est pas, dans Clara, qu'on ne l'habite pas vraiment, ce personnage. Je n'en ai pas lu tant que ça, des livres sur la dépression, mais "Les heures souterraines" de De Vigan me reste en mémoire. Il y a des choses qui à mon sens ne sonnent pas juste, des choses qu'on n'a pas envie de faire mais qu'on se force néanmoins à faire parce qu'il faut bien s'en sortir, comme quand Clara se force à aller consulter. Mais trouver de la joie en allant s'acheter des tulipes, en planifiant des vacances à la mer, ou en partant voir sa copine chez qui elle va se requiquer... Pour moi la joie, dans ces moments-là, doit être soudaine, imprévue, nous tomber dessus au même titre que les crises de larmes incontrôlées. On n'a pas la force de planifier le moindre truc quand on est comme ça au fond du fond. Enfin, c'est une vision tout à fait personnelle qui n'engage que moi bien sûr ;-)
Et puis même si c'est très très bien écrit, j'ai trouvé des longueurs, des redites : c'est que c'est loin d'être évident d'offrir au lecteur ce temps qui se dilate et s'éparpille, ces heures perdues, ce ressassement de la pensée et cette léthargie tumultueuse... alors je comprends bien ce que l'auteur a voulu donner mais je n'y ai pas trouvé mon compte.
Je lirai cependant avec plaisir et curiosité un autre de ses ouvrages !
Commenter  J’apprécie          50
Il aura suffi que sa voiture refuse de démarrer pour que la vie de Clara, trente-deux ans, bascule. Très investie dans son travail dans une société de crédit, la jeune femme sombre alors dans une dépression, un burn-out dont elle ne parvient pas à s'extraire. Il faudra un séjour chez un couple d'amis à la campagne pour que Clara reprenne pied et se projette dans un avenir qui demeure fragile à bien des égards.

Gaëlle Josse fait ici la chronique d'un mal qui touche de nombreuses personnes et qui est pourtant loin d'être compris. Pour beaucoup, un burn-out est un aveu de faiblesse dans un monde du travail où il faut se montrer sûr de soi, combatif, gagnant.

Mais il me semble que le burn-out de Clara est bien doux, bien poétisé sous la plume de Gaëlle Josse. Alors que cette dépression doit être la preuve d'un véritable mal-être et sans doute être vécu avec une extrême violence, dans ce roman tout est feutré, glissant.

On ne pénètre jamais complètement dans une intimité qui doit pourtant être totalement retournée par cet événement. Ainsi Clara passe une journée à la mer, et on se demande où elle trouve la force et l'envie d'une telle escapade ? Clara se fait quitter par son compagnon qui ne comprend pas ce qui lui arrive, bon. Certes Clara chipote dans son assiette et regarde son linge tourner par le hublot de sa machine à laver, mais cela semble bien léger pour exprimer un sentiment de désarroi, de désespoir total et profond, d'effondrement.

Heureusement Clara a la chance d'avoir une très bonne amie qui vit à la campagne avec son mari. Et Clara peut ainsi remettre en perspective ses propres soucis par rapport aux difficultés du monde agricole. Et retrouver là l'énergie de répartir et de changer de voie professionnelle pour enfin faire ce à quoi elle se destinait plus jeune.

Voilà, on ressort de cette lecture en ayant l'impression d'avoir survolé un sujet qui méritait plus de profondeurs, de véracité, d'émotions. Sans jamais ressentir vraiment d'empathie pour Clara. Sans éprouver l'intensité du cataclysme. Sans avoir été pris aux tripes par l'écroulement de tout ce dans quoi Clara croyait jusque là. Dommage.
Commenter  J’apprécie          50
J'aime beaucoup les livres de Gaëlle Josse qui sait retranscrire finement les états de ses personnages.
Pourtant je n'ai pas vraiment accroché avec le personnage de Clara en plein burn-out. On ressent sa douleur, mais pas vraiment.
Ce que j'ai finalement adoré c'est l'évocation du bouquet de tulipes. Une très belle page où j'ai retrouvé la belle plume de Gaëlle Josse. Mais je ne regrette pas de l'avoir lu, j'ai aimé la suite des phrases avec ou sans verbes.
Commenter  J’apprécie          30
…quand le corps ne veut plus, ne peut plus…

Un matin, la voiture de Clara ne s'allume plus. Elle essaie tout pour la faire démarrer, mais rien n'y fait. du jour au lendemain sa vie bascule dans le noir. Un burn-out. Un trop plein.
Dans ce roman, Gaëlle Josse partage le ressenti et lavie d'une personne qui se trouve dans un trou et ne sait plus quoi ni comment faire pour sortir de ce trou et retrouver le soleil.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (1766) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}