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3,59

sur 356 notes
Une histoire tout en émotion, d'une grande sensibilité et d'un espoir infini
 Je me demande bien pourquoi j'ai attendu tant de temps avant de découvrir la plume de Gaëlle Josse.
C'est pourtant pas faute d'avoir vu passer des billets convaincus... Va savoir... Toujours est-il qu'en musardant dans ma bibliothèque préférée, je suis tombé sur ce court roman que j'ai lu en deux jours.
Trop court ? Même pas... Il y a juste ce qu'il faut, comme si la pudeur de l'autrice l'avait retenue d'en dire plus...
Le thème n'est pas novateur, roman d'amour sur fond de musique classique. En évoquant la relation de Robert Schumann et sa femme Clara, Gaëlle Josse donne ici naissance à un couple intense et sublime, dévoré d'amour, puis déchiré par les regrets et les remords et enfin se donnant peut-être une chance de faire renaître la passion de ses cendres.
Si le propos est connu, c'est l'écriture qui m'a séduit. Douce mais lucide, sobre mais précise, la plume de Gaëlle Josse se fait parfois très poétique et j'y reviendrai sans aucun doute la prochaine fois que je musarderai.
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Ce n'est pas parce qu'on est un artiste de renom et un pianiste virtuose qu'on a un comportement exemplaire et une belle âme .

François s'est souvent servi de ses nombreux engagements à l'étranger pour filer à l'anglaise même dans les moments difficiles à affronter à deux et a perdu Sophie, son grand amour, partie se réfugier dans une clinique psychiatrique face aux Pyrénées : elle peint inlassablement des toiles blanches puis noires telles des touches d'un piano invisible en écoutant en boucle les oeuvres de Schumann interprétées par François .

Peut-on jamais réparer ses erreurs ?

L'écriture de Gaëlle Josse est toujours aussi plaisante mais j'ai un peu moins apprécié ce roman que ceux que j'avais précédemment lus , lui accordant tout de même 4 étoiles .
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François, célèbre pianiste, n'a pas vu son grand amour depuis qu'elle a été internée en hôpital psychiatrique, trois années plus tôt. La famille de Sophie a veillé à ce qu'il ne sache pas où elle est. le courrier d'un admirateur lui révèle incidemment - ou pas ? - où elle réside. François lâche tout, sa compagne, sa vie parisienne, il annule ses concerts et file la rejoindre. Il va attendre qu'on/elle l'autorise à lui rendre visite.

La lecture récente du "Dernier gardien d'Ellis Island" m'a fait découvrir le talent de Gaëlle Josse, j'étais impatiente de retrouver son écriture, sa sensibilité.
Je ne suis pas sous le charme, cette fois, loin de là : le piano, la musique, le coup de foudre cliché, la femme fragile trop semblable à quelques unes rencontrées récemment dans d'autres romans (ah le hasard de l'ordre des lectures), les circonstances de sa dégringolade, la passion de cet homme... Tout m'a semblé convenu, déjà vu, rien n'a retenu mon attention. J'ai apprécié la plume, c'est à peu près tout. C'est déjà pas mal, ça aide à terminer un livre qu'on ne trouve pas captivant.
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Lorsque François, le narrateur, apprend par hasard où se trouve Sophie, il décide de tout plaquer, d'annuler un concert très important, pour aller la rejoindre en laissant derrière lui sa nouvelle compagne, Cristina. « Je me suis enfermé dans un silence compact, infranchissable, assommé par la déflagration qui venait de se produire. La nuit fut brève, confuse, assiégé par trop d'images. J'ai pris la route avant le jour. » Il ne savait pas jusqu'à maintenant où elle se trouvait, l'ayant abandonnée. Elle se trouve dans un endroit qu'il n'aurait pu imaginer, surtout pendant tout ce temps-là. C'est alors qu'en chemin et avant de tenter de la voir, il se remémore leur histoire, en analysant sa vie, son travail de pianiste, son comportement… C'est une complète introspection que l'auteur nous dévoile sur cet homme blessé, angoissé et amoureux.

Peu à peu dans le récit de son histoire François se rend compte à quel point il a pu avoir une réaction nombriliste, égocentrique de par sa jalousie dans leur relation »J'aurai voulu la soustraire aux yeux du monde, la condamner à vivre et à peindre pour moi seul. La nourrir de mes mains, de ma parole et de mon seul souffle. Je lui imposais des scènes désolantes dont le souvenir m'obsède aujourd'hui (…) », ainsi qu'une attitude totalement lamentable en fuyant après un événement tragique qui bouleversa leurs vies. D'ailleurs que fuyait-il exactement ? La peine et les difficultés de Sophie ou bien alors sa propre peine ? Ou peut-être encore bien les deux ? Pourtant leur amour était absolu, un amour pur, sincère. « Ce départ précipité fut un choix simplement désastreux. (…) J'ai réalisé ensuite qu'on entend uniquement ce qui nous convient ou nous rassure. » Deux âmes solitaires, deux âmes blessées, deux sensibilités qui se rencontrent.

Mais dès lors qu'il pourra enfin toucher l'espoir de la rencontrer et de pouvoir changer ce qu'il avait laissé derrière lui, c'est-à-dire l'abandon, il s'engagera à ne plus jamais la laisser quoiqu'elle décide. Il sera proche, sera là pour elle, fera tout pour lui redonner la confiance qu'elle n'avait plus : c'est sa volonté. Cette femme qui l'avait tant attiré lors de leur première rencontre, cette femme qui lui avait donné le vrai goût de l'amour, cette femme avec qui il partageait la musique avec Schumann, cette femme artiste qui dégageait une telle sincérité, une telle fraîcheur… « Sophie. Mon vertige. Mon ivresse. » « Elle m'avait apprivoisé sans rien exiger, décuplant sans le savoir un insatiable désir d'elle. Sophie. Ma danse. »

On rencontre aussi Sandro, musicien qui fit connaître Sophie à François et Zev, le luthier. Des personnages qui ont un passé commun en tant que victime de l'histoire et qui par leurs sensibilités, leursblessures seront les personnes les plus proches de Sophie. Des âmes blessées, tout comme François lui-même, c'est aussi ce qu'il apprendra d'eux dans son histoire avec Sophie et de lui-même dans son introspection.

Ce roman musical nous parle des peurs, du passé, des épreuves mais aussi de l'amour et de la musique donc ! Une histoire tout en émotion, d'une grande sensibilité et d'un espoir infini. Cet homme qu'on pourrait presque détester au départ (je dois dire que je l'ai détesté d'ailleurs tant il puait l'égocentrisme), on le voit se transformer, de sa carapace se fendiller et découvrir un homme fragile, seul, seul face à lui-même, seul face à son enfance, seul face à ses erreurs et qui n'attend qu'à aimer et être aimé. Un homme qui pouvait paraître égoïste et lâche dans ses relations passées et avec Sophie mais qui en réalité voulait se protéger. Je crois que souvent quand on se protège on peut faire du mal malgré nous… Un homme qui a parfaitement réussi sa vie professionnelle grâce à sa passion et son don pour la musique mais qui n'avait pas su accorder l'instrument principal de la vie qu'est son coeur, avec ses blessures, ses trous béants. La trace de Sophie retrouvée il déposera le manteau de ses peurs pour être à ses côtés et l'aider.

Je n'avais pas accroché tout de suite, car cet homme je le trouvais très antipathique. La poursuite de ma lecture a été bien meilleure et au final j'ai beaucoup aimé ce roman. Etrangement ce que j'ai préféré dans le style d'écriture à proprement parlé, ce sont toutes les parenthèses en italiques en fin de chapitres, qui sont à mon goût bien plus poétiques. Si tout le livre avait été écrit de cette façon, surement cela aurait été un coup de coeur, mais là non, il me manque le petit truc. Cependant je vous le conseille !
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Troisième Gaëlle Josse en quelques semaines. Et j'aime toujours.
Encore un livre de confession. Un homme, un pianiste célèbre retrouve par hasard, le lieu où vit une femme qu'il a aimée. Au fil de son enquête et des ses efforts pour l'approcher, nous découvrons qui elle est, pourquoi elle est là.

On retrouve encore des regrets, des remords, des non-dits. Et une fin qui ne raconte pas tout.

Essayez Gaëlle Josse, je ne peux pas absolument certifier que vous aimerez mais si c'est le cas le plaisir que vous prendrez à la lire vaut le tout petit risque pris.

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Merci à Babelio et aux éditions Autrement pour avoir pu découvrir dans le cadre de Masse Critique ce livre poétique qui est un bel hommage à la musique et à l'amour. Construit un peu comme un opéra, avec ses récitatifs (les parties narratives introduites par le "je" du narrateur) et ses arias (les parties poétiques où on plonge à l'intérieur même des pensées du narrateur), ce court récit nous entraîne dans le cheminement d'une vie à travers lequel on voit un grand pianiste renoncer à sa carrière par amour pour une femme menacée par la folie. A travers les peurs et les échecs que le narrateur va finir par devoir affronter malgré lui, on relit en filigrane inversé l'histoire de Robert et de Clara Schumann. François Vallier va être amené à un changement radical de vie pour tenter de sauver la femme qu'il aime. Mais le pourra-t-il ? La fin reste ouverte.
J'ai beaucoup aimé la construction de ce livre, qui par ailleurs ne m'a pas convaincue. L'écriture à la fois sobre jusqu'à l'épure, légère comme un délicat phrasé musical et précise dans sa volonté de réalisme introduit une sorte de rêverie de la mémoire qui se lit avec facilité. (C'est du reste une écriture qui me fait penser beaucoup plus à la musique de Ravel qu'à celle de Schumann.) Mais peut-être est-ce trop épuré justement, et j'ai eu à maintes reprises l'impression de glisser à la surface des sentiments du personnage, sans parvenir à rentrer dans son histoire. Loin du "Sturm et Drang" propre à Schumann et aux romantiques allemands, ce livre m'a paru bien léger, et pour tout dire, un peu superficiel.
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Un pianiste revient sur son passé parce que le remord est présent en lui. Par un courrier, il apprend que la femme qu'il a tant aimée est à l'asile psychiatrique. Un court roman avec juste ce qu'il faut comme mots. Une belle écriture pour une histoire au thème vu et revu.
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C'est l'histoire d'un amour malheureux, un amour brisé, qui tourne au drame.

Le narrateur, François, est un pianiste talentueux qui consacre une grande partie de son temps à sa carrière musicale ; il parcourt le monde pour se produire dans les plus grandes salles de spectacle et jouer avec les chefs d'orchestre les plus prestigieux. Pourtant, pendant trois ans, avant de l'abandonner, il a vécu un amour fusionnel avec Sophie, une jeune femme peintre, fragile et attachante, passionnée par la musique de Robert Schumann. Depuis leur rupture, plus aucun signe de vie, jusqu'au jour où il apprend par hasard que Sophie, internée par sa famille, est soignée dans un hôpital psychiatrique des Hautes-Pyrénées. Sous le choc, en proie aux remords et à la culpabilité, il va se remettre en question, d'abord en annulant tous ses prochains concerts puis en s'installant au plus près de son aimée afin de la retrouver et collaborer avec le psychiatre et les soignants qui la suivent. Une guérison pourrait-elle être possible ?

Ce livre est bref (142 pages) et se lit rapidement. Comme toujours avec Gaëlle Josse, le lecteur se délecte de son écriture sobre et délicate, tout en finesse, pudeur et poésie. L'histoire de François et Sophie aurait pu être idyllique, faite d'amour passionné mais hélas aussi de désaccords et d'incompréhensions, que le narrateur révèle au fur et à mesure du récit. Une histoire bercée par la musique de Robert Schumann et mise en parallèle avec celle de ce compositeur torturé (lui-même interné à la fin de sa vie) et de Clara son épouse.

Malgré la plume limpide et poétique de Gaëlle Josse, je dois avouer que je n'ai pas été vraiment sensible à ce récit. La première partie m'avait bien accrochée, mais la seconde m'a un peu laissée sur ma faim. J'ai trouvé le personnage de François assez antipathique, égocentrique, lâche, se réfugiant souvent dans ses contraintes de carrière pour fuir les problèmes et ne pas voir la vérité. Celui de Sophie, fragile, brouillée avec sa famille, aurait pu être plus approfondi. Je continuerait toutefois à lire les oeuvres de Gaëlle Josse, que j'apprécie habituellement beaucoup.

#Challenge Riquiqui 2023
#Challenge illimité des départements français en lectures (65 - Hautes-Pyrénées)

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Une écriture musicale, poétique et sensible, tout en pudeur.

« Je réalisais alors combien la musique lui était essentielle, d'une façon charnelle, intuitive, sensible ».

Un jeune pianiste célèbre concertiste de par le monde, a connu une jeune femme artiste peintre fragile et secrète, qu'il a aimée passionnément, puis abandonnée…

Il reconnaît que la délicatesse et la subtilité de son jeu pianistique sont à l'opposé de sa vie privée, succession de liaisons vite expédiées et sans suite. Sauf, avec Sophie, qui l'a révélé à son être profond encore inexploré.
Sophie, son « indéchiffrable amour ».

Une partition musicale à composer d'émotions pures.

Mais un jour, tout s'arrête, de façon dramatique. Que s'est-il passé ?

Plusieurs années après, apprenant que Sophie est internée, François va tout faire pour la retrouver.

Leur amour c'est un « cristal aveuglant ».
« Nous étions accordés au quart ou au huitième de ton, peut-être même aux ultrasons, comme les dauphins ».
Mais nul n'est à l'abri des failles de la dissonance.

Les mystères de la passion, complexe mosaïque d'émotions, tourments de l'âme et voyage dans l'intime…

Un roman telle une musique lancinante d'un adagio mélancolique, où Schumann accompagne le récit, compositeur tourmenté, atteint de graves troubles nerveux, Robert Schumann amoureux fou de la talentueuse Clara Wieck.
*
Gaëlle Josse que je découvre ici nous offre une partition littéraire pleine de sensibilité, triste et insaisissable.
*


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Une histoire déchirante qui nous laisse un goût amer. Des vies percutées par des aléas de la vie, des comportements malheureux. Retrouver le fil rompu et tenter de raccommoder cette déchirure, ce gouffre à combler pour faire resurgir Sophie. Une fois encore Gaëlle Josse nous livre un récit percutant, sensible qui nous interroge.
J'ai beaucoup aimé les passages en italique, très poétiques, des petites parenthèses qui permettent de ne pas s'enfoncer dans une sorte d'angoisse. Car en effet, j'ai trouvé une tension, une envie de bousculer l'histoire envie de comprendre et de savoir le pourquoi du comment. Envie de connaître mieux Sophie, envie de la faire parler.
Hélas, il faut s'avancer tout en douceur, en silence, se laisser porter sans rien vraiment attendre un revirement radical.


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