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EAN : 9782259011891
Plon (01/11/1984)
4/5   18 notes
Résumé :
Le mythe antique du Minotaure n’en finit pas de troubler. Nikos Kazantzakis (1883-1957), héros infatigable des lettres grecques, s’empare de ce sujet millénaire et lui redonne vie, sons et couleurs pour en faire la pierre angulaire de sa conception de l’Histoire : au terme d’un affrontement fatidique, un monde ancien est remplacé par une sève nouvelle, tournée vers l’avenir. Au temps où sévit le monstre mi-homme mi-taureau, Athènes n’est qu’une simple bourgade sous ... >Voir plus
Que lire après Dans le palais de MinosVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On a plaisir à retrouver la Crète minoenne dans ce roman où Thésée devient le héros d'une aventure développant son affrontement héroïque avec le Minotaure et ses amours avec les filles de Minos. Une ambiance pleine de fraîcheur, dans un cadre pittoresque, aux actions et dialogues assez simples et légers, qui peut plaire à de jeunes lecteurs comme peut-être à de moins jeunes.
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« Dans le palais de Minos » est le premier livre de Nikos Kazantzakis que je lis.
Quelle belle découverte ! Tant pour l'auteur que pour l'histoire. On connaît tous ce mythe, mais personne ne me l'avait raconté de cette façon.
C'est très bien écrit, le style est fluide, très agréable à lire.
Le bleu de la mer, le soleil éclatant, les oliviers, nous voici en Crète. On plonge dans l'histoire avec les héros, de Dédale à Thésée, et on ne la lâche pas.
Je recommande cet ouvrage, pour tous les curieux de mythologie, et tous les autres.
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Un très beau roman, peu connu et qui marque. J'ai été touché par une image forte, lorsqu'il évoque avec une saisissante fraîcheur le mystère du Minotaure, la fameuse légende du fil d'Ariane, jeune princesse éperdument amoureuse de Thésée. Il se réjouit que Thésée, ce jeune prince d'Athènes, ayant tué le Minotaure, prenne possession de la Crète à l'empire vieillissant, et l'introduise dans ce monde grec de culture et de beauté. Un beau moment de lecture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ils avancèrent encore dans les couloirs sinueux, s’enfoncèrent dans les tours et détours. Brusquement, une forte odeur frappa leurs narines, comme s’ils entraient dans une étable.
« Nous sommes arrivés ! » leur dit Thésée en sortant son couteau d’acier.
Il fit un pas. Il sentit sur son visage une haleine fétide. Il leva la torche. Devant lui, bouche ouverte, debout, le Minotaure le regardait.
Thésée, une seconde, frissonna. Il recula d’un pas en levant son poignard.
(…) Le Minotaure le regardait de ses yeux rouges injectés de sang. Au milieu de ses cheveux, deux cornes brillaient à la lueur de la torche. Son corps était un corps d’homme, vert et gonflé, comme malade. Deux grosses chaînes entravaient ses jambes tuméfiées.
Thésée eut une minute d’hésitation. « Est-ce là le monstre redoutable ? pensait-il. Mais c’est une créature malade, laide, ni bête ni homme. »
Une soudaine pitié envahit son cœur. La torche qu’il tenait commençait à faiblir.
(…) Les jeunes gens se blottirent contre le mur et attendirent. La torche de Thésée lança ses dernières lueurs avant de s’éteindre.
(…) On entendit brusquement des chaînes s’entrechoquer, des mâchoires s’agiter et le bruit d’un combat terrible.
(…) La grotte retentissait des bruits du combat. Le monstre mugissait et toutes les fondations du Palais tremblaient. On entendit soudain un corps s’abattre lourdement sur les dalles et un mugissement sauvage et désespéré, celui d’un taureau qu’on égorge.

(p. 316-317, Cambourakis)
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Le vieux Dédale s’approcha, son haut front brillait dans le clair de lune et pour la première fois depuis très longtemps ils le virent sourire. Il paraissait heureux.
« Je vais prendre, dit-il à nos trois amis qui se levaient pour l’accueillir et le faire asseoir à côté d’eux, je vais prendre du marbre du Pentélique pour tailler une statue d’Athéna. Elle aura déposé son casque et tiendra dans sa main droite la Victoire.
— La Victoire aux grandes ailes », dit Crino en battant des mains.
Dédale réfléchit un moment, tête baissée. Brusquement il se redressa, les yeux brillants :
« Non ! lui dit-il, non, je lui couperai les ailes ! »
Charis prit la main du vieux Dédale et l’embrassa :
« Ô oui, maître d’œuvre, oui, fais une Victoire sans ailes ! Qu’elle ne puisse plus s’envoler loin de la Grèce ! »

(p. 436, Cambourakis)
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— Les grandes œuvres exigent de la patience, Icare, patience, persévérance et amour. Elles exigent qu’on s’oublie et qu’on se sacrifie pour autrui.
— Où as-tu appris tout cela ? » dit Icare étonné.
Charis sourit.
« C’est la vie qui me l’a appris. Ma courte vie. Lentement, sans que je le sache, ma pensée a mûri…
— Nous en reparlerons, dit Icare.
— Les ailes ne doivent pas être à l’extérieur, sur nos épaules, Icare, mais à l’intérieur, dans notre âme ! »

(p. 288-289, Cambourakis)
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"Certains hommes ne devraient jamais mourir, se disait-elle, pour pouvoir éternellement travailler et créer... Quand ce grand artiste mourra, il emportera avec lui toutes les statues et tous les temples qu'il avait conçus en pensée."
Comme s'il avait deviné les réflexions de la jeune fille, le vieux Dédale releva son visage éclairé par un doux sourire.
"Peu importe, lui dit-il, quand je mourrai, d'autres artistes viendront, qui seront meilleurs que moi. Ce sont eux qui feront ce que je désire faire. L'homme meurt mais l'humanité est immortelle."
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Soudain, un cri joyeux sortit de toutes les poitrines. Tous les visages resplendirent, tournés vers le levant pour regarder surgir de la montagne, lentement, lentement, toute rouge, toute ronde, la pleine lune.
Au même moment, sur le grand seuil du Palais, apparurent dans leurs robes de prêtresses, les deux princesses : Phèdre, grande, robuste, joyeuse ; Ariane, mince, petite, chagrine.
Tout autour de leurs bras nus s’enroulaient deux immenses serpents.
(…) Les deux sœurs maintenant s’étaient mises à danser, lentement d’abord, calmement, et Thésée apercevait parfois leurs chevilles blanches briller sur les dalles baignées de lune. Puis le rythme de la danse s’accéléra ; les bras s’agitaient rapidement, et les serpents se dressaient vers les gorges des jeunes filles et s’enfonçaient dans leurs chevelures épaisses. Brusquement leurs têtes apparurent au-dessus des visages des deux femmes et s’agitèrent à leur tour, au rythme de la danse.
« Que c’est beau et effrayant », murmura Thésée qui ne pouvait détacher ses yeux des deux danseuses aux cheveux de serpents. « Comme la Crète est un monde différent du nôtre ! Ils sont tout à la fois civilisés et barbares, ils ont des richesses inimaginables, leurs greniers sont pleins, leurs navires sillonnent toutes les mers, leurs armées ont conquis le monde entier. Notre Athènes est encore une jeune paysanne pauvre, simple et pudique, mais c’est encore elle que je préfère. Ils ont leur gloire derrière eux et déjà ils s’épuisent. Nous, nous avons encore toute notre histoire devant nous… »

(p. 44-46, Cambourakis)
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Videos de Nikos Kazantzakis (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nikos Kazantzakis
Nikos Kazantzakis : Le regard crétois (1974 / France Culture). Nikos Kazantzakis sur l'île d'Égine, en 1927 - Photo : Musée Benaki. Par Richard-Pierre Guiraudou. Les textes, extraits d'“Ascèse”, d'“Alexis Zorba”, de la “Lettre au Greco”, de “Kouros”, de “Toda-Raba” et de “L'Odyssée”, ont été dits par Julien Bertheau, François Chaumette (de la Comédie-Française), Roger Crouzet et Jean-Pierre Leroux. Et c'est Jean Négroni qui a dit le texte de présentation de Richard-Pierre Guiraudou. Avec la participation exceptionnelle de Madame Eléni Kazantzakis, et la voix de Nikos Kazantzakis, recueillie au cours de ses entretiens avec Pierre Sipriot, en 1957. Réalisation de Georges Gaudebert. Diffusion sur France Culture le 1er août 1974. Níkos Kazantzákis (en grec moderne : Νίκος Καζαντζάκης) ou Kazantzaki ou encore Kazantsakis, né le 18 février 1883 à Héraklion, en Crète, et mort le 26 octobre 1957 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), est un écrivain grec principalement connu pour son roman “Alexis Zorba”, adapté au cinéma sous le titre “Zorba le Grec” (titre original : “Alexis Zorba”) par le réalisateur Michael Cacoyannis, et pour son roman “La Dernière Tentation” (dont le titre a été longtemps détourné au profit du titre du film et désormais republié sous son nom authentique), adapté au cinéma par le réalisateur Martin Scorsese sous le titre “La Dernière Tentation du Christ” (titre original : “The Last Temptation of Christ”). Penseur influencé par Nietzsche et Bergson, dont il suivit l'enseignement à Paris, il fut également tenté par le marxisme et s'intéressa au bouddhisme. « Il a poursuivi une quête tâtonnante qui lui a fait abandonner le christianisme au profit du bouddhisme, puis du marxisme-léninisme, avant de le ramener à Jésus sous l'égide de Saint-François. » Bertrand Westphal (in “Roman et évangile : transposition de l'évangile dans le roman européen”, p. 179) Bien que son œuvre soit marquée d’un réel anticléricalisme, il n’en reste pas moins que son rapport à la religion chrétienne laissa des traces fortes dans sa pensée : goût prononcé de l’ascétisme, dualisme puissant entre corps et esprit, idée du caractère rédempteur de la souffrance… Ainsi la lecture de la vie des saints, qu'il faisait enfant à sa mère, le marqua-t-elle durablement. Mais plus que tout, c’est le modèle christique, et plus particulièrement l’image du Christ montant au Golgotha, qui traverse son œuvre comme un axe fondateur. Bien que libéré de la religion, comme en témoigne sans équivoque son fameux « Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre », Kazantzákis restera donc l’héritier de cet « idéal Christ » qui se fond aussi, il faut le souligner, avec celui emprunté à la culture éminemment guerrière d’une Crète farouche encore sous le joug turc dans ses années d’enfance.
Sources : France Culture et Wikipédia
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