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Gentil Cruz (Collaborateur)
EAN : 9782226154323
357 pages
Albin Michel (06/10/2004)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Il existe des sociétés où la violence est identifiée, canalisée, où les jeunes sont élevés en harmonie avec la nature et d'où la pauvreté est absente. Des sociétés hautement démocratiques, solidaires, en quête permanente d'équilibre et de paix. C'est le cas de la société des Indiens Kogis, derniers héritiers des grandes civilisations précolombiennes du continent sud-américain. Repliés dans les hautes vallées de la Sierra Nevada de Santa Marta (Colombie), ils tentent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le message des derniers hommes. Celui d'un peuple, gardien de nos racines. Peuple étonnant, incroyable. Résistant et non conquérant. Peuple de l'apprentissage, du savoir, de la connaissance, peuple du respect, de la patience, peuple des étoiles, des pierres. Ils ont un savoir étrange. Des facultés surprenantes. Pour nous qui les écoutons, nous, les petits frères. Ils ont une représentation du monde extrêmement claire , une vision de l'humain extrêmement sage, et pourtant ils sont en danger. En danger parce qu'ils sont si proches de la Terre, si proches à en toucher le ciel , qu'à chaque coup de hache qu' à chaque pelletée de terre qu' à chaque barrage qu'à chaque racine arrachée c'est leur peau que l'on arrache, leur coeur, leurs entrailles, leur ventre que l'on entaille.
Peuple guérisseur, peuple soigneur, peuple de l'offrande et du don. Sur Sierra Nevada de Santa Marta sur cette portion de terre que l'on nomme Colombie , vit une communauté humaine qui sait vivre en harmonie sans chef, sans argent, sans tribunal, sans armée, sans église, sans économie. le partage, la reconnaissance mutuelle, le bien être de l'ensemble de la société sont les fondements de cette communauté qui connaît le destin des étoiles. La misère, la pauvreté, la solitude, leur sont inconnus. Leurs yeux sont des lacs, leur mémoire est un chant, les pierres leur bibliothèque. Ils dressent des cartes extrêmement précises, cartes illisibles pour nos cerveaux de petits frères.
Devant leur savoir, leur capacité à survivre dans une nature qui nous paraît si hostile, nous sommes des nouveaux nés maladroits, ignorants.
Dans l'obscurité leur chamans apprennent durant des années à regarder par de là, au-delà, à travers. Peuple mémoire, peuple messager. Les derniers hommes. Ces peuples racines.
Un combat : survivre. Survivre parce qu'ils savent que leur survivance est le signe d'une possible pérennité du monde. Survivre alors qu'ils sont pris en tenaille entre les sociétés minières, la guérilla, les trafiquants de drogue. Ils survivent face à la barbarie, à la dévastation de la terre, face à son empoisonnement. Ils survivent face à notre arrogance, notre bêtise. Ils survivent grâce à une solidarité exemplaire, un pacifisme inébranlable. Ils vivent en refusant ce que le monde moderne voudrait leur imposer, en refusant ce mieux vivre qui pour eux ne peut être qu'un moins être. Ils vivent en accueillant l'autre, le petit frère. En lui expliquant, en l'instruisant, en le soignant. Ils parlent aux petits frères et essaient de leur remettre un peu de grandeur et de vivant dans leurs têtes, ils tentent de réanimer l'âme des petits frères. Ces petits frères, ses frères blancs, qui ont pourtant leurs lois, leurs livres, qui ont un savoir, tout ce qui devrait leur permettre de comprendre ce que les Kogis tentent de leur faire entendre, ces petits frères qui ont perdu, rompu le lien avec le monde auquel ils appartiennent. Certains petit frères comprennent et leur viennent en aide. Ils leurs viennent en aide parce que les Kogis leur ont sauvé la vie. Alors petit à petit, parcelle par parcelle, des petit frères les aident à racheter leurs terres.
Racheter une terre...voilà qui n'a aucun sens pour un Kogi. Mais le Kogi est intelligent, il veut vivre en bon entente avec son petit frère, alors il accepte la loi du petit frère, il rachète sa terre. Parce qu'il sait qu'il ne peut survivre sans espaces de quiétude, de paix, sans ces lieux sacrés . Oui le peuple Kogi est intelligent. Il sait que toute la vie tient en équilibre. Il connaît la fragilité de ce fils, de ce lien qui nous relie. Les kogis nous parlent et prennent soin de sauvegarder leur mémoire. Car ils nous jugent aptes à recevoir leur enseignement. Ils nous juges comme des égaux. Ils nous reconnaissent la possibilité d'une conscience. Ils ne nous condamnent pas. Ils nous jugent malades, malades et amnésiques, amnésiques et fous. Et pourtant ils nous parlent parce qu'ils mettent un espoir en nous. Et cette mémoire ils ont feront un film pour nous, pour eux, au nom de tous.
« Des derniers jardins ouvriers de Montreuil à la forêt amazonienne tout ce qui entrave notre développement et impitoyablement balayer, éliminer. le prix de cette folie devient chaque jour plus élevé. le renoncement d'un plus vers le mieux nous est impossible et pourtant sans doute représente-t-il notre seule chance de survie ».

Astrid Shriqui Garain
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Depuis sa première rencontre avec les Indiens Kogis, en 1985, Éric Julien s'est lié d'amitié avec cette dernière communauté indienne du continent sud-américain. Et pour les remercier de lui avoir sauvé la vie, il s'est investi corps et âme pour aider les Kogis à reprendre possession de leurs terres ancestrales dont ils ont été dépossédés par les colons, les pilleurs de tombes, les narcotrafiquants et la guérilla. À travers l'opération “carré vert” l'association Tchendukua (Ici et Ailleurs), créée par Éric Julien, récolte des fonds pour racheter ces terres afin de permettre aux Kogis de recréer leurs villages.

À travers ce livre Éric Julien nous présente la vision du monde des Kogis, une vision cosmique qui relie l'homme à la terre et à l'univers comme l'était celle des "peuples racines” ou l'homme n'est qu'un maillon de cet immense et mystérieux ensemble ou tout est interconnecté. Ces Indiens qui portent en eux cette connaissance sont devenus les gardiens d'une mémoire qu'ils peuvent nous initier, nous faire redécouvrir ce "savoir-être ensemble" que nous avons perdu, oublié…
Lien : http://leslecturesdeflorinet..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce que les “peuples racines” ont préservé, et que nous avons sans doute perdu, c'est une connaissance approfondie des multiples liens subtils que les êtres humains entretiennent entre eux et avec leur milieu naturel. Des liens qui ne sont pas conçus pour permettre la transformation et la domination du monde mais, au contraire, pour favoriser son équilibre et sa préservation. Nous transformons la matière à un rythme accéléré ; ils travaillent l'esprit et la pensée, afin que chacun puisse trouver un juste équilibre.
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Videos de Eric Julien (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Julien
Le CERA a invité Eric Julien pour parler des indiens Kogis : Les gardiens de la planète.
Eric Julien, géographe (DEA) et diplômé en Sciences Politiques, a complété son parcours par une Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication (MSTC) et un DESS Informatique et Systèmes Multimédias.
En 1997, il a créé le réseau « Nouveaux territoires », associations de consultants spécialisés dans l’ingénierie du changement et la création de nouveaux paradigmes.
Eric Julien, également accompagnateur de montagne, fut sauvé d’un oedème pulmonaire par les Indiens Kogis à plus de 5000 mètres d’altitude alors qu’il découvrait leur territoire au cœur de la Colombie.
Il y reviendra des années plus tard et oeuvre désormais à plein temps pour faire connaître la cause des Kogis en fondant une ONG, Tchendukua – Ici et Ailleurs, spécialisée dans l’accompagnement des peuples « racines » et la préservation / reconstitution de la Biodiversité, plus particulièrement en Amérique du Sud Soutenue, entre autre, par Pierre Richard et Edgar Morin, l’association a racheté et rendu aux Kogis près de 2000 hectares de Terre.
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