Le Café où vivent les souvenirs

J'aime beaucoup la littérature japonaise et lorsque j'ai vu cette couverture ainsi que le titre, je me suis tout de suite dit que je ne regretterai probablement pas mon choix et en effet, je ne le regrette en rioen.

Si vous aviez la possibilité de remonter dans le passé tout en sachant que, quoi que vous fassiez ou disiez à la personne que vous souhaiteriez revoir, vous ne pourrai en aucun cas influer sur le présent, le feriez-vous quand même ? C'est ce que propose le café Dona Dona mais avec des règles très strictes qui doivent être respectées à la lettre et qui suffisent souvent à en décourager plus d'un !
Règle n°1 : le présent ne peut aucunement être modifié,
Règle n°2 : la personne que l'on souhaite rencontrer doit impérativement déjà être venu dans ce café auparavant,
Règle n°3 : s'asseoir à une place bien précise et ne pas se lever,
Règle n°4 : revenir du passé avant que le café que l'on vous a servi ne soit devenu froid sous peine de ne jamais revenir.
Oui, ces règles sont sévères et pourtant, nombreux tout de même sont les personnes qui ont envie de faire ce voyage.

Ici, le lecteur croisera la route de différents personnages qui ont décidé de tenter cette expérience : une jeune femme qui n'a pas connu ses parents et qui est très en colère contre eux car elle considère qu'étant morts dans un accident de voiture, ils l'ont abandonné, un comédien qui veut revoir sa femme décédée car il n'a plus la force d'avancer tout seul et ne trouve plus de sens à son métier sans elle, un humoriste qui n'a pas eu le courage de dire à sa meilleure amie qu'il l'aimait avant de s'envoler vers le Japon afin de réaliser son rêve... autant de personnages qui croyaient leur présente et donc leur avenir brisés et qui vont réussir malgré cela à surmonter les épreuves et à aller de l'avant. C'est souvent en faisant la paix avec son passé que l'on peut d'ailleurs continuer à croire en l'avenir et à aller de l'avant.

Je vous passe les détails sur les autres protagonistes de cet ouvrage mais ne peut cependant faire l'impasse sur la fillette de 7 ans, Sacgi, curieuse de tout et notamment de littérature. En ce moment, elle s'amuse avec les clients du café, elle qui doit prendre la relève pour accomplir le rituel pour les personnes qui doivent voyager dans le temps : "Le livre des 100 questions". Et si le monde venait à s'écrouler demain, que feriez-vous ? Nous n'avez le choix qu'entre deux réponses !
En ce qui me concerne, je crois que d'une part, je continuerai à vivre, à lire pour ma dernière journée et particulièrement des ouvrage de littérature japonaise ! Et vous ?

☕ Habituée du café Funiculi Funicula de Tokyo, me voici sur le flanc du mont Hakodate, au nord du Japon dans le café Donna Donna. Mais le principe reste le même, une table, une chaise, un café servi par la plus jeune femme d'une certaine famille, permet de voyager dans le temps.
On reste toujours sur les mêmes conditions.

☕ Quatre nouvelles avec de nouveaux personnages.

☕ "La jeune femme qui voulait passer un savon à ses parents" : Yayoi veut dire à ses parents décédés trop tôt, qu'elle les déteste de l'avoir laissé seule. Elle fait le voyage mais tout ne se passe pas comme elle l'avait imaginé depuis ces si longues années.

☕ "L'humoriste qui voulait rendre sa femme heureuse" :
Hayashida et Todoroki forme un duo d'humoristes, Porondoron, mais Todoroki disparait après le décès de son épouse, Setsuko. Hayashida est convaincu qu'il va se rendre dans le café Dona Dona.

☕ "La petite soeur qui voulait s'excuser" :
Reiko ne dort plus depuis la mort de sa soeur Yukika, mort qu'elle nie complétement. Il va falloir un voyage dans le temps pour l'aider à continuer à vivre.

☕ "Le jeune homme qui n'avait pas osé déclarer ouvertement sa flamme" :
Reiji obtient enfin ce qu'il attend mais dans le même temps, apprend une mauvaise nouvelle.
Il saura remonter le moral de celle qui en aura besoin.

☕ J'aime toujours se principe du voyage dans le temps et de ce qu'on s'imagine qui va se passer alors que tout va être très différent.
L'auteur montre l'importance de se remettre en cause rapidement, de ne pas faire trainer les choses, de dire ce qu'on pense...car le temps peut s'arrêter pour chacun d'entre nous à n'importe quel moment.
Un petit côté Développement Personnel donc.

☕ Ce qui ne m'a pas plu, c'est le changement de lieu. Pourquoi on ne reste pas au Funiculi Funicula ?
Et surtout, je dois dire que cette fois, je me suis noyée dans tous les noms. Sachi la petite fille de 7 ans, Saki la psychiatre (non, elle n'a pas grandi et modifié son prénom ^^),...
Et puis, je dois dire qu'au bout de trois, on tourne un peu en rond.
Alors, oui, l'avantage, c'est que les livres peuvent être lus indépendamment. Chaque nouvelle, peut aussi être lue séparément, puisque les règles restent les mêmes.

☕ Je ne sais pas quel souvenir je vais garder de ce roman mais je vais me faire un cappu chaud et le boire avant qu'il ne refroidisse...au cas où...

Quel plaisir de nouveau! Ce livre , comme les précédents, m'a procuré un flot d'émotions tout en m'enveloppant dans une bulle de douceur, malgré les sujets abordés.

Nous ne sommes plus au Funiculi Funicula mais au Donna Donna, un café tenu également par le clan Tokita. La gérante, Yukari, est partie de manière inopinée aux Etats-Unis si bien que Nagare (son fils), Kazu et la fille de cette dernière, Sachi, viennent la remplacer tandis que Miki reste à Tokyo. L'occasion pour nous de garder le même esprit tout en changeant de lieux et d'habitués. Ici, on a Saki, psychiatre de son état, Reiki, employé qui aspire à devenir humoriste et Nanako, une amie de ce dernier.

Encore une fois, on suit 4 histoires qui amènent des protagonistes à voyager dans le temps, régler leurs comptes, panser leurs blessures et surtout apprendre à vivre. Alors qu'on suit ces histoires différentes, on suit le fil rouge que représente le clan Tokita et ses habitués. J'ai eu la sensation que l'auteur avait gagné en clarté concernant les règles de ces voyages dans le temps, les possibilités, les interdits. Je l'ai trouvé, en comparaison, moins opaque que le premier mais peut-être est-ce dû au fait que c'est plus familier pour moi.

Je regrette de ne pas avoir rencontré en bonne et due forme le personnage de Yukari qui n'existe que par bribes. On retrouve Nagare, discret mais serviable, qui a laissé Miki à Tokyo pour qu'elle puisse rencontrer sa mère défunte. On retrouve Kazu qui évolue positivement, s'ouvre davantage depuis qu'elle est devenue maman. Surtout on fond pour Sachi, petite fille très en avance pour son âge, éperdue de lecture qui pose aux habitués des questions dérangeantes sur leurs décisions avec une fin du monde imminente.

Sur les quatre histoire, seule la première ne m'a pas plus touchée que cela. En revanche, les trois autres... mon coeur a palpité, s'est serré et les larmes ont coulé. La reconstruction après un proche décédé est un sujet abordé de manière régulière dans ces différents ouvrages. Il n'en demeure pas moins que c'est beau à lire. Triste mais beau. Cette fin surtout! Elle m'a bien remuée!

Je sais qu'un 4e opus est sorti en anglais. Inutile de dire que je vais le lire sans hésitation lorsqu'il paraîtra en français.

Un week-end de grippe; Je finissais le tome 1 que j'avais trimballé toute la semaine dans mon sac: Une amie qui savait que j'avais déjà lu le tome 2 me l'a prêté en format de poche, moins lourd... Et puis la grippe m'a rattrapée ce week-end et je suis restée clouée au lit, les yeux fiévreux, la tête dans un étau, un poignard dans la gorge et le nez bouché. Je "comatais" la plupart du temps, et dans mes rares moments de lucidité, je reparcourais le tome 2. Deuxième matin impossible de me lever, je me rendormis jusqu'à 11 heures. Je saisis le tome 3, dans ma PAL ce qui m'évitais de me lever et me plongeais avec délice dans ce troisième opus qui nous emmène loin du Funicula de Tokyo des deux premiers tomes. Nous sommes au Dona Dona près du mont Hakodate, au nord du Japon. Mêmes effets que dans les deux premiers, on peut voyager dans le temps pour retrouver ses proches en buvant un café. Toujours agréable à lire mais on perd un peu de l'attrait de la nouveauté ici. Je me suis laissée emporter mais j'ai un peu moins aimé; le tome 1 reste le mieux des trois, le 2 peut se lire seul mais c'est dommage. le 3 termine l'ensemble. Une bonne "saga".

Après le Café du temps retrouvé (2022), voici donc le café où vivent les souvenirs.
L'idée est la même mais nous ne sommes plus à Tokyo dans le Funiculi funicula mais à Hakodate, dans le Dona Dona. Les règles n'ont pas changé : un vieillard bien mis se lève après avoir passé des heures à une table, aussitôt un voyageur dans le temps prend sa place, se fait servir un café par Sachi, la petite fille de sept ans à qui sa mère et sa grand-mère ont confié cette mission (c'est la mission des femmes de la famille Tokita). Il faudra que le voyageur immobile revienne au temps présent avant que le café ne soit froid. Faute de quoi, il se transformera en fantôme pour l'éternité.

Et surtout ne pas penser que ce voyage temporel pourra changer la vie, en aucun cas le passé ne peut s'annuler et avoir un impact sur le présent.

Les motifs pour lesquels les clients veulent retourner dans le passé sont variés : une jeune fille voudrait dire sa colère à ses parents qui, morts dans un accident de voiture, l'ont faite se sentir totalement abandonnée. Un comédien voudrait retrouver sa femme défunte et évoquer leurs rêves envolés.

Les récits sont émouvants, l'âme humaine s'y révèle dans sa fragilité et son incertitude. Les voyages sont des pansements posés sur des douleurs ou bien donnent lieu à des éclaircissements sur des situations mal comprises. le tout forme une réflexion poétique sur nos incertitudes, nos douleurs dues parfois à nos incompréhensions.

Mais pour dire la vérité, cette fois-ci je me suis un peu ennuyée à cette lecture. Un troisième livre est consacré au même thème, livre que, pour le moment du moins, je n'ai pas l'intention de lire.