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sur 949 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire d'une chute, d'un effondrement soudain, d'une débâcle intime. Clara ne savait pas qu'elle marchait au bord du gouffre. Elle, la princesse de ce royaume, menton levé, hauts talons qui claquent, tailleur ajusté, et toute cette flopée de certitudes brandie comme un étendard.
Elle travaille dans une entreprise performante, avec un vrai projet et un vrai esprit de corps. Collaboratrice dynamique, solide, qui ne compte pas ses heures… On peut tout vivre dans une entreprise : on peut s'y épanouir, s'y ennuyer à mourir, y pantoufler, ou bien y découvrir l'enfer…
Clara eut bien quelques moments d'incertitudes, de brusque fatigue, mais ces alertes furent vite balayées par ses inébranlables certitudes. Jusqu'à ce mauvais souvenir et cet évènement anodin de la vie quotidienne la contraignant à arrêter cette épuisante course de fond sans point d'arrivée.
Vient alors pour Clara le temps de la grande déchirure. La chute infernale dans un puit noir sans fond. La princesse de ce royaume se transforme en femme hagarde et transparente. « Une invisible égarée dans la foule ».
Esprit vide. Semaine lente. Existence à l'arrêt. « Vie de paramécie ». « Immobilité d'iguane ». La famille, les amis, l'homme qu'elle aime ne comprennent pas ce qui lui arrive. Ils l'aident, la soutiennent, l'engueulent, se retirent désappointés sur la pointe des pieds, reviennent. Rien n'y fait. Clara s'enfonce dans sa nuit, s'enferme dans sa terrifiante immobilité.
Il lui faudra revenir en arrière, loin derrière, presque aux origines, pour retrouver ce carrefour et emprunter cette fois le bon chemin. Puis recommencer à vivre. Tout doucettement.
Un roman âpre, dur, qui fait mal parfois. Un roman difficile à lire parce qu'il nous renvoie à nos propres incertitudes, à nos propres interrogations, à la vacuité de nos existences modernes. À notre marathon intime.
Un roman qui ne s'oublie pas.


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C'est la voiture, ce matin-là, qui donne un coup de pouce au destin, elle ne démarre pas. Clara craque, sans savoir pourquoi. En sanglots, elle s'affaisse, tombe, chute dans ce gouffre. Quelqu'un vient de tirer un rideau opaque sur sa vie, c'est l'effondrement. Incapable du moindre mouvement, du moindre appel à l'aide, sa seule certitude est qu'elle ne retournera pas travailler. le murmure d'un affaissement.

Il y a les médecins à qui Clara doit expliquer, la famille et les amis qui ne comprennent pas, Clara est une battante, une guerrière, une solide.

Clara, elle, voudrait juste pouvoir respirer sans blocage à mi-parcours avec la sensation d'avoir un fil barbelé sous les côtes. Elle n'arrive plus à dire les mots du quotidien, elle a perdu la notion de temps et d'espace. Il y a les bouffées d'angoisse, les réveils soudains avec la sueur qui lui glace la peau, lui serre le cou.

Armée d'un arrêt de travail à durée indéterminée, bourrée d'anxiolytiques dans un premier temps, Clara doit trouver le psy qui pourra l'aider, celui avec qui elle peut avancer.

Son amoureux la quitte, il ne la reconnaît pas, Clara est devenue une île hérissée de rochers, on n'y aborde pas sans dommage.

Il y a le retour dans le passé, proche dans un premier temps et Clara se souvient de cette grande lassitude qui l'avait envahie, ce ressort détendu et cette petite voix qui lui disait : ça va passer.

L'avc de son père, plus lointain, avec une mère sidérée, et l'obligation pour elle de tout gérer et de changer ses choix de vie pour rester auprès d'eux.

L'accident avec son frère et la maladresse de son père qui décidera de l'avenir de cette famille, puis plus loin les retours dans l'enfance où l'on occulte ce qui fait mal.

Son lit reste un refuge même si Clara s'oblige à sortir un peu.

De temps en temps, Clara aperçoit cette lumière qui danse et vers qui elle aimerait aller. Chaque tentative de remontée est accompagnée d'une rechute. Clara s'accroche. Sa meilleure amie l'invite à la campagne. Elle se dit qu'il y a des êtres, comme, ça, qui ont ce talent, ce don d'éclairer, d'alléger la vie de ceux qui le côtoient, son amie fait partie de ces gens-là.

Une parenthèse, une pause qui facilite l'introspection et Clara observe. Elle aurait envie de retrouver une nuit entière, sans sursauts dans le sommeil, sans pensées qui harcèlent, sans paniques soudaines, une nuit amie. Elle a envie de rentrer chez elle, première envie depuis bien longtemps.

Clara ne lâche rien. de mieux en moins bien, elle revient à la vie et nous offre ce message d'espoir qu'il existe cette rive quelque part. Impression fragile mais têtue.

Avec le temps.

À ceux qui tombent, écrit l'auteure. Merci.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Ce matin-là, c'est la chute; le livre est d'ailleurs dédié à tous ceux qui tombent.

Si , comme certain(e)s d'entre nous, vous avez déjà vécu la dépression, celle qui ronge, vide, malmène, alors vous vous reconnaîtrez en Clara, trentenaire surmenée par un travail qu'elle n'a jamais aimé. Soudain , elle s'affaisse. " Clara la vaillante, vacillante". Celle qui a renoncé à ses rêves, douze ans auparavant. Et qui le paie maintenant. Brutalement.

Gaëlle Josse sait comme personne décrire toutes les phases par lesquelles passe Clara: anéantissement, dégoût, angoisse, solitude, souvenirs qui torturent... de son écriture fine, sensible, épurée, elle nous fait percevoir la complexité de cette maladie, et les diverses réactions des proches. Entre les " Remue-toi", les " Tu as pourtant tout pour être heureuse", la gêne, l'agacement, l'incompréhension, Clara finit par se taire, elle se terre, " elle voudrait s'inventer une grotte où elle pourrait s'enfouir" . Comment expliquer l'indicible?

Heureusement, il y a une lueur, un espoir, venus de Cécile, son amie d'enfance chez qui elle se réfugie . La chaleur d'une amitié indéfectible. Timidement, elle pense à réinventer sa vie.

La chute, oui, mais pour une nécessaire renaissance... Un roman tout en nuances, au style toujours aussi magnifique, n'oublions pas que l'auteure est venue en littérature d'abord par la poésie. Un roman émouvant, au regard juste. A lire! Tu avais raison, Idil!
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Un livre sensible , sonnant au plus juste… décrit avec finesse… le burn-out d'une jeune cadre dynamique, Clara; Après l'effondrement de notre » anti-héroïne « les portes de l'espoir s'ouvrent timidement et une RECONSTRUCTION pointe à l'horizon!

« Son regard erre sans se fixer, et elle ne parvient plus à entrer dans la ronde, à dire les mots du quotidien, les mots prudents, comme des passerelles tendues au-dessus des rapides. Cette impression d'avoir perdu le lieu, l'axe, le repère, la maison intérieure, de n'être qu'une plume, une feuille malmenée par le vent.

Certains matins, comme ça.” (p. 65)

J'essaierai d'être brève, pour une fois , au vu de l'abondance justifiée des critiques… (***Plus d'une centaine)

Ayant vécu il y a de nombreuses années un « affaissement brusque et sidéral », après des années de suractivité professionnelle et trop peu de sommeil, j'ai dû reconnaître un épuisement généralisé .

Un burn-out [ dans les années 90, le mot n'existait pas ou était très peu présent dans le vocabulaire quotidien]…. Mais c'était bien cela. Je trouve la description de cet état , excellemment décrit par Joëlle Josse… Un style toujours élégant, fluide…léger, poétique …pour décrire la descente aux enfers, dans un no man'land…indéfini, où il n'y a plus ni volonté ni envie d'agir, de bouger… Chaque geste demande un effort disproportionné… où l'autre, les autres se sentent étrangers, impuissants ou paniqués…Le vide se fait donc autour de la personne fragilisée…

Dans l'histoire du personnage féminin décrit dans cette fiction,on ne peut pas s'empêcher de songer à l'évènement-bourrasque à l'aube de ses 20 ans, alors qu'elle se prépare à commencer sa vie, en partant à l'étranger pour enseigner le français : son « rêve » ! . Son père est foudroyé par un AVC et voyant le désespoir et désarroi absolus da sa mère. Elle renonce et annule son départ… pour rester auprès d'eux, son frère aîné ne se pressant pas pour lui apporter son aide…

Si elle avait pu partir réaliser ses projets premiers est-ce qu'elle aurait choisi ce métier particulier de « vendre de l'argent » , est-ce que son existence aurait connu une pareille « chute ??
« …Promotion, pressions, rentabilité, harcèlements sournois pour toujours plus de résultats… Jamais de fin, et la souffrance au travail démarrant, s'infiltre progressivement…jusqu'à épuiser et dévorer de l'intérieur cette trentenaire énergique et ambitieuse...

D'un côté, un métier valorisant, tourné vers les autres, l'autre, « cannibale « des fragilités, et des précarités financières des personnes, comme ce prêt demandé par des retraités modestes pour gâter leurs petits-enfants…qui préfèrent rendre visite aux autres grands-parents, plus argentés…Notre conseillère financière , à cet einième demande de prêt » ouvre les yeux, a de plus en plus de mal « avec la morale » ou plutôt « la non-morale » de son job…. le contenu de ces deux métiers sont simplement aux antipodes… »humains » et en termes "d'idéal » , de valorisation personnelle…

Notre « anti-héroïne » perdra son « petit ami »… dépassé par les évènements, ce dernier se sentant impuissant, avec l'angoisse de « chavirer » lui-même… Heureusement, la lumière, la main tendue viendront de l'amie de jeunesse. Une amie énergique et dans un même temps , dans l'empathie ! Une belle relation…qui redonnera l'Elan vital à notre « naufragée » !
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Les Clara n'ont pas beaucoup ce chance en ce moment le "burn-out" les attend au détour d'un soir ou d'un matin, ici c'est "ce matin là".
"Clara dans la tourmente" de V.Message est un gros livre bien intéressant, celui de G.Josse est comme tous ses livres depuis 10ans ,court, direct, sans mots qui ne seraient pas nécessaires.
Clara , se matin là, voit sa vie partir en lambeaux, elle ne peut plus suivre , son travail la dévore. a la suite, son amoureux la délaisse, c'est grâce à l'amitié qu'elle s'en sortira et pourra reprendre ses rêves de jeunesse délaissés pour ses parents vieillissants, même si le passé ne revient jamais.
Ce n'est pas un roman gris, la vie prend le dessus. J'avoue malgré moi ne pas avoir ressenti le même bonheur de lecture qu'avec les autres ouvrages de G.Josse, et pourtant j'attends déjà le suivant.
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Ça démarre fort ! chez Gaelle Josse c'est courant, on a souvent que peu de pages, 215 en l'occurrence pour prendre une grande claque qui en général remet bien les idées en place.
Ce roman pour moi est un livre miroir, un de ceux où les phrases me ressemblent.
Cela commence par un « brule-dehors » parce que tu manques de « rentre-dedans ».
Clara se croyait une « warrior » mais elle est terrassée par un « nightmare » attaquée par des armées de mails, des bombes de sms, puis arrivent juste derrière les drones de petites phrases acides qui volent dans la boite crânienne et étouffent toutes les velléités. En fait il en résulte que pour son job de garantie dans une société de crédit : elle est « fragile », et s'en veut de l'être.
« Elle se déteste d'avoir pensé qu'elle pourrait réussir en faisant les choses à sa manière, sans brutalité, par la seule force de son charisme et de son enthousiasme. »

T'as pris ce boulot pour pas partir parce que ton père à fait un AVC. T'avais une autre idée : voyager pour apprendre le français à d'autres, ailleurs. Cool. Et puis voilà. Faut aider ta pauvre mère. T'as pas le coeur de les laisser.
Alors parce que tout s'accélère trop, tout ralentit, jusqu'à l'arrêt complet du véhicule vitalité. Et bizarrement, c'est maintenant qu'il faudra se serrer la ceinture.

La vie de Clara se déroule comme un rouleau de machine à calculer ses erreurs, ses attentes déçues. Elle s'est pourtant donnée sans compter mais c'est l'heure des comptes et l'addition est lourde. : « Burn-out ». Évidemment en anglais, c'est bien plus sévèrement burné.
Le fait est que t'es dans la merde, celle qui te paralyse, qui t'enfonce dans ton canapé.
Pour t'en sortir, il faudra escalader tes répulsions, gravir tes appréhensions.

Gaëlle Josse m'émeut de son acuité. Il faut avoir digérer mille vies pour restituer celles des autres sans se tromper. Qui lui a dit que plus on est soi, plus on est seul, qu'il faut recomposer avec les autres ? Quelquefois d'ailleurs avec des plus paumés que soi. Pour Clara, c'est à la campagne auprès d'une amie qu'elle va retrouver un peu d'équilibre pour tenir debout.
« Après l'embrassade, elles se regardent, chacune cherchant à deviner quelque chose dans les yeux de l'autre, quelque chose qui échapperait aux mots, quelque chose de caché par cet éclat de joie. »

Ce matin-là, j'ai bien fait de prendre ce livre-là, j'y ai appris un mot démodé, la « reverdie ». le renouveau printanier, c'est joli.
« Mais enfin, Clara, quand cesseras-tu d'en demander toujours plus à la vie ? Je ne demande rien, maman, j'essaie simplement d'arrêter de me brutaliser, je fais ce que je peux. Elle voudrait ajouter que la vie court vite, qu'elle court sur les corps et les visages, qu'elle laboure les coeurs et les âmes, que le temps nous met des gifles jour après jour et que les larmes et les souvenirs creusent d'invisibles rivières, qu'il faut courir vers son désir sans regret et sourire à ce qui nous porte et nous réjouit. »

Bien joué Clara, elle est bien cachée ta douleur derrière ton sourire.
Bien vu Gaëlle, « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. » (St Exupéry)


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Clara va-t-elle pouvoir s'en sortir ?

Dans son nouveau roman Gaëlle Josse raconte le burnout d'une cadre commerciale et les jours qui suivent cette épreuve. Et confirme son talent à rendre avec acuité l'évolution psychologique de ses personnages.

Ce matin-là la voiture de Clara Legendre a refusé de démarrer. Une panne somme toute ordinaire, mais pour cette animatrice commerciale d'une banque, c'est le facteur de stress qui la fait craquer. Elle s'effondre en pleurs dans son appartement. Ella touché le fond. le docteur Cardoso va diagnostiquer un burnout, lui prescrire des antidépresseurs et quinze jours d'arrêt de travail.
Alors Clara se laisse aller. Thomas, son compagnon, ne la reconnaît plus, lui qui était tombé sous le charme de cette personne dynamique, élégante, ambitieuse. Peut-être vaut-il mieux désormais ne plus se voir.
Sa mère, quant à elle, ne comprend pas son mutisme. Elle aurait pu la prévenir, venir passer quelques jours auprès de ses parents, au côté de ce père dont elle a sauvé la vie une dizaine d'années plus tôt, alors qu'il était victime d'un AVC.
En fait, «elle ne veut pas parler, expliquer, ni à lui ni à d'autres, elle voudrait qu'on l'oublie, qu'on la laisse tranquille, au fond de son terrier.» Surtout pas à son frère cadet Christophe, photographe culinaire, qui forme avec Élise, web designer, le couple de bobos parisiens type, avec leurs enfants Garance et Hugo. Elle se recroqueville sur elle-même et le médecin du travail lui confirme après plus d'un mois d'arrêt-maladie qu'elle est inapte à reprendre son travail. «Le monde danse autour d'elle; il joue sa chanson et elle, ne joue plus, ne danse plus. Elle se sent derrière une vitre, à chercher ses gestes, à chercher ses pas, à se demander si un jour elle vivra à nouveau.»
Peut-être que le coup de fil de Cécile, son amie d'enfance qui l'invite à passer quelques jours chez elle, à la campagne, lui permettra de sortir de sa léthargie? Partager, échanger, dire les choses, voilà en tout cas une première étape vers la lumière.
Gaëlle Josse dit avec beaucoup de justesse les craintes, les hésitations, la peine à sortir de cette dépression, de ce mal qui vous ronge et vous empêche d'avancer. le chemin qu'emprunte Clara est semé d'embûches, mais commencer à y cheminer est déjà une victoire. En se rappelant son père après son AVC, et combien cet épisode a changé sa vie, elle comprend aussi que rien n'est inéluctable, que certains choix ne sont pas définitifs.
Depuis Une femme en contre-jour, son précédent roman, on sait combien la romancière est habile à sonder les âmes et à rendre compte des cheminements psychologiques de ses personnages. Elle parvient même ici à instiller un peu de poésie dans un univers sombre. Comme le souligne son père: «Allez, ma fille, ta vie t'attend, file!»


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Gaëlle Josse, dans ce roman, nous raconte l'histoire de Clara dont la vie bascule du jour au lendemain. Qu'est-ce qui fait qu'un jour on n'arrive pas à se rendre au travail, qu'on se réfugie chez soi sans plus aucune envie d'en sortir, qu'on n'a plus la force de sourire même à l'être aimé,… ? le burn-out et tout ce qui s'ensuit, voilà ce que nous partage l'autrice. Clara doit faire à l'incompréhension de son entourage mais aussi à sa propre incompréhension : pourquoi ? Et petit à petit, on comprend ce pourquoi. Cet engrenage inconscient où Clara accepte toujours un peu plus jusqu'au jour où son corps, son esprit refusent d'aller plus loin. Cécile, son amie d'enfance, habite à la campagne, dans un endroit reculé. Elle est infirmière et son mari agriculteur. Ils ont deux enfants. Pour eux non plus, la vie n'est pas facile car la ferme n'est pas rentable. Pourtant, c'est là, au sein de cette famille, que Clara retrouvera peu à peu cette volonté de retourner dans la vie. Son amie l'y aidera en lui remémorant entre autre ses rêves d'ado, son désir de voyager,… et retrouver ainsi cette étincelle de vie.
J'apprécie et reste sensible à l'écriture de Gaëlle Josse. J'ai beaucoup aimé sa façon de raconter comment son héroïne plonge dans ce vide abyssal et cette forme de renaissance. Cette obligation d'aller chercher au fond d'elle ce qui l'anime, ce qui lui redonne l'envie de continuer ce périple qu'est la vie.
« J'ai voulu écrire un livre qui soit comme une main posée sur l'épaule » écrit l'autrice et c'est tout à fait réussi.
Un livre sensible, sans sensiblerie ni misérabilisme. Un livre qui m'a beaucoup parlé et que je ne peux que vous encourager à lire. Belle lecture !

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Je remercie chaleureusement les éditions Noir sur Blanc pour l'envoi, via net galley du dernier roman de Gaëlle Josse : Ce matin-là.
Clara, trente-deux ans, travaille dans une société de crédit.
Compétente, investie, efficace, elle enchaîne les rendez-vous et atteint ses objectifs.
Un matin, sa voiture ne démarre pas et... tout lâche... Son corps, son esprit... Elle ne retourne pas travailler. Dès lors, des semaines, des mois de solitude et de vide s'ouvrent devant elle.
Amis, amours, famille, collègues, tout se délite dans l'ordre ou le désordre de leur apparition dans sa vie.
La vague de fond qui la saisit modifie ses impressions et ses sentiments....
Ce matin-là est un très joli roman qui parle avec délicatesse et pudeur du burn-out, de la dépression, et de ce que cet état engendre dans la vie de la personne touchée.
C'est criant de vérité et ça montre bien à quel point on peut se sentir désemparé face à un tel mal-être.
Clara est une jeune femme comme tant d'autre, jamais elle n'aurait pu imaginer craquer un jour. Elle se croit forte, malgré quelques écueils dans sa vie, qui l'ont notamment fait changer de voie. Et pourtant, il suffit de peu pour que tout parte à vau l'eau dans sa vie.
Quelle est attachante cette Clara ! Il est facile d'être touché par sa vie, ses émotions, sa façon de voir les choses...
Vous l'aurez compris, Ce matin-là est une jolie lecture, que je vous recommande et à qui j'ai plaisir à mettre cinq étoiles.
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L'histoire d'un burn out.
Juillet 2006 :
Clara s'apprête à partir au bout du monde où elle a choisi d'aller enseigner le français à des étrangers. Malheureusement, son père fait un AVC et elle décide de ne plus partir.
Octobre 2018 :
Clara s'apprête à aller travailler, elle a une belle situation de chargée de clientèle. Sa voiture « ce matin-là » fait un caprice, elle ne veut pas démarrer. Si c'est une situation qui fait partie de la vie courante, pour Clara c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, cette panne déclenche une dépression qu'elle n'avait pas vu arriver.
C'est la première fois que je lis Gaëlle Josse, je ne suis pas déçue car si l'histoire est banale et fréquente c'est son écriture qui fait le reste ! Quelle belle plume, écrire sur un sujet aussi difficile qu'est un burn out avec autant de poésie ce n'est pas commun. La richesse de ce livre est dans sa rédaction, son vocabulaire ; les chapitres et les phrases sont courts, ses idées et ressentis sont lancés avec beaucoup d'adresse, des comparaisons inattendues viennent peaufiner l'ensemble.
S'il fallait que je décrive ce roman je dirais que c'est un poème en prose.
Les différentes parties de ce court roman sont précédées de quelques strophes de la comptine : nous n'irons plus au bois.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, c'est pour moi une triste histoire enveloppée dans du papier de soie. C'est écrit tout en douceur.
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