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Le mari de Kei a disparu il y a douze ans sans laisser de traces. Depuis elle vit avec sa mère et sa fille , a un amant , Seiji , un homme marié .Elle est hantée par le souvenir de Kei son mari et par une femme fantôme qui lui apparaît et avec qui elle dialogue. Elle se rend plusieurs fois dans une ville côtière , Manaruzu , citée dans le journal intime de son mari où elle accède parfois à un étrange monde onirique . Kawakami entraîne son lecteur ,touche par touche , dans les pensée de son héroïne , entre la vie banale (les relations mère-fille , le désir et l'amour) et une réalité alternative où les questions se multiplient : qu'est il vraiment advenu au mari ? qui est la femme fantôme ? que signifient les scènes vues à Manazuru ? Un roman troublant , tout en douceur .
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Voilà un petit roman très énigmatique, auquel je crois bien n'avoir absolument rien compris ! Il a pour lui une magnifique couverture (ah on sait y faire chez Picquier poche, après la très belle couverture du « mariage contre nature » et de « une vue splendide », qui n'est pas couverture affichée par Babelio) et peut-être sa simplicité (près de 300 pages mais qui se lisent extrêmement vite).

Une épouse tokyoïte est suivie par une ombre, féminine ou masculine elle ne le sait, et elle pressent que cette densité pourra lui révéler le secret de la disparation de son mari, parti il y a dix ans, pour une femme ou pour une dette. le mari est un «johatsu », un « évaporé » (comme les appelle T. Reverdy dans son beau roman éponyme), et ce terme évaporé convient tout à fait à l'ambiance onirique de ce roman.

Peut-être est-ce un bon matériel pour un bon film, un peu planant, un film à la David Lynch, sans la tension, ou à Naomi Kawase ? Mais pour ma part, je n'ai pas réussi à pénétrer dans cette histoire brumeuse et à fabriquer mes images. Pourtant je préfère les écritures qui esquissent à celles qui décrivent, celles qui suggèrent à celles qui détaillent, mais là j'avais vraiment trop peu de clés pour créer l'univers de Manazuru.

Me reste juste cette image d'un village abandonné au bord de la mer envahi par les herbes et où des couples de hérons blancs ont élu domicile, une image qui malheureusement ne tardera pas, elle aussi, à se déliter.
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J'ai découvert KAWAKAMI Hiromi avec Les Années douces. le côté paisible de l'histoire m'avait charmée. Les protagonistes étaient très touchants.

La sérénité, la disparition (ou le deuil), la solitude, l'errance physique et psychologique sont des thèmes que l'on retrouve dans Manazuru. le mari de Kei, Rei, a disparu depuis plus de dix ans. Bien qu'investie dans une relation avec Seiji, son amant, le fantôme de Rei déambule toujours autour de la jeune femme qui multiplie les escapades à Manazuru, petite station balnéaire à deux heures de Tokyo, et se livre à des introspections aussi salvatrices que nébuleuses. La jeune femme éprouve l'irrésistible envie de s'y rendre régulièrement car ce lieu est le seul lien qu'elle peut cultiver avec le disparu. En effet, Manazuru figure dans son journal, seul objet appartenant à son mari et encore en sa possession. Pour quelles raisons ? Qu'y faisait l'homme ? le mystère reste entier.

Les frontières sont ténues dans cet opus. On vagabonde entre le passé et le présent, la réalité et l'imaginaire, le monde des vivants et celui dont les arcanes nous seront peut-être révélées un jour. La jeune femme évolue dans un monde parallèle dans lequel elle ne laisse personne entrer. Ni sa fille. Ni sa mère. Ni son amant. Ce qu'elle vit lors de ses promenades au bord de mer est très obscur. Apparition. Illusion. Egarement de l'esprit. Conscient ou inconscient ? L'envie de savoir, qui ronge la protagoniste, est plus forte que tout.

Le thème de la disparition est assez présent en littérature japonaise dans la mesure où ce phénomène est fréquent au Japon. On nomme ces personnes qui disparaissent sans laisser de traces : Les évaporés. J'ai d'ailleurs lu un livre passionnant sur le sujet et mon retour est disponible sur le blog.

La plume de l'autrice est délicate. L'atmosphère est lourde et poétique à la fois. le côté psychologique est très développé et prend largement le pas sur les actions, peu nombreuses ici. On ne lit pas KAWAKAMI Hiromi dans le but de crouler sous les péripéties mais bien dans celui de s'enivrer de scènes quotidiennes, de sobriété et de pudeur dans les sentiments.

Un magnifique voyage littéraire que j'apparenterais aux rayons du soleil qui tentent de percer à travers un ciel épais et nuageux : on n'y voit pas très bien, notre vision se brouille face à ce spectacle flou et sublime à la fois. du soleil ou des nuages qui aura le dernier mot ? le lecteur l'ignore.
Lien : https://labibliothequedeceli..
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Kei, au mitan de sa quarantaine, élève seule sa fille Momo, en compagnie de sa mère qui l'a rejointe à Tôkyô à la mort de son père. Depuis dix ans Kei a un amant, Seiji, marié et père de trois enfants. Elle l'aime d'un amour sincère, qu'elle pense partagé, et le retrouve pour une nuit d'amour au gré des nombreux déplacements liés à son travail. Une vie tranquille, qui aurait pu durer encore longtemps si le destin, malin, n'avait fait ressurgir le souvenir de Rei, le mari, disparu brutalement sans donner de nouvelles alors que Momo avait juste trois ans. Celle-ci n'a conservé aucun souvenir de ce père, pourtant resté fiché, tel un insecte au fond de sa boîte, dans la mémoire de Kei. L'aime-t-elle encore, dix longues années après, alors que sa vie a pris un autre cours ? Arrivée au moment où s'opère ce terrible bilan à mi-parcours, où l'on pèse le bon et le mauvais dans ce que l'on a vécu jusque-là, Kei est irrésistiblement attirée par un lieu magique, Manazuru, ce petit village situé au bord de la mer où Rei et elle vécurent leurs premières amours. Son pèlerinage va s'accompagner de visions, celle d'une femme, qui apparaît, disparaît, se transforme en une autre femme, voire un homme en qui elle croit reconnaître son mari disparu. le monde autour d'elle vacille, passé, futur, rêve et réalité se mêlant inextricablement, lui faisant comprendre que son amour n'a jamais disparu et ne pourra jamais disparaître, même si elle a cru le retrouver dans les bras d'un autre. Un roman délicat et trouble à la fois, dans la droite ligne des précédents romans de l'auteure, faisant ici largement place au merveilleux, ce monde imaginaire qui est en chacun de nous, bien enfoui mais dictant pourtant une grande partie de nos actes…
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Kei, la narratrice, se rend à Manazuru, une station balnéaire. Tandis qu'elle marche vers le cap, elle sent qu'elle n'est pas seule. Kei habite à Tokyo avec sa mère et Momo, sa fille adolescente. Elle a un amant Seiji et elle vit de ses écrits. Son mari Rei a disparu depuis douze ans sans laisser de traces. Kei éprouve la nécessité de se rendre à Manazuru, plusieurs fois. Essaie-t-elle de le trouver ou bien de l'oublier ? Quelle est cette présence à côté d'elle ?

Le roman alterne avec justesse les scènes réalistes, ancrées dans le quotidien japonais et les scènes d'introspection étranges. Kei a des difficultés à communiquer avec Momo qui se détache d'elle. Kei s' était accrochée à sa petite fille comme à une bouée quand Rei a disparu. Elle a des difficultés à communiquer avec sa mère qui détestait son mari et puis aussi avec Seiji, jaloux du disparu. A Manazuru, Kei se souvient de sa rencontre avec Rei, du temps des fiançailles et puis de bribes de souvenirs plus douloureux et profondément enfouis qui prennent des formes évanescentes. Celles-ci la suivent dans son quotidien, quand elle fait les courses par exemple, d'abord indistinctes mais peu à peu une forme féminine se détache du lot puis une voix avec laquelle elle dialogue.
Ce roman m'a plu même si je l'ai trouvé un peu long.

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Manazuru est un étrange roman. On suit la narratrice à travers les rapports qu'elle entretien avec ses proches : son mari disparu, sa fille adolescente qui s'éloigne, sa mère qui fait le lien entre les deux, son amant depuis dix ans et une mystérieuse femme qui semble venir d'une autre réalité. de fait, on ne sait pas toujours où l'on se trouve : dans le récit, dans les pensées de la narratrice, dans un dialogue entre les différents personnages, dans une réalité secondaire. L'écriture, douce, nous fait passer d'un point de vue à l'autre, il faut se laisser porter comme par le mouvement des vagues de la ville portuaire qui a donné son nom au roman.
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Dix ans après la mystérieuse disparition de son mari, Kei n'a toujours pas fait le deuil de son mari, de son amour, de son foyer. L'absent occupe toutes ses pensées et même, Seiji, son amant, ne peut lui faire oublier Rei. le seul souvenir matériel qu'elle a gardé de lui est son journal intime qu'elle lit et relit. Un mot l'intrigue : Manazuru. Quel lien existe-t-il entre son mari et cette station balnéaire à deux heures de train de Tokyo ? Irrésistiblement attirée par ce lieu inconnu, Kei laisse sa fille et sa mère et s'y rend pour de courts séjours, en quête de réponses. Là-bas, au bord de la mer, une forme s'attache à ses pas, une femme qu'elle est la seule à voir, qui la guide dans les méandres de ses souvenirs.

Un livre étrange, très poétique, entre réalité prosaïque et onirisme. Il faut se laisser porter par l'écriture d'Hiromi Kawakami qui sait aussi bien raconter le quotidien qu'entraîner son lecteur dans un monde imaginaire fait d'ombres et de fantômes. On ne saura jamais qui est cette femme qui s'attache aux pas de Kei…Une défunte ? le fruit de son imagination ? Sa conscience ? On ne saura pas non plus si Rei est vivant ou mort, s'il est venu à Manazuru, s'il a pris un bateau pour un ailleurs inconnu. Mais au-delà du côté fantastique de son récit, l'auteure rend bien compte du deuil impossible de Kei, tiraillée entre son envie d'aimer Seiji et son besoin de comprendre les motivations de son mari disparu. Absent depuis dix ans et pourtant tellement présent, cet évaporé reste une énigme qu'elle n'en finit pas de sonder. Sa fuite a fait de Kei une femme abandonnée qui a peur de s'attacher. Et si Seiji la quittait aussi ? Et si Momo, sa fille adorée, s'éloignait d'elle ? Comment vivre, se reconstruire après cette perte inexplicable et inexpliquée ?
Le deuil, l'amour, le couple, la famille, le manque, l'absence vus par la talentueuse Hiromi Kawakami qui nous emmène à Manazuru pour un voyage où r^ve et réalité ne font plus qu'un.
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J'aime l'écriture d'Hiromi Kawakami. Je ressens les ambiances de ces hôtels japonais de bord de mer, j'erre avec elle sur ces plages, parfois sous la pluie. le temps passe au fil de ses pages.
Avec Manazuru doit se refermer une plaie ouverte par la disparition d'un homme. L'acceptation et le renoncement doivent faire leur chemin, portés par les souvenirs, la culpabilité, les regrets.
L'imaginaire, l'inconscient et parfois même les esprits qui nous entourent, concourent à cette longue maturation qui finira par induire l'acceptation.
Le chemin est évanescent, incertain mais il revient de Manazuru avec la vie qui continue.
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Manazuru est une petite ville portuaire vers laquelle Kei se sent attirée, dix ans après la disparition de son mari. Elle y retourne donc, sur les traces de leur passé, laissant sa mère et sa fille maintenant adolescente à Tokyo, et plonge dans les embruns de cette ville mystérieuse... des ombres l'entourent, la suivent, jusqu'à ce que l'une d'elle prenne forme humaine et la mène dans les méandres d'un monde entre morts et vivants.
Kei se souvient... de son mari Rei, de ses comportements, des jours qui ont précédé sa disparition, et elle tente de comprendre.
C'est un beau roman mystérieux, onirique, dans lequel il vaut mieux s'abandonner plutôt que d'essayer de tout comprendre. Hiromi Kawakami a une écriture très particulière, qui semble errer d'un temps et d'un espace à un autre sans qu'il n'y ait de rupture.
Le récit porte sur la difficulté du deuil quand il n'y a pas de mort officielle mais d'une manière très douce et presque légère, vaporeuse pourrait-on dire. C'est une belle découverte que je dois à mon libraire.
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Roman psychologique très dense avec plusieurs facettes très intéressantes : tout d'abord, le mari a la profondeur de l'absence. le mystère tissé autour de sa disparition ne cesse de hanter le personnage principal et on brûle de découvrir les motifs de cette disparition brutale. Quelle est cette femme qu'il semblait fréqenter dans une relation adultère ? Notre héroïne est hantée par des fantômes. Ces derniers sont-ils vraiement des guides vers la délivrance ? Enfin, la dimension de la relation mère-fille est bien exploitée, au travers de deux générations. Bref, si ce roman ne vaut pas "Les années douces", il reste très agréables à découvrir.
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