Le chef de Nobunaga, tome 35

Alors que la série entre dans son arc le plus exaltant, l'auteur pratique l‘art du sur place avec exaltation, soufflant le chaud là où il n'y a que le froid et des frissons de peur.

Ken est plus que jamais engagé à contrecarrer le plan de trahison d'Akechi qui est enfin enclenché, mais il a besoin d'aide car Nobunaga est seul et ne se doute de rien. Il se tourne donc vers le seul pouvant l'aider : Hideyoshi, le singe, mais ce ne sera pas si simple.

Je dois avouer qu'alors que le tome commençait merveilleusement bien, j'ai senti un gros coup de mou ensuite et que je me suis un peu ennuyée du sempiternel coup de la cuisine à usage diplomatique pour transmettre des messages que pratique Ken. Dans le contexte actuel, je m'attendais à quelque chose de plus dense politique, de plus mouvementé aussi question mouvement des hommes. C'était un peu plat et long, comme si l'auteur cherchait à dévier notre attention, en détaillant toujours plus, éloignant encore de nous le moment clé de l'histoire alors que celui-ci approchait à grand pas.

La rencontre entre Ken et Hideyoshi où enfin les secrets sont dévoilées était partout parfaite. Entre humour et sérieux et avec des conséquences tonitruantes, celui-ci abandonnant le siège des Mori pour se porter au secours de son maître et ami. Mais ce n'est pas si simple de bouger de telles troupes et je salue l'auteur, qui ne fait pas le choix de la facilité en le montrant, même si narrativement cela plombe la lecture du coup au lieu de l'emporter comme prévu.

On reste en effet à quai en quelques sortes en restant avec Ken face aux Mori pour tenter de faire diversion et de résoudre la crise autrement. C'est certes l'occasion de découvrir une nouvelle figure avec Kanpei, mais cela ne m'a pas passionné. Je n'ai pas aimé plus que ça ce dernier que j'ai trouvé assez peu charismatique malgré ce que l'auteur cherche à nous faire croire. J'ai aussi trouvé son duo avec Ken fort déjà vu. Et je n'ai pas été plus passionnée que ça pour la nouvelle utilisation des talents culinaires de notre héros pour faire passer un message à son adversaire et le convaincre de faire ce qu'il ne voulait surtout pas faire. C'est vu et revu dans la série. Comme je le disais, c'est peut-être intéressant pour planter un décor historique crédible, de montrer ses difficultés avec les Mori qui ne disparaissent pas d'un coup de cuillère à pot, mais ça reste plombant par rapport à l'intrigue principale qui décollait et qu'on attendait tout feu tout flamme.

Heureusement, ça se réveille vers la fin du tome quand la situation se décante, mais on se retrouve un petit peu au point de départ, avec à nouveau un Ken encerclé par un Akechi très prévoyant et un Hideyoshi qui ne parvient pas à avancer aussi vite que prévu. Certes la tension monte, on est en plein contre la montre et c'est plaisant de voir deux intelligences se confronter, Ken récoltant enfin le statut de héros qu'Oda avait tendance à lui voler pendant le reste de la série. Mais c'est un peu tard, on referme ce tome alors que ça commence tout juste. C'est frustrant.

Tome de transition un peu long, un peu trop bavard, avec des ressors un peu trop déjà vus dans la série. Il n'en reste que l'auteur assoit avec brio son contexte historique de complot et tension où chacun craint pour lui. La confrontation n'a toujours pas eu lieu mais l'étau se resserre. Je me suis ennuyée face aux Mori. Je ne suis qu'impatience face à Akechi et j'ai hâte de voir le plan concocté par Ken avec l'aide de Kaede.
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Aaaah! Encore un plaisir non négligeable. Nous sommes emportés dans toutes les magouilles politiques de l'époque et on sent que le manga approche sûrement de sa fin.
Après un petit temps pour se remettre en tête toutes les forces en présence, on retrouve avec délice la subtilité de la cuisine de Ken et ses messages qui ouvrent l'appétit.
La recette de fin est également une très bonne idée qui donne envie de se mettre aux fourneaux.