Envie d'une histoire de monstres qui font peur, mais pas que ?
Les monstres de Rookhaven est probablement fait pour vous. Entre conte qui fait frissonner et des thématiques parfois difficiles, ce roman jeunesse ouvre les portes à la réflexion, et c'est toujours quelque chose que j'adore.
Rookhaven est une petite bourgade qui abrite un manoir un peu particulier. Ses résidents sont des monstres qui ont signé un Pacte de bonne entente avec les humains il y a plusieurs siècles de cela. Tout se passait paisiblement jusqu'à l'arrivée de Jem et Tom, deux orphelins qui vont sans le vouloir vraiment chambouler tout l'univers de Rookhaven.
J'ai tout de suite beaucoup aimé l'idée de faire des héros des monstres. Une famille étrange mais soudée qui essaye de vivre avec le Pacte. Des êtres effrayants mais qui ne se résument pas uniquement à cela. L'auteur nous les présente d'ailleurs plus comme des êtres « normaux » avec des particularités. On s'attache d'ailleurs tout de suite (peut-être pas aux jumelles… n'allons pas jusque-là !) et la curiosité prend rapidement le pas. Qui sont-ils vraiment ? A quoi aspirent-ils ? Comment est leur vie au manoir ? On ne s'inquiète pas vraiment des colères d'Enoch, ni de voir trainer une partie de tante Eliza quelque part au-dessus de nos têtes. Et si Mirabelle n'a pas faim, ni sommeil, ce n'est pas un souci.
Et puis Tom et Jem débarquent dans la vie bien rangée de nos pensionnaires de Rookhaven. S'ils sont un petit peu effrayés au début, ils apprennent rapidement à voir au-delà des « monstres ». Un peu comme nous, ils apprennent à les connaître et leurs particularités deviennent juste un petit plus. Mais, tout le monde ne voit pas cela du même oeil, et il suffit parfois d'attiser une toute petite flamme, pour qu'un incendie se déclenche.
Avec des points de vue alternés,
Les monstres de Rookhaven nous permet d'appréhender plus facilement nos héros, de comprendre leurs sentiments, leurs façons de voir les choses. Comme je le disais au début de ma chronique, tout en découvrant l'univers de Mirabelle et de sa famille, de nombreuses thématiques sont aussi abordées. le deuil a une très grande place dans l'histoire. Adultes comme enfants y sont confrontés, et l'auteur développe cet élément avec justesse et pudeur. On y voit aussi l'acceptation de l'autre, la peur de la différence, le rejet, le poids du regard des autres… Très contemporains, et abordés sans jugement, les sujets permettent à l'histoire d'avoir une dimension très émotionnelle. On s'attache encore une fois très facilement et on se soucie aussi des personnages. Ils ne sont pas des êtres qui laissent indifférents.
Si la mise en place de l'univers est, au début, un peu lente, les événements s'enchaînent ensuite faisant monter la pression crescendo. On ne s'ennuie donc pas une seconde et j'ai vraiment aimé l'enchaînement des événements ainsi que les choix de l'auteur. La seule chose que je pourrais reprocher au roman et son manque parfois d'approfondissement. Avec un one-shot, c'est toujours un peu difficile, mais je suis restée sur ma faim concernant certains éléments et j'ai trouvé que la fin apportait plus de questions que de réponses. J'en suis donc sortie un peu frustrée.
Néanmoins,
Les monstres de Rookhaven reste un roman jeunesse original et attachant avec un univers qui sort de l'ordinaire. Les personnages sont un très gros atout tout comme les thématiques abordées.