J'ai fait la connaissance de F. Jullien, grâce à une chronique d'
Etienne Klein : "L'Origine de l'Univers est-elle soluble dans
la pensée chinoise" ?
Comme j'ai eu l'occasion de l'écrire, les livres se parlent, se partagent leurs références, et c'est ce que j'aime tout particulièrement dans mes lectures parallèles et diverses : rechercher une référence inconnue de moi indiquée par le livre que je suis entrain de lire, ou bien prendre plaisir à retrouver ce qu'un auteur m'a appris, chez un autre.
Ainsi,
Etienne Klein m'a fait découvrir le spécialiste de
la pensée chinoise qu'est F. Jullien à travers une citation, d'après cet auteur, du lettré Wang Fuzi (1619-1692) ; citation qui selon Klein "entre en résonance rétrospective avec ce vers quoi tend la cosmologie contemporaine" . Tiré donc du livre de F. Jullien, Wang Fuzi : a affirmé ceci :
" Il n'y a jamais eu un moment ou un existant qui puisse servir de point de départ du Procès, de sorte que tout le reste en soit la suite."
Au fond, pour ce philosophe, rien n'a commencé, mais "l'être, constitutif du Procès et son fonctionnement, existent toujours corrélativement, l'un par rapport à l'autre, dans une totale interdépendance."
"Il n'y a pas d'être constitutif qui ne soit entrain de fonctionner, et il n'y a pas de fonctionnement qui ne renvoie à un être constitutif déterminé."
Il semble que l'on soit, selon
F. J. en présence des deux notions fondamentales de
la pensée chinoise, qui renvoient à l'image bien connue en Occident du ying et du yang (parfaitement interdépendants) et du livre des transformations ou Yi Jing, qui constitue en quelque sorte une théorie du changement avant la lettre.
Mais j'espère que d'autres Babéliens réagiront pour me corriger si je me trompe. En tout cas, livre ardu... Pat