Et recoudre le soleil

J'ai découvert Gaëlle Josse avec Une femme en contre-jour, biographie romancée de Vivian Maier, et je m'étais laissé séduire par son écriture. Quand elle a publié Et recoudre le soleil, j'ai naturellement eu envie de le lire. Envie amplifiée par l'avis de ma libraire, qui avait beaucoup aimé, m'a t'on dit.
L'attente devait être trop ambitieuse ; je suis déçu...

L'autrice le dit en 4ème de couverture : "J'ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers, sur des pages volantes (...) J'ai eu envie de vous offrir aujourd'hui cette moisson de mots (...)" le problème, c'est que cela ne ressemble qu'à ça, une moisson de mots et de phrases, collectés un peu au hasard.
Le résultat m'a paru décousu, sans unité, pire, sans âme. Il y a, certes, de belles fulgurances, comme ce :

"un livre
une chambre
les rais de soleil entre les volets
la vie qui bruisse dehors un aboiement
un ballon des cris
une radio plus loin encore
toutes les vies mêlées"

Mais il y en a trop peu !
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..

On ne sait pas toujours que Gaëlle Josse , avant d'écrire des romans, a d'abord publié des recueils de poèmes. Mais on ne s'en étonne pas vraiment car sa plume est si subtile, délicate...

Dans ma librairie préférée à Lille, je me suis précipitée vers une table complète consacrée aux poètes ( le printemps n'est pas loin...) et j'ai saisi ce livre, il ne m'a fallu que quelques vers parcourus pour comprendre qu'il était fait pour moi.

On retrouve le goût de Gaëlle Josse pour les textes courts, ce qu'on lui reproche d'ailleurs parfois en matière de romans. Elle explique en prologue que ces poèmes ont été écrits sur des petits carnets, des tickets, des listes et qu'elle s'est décidée à les rassembler.

L'épure, la simplicité caractérisent ces mots jetés sur le papier. L'auteure convoque les petits bonheurs du jour, mais aussi les angoisses, la tristesse , et les transfigurent par l'écriture. Elle s'imprègne du vent, des herbes, de la nature qui ouvre le coeur et réconforte. Les images sont belles, émouvantes.

" adossés à l'épaule du temps
chaque jour renaître
ouvrir les volets

au jardin jeter une poignée de graines
la part de la terre
la part des oiseaux

et attendre ce qui est à venir"

Ses poèmes me sont un baume au coeur, ils adoucissent ma peine. Mots vibrants, chaleureux, perles de vie et de lumière, au- delà des ombres du chemin:

" Quand il faut tout rassembler
autour de soi
le courage les vêtements le sourire
et qu'on n'est pas très sûre de vouloir sortir
dans le tranchant du jour

le corps perdu
le coeur perdu
marcher sur le fil du silence
guetter quelques mots de passage

prémices d'un éveil
échos d'une lampe allumée
à la fenêtre
de l'autre côté de la rue

les jours à pas comptés "

Un recueil à découvrir, assurément!

L'éclosion d'invisibles soleils
Venue à la littérature par la poésie, Gaëlle Josse a rassemblé tous ses fragments de textes dans ce recueil qui célèbre tout à la fois la force de l'écriture et les bonheurs simples. Un remède idéal pour temps troublés.

Dans ce recueil de poésie sans pagination, et qui par là nous indique que l'on peut picorer ici ou là ces textes, sans forcément suivre d'ordre, on sent à chaque page la quête du mot juste, de la formule qui dira au mieux l'émotion ressentie tout autant que l'envie de la transmettre.
Écrits dans les «gares, les trains, les hôtels, les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d'autres lieux», voilà rassemblés ces fragments qui, comme le souligne Gaëlle Josse dans sa présentation, sont des jaillissements qui tentent de saisir des instants fugaces. «L'éclosion d'invisibles soleils.»
Des mots cueillis jour après jour, et notés immédiatement «dans des carnets, des cahiers, sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes, des enveloppes, des marque-pages ou dans son téléphone» qui mis bout à bout permettent de recoudre le soleil pour illuminer nos journées.
«l'or perdu l'or éparpillé de mes jours
et le jeter au ciel
qu'il éclate d'un rire azur»
Quelques lignes d'un recueil vivifiant, qui célèbre la vie, la beauté, le bonheur de l'instant et qui nous ouvrent tous les horizons. Des souvenirs, des rencontres, des instantanés qui sont aussi une esquisse de biographie, depuis les émerveillements de l'enfance, que l'auteur n'a pas oubliés. On peut aussi suivre les voyages, qui sont autant de promesses. S'arrêter devant un bonheur simple, une fleur qui se balance dans le vent, chercher comment les chagrins se sont effacés. Voir dans les draps froissés l'étreinte de la nuit. Se laisse gagner par l'allégresse.
Un recueil qui répond à la question que pose Lucile Bordes dans son nouveau roman «Que faire de la beauté?» En ces temps troublés, cette beauté nous aide à vivre.

Lien : https://collectiondelivres.w..

Grand, grand plaisir de lecture. Des courts moments de vie, des moments certains de poésie. Il n'y a pas de rime, justes de courts textes de part et d'autre des pages de ce livre, qui ne sont pas numérotées.

J'ai beaucoup beaucoup aimé ce recueil trouvé par hasard et que je recommande chaudement.

Ce recueil est comme le petit carnet de notes d'une femme au quotidien, mais présenté sous l'angle original d'un mémo poétique instinctif, où tout qui s'y retrouve écrit, est improvisé, sorti d'une pulsation sensorielle presque automatique. Les moments, les paysages, les objets ou les gens, sont contés d'une façon sincère, spontanée, presque à l'emporte-pièce parfois. Cependant, la douceur des mots, leur beauté émotionnelle, leur candeur empreinte d'un lyrisme moderne, transfigure l'ensemble pour en constituer un vrai journal de poésie autobiographique. Car, partout où elle se trouve, l'autrice griffonne, scribouille, sur n'importe quel support à sa disposition, transformant l'art poétique en un éclair métaphysique de grâce littéraire innée, comme un tag, un slogan, un signe nous apparaissant subitement, tel un besoin vibrant intérieur, imageant notre inconscient de figures aimées, d'instants sensuels issus des miettes de moments flashés, de tranches de vies capturées.

Une marge à gauche, un blanc, puis une marge à droite, un silence ; un rythme, une respiration.
Pas de pagination (délicat alors, de retrouver, extraits et citations !).
Juste des mots qui s'accordent en sourdine, qui s'entendent dans nos inspirations & expirations. Des mots qui sauvent des maux de la vie. Des mots qui donnent l'espoir de la légèreté. Des mots démonstration.
À lire, à relire, en alternance avec d'autres lectures, au calme, sereinement, en infusion, s'en délecter.
De la poésie quoi ! Doux it yourself ! Allez, salut.
Extrait, quand même :

Lorsque toutes les histoires auront été dites
Que tout aura été raconté
Lorsque toutes les chansons, tous les silences
Auront été écoutés

Il faudra repartir
Cueillir les mots les couleurs
Qui se cherchent

Au seuil de la nuit bleue
Il faudra allumer la lampe
S'assoir

Et veiller encore un peu.

De Gaelle Josse,  j'ai lu sept romans, un huitième attend patiemment son tour de lecture  sur mes étagères. Mais je n'avais encore jamais lu sa poésie. Quel plaisir!
•
Je lui emprunte quelques uns des mots lumineux avec lesquels elle introduit ce recueil de mots épars :

"La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l'infime, comme le surgissement d'un éclat fugace au coeur de nos vies. Peut-être,  à cet instant-là,  les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
[...]
J'ai eu envie de vous offrir aujourd'hui cette moisson de mots cueillis jour après jour, qu'ils aient été d'orage ou d'allégresse. Mais vivants. Vivants, oui , et vibrants, toujours."
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C'est exactement cela, une attention à l'infime, le bleu du ciel, une étoile tremblante, une impatience, le bruit de la vie, la lumière à épouser ...
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De tout petits poèmes,  qui font sens et résonnent dans le coeur,  qui pansent en douceur les fêlures de l'âme...A grappiller sans modération.  Relire pour trouver son préféré, en trouver de nouveaux( préférés) et ne plus savoir choisir. À prendre comme  un bouquet de mots, le plus beau des petits enchantements...
•
"quelques livres lus
pour guérir
de tout ce que je ne sais pas dire
et embrasser
tout ce que je n'ai pas vécu "
•
C'est beau, non ?

J'ai acheté « et recoudre le soleil » car le titre m'a plu. J'ai lu de Gaëlle Josse « le dernier gardien d'Ellis Island ». L'auteur a réuni dans ce recueil des textes courts qu'elle a écrits sur tout support, n'importe où. C'est un recueil sur l'instant présent, sur le temps, sur la mémoire, les souvenirs, sur la vie et la diversité de ses masques. C'est une rencontre avec les vivants mais aussi les absents. Ce sont des textes magnifiques, des phrases qui éveillent nos cinq sens. C'est un recueil qui vous cueille et vous promène et vous persuade que la beauté est partout autour de vous.

Ce sont de bien jolis morceaux poétiques, on reconnaît bien là l'écriture de Gaëlle Josse.
Ce sont des petits éclats de vie, des observations brèves sur tout ce sui l'entoure.
La mise en page très aérée facilite la lecture, on peut prendre le manuel à tout moment.
Mais je préfère nettement lire ses romans.

Entre 2 livres une interlude de poésie.

Qui n'a jamais écrit sur un petit carnet glissé dans son sac, sur un bout de magazine, sur le coin d'une nappe en papier au restaurant, ou sur le bloc note de son smartphone, une pensée, une phrase, un début de poème...

Gaëlle Josse a réuni dans ce petit livre quelques uns de ces moments (motsments).
Une façon intime de s'approcher d'elle dans des moments furtifs, qui en disent si long...
Un joli moment que je me suis accordée pendant cette après-midi un peu venteuse...
Myrtille quant à elle traduit à sa façon ce moment de détente.

A se procurer, A lire, Relire, Un livre à laisser traîner dans son appartement, pour en lire quelques passages, n'importe quand...