Comment parler de ce livre à l'écriture un peu folle, pour le moins déconcertante ?
Un ouvrage atypique et une famille américaine hors normes ?
Nous plongeons dans la vie de Rosemary sans savoir où nous allons, une jeune fille bien particulière, étudiante dans les années 90, autrefois une petite fille bavarde, si bavarde que ses parents lui demandaient sans cesse de commencer par le milieu l'histoire qu'elle désirait leur raconter ......
Rosemary a eu une enfance étrange.....mais je ne peux dire pourquoi sans fausser ma chronique,
Nous comprenons à la page 99........
Ses parents : une mère à l'humeur changeante, un père scientifique jusqu'au -boutiste, un frère parti depuis longtemps engagé dans l'ALF ( front de libération des animaux) , la trame de fond, la question des expériences scientifiques sur les sujets d'étude concernant les animaux .......une soeur FERN, disparue depuis 17 ans......
Les rapports fraternels, les rivalités,les différences, les avancées et les limites de la science sont largement évoqués.
Rosemary la narratrice nous narre des bribes de son passé, un va et- vient pénible, sans aucune chronologie, constamment entre passé et présent , ce qui déstabilise.......
Ses souvenirs sont des reconstructions ininterrompues ..
On s'interroge, sur les relations avec les animaux , la construction et la narration entretiennent le mystère .
Un récit surprenant qui montre que malgré les différences, l'attachement et l'amour filial , la tendresse et le dialogue existent .
Un récit perturbant, percutant, qui nous étonne tout au long, nous déconcerte ,nous traumatise, nous déroute, en embrouillant constamment les pistes ....qui soulève des questions et des sentiments inattendus à propos de l'humanité, la psychologie et l'amour sous toutes ses formes ..
Que signifie être Humain ? Comment traiter ceux qui sont différents de Nous ?
Rosemary est à la recherche de ce soi que l'on peine à trouver....
Un ouvrage original,extraordinaire, très difficile à commenter qui m'a laissée perplexe , un objet littéraire non identifié, j'exagére à peine ...
Peut- être n'ai- je rien compris ?
Le titre et la première de couverture m'avaient interpellée ....
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Voilà un roman surprenant.
Imaginez.... une jeune héroïne dont on ne connaît pas les caractéristiques physiques, dont on ne découvre (petitement) qu'aux environs de la page 100 la véritable raison de son mal être, et qui nous balade, malgré ce manque de données, de repères, allègrement entre les années 90 et aujourd'hui avec une adorable insolence et une agilité littéraire étonnante.
Première information : le titre original en anglais de ce livre se traduit par ... « Nous sommes complètement à côté de nous-mêmes ».
Les pistes se brouillent.
Deuxième information : l'essence même de ce roman s'appuie sur des faits véridiques et traite d'une question cruelle très actuelle à propos de laquelle, heureusement, pas mal d'Homo sapiens sapiens se réveillent et agissent.
Vous êtes encore plus embrouillés, et c'est normal. C'est un peu ce que j'ai vécu pendant la période de latence des premiers chapitres de ce drôle de roman. Ceci a constitué, selon moi, comme une sorte de jachère (familiale ! ) qui désorganise nos habitudes de lecteur, et nous prouve que la persévérance est mère de nombreuses satisfactions.
Le livre « débute au milieu de son histoire » en 1996, et livre un état des lieux sur la vie estudiantine dans les années 90 aux Etats-Unis.
Nos années sauvages trace l'histoire des Cooke. Une famille américaine de prime abord plutôt classique: un père psychologue, une mère attentionnée, un grand frère protecteur et deux soeurs, Rosemary et Fern qui se chamaillent mais vivent de façon fusionnelle. Sauf qu'une quinzaine d'années plus tard, quand l'héroïne commence son récit, le cocon familial a littéralement explosé puisque son frère Lowell est recherché et Fern a disparu, laissant le reste de la famille enfermé dans un immense mutisme et des douleurs vives.
Que s'est-il donc passé?
Quand LA REVELATION arrive, elle nous saute à la figure.
Impensable.
A des années lumières de nos représentations de la structure familiale classique. Et on a, à ce moment-là, deux envies qui se font face : tout relire depuis le début, ou bien, dévorer la suite. J'ai opté pour la deuxième solution, puis j'ai relu le début.
Vous l'avez compris : ce livre m'a enchantée.
Tout son art a été de se saisir d'une situation ayant réellement existé pour nous plonger dans les bouleversements psychologiques, affectifs, sociaux.... - et j'en passe - qu'elle a induits directement et indirectement. C'est le roman de la perte physique, psychique, de la culpabilité, de la mémoire….
Et bien plus encore.
Que faire, quand la famille devient le siège d'un sentiment de confusion, d'insécurité, et de trahison ?
L'héroïne réagit en adaptant son flux verbal à ses états d'âme : son rapport au langage devient dichotomique, mais peut-on exister sans l'exutoire des mots ? Quelles traces l'éducation Et le vécu ont-ils laissé sur la langue, sur le corps physique ? Sur le reste ?
Grâce à une prodigieuse mémoire et à une capacité d'analyse impressionnante , voici donc, à travers le récit enjoué, drôle parfois, mais aussi très intimiste tracé à la première personne par Rosemary Cooke, vingt-deux ans, le portrait d'une famille américaine qui aura été hors norme - pendant quelques années - et qui n'a pas mesuré l'impact de certaines fractures sur des enfants en devenir.
Bizarre pour un père chercheur en psychologie. Ou pas si étonnant que ça, quand le travail prime sur le reste.
Ce livre nous amène à réfléchir sur ce qui fait notre humanité, sur les rapports de pouvoir de l'Homme sur les "autres ». C'est le roman de la différence (mais pas celle que vous croyez).
Entre nostalgie et colères, ente souvenirs joyeux et peines indéfectibles, entre rumination et force combative, c'est le portrait d'une jeune femme brillante mais brisée, sans pathos aucun, qui nous montre les visages de la bêtise humaine face à l'Autre.
Le récit non linéaire fait des aller et retours entre le passé et le présent. Il faut suivre, mais ça se tient bien, très bien même puisque ça change de nos habitudes, ça nous bouscule juste ce qu'il faut, ça nous réveille grâce à une écriture à la fois dense, dynamique et fouillée.
J'ai beaucoup aimé ce style moderne bien travaillé.
Ce livre a changé mon regard sur le monde (si, si, si), car, entre « pétages » de plomb et réflexions scientifiques de l'étudiante Rosemary Cooke, la construction de l'intrigue en forme de puzzle m'a bouleversée et m'interroge profondément sur les enjeux d'une fraternité moderne.
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Encore un livre qui est pour moi très surcoté niveau note et avec lequel on rame tout au long de la lecture.
Vous êtes prêts, prenez vos pagaies on y va Rosemary est une petite fille très heureuse, pipelette et pleine de vie. Elle mène une vie "normale" avec ses parents, son frère et sa soeur (pas tout à fait comme nous ce n'est pas du spoil c'est noté sur la quatrième de couverture).
Jusqu'au jour ou survient un terrible drame qui va chambouler cet équilibre familiale.
Il y a plusieurs problèmes dans ce livre déjà au niveau des différentes parties; le fait qu'il faille aller jusqu'à quasiment le tiers du livre pour découvrir la particularité de Fern. Et même après celle-ci qui aurait pu faire un livre vraiment différent et plus intéressant on ne ressent rien.
Le récit de l'auteur est tellement décousu, il n'y a pas de transition, des faits réels sont livrés comme ça au milieu du livre et puis on repart sur le récit sans explication.
Le mot de la fin ce que j'ai ressenti de ma lecture une grosse pelote de laine avec plein de noeuds et quand on arrive au bout on se rend compte qu'on ne s'en sortira pas et qu'il va falloir prendre des ciseaux pour couper.....
2 pour le thème central original mais tellement mal exploité....
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J'ai l'impression que chaque fois que nous, humains, pensons avoir trouvé ce qui nous rendait uniques - qu'il s'agisse de notre bipédie sans plumes- surgit une découverte qui remet tout en question. Si la modestie était un trait humain, nous aurions appris depuis longtemps à nous montrer plus prudents.
Le langage a cet effet sur le souvenir: il les simplifie, les solidifie, les momifie. Une histoire souvent répétée est comme une photographie dans un album de famille; elle finit par remplacer l'événement qu'elle était censée représenter.
Ils persistaient à prétendre que nous étions une famille unie, qui discutait à coeur ouvert et se soutenait dans l'adversité. Quand on songeait à l'absence de mon frère et de ma soeur, une telle aptitude à se leurrer tenait du prodige. C'en était presque admirable. Mais soyons clairs. Nous n'avons jamais été cette famille.
Elle me manquait physiquement avec une intensité lancinante. Son odeur, l'humidité poisseuse de son souffle dans mon cou. Ses doigts qui fourrageaient dans mes cheveux.
Pge 133
[Mon père] ne croyait pas à une quelconque pensée animale, pas selon sa définition de la pensée en tout cas, mais il n'avait guère d'admiration pour la pensée humaine de toute manière. Il comparait notre cerveau à une roulotte de cirque garée entre les oreilles. Ouvrez la porte et les clowns se bousculeront pour sortir.
Dans les pas d'un auteur fantastique