Nos vies désaccordées

Juillet 1856, elle ne l'avait pas revu depuis plusieurs mois : "il me sourit et d'un grand effort m'enserra dans ses bras. Et je ne donnerais pas cette étreinte pour tous les trésors du monde" sont les quelques mots qu'écrira Clara Schumann après avoir visité à l'hôpital son époux, le célèbre compositeur Robert Schumann, très gravement malade, peu avant sa mort.

Pour composer "Nos vies désaccordées", Gaëlle Josse a emprunté un des derniers moments de la vie du célèbre couple de compositeurs et musiciens allemands.

François Vallier mène une carrière de pianiste virtuose. Pour entretenir cette belle réputation, il répond de par le monde à de très nombreuses obligations et sollicitations. Un jour, il reçoit parmi d'autres, un message troublant d'un admirateur. Ce dernier lui indique qu'il est infirmier dans un hôpital psychiatrique dans le sud-ouest de la France et que parmi les patients se trouve une femme qui écoute en boucle la plupart de ses enregistrements. Stupéfait, François Vallier vient de reconnaître dans ces quelques lignes le portrait de celle qui fut plus que lui-même : Sophie.

Ils s'étaient rencontrés Rue de Rome à Paris, dans un atelier de réparation et de vente d'instruments musicaux. Elle était jeune vendeuse, lui, pianiste en pleine ascension. Elle était passionnée de peinture, il en était éperdument amoureux. "Elle avait commencé par résister. Puis a rendu les armes. Elle a prêté son corps à tous les jeux qu'il lui avait murmurés. Toute entière immergée dans la lave brûlante des Kreisleriana, elle l'écoute jouer pour elle seule, et se perd dans les flots légers et volubiles de l'Arabesque". Schumann...

Ce message de quelques lignes va provoquer chez François un séisme. Tout le presse soudain à retrouver Sophie, à retrouver des années plus tard celle qu'il a aimé, celle qu'il a aussi, l'histoire dira pourquoi, lâchement abandonnée.

Il y a dans l'écriture de Gaëlle Josse quelque chose d'à part : une prose belle et saisissante, un point de gravité dans l'intrigue qui, sans jamais s'égarer, se déplace tout au long du récit ainsi qu'une maîtrise de la psychologie de ses personnages tout à fait remarquable. Ici François (le personnage central de ce roman) apparaît avec ses failles, ses contradictions mais aussi sa bonté exacerbée qui le rendent attachant.

"Nos vies désaccordées" ou les dissonances d'une histoire d'amour perdu, d'un présent fragile, d'un temps qui semble se dérober mais jamais ne trahit.
Je recommande vivement la lecture de ce très beau (mais court) roman.

François et Sophie. Il est pianiste de concert. Elle est peintre. Voici l'histoire de leur amour peu banal. En fait, on pourrait croire tout d'abord qu'il ressemble à tous les autres. Il est fait de jalousie, d'abandon, mais il se vit aussi en modulations avec celui qu'a connu Schumann avec son épouse Clara, leur double inversé peut-être. C'est du moins ce que l'on pressent à la lecture des notes de Sophie à la toute fin. D'ailleurs Schumann est présent dès le début de leur relation.

L'oeuvre semble un peu obscure au point de départ. Ce n'est qu'à mi-chemin que l'on découvre toute sa portée et tout son sens. L'écriture est belle, un peu elliptique parfois, mais touchante souvent. Une fois le livre refermé, on a comme une petite boule au coeur. J'ai aimé.

Depuis plusieurs années Gaëlle Josse était un auteur que je voulais lire .
C'est chose faite avec ce deuxième roman, aussitôt après "Noces de neige"
Inutile de répéter ce que d'autres lecteurs ont publié, inutile surtout de raconter encore la trame de l'histoire.
Ce que je veux dire , en revanche, c'est combien j'ai aimé.
L'écriture m'a séduite dès les premières lignes.
Puis les personnages tellement présents , tellement émouvants dans leur fragilité.
Le livre refermé, il me reste Sophie et François, inoubliables.

un homme essaie de réparer le mal qu'il a fait à son amie : ça n'est pas si courant et surtout la fin est optimiste !

François Vallier, pianiste à la renommée internationale apprend par hasard que son ex-compagne Sophie est internée en hôpital psychiatrique. Il y a trois ans, elle avait disparu du jour au lendemain. Pour retrouver son ancien amour, il plaque tout et se rend à Perpignan où Sophie se trouve.

Après son premier roman les heures silencieuses, j'attendais le nouveau livre de Gaëlle Josse et ma patience a été récompensée ! Toujours avec cette même écriture délicate, sensible, l'auteure nous parle des remords, de la culpabilité et de l'amour.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2012/03/gaelle-josse-nos-vies-desaccordees.html
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Nos vies désaccordées porte un titre très bien choisi car à lui seul, il exprime l'essentiel : l'itinéraire de François (pianiste de renom) et celui de Sophie une ancienne compagne. D'eux, on ne découvre que l'après-couple, lorsque François au pic de sa gloire reçoit un mail d'un fan lui suggérant le souvenir de Sophie perdue de vue, perdue tout court. 

Gaelle Josse a élaboré ici un récit à la fois intime et universel, sensible, très sensible. En peu de pages, elle arrive à faire évoluer chacun de ses personnages, à les ancrer à la fois dans un quotidien et dans une quête en changeant de décors, en changeant de perspectives, en leur faisant admettre leurs torts. Dans Nos vies désaccordées, Gaëlle Josse aborde la musique (les concerts, les salles de spectacle, les entraînements),  l'isolement et la chute. le scénario tient la route, le décor aussi : l'autrice n'a renoncé à aucun détail, on vit chaque scène le coeur serré. Ici, l'un cherche la rédemption, pour une réconciliation avec lui-même, pour éviter une fuite en avant qu'il a trop longtemps empruntée; l'autre est hors d'atteinte, excepté en temps musical.

L'évolution d'un couple est toujours sinueuse : certains liens explosent, d'autres composent, d'autres enfin se recomposent. Gaëlle Josse a décidé de nous dessiner un amour à reliefs, sous fond de Schumann : très beau.

🎶 Est ce leurs blessures d'enfance qui les ont attiré l'un vers l'autre ? Ou leur passion commune pour la musique classique vue comme un refuge. Ils auraient pu écrire une belle partition à deux.
▪️ Lui le pianiste n'a pas su comment réagir quand leur histoire a connu les premières fausses notes alors il a fui.
▪️ Nos vies désaccordées osculte leur rencontre et leur rupture et dresse le portrait d'un homme avec ses obsessions et ses lâchetés.
▪️ Un roman pas désagréable mais pas inoubliable. de Gaëlle Josse, je vous conseille plutôt le dernier gardien d'Ellis Island ou Une longue impatience. ▪️ Est ce que vous avez lu des livres de Gaelle Josse ? ▪️
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François est un pianiste de renom, brillant et très sollicité, agenda rempli pour les années à venir, lorsqu'il reçoit le mail d'un infirmier l'informant qu'une de ses patientes en hôpital psychiatrique écoute ses CD de Schumann en boucle.

Il comprend aussitôt. Sophie "Mon lémurien. Mon allégresse. Mon fleuve", Sophie dont il a perdu la trace depuis trois ans. Il veut la revoir. Il annule ses engagements et part aussitôt à la rencontre de l'infirmier pour en savoir davantage.

A partir de là, nous remontons le fil de leur histoire d'amour à travers les impressions de François. Il ne se donne pas le beau rôle, il sait qu'il n'a pas été à la hauteur avec elle. Pas là au bon moment, trop jaloux, trop pris peut-être par sa carrière. Il s'installe à l'hôtel à côté de l'hôpital, en espérant que les médecins lui permettront de rencontrer Sophie. Elle est mutique et prostrée et il ne sait pas si elle souhaite le revoir.

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"Nos vies désaccordées"… Un titre prémonitoire… Comment espérer des mots à la musique harmonieuse après cela !?
Une histoire sans queue, sauf celle du piano, ni tête, Sophie a perdu la sienne…

Quelques notes de seconde guerre mondiale, des ghettos, un vieux luthier ermite, une partition de belle italienne, une apparition de lettre italique, un hôpital psychiatrique, une arnaque à l'héritage, une disparition inexpliquée, une jalousie peu crédible, une discorde musicale, un enfant éphémère, la vie de Schumann et de son épouse, un livre, un tableau, un autre tableau, des touches noires et blanches, 122 pages discordantes…
François, héros mâle heureux est un pianiste talentueux, adulé dans le monde entier… On pourrait supposer une certaine sensibilité. Fausse note : il a la délicatesse d'un bucheron canadien à l'état sauvage qui n'aurait vu ours qui vive depuis bien longtemps… "Comme la plupart des hommes, je suis monotâche. Séquentiel. Binaire." Son idée avec les femmes, c'est de les mettre "à l'horizontale" dans "des étreintes rapides, énergiques et expéditives". François ne sait pas écouter, comprendre, consoler, ni… rien du tout… Ah, si jouer du piano. Malgré tout, il va tenter de revoir Sophie, disparue sans explication 3 ans auparavant…

Le style est brut, abrupte, sec, comme taillé à coup de haches par notre bucheron canadien qui aurait perdu son tonneau de whisky…
Quant à la fin, il vaut mieux la passer sous silence…

François Vallier, pianiste renommé, célèbre apprend par hasard que Sophie, une jeune femme qu'il a passionnément aimée et dont il n'a plus de nouvelles, est internée.
Leur passion partagée n'a pu survivre au rythme effréné de la vie itinérante et exclusive que la notoriété fait vivre à François.
Il ne s'aperçoit pas que, peu à peu, la fragile Sophie ne peut le suivre. Un accouchement provoqué dans l'urgence fait perdre à Sophie ses derniers repères et peu à peu elle s'enferme sur elle-même et sur sa souffrance.
Comment reprendre contact avec un être aimé, muré dans le silence. La seule façon pour François est de changer complètement de vie, de se remettre en question
Le lecteur suit cette lente maturation du personnage au travers d'une écriture précise, sans rien de superficiel, simple mais juste. Les phases sont souvent courtes, souvent dans les épisodes de tension dramatique.
La simplicité du style et de la narration permet de suivre les multiples récits qui s'imbriquent dans l'histoire des deux personnages sans provoquer de difficulté à la compréhension.
Un récit poignant, profond qui reste sobre.