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sur 126 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est vieux, il est moche, il est encombrant. Seul objet sauvé du tri drastique effectué au décès de la grand-mère qui en fut la propriétaire, son ultime destin est de meubler une mezzanine dans la maison familiale en Auvergne, tâche pour laquelle sont désignés les trois petit-enfants de l'aïeule, dont l'auteur et narrateur de l'aventure. Non qu'elle fut périlleuse, hormis la longueur du trajet, pas d'obstacle majeur sur le chemin (à l'arrivée ce sera une autre histoire…). Par contre, c'est l'occasion d'un huis-clos entre les deux frères et la soeur, et cette cohabitation nomade sera l'occasion d'évoquer, révéler, et faire le point sur de multiples événements familiaux. Les souvenirs affluent tout au long du chemin, avec un savant mélange du passé et du présent, reconstituant une histoire familiale banale dans ses malentendus et ses haines aussi héréditaires qu'inexplicables

C'est en effet l'occasion pour l'auteur de laisser libre court à son ironie, parfois mordante, et à l'autodérision, tant il ne s'oublie pas dans l'attribution des médailles de la gaffe.



C'est très agréable à parcourir, les dialogues sont souvent savoureux et le discours est très actuel.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Je découvre l'auteur avec ce titre, et pourtant, il a déjà écrit nombres de romans auparavant.
J'ai aimé l'humour du narrateur-auteur, le regard critique qu'il porte sur sa famille.
J'ai aimé les synonymes du verbe répondre, certains m'ont fait sourire.
En refermant ce livre, je me suis demandé si le narrateur-auteur faisait autre chose que voyager....
L'image que je retiendrai :
Celle du parfum chimique de toilettes au jasmin.
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Le transfert par l'auteur d'un canapé-lit de la banlieue parisienne à une vieille ferme cantaloue est le prétexte à un portrait de famille croustillant, à un autoportrait sans complaisance et teinté d'auto-ironie, à des anecdotes savoureuses, parfois burlesques, sinon cruelles, et même trop cruelles, comme celle décrivant les Académiciens arrivant en séance que j'ai jointe en citation.
C'est écrit dans une langue superbe, c'est bourré d'érudition, et cela offre, tous comptes faits, un très grand plaisir de lecture.
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C'est le premier livre de cet auteur que je lis, et j'ai été enchantée par ce récit ébouriffant de transport de canapé. On peut parler d'un road-movie , même si on chemine modestement de Créteil à Lussaud, en Auvergne.

Dans une langue éblouissante (qui va du niveau le plus élaboré à celui de pipi-caca), l'auteur mêle anecdotes familiales et voyages aventureux dans des pays lointains. Parfois dans la même phrase : on passe avec lui, en un instant, des souvenirs rêveurs à la conscience immédiate de la conduite du combi.

Il vogue de l'ironie envers des confrères à l'auto-dérision bien servie, de la critique acerbe des journalistes à la gouaille moqueuse envers son frère. En brisant le quatrième mur, il fera du lecteur un protagoniste du récit.

J'ai beaucoup ri des anecdotes racontées avec un humour imparable, comme celle du panier de nonettes que son frère pille sans vergogne, ou celle du déchargement final du canapé, apothéose apocalyptique du roman.

Mais ce qui m'a finalement le plus frappée dans ce livre, c'est le témoignage d'amour à sa mère, personnage sincère et entier. Sa présence illumine tout le roman et la tendresse de son fils est évidente, malgré les petites piques inévitables. L'épilogue, émouvant, lui est d'ailleurs entièrement consacré.

C'est un livre que j'ai lu d'une traite, que j'ai trouvé très réussi, même si j'ai ressenti un petit côté roboratif dans le style et l'accumulation d'histoires.
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En dépit de la maigre affection dont elle bénéficiait de la part de sa propre génitrice, la mère de l'auteur, par piété filiale ou esprit d'économie, charge celui-ci de convoyer un antique canapé-lit hérité de sa mère récemment décédée, de la banlieue parisienne à la propriété familiale en Auvergne. Pierre Jourde a beau s'escrimer à démontrer que la location du fourgon, augmentée des frais de carburant, reviendra plus cher que le meuble, rien n'y fait. S'ensuit une sorte de road-movie entre le Val-de-Marne et le Cantal, un déplacement que l'auteur et son frère (accompagnés ici de l'épouse de ce dernier qui leur donne la réplique à l'occasion) ont effectué à de nombreuses reprises depuis leur plus jeune âge. Les localités traversées ou contournées fournissent à Pierre Jourde le prétexte d'y raccrocher des anecdotes vécues qu'il est censé raconter dans la cabine du fourgon tout en conduisant ou en jouant le rôle du copilote. C'est souvent désopilant, parfois féroce, pénétrant, bourré d'autodérision et de second degré. Dans ce "foutoir narratif" (dixit l'auteur) plusieurs époques se télescopent, y compris avec le temps du voyage lui-même et des événements postérieurs à celui-ci. L'auteur a cependant divisé son livre en chapitres centrés chacun sur un objet présumé responsable des faits survenus. À cet égard, la tasse de thé bue par Pierre Jourde peu avant de recevoir un prix de l'Académie française (et avant d'avoir pu vider sa vessie) emporte ma préférence, ex-æquo avec le chapitre final détaillant le transport, à dos d'homme pourrait-on dire, du canapé-lit dans la maison cantalienne, empruntant un escalier et des portes non prévus pour le passage d'un tel meuble.
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Le transport du canapé-lit hérité de leur grand-mère mal-aimée vers la maison familiale d'Auvergne donne lieu à de nouvelles aventures des frères Jourde, chargés par leur mère de cette mission. Tout au long de leur traversée depuis la banlieue parisienne, Pierre Jourde égrène avec humour et auto-dérision les souvenirs des péripéties fraternelles, du Guatemala au Canada en passant par l'Himalaya, immanquablement perturbées par la « perfidie des objets ». A ce récit s'entremêle l'histoire de la famille, ponctuée par d'érudites anecdotes sur les lieux traversés. La présence du canapé inspire aussi une psychanalyse des relations familiales, où l'auteur finit par se réconcilier avec les travers de sa famille.
Ce récit-gigogne, cocasse, caustique et tendre à la fois, vaut le voyage.
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Ce voyage est un prétexte à de nombreuses histoires, pour la plupart racontées avec humour, échangées entre Pierre Jourde et son frère. Drôle donc, mais peut-être un peu long. Très - trop - dense?
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Jourde qui avait fustigé les auto-fictions genre Christine Angot, se lance dans un road récit en camionnette avec son frère et sa belle soeur lors du déménagement d'un meuble de famille de Créteil vers l'Auvergne http://blog-de-guy.blogspot.com/2014/03/fete-du-livre-bron-2014.html.
Ses souvenirs parfument habilement les 266 pages avec les villages traversés :
« Ils sentent le froid, la cave, la croûte de fromage, la fumée, c'est un parfum bistre et noirâtre qui n'appartient qu'à eux, une sorte d'hiver traînant toujours dans le fond même de l'été, et qui , dirait-on , reposait déjà dans l'âme avant même qu'on les connût. »
Après un démarrage que j'ai trouvé laborieux où les compagnons de voyage jouent les utilités, avec évocations de coup pendables et mesquines passions, j'ai apprécié la sincérité, le punch, l'humour, de l'écorché littéraire qui peut se permettre de jouer avec le lecteur sur ses envies de pisser ou de vomir :
« Je n'ai pas tardé, c'était à prévoir, à écorcher le renard, à mettre le coeur sur le carreau, à appeler Raoul, à appeler Burque, à quicher, à poser une galette, à faire du Jackson Pollock en relief, à me vider le jabot, à donner à manger aux poissons, à aller au refile, à compter mes chemises… »
Sa poésie en est d'autant plus puissante:
« J'avais fini par comprendre que ce qui me serait donné là haut, au plus profond des forêts, dans l'antre noir et odorant des étables, au creux des vieux chemins qui paraissent toujours s'enfoncer dans un passé oublié, ce serait une promesse, l'attente nue du miracle, la même qui me tenait éveillé enfant, la veille de noël, dans le lit froid que je partageais avec mon arrière grand-mère. »
Son rapport au réel est très physique, mais l'auto dérision permet tout :
« A ma façon, je poursuis la tradition familiale, je passe dans les avenues de la littérature avec ma camionnette, « vielles images, métaphores vermoulues, on prend tout, on ramasse tout ».
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S'embarquer dans ce récit de Pierre Jourde, c'est comme monter dans la camionnette qu'il loue pour transporter, depuis Créteil, un canapé-lit que sa mère lui a demandé de convoyer jusqu'à la maison familiale d'Auvergne.
En compagnie du frère et de la belle-soeur accompagnant l'auteur, le lecteur est balloté d'anecdotes en récits, de digressions en apartés. Comme un passager du véhicule, il subit les à-coups, les accélérations, les pauses ou les ralentis sur des péripéties (et pas des moindres !) et épisodes de vie de Pierre Jourde.

Celui-ci mêle passé et présent, les éléments du trajet en cours amorçant la remontée des souvenirs. C'est foutraque, parfois très drôle et fulgurant (« un bon voisin est un voisin mort »), mais souvent un peu longuet comme une route qui n'en finit pas de tourner avant l'arrivée.

L'esprit corrosif de Pierre Jourde est toujours d'actualité ! La famille, surtout, est analysée. D'ailleurs, quoi de mieux qu'un canapé, même à l'arrière d'un véhicule, et un frère à ses côtés pour se pencher sur ces liens ?

Le Voyage du canapé-lit se lit avec joie, parfois avec agacement, et en passant vite sur quelques paragraphes !
Lien : https://top-topic.com/voyage..
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