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EAN : 9782954930305
Scylla (15/03/2015)
3.57/5   21 notes
Résumé :
Les années 2050 à Gaza. Née sur les cendres des vieilles guerres, la Palestine est une réalité fragile. Mais à Gaza, on est libre.
Keren Natanel, officier israélien en mission détachée pour l'ONU, enseigne les langues dans une école pour femmes de la Bande. Sa trajectoire croisera bientôt celles de trois hommes : Jawad, l'ingénieur cybernéticien, Bassem, le fou de Dieu et Marwan, politique et homme d’affaires. Trois Gazaouis qui partagent avec elle une même q... >Voir plus
Que lire après Il faudrait pour grandir oublier la frontièreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une maison d'édition dont je n'avais jamais entendu parlé. C'est la couverture qui m'a intriguée. le sujet aussi. Palestinien/ Israélien une histoire que j'essaie de comprendre depuis longtemps. Surprise cette collection est notée SF, Fantasy& Fantastique, pas mon genre de prédilection. En fait j'ai peu perçu que c'était de l'anticipation, à part quelques inventions technologiques ( enfin je pense) .
C'est une histoire d'humains avec leurs vies cabossées, leurs drames, leurs douleurs entre colère, désespoir et résignation. Il n'y a pas d'intrigue, juste des échanges entres protagonistes, trois hommes et une femme.
Nous sommes dans la bande gaza, Keren, juive est en mission pour l'ONU. Elle est évidemment assez mal perçue. Il y a Jawad, qui fait des prothèses, pour réparer les corps détruits par les attentats, Marwan qui a cessé de lutter un jour et Bassem qui ne veut pas la paix.
Des histoires qui se croisent ou se frôlent, des bombes qui explosent et littérairement c'est très violent. La bande de gaza frémit de tous ces drames qui n'en finissent pas de faire couler le sang.
Une longue nouvelle qui fait frémir et qui se lit sans vraiment comprendre où l'on va. Désespérant bien évidemment.
Il faudrait pour s'en sortir... Mais cela semble totalement impossible.
Je la relirai cette histoire, m'imprégner de ces mots où l'humain est au coeur du drame.
Je suis très curieuse de découvrir d'autres titres de cette maison d'édition
"Scylla" , un nom pas anodin.
merci à Babelio et à La Librairie Scylla pour cet envoi, accompagné de nombreux marque-pages. Très belle découverte.






















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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec cette novella qui nous plonge à Gaza, dans un futur proche, où une paix fragile vient de s'installer. On va alors suivre des instants de vie de quatre personnages qui ont des existences et des visions complètements différentes. Il n'y a pas ici clairement d'intrigue, ce qui pourrait en bloquer certains, mais plus une tranche de vie de chacun, le tout traité habilement et avec une certaine poésie et qui amène sont lot de réflexions. Surtout que l'auteur ne cherche pas à nous imposer ses idées, ne prenant aucun parti, nous présentant ainsi différents points de vue qui lui permettent ainsi à chacun de s'exprimer. Il ne tombe ainsi jamais dans la caricature. Les réflexions soulevés ainsi ne manquent pas de faire réfléchir qu'elles soient humaines, sociologiques, théologiques ou encore par exemple sur cette notion de frontière et ce qu'on y met derrière. Cette notion résonne d'ailleurs fortement avec notre époque actuelle. le tout est aussi porté par des personnages humains, touchants, loin d'être manichéens. On découvre ainsi ce qui les a forgé, leurs forces, leurs blessures, leurs buts et on se rend compte que finalement ils ne cherchent qu'à exister au travers du prisme qu'ils croient le mieux. Qu'ils soient dans un camp ou dans l'autre, on les comprends d'une certaine façon. La plume de l'auteur s'avère clairement maîtrisée, à la fois âpre et poétique et même si parfois il cherche un peu trop à en faire, elle happe rapidement le lecteur. Alors je pourrai reprocher quelques passages trop courts ou bien quelques rebondissements qui m'ont moins accroché, mais franchement rien de très dérangeant tant ce récit est intelligent et prenant. Je lirai d'autres textes de l'auteur sans soucis.


Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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C'est d'abord l'alexandrin du titre m'a plu. Puis, en ouvrant le livre, j'ai découvert que la collection 111 111 à laquelle il appartient prévoit de ne publier que des novella de 111 111 signes de la première lettre de son titre à son point final. Et j'aime bien les contraintes, surtout si elles sont inutiles.
A Gaza, se croisent Keren, qui enseigne l'hébreu aux femmes, Marwan, homme politique, Bassem, fedayin, Eoin, journaliste irlandais et Jawad, qui répare les corps en leur fabriquant des prothèses. le récit est situé dans le futur (après 2030), et si la technologie et les drogues permettent de modifier les hommes, les mobiles qui les animent sont toujours les mêmes et personne ne peut "oublier la frontière".
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Présenté comme une rencontre de protagonistes que tout oppose et qui se retrouvent dans une zone de turbulences ou rien de positif ne peut se construire, ce roman, au graphisme et à la pagination peu habituels, pourrait être impossible à lire si l'auteur n'avait fait le choix d'une présentation sans parti pris.
Dire que j'ai pris du plaisir à cette lecture serait inexact, dans le sens ou la situation - la vie dans la bande de Gaza- n'est faite que d'instabilité et de violences. Cependant, Sébastien Juillard parvient presque à nous rendre attachants les personnages aux idéologies diamétralement opposées, aux rancoeurs et vindictes tant ancrées en eux qu'on sait dès le départ à quoi s'attendre.
Et que dire de ce titre "Il faudrait pour grandie oublier la frontière"? Je l'ai lu comme " Il faudrait pour mieux vivre oublier les frontières" ( un peu partout dans le monde!)
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Je dois avouer un grand trouble en refermant ce livre. En cause : une frontière ténue entre fiction et réalité et mes difficultés à ressentir le glissement de l'une à l'autre, à discerner l'une et l'autre.

Une grande maîtrise de l'écriture qui permet ce coup de bluff.

Longtemps j'ai cru lire un roman classique dont l'action se déroule dans la bande de Gaza.
Petit à petit, des éléments me perturbaient, l'impression qu'une partie de l'action échappait à ma logique de lectrice.

La psychologie des personnages est fouillée, crédible, conforme à la réalité ou presque… quelle est cette brèche où s'insinuent les éléments de science-fiction ?

Et sur ce thème, je peine toujours à comprendre comment un être humain peut se mettre une ceinture d'explosifs à la taille et j'aimerais que cela reste une fiction…

Au fil des pages, j'ai eu l'impression que les éléments fictionnels servaient à mettre en lumière les lignes de faille qui traversent les personnages, qui génèrent la violence ou même qui leur permettent de rester debout, vivants malgré l'horreur, l'âpreté du quotidien.

111111 caractères envoyés comme un coup de poing dans l'équilibre des mes pensées.
« le drame intolérable de l'Histoire c'est que tant de gens sont morts pour des fictions quand ils pensaient s'immoler pour le bien commun » et c'est du grand art que de nous donner à percevoir ce conflit sous cet angle, comment manipulation et projets obscurs savent occulter un quotidien où les protagonistes vivent sur un même territoire, la frontière est-elle réelle ou fictionnelle et qui peut être assez grand, assez fort, assez intègre pour effacer cette frontière et permettre un autre avenir ?

La question Israël-Palestine me taraude, j'ai des amis juifs, des amis palestiniens… et ce livre m'a bousculée… comme si la haine instillée entre deux peuples était une drogue, une manipulation des esprits, irréelle.
Que de fois en lisant l'actualité n'ai-je pas eu envie de me réveiller en me disant tout ça n'est qu'un mauvais rêve… pourrait-on grandir assez pour reléguer ces cauchemars derrière la frontière d'un réel qui discrédite l'humain ?

Petit livre, jaquette, graphisme soignés, un bel écrin pour un récit dense et pleinement signifiant.

Merci à Babelio, aux éditions librairie Scylla pour l'envoi de ce livre déflagrateur dont l'onde de choc n'est pas encore calmée dans mes pensées et émotions.

Je guette les prochains écrits de monsieur Julliard que j'applaudis pour ce travail.

Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Des collines de gravats surgissaient de la nuit, emplumées d'herbes
sèches et de buissons. Tout était blanc dans ces trouées qui s'ouvraient
sur le bord de la route, tout se confondait. Les yeux des chiens errants,
leur solitude faite de côtes saillantes et de pattes qui traînent, des fuites
pâles vers les cratères sous les dalles que des bombes avaient crevées. Si
l'on s'y perdait plus avant, on voyait des hommes occupés à boire, à jouer
de l'aiguille. Parfois aussi, des armes de contrebande sur des capots de
voitures. Des armes pour les éclopés de la Palestine, les bandes de boiteux
du Djihad que Tsahal harcelait encore dans les plaines couvertes de
ruines des faubourgs. Tous respiraient ici, à la limite des phares, dans les
banlieues que l'on attendait de rebâtir."
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"Bassem se souvenait des chiens qui se battaient pour la chair gonflée
des morts. De leurs yeux jaunes dans le cercle du fusil tandis qu'il veillait
dans l'hiver sur le ravin tout au bout du Golan. Maalik à ses côtés, son
épaule tout contre la sienne et sa voix qui sortait de l'obscurité, grave et
comme venue de très loin.
Maalik tirait sur les chiens pour chasser l'ennui et le sommeil.
Bassem gardait en mémoire les pauvres bêtes aux corps séchés par la faim,
ces arrière-trains qui traînaient et ces grosses têtes qui lui inspiraient
pitié. Arrivés au bout de tout, les chiens ne s'agitaient plus que par
instinct et parce qu'ils ignoraient comment mourir. Alors Maalik faisait
tomber sur eux sa miséricorde. Clac. Clac. Clac."
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"Keren se leva et marcha sur la terre encore chaude. Le vent de la
nuit frottait les pierres des murs. Arrivée au bout de l'enclos, elle regarda
vers le sud le ciel et les fractales blanches d'une guerre qui n'en finissait
pas de renaître. Lignes discontinues, nimbes phosphorescents, bourgeons
aveuglants. On se battait à Rafah pour trois carrefours."
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"Le drame intolérable de l'Histoire c'est que tant de gens sont morts pour des fictions quand ils pensaient s'immoler pour le bien commun."
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Le drame intolérable de l'Histoire c'est que tant de gens sont morts pour des fictions quand ils pensaient s'immoler pour le bien commun. Pire encore, certains n'ont même pas eu le privilège de se tromper.
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